Tchernobyl reste d'actualité
Seize ans après, un accident du type Tchernobyl est-il possible
en Suisse? Oui, répondent les antinucléaires qui accusent
leurs adversaires de mensonge par omission.
“Nos centrales vieillissent, et elles vieillissent mal”. Pour Christian
van Singer, physicien et coprésident du comité Sortir du
Nucléaire, le constat est aussi simple que cela.
Ainsi Mühleberg : après 30 ans d'exploitation, l'enveloppe
entourant le coeur de la centrale comporte évidemment des fissures.
Comme on ne peut pas les réparer, on se contente de freiner leur
progression par un système nommé tantôt “bretelles”,
tantôt “agrafes”.
“C'est du bricolage, fulmine Christian van Singer. Confrontés au
même problème dans leur centrale de Würgassen, les Allemands
avaient décidé de la fermer en 1994 déjà”.
Et il y a plus grave, selon les antinucléaires. Au mois de février
un contrôle de routine à la centrale américaine de
Davis-Besse révèle que le couvercle de la cuve, épais
de 15 centimètres, est rongé par de l'acide borique, substance
indispensable au fonctionnement de l'usine.
Par endroits, les trous atteignent 14 centimètres de profondeur.
Or, Davis-Besse, de par sa conception, est la soeur jumelle des centrales
suisses de Beznau I et II.
Un triste anniversaire
Survenue il y a tout juste seize ans, le 26 avril 1986, l'explosion du
réacteur numéro quatre de la centrale de Tchernobyl reste
le plus grave accident de l'histoire du nucléaire civil.
Le nombre de victimes restera à jamais un mystère. A l'époque,
les autorités soviétiques ont systématiquement minimisé
les conséquences et tout indique que celles des nouveaux États
nés de l'éclatement de l'empire pratiquent la même
politique.
Selon les Nations unies,
six millions de personnes continuent à vivre aujourd'hui dans des
zones fortement contaminées, réparties sur les territoires
de l'Ukraine, de la Russie et de la Biélorussie.
Dans le reste de l'Europe,
personne n'est capable de dire si les augmentations de cas de cancers ˆ
là où elles ont été enregistrées ˆ sont
dues ou non au nuage de Tchernobyl.
Le mouvement antinucléaire
profite donc de ce triste anniversaire pour rappeler les dangers de l'atome
et pour exiger son abandon.
En Suisse, la question
sera posée au corps électoral l'an prochain, avec les deux
initiatives “Sortir du nucléaire” et “Moratoire plus”.
“En Europe occidentale,
pratiquement tous les pays qui ont une industrie nucléaire préparent
l'abandon, relève Christian van Singer. Tous sauf la Grande-Bretagne,
la France, la Finlande et... la Suisse”.
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Des
intérêts croisés
“L'Office fédéral
de l'énergie (OFEN) est membre du lobby atomique”, titrait récemment
une publication des antinucléaires. L'article dénonce le
fait que la Division principale de la Sécurité des installations
nucléaires (DSN) est partie intégrante de l'OFEN et que sept
de ses cadres sont également membres de l'Association suisse pour
l'énergie atomique. (ASPEA).
La Suisse a d'ailleurs
été épinglée, il y a deux ans, par l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA) en raison de ces liens
entre pouvoirs publics, industrie nucléaire et autorité de
surveillance. Selon un rapport de l'AIEA, l'indépendance de la DSN
dans ces conditions n'est “pas garantie”.
Pour pallier ce défaut,
un projet de loi est à l'étude, qui séparera la DSN
de l'OFEN. Reste la question de l'appartenance des contrôleurs aux
organes exploitant les usines qu'ils sont chargés de contrôler.
Pour Hans Pfeiffer, premier
suppléant au directeur de la DSN, c'est une simple affaire d'honnêteté.
“Je suis bien membre de l'ASPEA, mais je me contente de lire leurs bulletins,
je crois que cela n'affecte en rien mon indépendance”, affirme ce
physicien bavarois.
Et d'ajouter que si la
DSN recrute parfois son personnel parmi les cadres de l'industrie nucléaire,
c'est à cause de la difficulté de trouver en Suisse des experts
dans ce domaine. “Le plus souvent nous allons les chercher à l'étranger”,
explique Hans Pfeiffer.
Une vision moins angélique La vision de Christian van Singer, on s'en doute, est moins angélique. Pour lui, la DSN est une sorte d'émanation du lobby nucléaire, qui a toujours tendance à “faire passer les profits des exploitants de centrales avant la sécurité de la population”. Le coprésident de Sortir du Nucléaire affirme d'ailleurs “ ne faire aucune confiance” aux autorités chargées en Suisse de la sécurité atomique. Pas plus d'ailleurs qu'aux élus, bien trop nombreux selon lui à siéger dans l'un ou l'autre conseil d'administration des 1200 entreprises électriques du pays.” p.10
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André Guillemette, 20/04/02
Compte-rendu d'une journée d'information sur le carbone 14 organisée
par la SFRP (société française de radioprotection)
le 18 avril 2002 à Paris.
J'y remplaçais Pierre Barbey, non disponible. Il y avait environ
140 participants, la plupart de l'IRSN (ex OPRI et ex IPSN), du CEA, d'EDF,
de Cogéma ou de sociétés satellites, et quelques universitaires.
Je commence par la fin et ce que j'ai trouvé de plus déplaisant
dans cette journée d'information sur le C-14 : la table ronde de
fin de session sur “le C-14 et ses enjeux”.
Un animateur, Barescut (IRSN) et 5 participants, Mitterrand (Cogéma),
Bouget (EDF), Linden (IRSN-OPRI), Jean-Baptiste (CEA-CNRS) et Métivier
(ex IPSN, représentant de la France à la CIPR*).
Le public avait été invité depuis le début
des travaux à poser des questions écrites pour cette table
ronde. Je m'étais fendu d'une série de questions:
- “N'y aurait-il pas sous-estimation de la dose efficace due aux rejets
de C-14 du site de la Hague pour les populations prises par l'exploitant
comme groupes de référence, adultes de Goury et de Digulleville
?
- Dose estimée par l'exploitant pour chacun de ces 2 groupes 1,9
mSv/an
- Marquage C-14 dans l'environnement proche du site de la Hague (données
OPRI et Cogéma) terrestre de 500 à 2000 Bq/kg de C, marin
de 300 à 800 Bq/kg de C
Alors que la dose efficace estimée pour le carbone 14 “naturel”
dosé à 250 Bq/kg de C est estimée à 15 mSv/an
(ref : Toxiques nucléaires, Le carbone 14, R. Paulin, 1997, Masson
- cf dernières données CIPR).”
C'était la seule question écrite et je me suis fait shooter
d'entrée par l'animateur Barescut de l'IRSN: “Il faut tenir compte
dans le calcul de dose de la quantité de nourriture contaminée
ingérée, même si on prend le chiffre maximum de 2000
Bq/kg, il faut tenir compte d'une autoconsommation à 10 % en produits
locaux”, l'IRSN-OPRI (Linden) opinant du bonnet ... et Cogéma (Mitterrand)
était débarrassé de la question.
10 % d'autoconsommation pour les groupes critiques?! J'avais déjà
entendu avancer des chiffres variant de 40 à 70 % mais jamais
un chiffre aussi absurde: le pêcheur de Goury achèterait
90 % de sa consommation de poissons et de crabes au super market de Cherbourg,
la pub vente qu'ils sont bien frais et pas chers ! et idem pour l'agriculteur
de Digulleville pour les produits terrestres ??
Les autres morceaux de bravoure de cette table ronde (rectangulaire) ont
été Métiviers conseiller auprès du directeur
de l'IRSN et représentant de la France à la CIPR qui a invité
l'assistance à remettre en cause les débits de dose retenus
par la CIPR ... pour le C-14 car ils ne s'appuieraient pas sur des cas
observés de radiotoxicité pour ce radionucléide.
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Quand les données retenues par la CIPR arrangent, elles sont les
textes sacrés et la loi intangible ... quand elles posent question
la défroque est bonne à jeter aux orties.
Le représentant EDF buvait du petit lait : pourquoi imposer des
règles aussi drastiques aux rejets de C-14 des centrales nucléaires,
dont l'impact maximal CALCULÉ AVEC UNE AUTOCONSOMMATION TOTALE (consommation
à 100 % des produits contaminés) est estimé à
0,2 microSv/an (95 % de la dose induite par le C-14) dans le pire cas des
sites nucléaires de la Loire, alors que la Cogéma se calcule
des impacts à 1,9 mSv/an sans
limite de rejet et avec la bénédiction des autorités
dites de sûreté ?
Rappels :
Les rejets de C-14 de quelques sites EDF (huit actuellement, toutes les
centrales vont l'être lors de leur prochain renouvellement d'autorisation
de rejet) sont déjà réglementés pour 2 unités
de 900MW à :
- rejets aériens inférieurs à 1100 GBq
- rejets liquides inférieurs à 300 GBq
Le site de retraitement de la Hague, contrairement au site anglais de Sellafield
depuis 1988, n'a jusqu'à présent pas de limite de rejet en
C-14. En 2000 il a rejeté :
- rejets aérien 18700 GBq
- rejets liquides 8500 GBq
Dans le projet de décret en cours de signature, sensé réglementer
les rejets de la Hague, les autorisations de rejet de C-14 sont “limitées”
à :
- rejets aériens 28000 GBq (limite Sellafield 7300 GBq)
- rejets liquides 42000 GBq (limite Sellafield 20800 GBq)
* Une précision:
La CIPR est une ONG et ses membres ne représentent pas la France:
les nouveaux membres sont cooptés par ceux en exercice.
Les Français présents sont les suivants :
Jean-Claude NENOT ..Commission
plénière
Roland MASSE.........Comité
No 1 (Effets des rayonnements)
Henri METIVIER.......Comité
No 2 (Limites secondaires),
Jean-Marc COSSET....Comité
No 3 (Protection en médecine),
Annie SUGIER.......Comité
No 4 (Application des recommandations de la Commission) avec Jacques LOCHARD.
A part COSSET (cancérologue à l'Institut Curie) et Jacques
LOCHARD (Directeur du CEPN), les 4 autres membres ont fait leur carrière
à l'IPSN et même pour l'un d'entre eux des incursions à
EDF.
En disant qu'ils représentent la France, la confusion est compréhensible,
car ils sont par ailleurs experts à l'UNSCEAR ou Experts (selon
l'article 31) du "Traité Euratom", et là, ils sont officiellement
désignés par la France. Ce doit être le cas également
des autres membres dans leurs pays respectifs.
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EDF peut donc à bon droit
se gausser de l'empressement des autorités de sûreté
à limiter ses rejets de C-14 en regard de la latitude laissée
à Cogéma. Le représentant EDF notera quand même
que ses collègues électriciens allemands, eux aussi bien
pourvus en centrales type PWR, piègent le carbone 14 depuis longtemps.
Dans le contexte politique actuel, EDF ne pouvait décemment rester
à la traîne.
Des 12 communications de cette journée, j'en ai retenu 6, j'en fais
ci-après un bref commentaire. Pour le texte complet ainsi que le
contenu des 6 autres, j'ai pris pour Pierre le double du texte des interventions.
Gageons que la SFRP publiera un document sur cette journée plus
“normalisé” que mes commentaires.
Métrologie du C-14, Marc Fournier, IRSN/LMRE
- Par “oxidiser” ou méthode par absorption
- Par synthèse de benzène
- Par compteur proportionnel
- Par spectrométrie de masse accélérée
Les 2 premières méthodes permettent des mesures “industrielles”,
limites de détection > 35 Bq/kg de C pour “oxidiser” (temps de mesure
1 jour) et >1 Bq/kg de C pour la méthode “benzène” (temps
de mesure 3 jours). Les deux autres méthodes sont utilisées
pour la datation, mesures >0,5 Bq/kg de C. EDF et Cogéma utilisent
la première méthode.
Utilisation du C-14 pour la datation, Jean Luc Michelot, CNRS Orsay
Variabilité dans le temps du C-14 atmosphérique, d'une teneur
moyenne de 250 Bq/kg de C, la tendance actuelle est à la diminution
de ce taux (augmentation des émissions de CO2). La teneur en C-14
est montée à 7/800 Bq/kg de C au moment des essais nucléaires
atmosphériques dans l'hémisphère nord dans les années
1970.
Commentaire : avec des taux de 500 à 2000 Bq/kg de C, les habitants
du district de la Hague sont donc des privilégiés, grâce
à Cogéma ils se retrouvent aujourd'hui dans la bonne vieille
atmosphère des années 1970 où l'on pouvait faire péter
des bombes atomiques sans être trop dérangé.
Les rejets de C-14 et la surveillance de l'environnement à Cogéma
la Hague, Marie Laure Fitamant, Cogéma
J'ai déjà commenté les conclusions de l'exposé
Cogéma (dose critique < 1,9 microSv/an).
La Hague piège le C-14 par barbotage sur de la soude. Les pièges
à soude ne sont pas spécifiques au C-14 et évitent
à Cogéma de développer un autre système. EDF
utilise des pièges à tapis moléculaire développés
par les allemands pour leurs centrales, cette méthode semble moins
aléatoire que le barbotage sur de la soude selon l'expérience
d'EDF qui a pratiqué les 2 méthodes et ne retient plus que
le tapis moléculaire.
Impact
radiologique et sanitaire de la contamination par le C-14 du site de Ganagobie
(Haute Provence), Fabrice Leprieur, IRSN (ex OPRI)
L'intérêt ne venait pas de l'exposé lui-même:
contamination C-14 d'un village de Haute Provence par un laboratoire fabricant
des sources de marquage isotopique entre 1986 et 1995. Sols contaminés
dans une zone de 50m de rayon autour du site jusqu'à 500000 Bq/kg
de C pour les sols et jusqu'à 350000 Bq/kg de C dans les végétaux.
Après cet exposé, un débat s'est instauré dans
l'assistance, quelques intervenants avaient été des acteurs
de cette affaire:
Le PDG de ce laboratoire (Isotopchim) est un ancien cadre du CEA. Le CEA,
considérant comme non rentable une de ses activités de fabrication
de sources radioactives, a sollicité un de ses cadres pour développer
cette activité à l'extérieur. Ce laboratoire a donc
été entièrement financé par le CEA et le conseil
général “pour qu'un particulier aille faire du fric dans
des conditions déplorables” (selon un des intervenants qui était
le voisin de bureau du cadre en question quand il était au CEA).
Résultat, pour faire encore plus de fric, cette entreprise qui
au départ ne devait que conditionner des échantillons radioactifs
préparés par d'autres laboratoires, s'est mise à préparer
elle-même ses échantillons dans des conditions tellement aléatoires
qu'on en arrive aux constats d'aujourd'hui : sols pollués et personnels
dans la nature non suivis médicalement. Plusieurs personnes ont
questionné sur d'éventuelles suites judiciaires, l'OPRI surveillait
les personnels, pourquoi être intervenu si tardivement ? personne
n'a répondu, il semble qu'aucune association locale ne pose trop
de questions sur cette affaire
(suite)
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suite:
Commentaire Gazette:
Il y a des associations sur place. Ce sont elles qui ont obligé
aux études citées. C'est vraiment pas joli de les “oublier”.
Quant
aux turpitudes cette usinenette très polluante n'a jamais été
conforme. Le fameux PDG est parti en laissant tout: produits chimiques
et déchets radioactifs, voir la Gazette
197/198)
Pour la petite histoire, le PDG à qui on faisait des histoires (après
10 ans de turpitudes) a d'abord transféré ses activités
dans un village voisin plus accueillant, aujourd'hui il vaque à
ses occupations dans un pays de l'ex URSS.
Effet radiologique du carbone 14, Anne Flury- Hérard, CEA
Formes chimiques des molécules transférant la C-14 à
l'organisme
- 14CO2
- forme organique du C14
- autre gaz,C14 particulaire
Parcours dans l'eau 300 m
Actions locales après incorporation sur :
-appareil digestif
-poumon
-plaie, injection
Constat de transmutation C vers N < 1 %
Biocinétique du carbone
- voie d'entrée / sang / cellules et ADN
-répartition homogène dans les tissus mous, adipeux, squelette
et cellules en division
- élimination à 95 % par la respiration, le reste fèces
et urines
Modèle biocinétique de la CIPR :
période biologique 8 à 40 jours (8 pour les jeunes, 40 pour
les adultes)
Le comportement biologique du C organique est mal connu
Apport quotidien en C 100 à 300 g, le turn-over dépend de
l'âge
CO et CH4
CO - 60 % réexhalé, 40 % se fixe sur l'hémoglobine
- période 200' à tout âge
CH4 - tout (99 %) est réexhalé, 1 % passe dans
la sang, la moitié en C organique, la moitié en CO2
Études expérimentales
- limitées, période longue du C14, énergie faible
- pas d'effet tardif connu
- glucose ou acides aminés
- pas de mort cellulaire
- effet sur l'ADN < celui du précurseur tritium
- aurait des effets sur l'ARN
- cassures chromosomiques sur végétaux
Radiotoxicité modérée :
- CO2 : 6,2E-10 Sv/Bq
- OBC : 5,8E-10 Sv/Bq
-impact : source naturelle : 12 mSv/an
essais aériens : 1,7 mSv/an (an 2000)
Conclusions :
Pas d'observation d'effets sur la santé. Par expérimentation,
quelques effets sur les cellules, pas d'effet tardif.
Comportements biologiques et effets à mieux connaître.
Comportement du C-14 dans le milieu marin à proximité de
l'usine de la Cogéma la Hague (Goury), Eric Douville, IRSN LERFA
Cette étude a été entreprise à la suite des
questionnements en GRNC sur l'impact dû rejets de C-14, pour la partie
marine, elle porte sur la teneur en C-14 des algues, fucus serratus, de
stations de la façade atlantique à la mer du Nord. Les premiers
résultats montrent un marquage C-14 dû aux rejets de la Hague
perceptible de Carteret à Wimereux (Pas de Calais). Les stations
de la pointe de la Hague montrant un marquage à 600 Bq/kg de C (bruit
de fond 250 Bq/kg).
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L'enquête sur de possibles
prix truqués de l'énergie en Californie élargie WASHINGTON,
21 mai (AFP) - Une enquête sur d'éventuelles manipulations
du prix de l'électricité en Californie a été
élargie par la Commission fédérale de réglementation
de l'énergie (FERC) qui a demandé mardi à plus de
120 entreprises et entités juridiques de lui communiquer des données
à ce propos.
La FERC avait publié début mai des documents montrant que
le groupe de production et de distribution Enron avait tiré profit
de la crise énergétique en Californie dans les mois précédant
sa faillite en décembre 2001 en manipulant le marché de l'électricité
avec des procédés douteux.
La nouvelle liste publiée mardi par la FERC concerne pratiquement
toutes les entreprises de production et de distribution d'électricité
d'importance aux États-Unis ainsi que leurs conseillers juridiques
et des entités administratives régionales.
La FERC demande notamment des détails sur les opérations
effectuées dans la partie occidentale des États-Unis en 2000
et 2001. Ces détails devront être transmis sous serment avant
le 31 mai.
"Tout manquement de votre entreprise à répondre dans les
temps et selon les critères demandés pourrait entraîner
des poursuites judiciaires y compris la possibilité pour la FERC
de suspendre l'autorisation accordée de vendre de l'électricité
en gros et des services parallèles aux prix du marché", indique
le communiqué.
Les entreprises doivent également indiquer si elles admettent ou
nient avoir été engagées dans des opérations
de même type que celles reprochées à Enron et notamment
des transactions fictives.
Trois groupes, Dynegy, CMS Energy et Reliant Resources, ont déjà
admis s'être livrés à de telles activités.
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USA/énergie: ouverture d'une enquête fédérale
WASHINGTON, 13 août (AFP) - La Commission fédérale
de réglementation de l'énergie (FERC) américaine a
annoncé mardi l'ouverture d'une enquête formelle contre plusieurs
compagnies et courtiers en énergie, dont Enron, pour manipulations
des prix sur les marchés de l'ouest des États-Unis.
Dans un communiqué, la FERC a précisé que les compagnies
concernées sont trois filiales d'Enron, entreprise aujourd'hui placée
sous la protection de la loi sur les faillites, ainsi qu'El Paso Electric
Company, Avista Corporation et Avista Energy Inc.
Les trois filiales d'Enron sont Enron Power Marketing, Enron Capital and
Trade Resources ainsi que Portland General Electric Corp.
La FERC a précisé que la décision avait été
prise après six mois d'enquête par ses fonctionnaires. Ceux-ci
sont arrivés à la conclusion que les entreprises citées
se sont livrées à des manipulations pour faire artificiellement
grimper les prix sur plusieurs marchés, dont celui de la Californie,
en 2000 et 2001.
La Commission fédérale cite notamment des mémos internes
d'Enron montrant que cette compagnie a manipulé les prix. Enron
s'est placé sous la protection de la loi sur les faillites en décembre
2001 face à la chute de son action en bourse après la découverte
de malversations comptables.
Si l'enquête fédérale formelle conclut à la
culpabilité des entreprises, celles-ci pourraient voir leur autorisation
d'acheter de l'électricité sur le marché libre révoquée
et être obligées de rembourser les bénéfices
dégagés par ces opérations.
Le gouverneur démocrate de Californie Gray Davis demande notamment
le remboursement de 8,9 milliards de dollars surfacturés par Enron
et d'autres fournisseurs d'énergie durant la crise de l'énergie
qui a touché son État en 2000 et 2001.
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Et voilà comment on essaie de relancer la construction de réacteurs.