I. En France, le MOX
est arrivé:
L'Electricité de France (EDF) exploite actuellement des centrales nucléaires de 900 MW et 1.300 MW R.E.P. ou P.W.R. Elles fonctionnent à 1'UO2, enrichi dans l'usine Eurodif de Pierrelatte qui tourne à 50% de sa capacité. "Le stock d'uranium d'EDF atteint dix ans au lieu des 36 mois réglementaires, ce qui représente pour EDF une immobilisation de 53 milliards de francs" (Le Monde du 3 mars 1990, d'après le rapport Rouvillois). EDF tente d'utiliser, dans les centrales surgénératrices le plutonium extrait au centre de la Cogema de La Hague mais cette filière n'est plus fiable et le surgénérateur Superphénix vient d'être momentanément arrêté. Or à La Hague, la Cogema extrait cinq tonnes par an de plutonium des combustibles irradiés et retirés des réacteurs. On ne sait plus quoi faire de ce plutonium. On ne peut l'enfouir sous terre, ni au fond des mers, car il est chimiquement hautement toxique, 10-6 grammes de Pu ingéré par un être vivant suffit pour tuer. D'où l'idée d'utiliser, dans les centrales REP existantes et notamment dans les 900 MW, le Pu mélangé à de l'uranium sous forme de MOX (mélange d'oxydes UO2+PuO2). Trois centrales REP (St Laurent des Eaux, Gravelines, Dampierre) reçoivent à titre expérimental, les crayons de MOX fabriqués dans le centre de recherche de Cadarache. Treize autres 900 MW devront être alimentées en MOX lorsque l'usine Melox à Marcoule sera en condition de produire industriellement le MOX à raison de 100 tonnes par an. Ensuite les 1.300 REP seront chargées en MOX mais il faudra, alors, que EDF dépose une procédure d'autorisation avec probablement une enquête publique. II. Les dangers du MOX:
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Mais comme aucun point de référence précis en plutonium dans l'environnement de Marcoule n'a été effectué, il paraît difficile d'établir des données tangibles. Les valeurs mesurées par un laboratoire indépendant (CRII-RAD) permettent d'introduire le doute dans l'attitude des autorités responsables car les niveaux de contamination en plutonium relevés dans l'environnement mettent en cause la gestion des dossiers d'autorisation par les ministères concernés. (Etude radioécologique d'Avignon réalisée par la CRII-RAD, 1991): "Le centre de Marcoule est ainsi autorisé à rejeter, chaque année, dans les eaux du Rhône, 2.500 TBq de tritium, 150 TBq pour les radioéléments autres que le tritium, le strontium 90 et le césium 137, 6 TBq de strontium 90, 6 TBq de césium 137, 0,15 TBq pour les radioéléments émetteurs a. Marcoule est également autorisé à rejeter d'importantes quantités de substances radioactives dans l'atmosphère. Là encore, les autorisations incluent les radioéléments émetteurs a. Ces radioéléments, les plutoniums sont extrêmement radio-toxiques s'ils sont inhalés" (Le REM, bulletin de la CRII-RAD, juin 92). La mise en marche de l'usine Melox ne permettra pas, au contraire, d'éviter une augmentation de la pollution radioactive de la vallée moyenne du Rhône et de son fleuve. 5. Les déchets du programme MOX, l'incertitude: Enfin et c'est le plus inquiétant, le MOX ne pourra être retraité qu'une ou deux fois. Les déchets de retraitement contiendront des transuraniens de très longue durée qui émettent des a plus énergétiques que ceux du Pu, tels que l'américium et le curium, dont on ne saura que faire. Or, des incertitudes demeurent sur les modèles de calcul et les données. Peut-on connaître la durée du relâchement de la quantité des actinides contenus dans les déchets et évaluer les conséquences radiologiques associées à différents scénarios possibles de stockage? L'ensemble de toutes les données devrait être pris en charge, dans le cadre de l'évaluation de sûreté, par les services d'études de l'Andra, notamment pour le stockage en formation géologique profonde. III. Le MOX est-il rentable?
Conclusion:
Marc FAIVET
p.29
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Lors de la signature, début
90, du décret autorisant la construction de l'usine "Melox", l'ensemble
du traitement des rebuts et déchets a été présenté
comme étant réalisé sur le site de Marcoule dans un
bâtiment spécialisé.
Depuis, pour des raisons diverses (coût du bâtiment, en particulier, coût autour de 700 millions de francs), la Société Melox S.A. a décidé de revoir le projet à la baisse. Ceci se traduit par: - incinération et conditionnement réalisés à Marcoule - traitement chimique réalisé dans des installations existantes à l'usine de La Hague. |
Ceci entraine par an (voir croquis):
- 2 tonnes de rebuts (90% de matière nucléaire contaminée a) transportés de Marcoule à La Hague. Cette façon de traiter le problème est en contradiction avec le décret où il est stipulé la présence d'un bâtiment de traitement des rebuts et déchets avec des unités de chimie. Il faut donc intervenir pour dénoncer cet abandon et obtenir que l'autorisation administrative de transport de ces produits radioactifs de Marcoule à La Hague soit l'occasion de rouvrir ce dossier sur lequel tant d'impasses se sont révélées et vont encore se révéler. p.30
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JAPON:
Le Japon manque de combustible fossile et de minerai d'uranium. C'est pourquoi ils se tournent vers les réacteurs à neutrons rapides et, en attendant leur commercialisation, vers le recyclage du plutonium dans les REP. Le Japon retraite et retraitera le combustible dans: - une installation pilote développée par SON, filiale du CEA à Tokaï Mura. Cette unité a retraité 500 tonnes depuis 1977 (capacité annoncée 100 tonnes par an donc rendement 33%). Prévue à l'origine zéro rejet, de nombreux problèmes sont apparus, corrosion sur les dissolveurs et l'évaporateur et ont nécessité de nombreuses recherches en sciences des matériaux, - une installation de 800 tonnes annuelles en cours de construction à Rokkasho-Mura. Elle doit démarrer en 1999 et le Japon a fait appel au savoir-faire de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne. FRANCE:
LE ROYAUME-UNI:
L'UNION SOVIETIQUE:
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En fait, c'est le point mort et surtout l'état délabré des réacteurs est plus préoccupant que le stockage des déchets. En l'état on pourrait s'orienter vers un non retraitement et entreposage des barreaux en l'attente de solutions. CHINE:
INDE:
Commentaire Gazette
p.31
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