INTRODUCTION AU DÉBAT
En avant pour la lecture commentée
du dossier du maître d'oeuvre. Je dirai tout de go que, pour les
déchets le niveau politique assume et a présenté son
dossier. Par contre pour l'EPR on nous ressert EDF et c'est EDF qui cite
les termes de la loi. Alors on se cache et on n'assume pas.
Bon, aucune importance. En conséquence EDF suit la loi "L'État veille à conserver, dans la production électrique française, une part importante de la production d'origine nucléaire."... "La première (priorité) est de maintenir l'option nucléaire ouverte à l'horizon 2020 en disposant, vers 2015, d'un réacteur nucléaire de nouvelle génération opérationnel permettant d'opter pour le remplacement de l'actuel génération." Et voilà tout est dit. FLAMANVILLE, pourquoi? D'où la date de 2020 mais cette analyse est en contradiction avec la politique d'EDF qui tend à prolonger la durée de vie. Certes rien n'est jamais acquis, mais EDF, par un programme de gestion du combustible et de protection de la cuve contre les neutrons, espère augmenter le temps de vie des cuves : le “petit problème est la garantie constructeur qui ne s'appliquerait plus au delà de 40 ans, temps où les réacteurs vont être fragilisés par le vieillissement des divers composants. Donc apparaît la nécessité de construire un réacteur pour garder "une garantie de savoir-faire" mais d'une part cette construction ne garantit rien du tout et d'autre part pourquoi ne pas s'interroger sur l'apport de réacteurs plus sûrs et surtout fonctionnant à plus haute température d'où un rendement bien meilleur et une économie d'eau. Et pourquoi un EPR? On venait de mettre au point le palier N4 (Type Civaux). Il suffisait de les améliorer, de prendre en compte toutes les avancées en matière de sûreté et il n'y avait quasi pas de plâtres à essuyer. En effet, l'EPR compte suffisamment de changements pour que sa mise au point puisse s'avérer fort délicate. Évidemment le nerf de la guerre est la capacité financière d'EDF : là non plus pas d'inquiétude. EDF va passer, a passé des alliances de partenariats , avec ENEL - opérateur italien - et doit aussi se rapprocher de la Suisse et de l'Allemagne, du moins c'est probable. Et pourquoi Flamanville? Parce ce que EDF possède les terrains, parce ce que la plate forme est déjà réalisée (ceci n'est pas un argument massue c'est le cas pour au moins la moitié des sites de centrales). Par contre, le fait que la presqu'île est favorable est sûrement un argument favorable. A contrario le fait qu'il faut prévoir une nouvelle ligne à haute tension joue dans l'autre sens. Enfin tous les arguments ont conduit EDF à choisir Flamanville. C'est plus joliment présenté que mon abrupte affirmation : .... "pour (..) être en mesure de décider de remplacer les réacteurs actuels le moment venu, EDF souhaite engager maintenant la construction de la tête de série EPR à Flamanville." Les besoins mondiaux
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Si c'est le cas on va dans le mur pour l'excellente raison que les ressources ne vont pas suivre : En Mtep le charbon passerait de 2.389 à 3.601 le pétrole de 3.676 à 5.766 le gaz de 2.190 à 4.130 le nucléaire de 692 à 764 l'hydraulique de 224 à 365 Biomasse/déchets de 1.119 à 1.605 Autres renouvelables de 55 à 258 En ce qui concerne les réserves, il plane de sérieux problèmes : le pétrole sera de plus en plus énergivore en ce qui concerne son extraction, le nucléaire aussi . Quant à récupérer tout le potentiel de l'uranium 238 ou du thorium, il faut des usines de retraitement, des sites de stockage et/ou d'entreposage (et de multiples passages en réacteur, ce qui pose de sérieux problèmes). Les affirmations du genre "récupération d'un facteur 60" sont de la publicité mensongère. Si on regarde le graphique de l'augmentation de la consommation d'électricité on constate que c'est le poste résidentiel-tertiaire qui passe d'environ 60TWh à 310 TWh. Comme il s'agit de chauffage on peut avec une politique volontariste, remplacer ce poste par le solaire, par la récupération des ordures, par.... De cette façon on économiserait au moins 200 TWh. Cette opération nous permet de fermer 25 à 30 réacteurs sur le temps de la mise en place du programme de remplacement, sans rien perdre en compétitivité mais en diminuant sérieusement notre problème des déchets Cette évaluation sur la composition des besoins permet de nuancer la courbe du renouvellement des unités produisant de l'électricité. Comme en 2004 on aurait pu se passer de 200.000 MW si on avait changé nos moyens de chauffage. Alors en 2040 on aurait besoin seulement de 100.000 MW. Que l'effet de serre soit à examiner avec soin est une réalité mais le nucléaire ne changera rien à notre mode de transport : la route. Nous n'avons pas développé le fer-routage ou le recours au transport en commun. En conséquence nos émissions de CO2 nucléaire ou pas augmenteront. Quels choix pour maintenir l'option nucléaire ouverte?
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Les alternatives
On aurait pu sans problème choisir le génération 2 soit la suite des 1450 MWé en ajoutant toutes les améliorations nécessitées par le démarrage difficile des centrales de Chooz et de Civaux. Et de cette façon, si on veut faire du nucléaire mieux vaut changer de filière et tenter les hautes températures ainsi que le signale EDF. Mais sa conclusion est très différente : il est proposé pour ne pas avoir de rupture en 2040 de se lancer en 2020 dans le renouvellement du parc. L'inconvénient d'une vision de ce type proposée par EDF c'est qu'on part sur un parc EPR à partir de 2020 et qu'on ne réfléchit pas du tout à la mise en place d'un autre programme. Lancement d'une série EPR en 2015
Les raisons du choix d'EDF Eh bien non : il faudra juste "disposer d'un modèle de réacteur techniquement éprouvé et conforme aux exigences françaises." Grâce à la Finlande, à ses ingénieurs et ses contrôleurs il va être possible d'en savoir plus sur le dossier. Cependant EDF reconnaît que cette construction en Finlande "ne permet pas à EDF de se forger une expérience concrète pour maintenir ses compétences d'architecte de centrales." car La Finlande (TVO) achète clés en main et pas EDF. Il faudra aussi "disposer d'une organisation industrielle opérationnelle, techniquement et économiquement éprouvée.." Il faudra "avoir acquis l'expérience d'exploitation suffisante d'un EPR.." Tous ces arguments concourent à la sûreté mais ne la démontrent pas. Alors d'où viennent les chiffres pour qualifier la sûreté de meilleure? Ensuite EDF entend montrer son indépendance et sa liberté de choix en donnant une liste de réacteurs tous sur papier (USA, Grande Bretagne, France/Allemagne, Siemens). EDF justifie le 1.600 MWé car on construit moins d'unités: c'est une vision mais finalement 5 réacteurs de 500 MWé donnent plus de souplesse en ce qui concerne la maintenance et les arrêts pour rechargement. Elle prétend qu'on pourra le charger en MOX donc engage sur la voie du retraitement sans en avoir pesé les avantages et les inconvénients. Elle vante la possibilité de réaliser des maintenances réacteur en fonctionnement et surtout affirme qu'en cas d'accident grave il y aura un récupérateur de coeur fondu qui évidemment n'a jamais été testé. Pourquoi Flamanville? Sur les 19 sites existant, EDF avait sélectionné la Basse Normandie, la Haute Normandie, Rhône-Alpes. Flamanville a finalement remporté le pompon. Il faut bien sûr construire en plus une ligne à très haute tension mais bon... L'EPR à Flamanville Des objectifs de sûreté ambitieux A part affirmer des ambitions: - le nombre des incidents doit diminuer - le risque de fusion du coeur doit être encore réduit - les rejets radioactifs pouvant résulter de tous les accidents concevables doivent être minimisés, en particulier ceux qui conduiraient à des rejets précoces doivent être “pratiquement éliminés”. (suite)
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La procédure pour y parvenir n'a rien d'une évidence. Elle DOIT exister (voeu pieux s'il en est) mais outre que se donner un objectif de diminution des incidents serait à appliquer à TOUS les réacteurs et pas seulement à l'EPR, le risque de fusion du coeur dépendra de la sûreté et de la fiabilité des appareil. Quant aux rejets il serait utile de les minimiser aussi pour tous les réacteurs. Pour le reste ce sont des hypothèses : le récupérateur de coeur fondu n'a (heureusement) jamais été testé et en l'état il reste du travail. Quant à l'enceinte double, elle existe déjà sur les 1300 et les 1400 mais il est vrai que la peau d'étanchéité métallique sera une amélioration. Limiter l'exposition des travailleurs est un but en soi et pour se faire "automatiser certaines opérations, ajouter des écrans de protection, faciliter le montage et le démontage ainsi que le démantèlement futur" est un excellent retour d'expérience. Mais pourquoi ne pas songer à en faire profiter dans la mesure du possible les autres paliers. Des progrès significatifs en matière
d'environnement
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Cela fait peut être moins
au KWh mais bien plus pour la population.
Quant à l'impact qui se monte pour la population voisine à 0,04milliSv par an, c'est un calcul réalisé avec un modèle dont la validité reste incertaine. En ce qui concerne les rejets en cas d'accident, soyons modeste; il a été mis des parades supplémentaires mais il faut les valider avant de conclure. Les déchets de Flamanville 3: des volumes en
baisse
Les déchets conventionnels:
L'impact sonore
L'insertion paysagère
Un kWh compétitif porté par des performances industrielles accrues Il est affirmé "le coût complet du kWh produit sera compétitif vis-à-vis d'autres moyens de production qui pourraient construits à sa place, centrale à charbon propre ou cycles combinés au gaz", ce n'est qu'une affirmation qui est répétitive. En 1974 c'était déjà l'argument et il était déjà faux. En ce qui concernent les améliorations : la seule qui contribue à augmenter le rendement est celle de la meilleure efficacité de la turbine. Pour le reste il ne s'agit pas du rendement: utiliser moins d'assemblages combustible parce que le pourcentage de 235 a été augmenté ne signifie pas utiliser moins de 235 mais avoir un volume plus faible d'assemblages puisqu'on les change moins souvent. Par contre avec de bons réflecteurs pour les neutrons, le seuil de criticité est atteint avec une concentration moindre en uranium 235. Ce qui signifie qu'en fin d'utilisation, pour une même quantité d'électricité on obtient: - moins d'uranium 238 résiduel (mais ce n'est pas le rendement ni le problème) - autant de produits de fission - autant de transuraniens. (suite)
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On sait que en moyenne : - 1 fission donne 200 MeV et il faut 31 milliards de fission. pour produire 1 joule. - La fission de tous les noyaux de 1g d'uranium 235 dégage une énergie équivalente à 1 mégawatt-jour (plus précisément 0,95 MWj) et 1 MWj est égal à 86 milliards de joule. Ce sont les constantes physiques et on ne peut les changer. Ceci signifie que pour une même quantité d'énergie thermique (pour l'EPR de l'ordre de 4.400 MWth) on a le même nombre de fission et donc de produits de fission. Hors la turbine, tous les paramètres (combustible plus efficace, réacteur plus gros (?), réflecteur) jouent sur la réactivité du réacteur et non sa puissance. Le moins de déchets proclamé s'applique aux volumes; la radioactivité est concentrée en un volume plus faible mais elle n'a pas diminué. La disponibilité
Le coût prévisionnel du projet et son
financement
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Financement: pour le moment
partenariat avec ENEL (Italie) à hauteur de 12,5%. Pour les autres
partenaires ce n'est pas encore signé mais il y aura sûrement: Allemagne, Belgique, Suisse, éventuellement Espagne et Portugal,
peut être même la Grande Bretagne. Si chacun finance pour 12
à 20%, il nous restera bien peu: 25% de la production. Guère
étonnant, si on se rappelle qu'on exporte toujours, par an, l'équivalent
de la production de 10 à 12 réacteurs et qu'on va récupérer
les 3 Tricastin en passant de l'enrichissement par diffusion gazeuse à
la centrifugation.
Choix de conception
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- le Nord Cotentin avec Flamanville 1 et 2 produisait 3% de la consommation annuelle de la France (18TWh) et plus du double de celle de la Basse-Normandie. - il faudra construire une nouvelle THT pour évacuer le courant. En ce qui concerne le grand chantier. il faudra gérer sur 10 ans 2 à 3.000 personnes (transport, logement, autres équipements). La concertation autour du projet
La maîtrise du chantier puis les grandes étapes La problématique "eau potable" est aussi évoquée car le chantier nécessitera 200m3 par jour. Il est certain que le trafic routier serait confortablement augmenté environ une cinquantaine de camions par jour (sachant qu'il en passe 280 environ actuellement...) Le calendrier
est le suivant:
Et voilà vous savez tout: bonne lecture p.23
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Le seul document officiel disponible
sur ce sujet est la note d'information sur la "Prise de position du gouvernement
concernant les options de sûreté du projet de réacteur
EPR", en date du 5 octobre 2004, disponible sur le site internet de l'autorité
de sûreté nucléaire (Autorité de Sûreté
Nucléaire (ASN), dont la dénomination officielle est DGSNR
: Direction Générale de la Sûreté Nucléaire
et de la Radioprotection.) (wwww.asn.gouv.fr).
Ce document comprend - La lettre de prise de position, - Les directives techniques pour la conception et la construction de la prochaine génération des réacteurs nucléaires à eau sous pression, - Les règles techniques relatives à la construction des circuits primaires et secondaires principaux des réacteurs nucléaires à eau sous pression. Les directives techniques s'appuient sur des travaux IPSN (Institut de Protection et Sûreté Nucléaire, devenu IRSN: Institut de Radioprotection et Sûreté Nucléaire) et RSK (Reaktor SicherheitsKommission, Commission de sûreté nucléaire allemande), le tout examiné par le Groupe Permanent chargé des Réacteurs nucléaires (GPR). Mais le rapport mis sur le site ne concerne que "la philosophie et l'approche de sûreté", ce n'est donc pas un rapport de sûreté. Or, pour pouvoir se faire une opinion factuelle sur l'évolution de la sûreté de ce projet par rapport à ses prédécesseurs, il est indispensable de consulter le rapport préliminaire de sûreté qui, à cette date, ne nous est toujours pas accessible. Une lecture attentive de ces textes nous a plongé dans un abîme de perplexité, tant il apparaît que ce ne sont que des recueils de voeux pieux. Les objectifs fixés par l'ASN dans une lettre du 22 juillet 1993 étaient ambitieux: * Le nombre des incidents doit diminuer, notamment par l'amélioration de la fiabilité des systèmes et par une meilleure prise en compte des facteurs humains ; * Le risque de fusion du coeur doit être réduit de manière significative ; * Les rejets radioactifs pouvant résulter de tous les accidents concevables doivent être réduits significativement. Au stade actuel de l'examen du projet de réacteur EPR, l'ASN considère "que les options de sûreté retenues,... , satisfont globalement à l'objectif fixé d'amélioration générale de la sûreté". Toutefois, elle souligne qu'il reste des points à confirmer : * La prévention des erreurs humaines, l'amélioration de la radioprotection des travailleurs, ainsi que la réduction des rejets radioactifs et de la quantité et de l'activité des déchets ; * Les dispositions de conception, de fabrication et d'exploitation des lignes principales du circuit primaire ( ensemble de canalisation assurant la circulation de l'eau dans le circuit primaire et les fonctions de sauvegarde. Il y a 4 lignes principales sur l'EPR.), et le cas échéant des circuits secondaires, devant permettre d'exclure de certaines études d'accident leur rupture complète doublement débattue; * L'architecture matérielle du contrôle-commande (ensemble informatique et électronique qui permet de gérer le pilotage du réacteur en situation de fonctionnement normal ou accidentel.); * La conception du récupérateur de coeur fondu mis en place pour la gestion des accidents graves; * La compatibilité des caractéristiques du projet standard de réacteur EPR avec le site de réalisation qui serait proposé. Elle note également qu'"il est nécessaire d'examiner la protection de l'installation vis-à-vis des actes de malveillance"... dont "la protection du réacteur contre les chutes intentionnelles d'avions commerciaux". Déjà, à ce niveau de lecture, la précision de certains objectifs est confondante: "Le risque de fusion du coeur doit être réduit de manière significative"; "Les rejets radioactifs pouvant résulter de tous les accidents concevables doivent être réduits significativement". Significatif signifie quoi? Est-ce une nouvelle unité de mesure? Ce qui est "significatif" c'est que la sûreté de ce nouveau réacteur à la lumière des incidents des REP (Réacteur à Eau Pressurisée) actuels et si la décision de le construire est prise, doit être améliorée. Mais l'approche retenue ne garantit rien sur les améliorations possibles. Clamer qu'il sera 10 fois plus sûr, qu'il fera moins de déchets (15 % parce qu'il utilisera lui-même le plutonium qu'il produit) ne repose sur rien de tangible dans les dossiers consultables par les citoyens. Cette réduction proclamée de la diminution des déchets provient de la volonté d'augmenter le taux de combustion des combustibles. Cette politique a pour élément moteur l'espacement plus important (de 12 à 18 voire 24 mois) des arrêts pour recharge de combustible, d'où une augmentation de la disponibilité du réacteur, donc une amélioration du facteur rentabilité. (suite)
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Ceci impose deux exigences techniques : - La première est l'augmentation du taux d'enrichissement des combustibles soit en U235, soit en Pu239. Cette exigence se heurte à des limites physiques de réactivité au-delà desquelles la sûreté du réacteur n'est plus garantie en phase accidentelle (Les études de sûreté ont montré que pour un enrichissement élevé des combustibles, dans une séquence accidentelle nécessitant l'injection dans le circuit primaire de bore pour arrêter la réaction, celle-ci divergeait de nouveau après le passage de la "bulle" de bore dans le coeur) . - La seconde est la tenue des gaines à des taux d'irradiation neutronique beaucoup plus élevés. Actuellement les recherches destinées à trouver un matériau permettant d'atteindre des taux élevés de fluence neutronique, donc de dpa (déplacements par atome), se font encore de façon empirique sans que l'on sache si elles pourront aboutir (Sous l'impact des neutrons provenant des réactions de fission, les atomes de métal se déplacent, créant des lacunes et des agrégats. Ceci produit une fragilisation de ce métal, dans notre cas, des gaines de combustible. Il n'existe pas encore de recette permettant de juguler les effets de ce phénomène bien connu, dont l'étude se poursuit depuis les débuts de Phénix ). Le facteur d'amélioration de la sûreté est calculé sur la base d'analyses probabilistes qui ont quasiment toujours été prises en défaut lorsqu'elles ont été confrontées à un incident ou accident réel (Voir, par exemple, les circuits RRA du palier N4) La protection renforcée des zones sensibles (bâtiment réacteur, bâtiment combustibles,...) n'est pas totale et "le fait que les tuyauteries de vapeur sont implantées par paires et ne sont pas protégées contre les chutes d'avions" (il faut bien qu'à un moment la vapeur produite dans les générateurs de vapeur sorte du bâtiment réacteur pour aller jusqu'aux turbines. Il y a, pour chaque boucle primaire, une zone critique où une rupture de cette canalisation vapeur va produire un tel choc au niveau des tubes d'échange du générateur de vapeur, qu'ils risquent de ne pas résister. Ceci produirait une brèche dans le circuit primaire, avec rejet du contenu du circuit primaire directement à l'extérieur du bâtiment réacteur.) va obliger à prendre en charge "la vidange simultanée de deux générateurs de vapeur" qui "devrait être étudiée avec des règles appropriées" (page 67). Force est de constater que "les fameuses avancées de sûreté" sont encore en gestation. Si on examine les réalisations précédentes et en particulier les réacteurs du palier N4 (Chooz et Civaux), on constate qu'il a fallu plus de 2 ans pour réussir à mettre en place un nouveau contrôle-commande qui est toujours imparfait. Quant aux canalisations, celles du refroidissement de réacteur à l'arrêt (RRA), étaient fissurées après 6 mois de fonctionnement parce qu'un problème élémentaire de plomberie avait été "oublié" : le non mélange instantané des eaux chaudes et froides.(Ce type de problème est pourtant bien connu. Dans les années 70, le remplacement d'un gros morceau de canalisation primaire sur la centrale américaine d'Indian Point avait nécessité, en raison des doses d'irradiation reçues par les travailleurs, l'utilisation de plusieurs centaines de soudeurs.) Plus inquiétant, les nouveaux modèles de grappes de barres de commande (barres contenant un élément absorbant les neutrons qui permettent, par leur insertion dans les assemblages de combustible, d'ajuster le niveau de puissance du réacteur. Associées aux barres d'arrêt d'urgence, elles doivent permettre de stopper très rapidement le réacteur dans toutes les situations d'urgence.) destinés au palier N4, avaient été si bien testés avant fabrication définitive que, lors de leur première implantation sur une installation industrielle, la centrale de Daya Bay en Chine, les barres refusèrent obstinément de descendre conformément à leur cahier de charge. Ces voeux pieux des autorités et les considérations qui en résultent, exposés dans ce document, sont sûrement les mêmes que ceux qui avaient préparé la naissance du palier N4. Vraisemblablement les mêmes avis favorables avec réserves avaient été donnés. La constatation des défaillances donne à penser plusieurs hypothèses: - Le constructeur ne tient pas compte des réserves, ou même des règles de l'art. Il ne reste alors qu'à essayer de trouver ultérieurement des solutions palliatives (par exemple utilisation de mauvais granulats pour la fabrication du béton des doubles enceintes, suivi d'opérations de colmatage de la paroi interne avec des résines dont la tenue dans le temps et en conditions d'accident grave reste à prouver. Les tests de vieillissement des résines, effectués avec des débits de dose importants, ne sont pas représentatifs des conditions réelles d'emploi. Le contrôle du vieillissement sur site n'est pas convaincant, dixit l'ASN.); - Toute la chaîne de contrôle-qualité, depuis le dessin, les tests, la mise en place est insuffisante. Cette chaîne qui devrait commencer aux bureaux d'étude, en passant par les bureaux de contrôle, les analyses par les supports techniques de l'ASN, puis les prises de décision par le constructeur et l'ASN, présente des défaillances manifestes, comme l'ont montré les canalisations du RRA ou les barres de contrôle des réacteurs du palier N4. p.24
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- Certains phénomènes
sont méconnus, voire non compris sur le plan théorique (Les
tests de vieillissement des résines, effectués avec des débits
de dose importants, ne sont pas représentatifs des conditions réelles
d'emploi. Le contrôle du vieillissement sur site n'est pas convaincant,
dixit l'ASN.- Nous citerons l'influence de la vitesse de sollicitation
(vitesse de déformation), la triaxalité des contraintes.-)
, tels ceux de la fatigue pour lesquels on applique des règles empiriques
(au doigt mouillé, comme disent les spécialistes). (La règle
de "Miner" permet d'effectuer une "cuisine" autorisant à jongler
avec les dépassements du nombre de cycles de chargement (de types
d'efforts) définis par le constructeur. On a pu constater le résultat
à Civaux et à Chooz)
Une grande attention est apportée à la problématique des accidents graves conduisant à la fusion du coeur. Il est clair que pour cette famille de réacteurs la perte du modérateur donc du caloporteur induit une très forte probabilité de fusion du coeur. L'accident de THREE MILE ISLAND en 1979 en est l'illustration. Le dénoyage du coeur a conduit à la fusion d'environ 80% de sa masse. C'est seulement après une dizaine d'années de travaux qu'on a pu se rendre compte que, bien qu'ayant tenu, la cuve était profondément fissurée. Pour l'EPR, il est prévu de placer un récupérateur de coeur fondu pour la gestion des accidents graves, ce qui n'avait pas été jugé utile pour tous les réacteurs construits en France après 1979. (dispositif grâce auquel, en cas de fusion du coeur du réacteur et percement de la cuve, le corium (mélange de combustible et de divers métaux de structure fondus) est sensé ne pas arriver au contact du béton qu'il risque d'attaquer et de percer. De plus il doit diviser la masse fondue pour éviter tout risque de recriticité. Mais il ne faut surtout pas que le corium soit en contact avec un grand volume d'eau, sinon on court le risque supplémentaire d'une explosion vapeur dégageant une très importante quantité d'énergie) Toutefois, le dossier indique sous la rubrique : Refroidissement du coeur en dehors de la cuve (page 56) "Jusqu'à maintenant aucun système de codes valides ne peut décrire de manière fiable les phénomènes pour les séquences d'accident grave. Aussi la conception du puits de cuve et de la grande chambre d'étalement, y compris le refroidissement du corium, doit être justifiée par le concepteur sur la base de résultats expérimentaux et de calculs associés pour un large spectre de scénarios possibles." Tout l'inventaire des expérimentations, démonstrations, études demandées par l'ASN dans le cadre de cette problématique (pages 53 à 56), montre à quel point l'occurrence d'une fusion de coeur avec les classes de combustibles envisagées sur ce nouveau réacteur, semble préoccupante. C'est pourquoi il nous paraît indispensable qu'un "status report" soit fait sur ce domaine, et ce par une instance plurielle. Cette analyse est une nécessité incontournable avant toute prise de décision concernant l'éventualité de la construction d'un tel réacteur.Quant aux actes de malveillance, on en est encore à croire que les chutes d'avion se limiteront au CESSNA ou au LEAR JET. (suite)
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L'impact d'un gros porteur bourré de kérosène reste soi-disant "impossible". D'une part, rien n'est impossible en terrorisme et d'autre part la taille des avions (A380 ou nouveaux Boeing) risque de fausser toutes les évaluations. Rappelons que même sans impact direct, la boule de feu de kérosène, couplée à l'onde de choc sur le site, risque de tout dévaster. La recommandation de la page 68 concernant les explosions: "Avant qu'une décision soit prise sur la construction d'une tranche sur un site spécifique, le concepteur doit prouver que la protection standard relative aux explosions est appropriée en tenant compte du développement industriel actuel et planifié autour du site. Dans le cas contraire des mesures administratives doivent être prises ou des protections complémentaires doivent être mises en place." laisse rêveur face à un demi-siècle d'évolution technique. De nombreux exemples, dont AZF à Toulouse, montrent que les mesures administratives sont impuissantes pour endiguer ou planifier les développements urbains et industriels sur d'aussi longues périodes. Le dossier, tel que nous le connaissons à l'heure actuelle, montre que de nombreuses incertitudes doivent être levées en préalable à toute décision. Il est trop fréquent que des impasses soient faites, laissant en suspens des questions pour lesquelles on suppose que les réponses arriveront en temps et heure. Et lorsque les réponses ou les solutions arrivent à un stade de la construction où elles ne peuvent plus être prises en compte, il est coutumier de se contenter de palliatifs plus ou moins efficaces, appuyés par de brillants calculs permettant de "justifier" les manquements techniques. Ces palliatifs ne sont en fait que des brevets de bonne conscience pour les décideurs. En guise, non de conclusion, mais d'exemple
du style de ces documents, voici un court extrait de la page 4 des règles
techniques relatives à la construction des CPP et CSP (CPP: Circuit
Primaire Principal, CSP : Circuit Secondaire Principal)
Ces textes ont dû être rédigés avant la nouvelle mode, sinon il serait question de accessibilitance, inspectance, réparance, remplacance, etc... p.25
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EDF a décidé le
21 octobre 2004 d'implanter le réacteur nucléaire [dit] de
troisième génération, EPR (European Pressurised water
reactor) sur le site de Flamanville, dans la Manche.
«L'EPR est dix fois plus sûr que les centrales nucléaires actuelles». Cette citation de l'actuelle ministre française de l'industrie, Nicole Fontaine, est pour le moins bizarre, comme le fait remarquer Axel Mayer du BUND de Freiburg (Allemagne). En effet, ne nous rabâche-t-on pas depuis des dizaines d'années que les centrales nucléaires en service actuellement sont toutes sûres à 100%? Tandis que le mouvement écologiste allemand, qui s'est laissé endormir par les promesses soporifiques d'une soi-disant « sortie du nucléaire », attend que la fermeture des installations atomiques se fasse d'elle-même, les multinationales de l'énergie nucléaire comme EnBW, RWE, Eon, Vattenfall, EDF, Siemens et Areva préparent le terrain pour faire accepter la construction de nouvelles centrales atomiques en Europe. Le projet EPR est financé par EDF et EnBW avec notre argent, si tant est que nous en sommes clients. Sa construction reviendra à Siemens et à Areva. «Si le gouvernement français se prononce début 2004 - le projet est à l'ordre du jour des Conseils des Ministres des 11 et 18 février - pour l'adoption de ce projet franco-allemand d'Areva, l'EPR pourra entrer en fonctionnement en 2010», a déclaré Nicole Fontaine le 7 novembre 2003. (note de la Gazette: le projet a été inscrit dans la loi sur l'énergie (2004). Il ne manque plus qu'un débat public -portant sur quoi- et une enquête publique pour Flamanville 3 (site choisi) dont on connaît d'avance le résultat : le dossier est bouclé, CQFD) Le lobby du nucléaire a tiré les leçons de ses défaites à Wyhl, Wackersdorf, Plogoff, etc., et ne répétera pas ses erreurs. Il s'y prend désormais autrement: une campagne publicitaire habile, coûtant plusieurs millions d'euros, est mise en place un peu partout en Europe pour vanter les mérites de ce type de réacteur «nouveau, sûr et durable». La propagande publicitaire est maintenant complètement axée sur l'aspect "écologique» et favorable au climat de ce nouvel investissement. Ce sont justement les lobbies auxquels les écologistes ont mis des années à imposer des dispositifs pour réduire les taux de nitrate et de soufre dans leurs vieilles mines de charbon, qui utilisent maintenant des arguments environnementaux pour relancer leurs programmes nucléaires! Et qui de plus s'efforcent de diviser le mouvement écologiste par le biais de polémiques sur les éoliennes. C'est ainsi que l'on réussit à refouler le souvenir des accidents nucléaires de: -Tchernobyl: (//www.dissident-media.org/infonucleaire/special_tcherno.html), -Harrisburg: (//www.dissidentmedia.org/infonucleaire/tmi_25.html), -Tokaimura: (//www.dissident-media.org/infonucleaire/accident_japon.html ), etc. Sites prévus pour les premiers EPR: Cela pourrait être la Finlande ou Penly, en Normandie (France). Ce qui compte pour le choix de ces sites, c'est que la résistance politique et citoyennes y soit minime. Un petit pays comme la Finlande peut facilement se laisser abuser par l'arrivée de l'argent, du pouvoir et de l'influence du lobby de l'atome. Une fois la brèche ouverte, ce dernier espère que cela fera des envieux en Europe. «Plutôt un mauvais réacteur construit en Allemagne ou en France qu'un tout aussi dangereux chez nos voisins européens finlandais », c'est le mot d'ordre qui se rattache habilement aux égoïsmes nationaux. Cela peut aussi être un aspect de la mondialisation. De toute façon, les centrales nucléaires françaises arrivées en fin de vie devront être remplacées, et en Allemagne, l'industrie nucléaire compte sur un changement de gouvernement, avec des partis pro-nucléaires qui attendent leur tour. Il est surprenant que, dans le monde entier, ce soient souvent des partis très conservateurs qui agissent contre l'homme, la nature et l'environnement. Le lieu d'implantation de l'EPR pourrait aussi être Fessenheim, car c'est la centrale la plus vieille de France, et il y aurait d'ores et déjà sur le site de la place pour deux nouveaux réacteurs. Des mesures d'hygiène psychologique» ont d'ailleurs été prises en 2003 pour préparer le terrain: la centrale s'est auto-dotée d'un certificat environnemental (ISO 14001) et a fondé le nouveau club pro-nucléaire «Au fil du Rhin». Mais les risques sismiques et la solide opposition des populations de part et d'autre du Rhin plaident contre le choix de ce site. (suite)
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Dangers de l'EPR (en bref): - Où qu'on le construise, l'EPR sera dangereux. - Il produit des déchets nucléaires qu'il faudra stocker durant des millions d'années. Pour chaque mégawatt d'électricité produite en un an, chaque centrale produit la radioactivité à vie courte et à vie longue d'une bombe d'Hiroshima. Deux EPR à 1.600 MWé chacun produiraient la radioactivité de 3.200 bombes d'Hiroshima. - Partout où des hommes travaillent, les erreurs humaines sont possibles - voir : http://www.chez.com/atomicsarchives/embrouilles_centrales.html - L'EPR est grand, au lieu d'être sûr. L'organisation internationale des médecins pour la prévention d'une guerre atomique IPPNW dénonce la capacité de 1.600 MW comme un abandon des normes de sécurité. C'est pour éviter une explosion des prix de l'électricité que Siemens & Areva privilégient le gigantisme au détriment de la sécurité. - Les systèmes de sécurité passifs de l'EPR ne sont pas suffisants, armatures et pompes sont toujours entraînées par motrices, qui peuvent s'arrêter à la moindre panne de courant. La seule innovation de l'EPR est le réservoir destiné, en cas d'accident majeur, à recevoir et refroidir le coeur en fusion. Pour ce faire, il faudrait d'une part que le bassin soit absolument sec, sans quoi les risques d'explosion de vapeur sont très élevés, et d'autre part, il faudrait recouvrir d'eau le coeur en fusion, ce qui provoquerait justement ces explosions de vapeur à éviter... - Et pour l'EPR, des gens mourront dans les mines d'extraction d'uranium, voir: http://www.dissident-media.org/stop_nogent/95_cogema.html , par les radiations proches des centrales, dans les usines de plutonium (dites de retraitement) et d'enrichissement d'uranium. - Comme toute autre centrale nucléaire conventionnelle, l'EPR produira des rejets radioactifs lors de son fonctionnement dit « normal ». - Destiné à l'exportation, l'EPR aggrave donc le risque que de nouveaux pays entrent en possession de la bombe atomique. Selon Jean-Jacques Rettig, du CSFR (Fessenheim), «l'État français n'a tiré aucune leçon de la vente d'une centrale nucléaire à l'Irak. Celui qui détient une centrale nucléaire est capable de construire une bombe. Pour des profits à court terme, EDF, EnBW, Siemens et Areva mettent la paix mondiale en danger». - Le projet EPR a commencé bien avant les événements du 11 septembre 2001. L'EPR n'est pas prévu pour faire face à une éventuelle attaque terroriste. Une attaque terroriste ou un accident nucléaire majeur rendraient une grande partie de l'Europe inhabitable pour toujours. Un pays possédant des centrales nucléaires est à la merci de tous les chantages. - L'EPR n'est pas à l'abri du risque de fusion du coeur du réacteur. Tous les dispositifs de sécurité de l'EPR ne peuvent que contrôler des fusions à basse pression, dispositifs dont le fonctionnement est par ailleurs très controversé. - L'EPR n'est donc pas un nouveau réacteur, tous les problèmes inhérents au P.W.R restent entiers. Que faire?
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Note du Réseau "Sortir
du nucléaire":
Cet article confirme de façon éclatante que le nucléaire français est moribond. Les mythes (compétence, indépendance) s'effondrent les uns après les autres. Par contre, l'argent public (notre argent !) va une nouvelle fois être mobilisé pour le nucléaire par l'intermédiaire des subventions (massives?) au "pôle de compétitivité Bourgogne". L'EPR français semble d'ailleurs n'avoir été commandé que pour sauver l'industrie nucléaire hexagonale de la disparition. Enfin, l'article se conclut sur "les gigantesques programmes nucléaires qui s'annoncent" sur la planète, mais il faut rappeler que, dans le même temps, il y aura beaucoup plus de fermetures de réacteurs (fin de vie). Nucléaire - Retard en vue pour l'EPR français Faisabilité technique à démonter, capacités de production insuffisantes : pour Areva, les obstacles industriels s'accumulent pour construire l'EPR de Flamanville d'ici à 2012 comme prévu. Question de crédibilité pour le numéro 1 mondial du nucléaire. A ses interlocuteurs, Anne Lauvergeon, la présidente d'Areva, affirme qu'elle fera tout pour que la cuve de l'EPR de Flamanville- 3 "et notamment sa partie supérieure, la virole porte-tubulure, la pièce maîtresse qui nécessite la fonte et le travail d'un lingot creux d'acier faiblement allié de 420-430 tonnes" soit fabriquée dans l'ex-«sanctuaire industriel du nucléaire français», dans le bassin du Creusot/Chalon-sur-Saône. Il ne peut en être autrement. Areva qui n'a déjà pas pu assurer la production de celle de la première commande EPR destinée au finlandais TVO et a dû la sous-traiter au Japon, doit pouvoir réussir à maîtriser parfaitement l'élaboration de cette énorme virole. Une condition indispensable si le groupe veut vendre demain, à la Chine ou aux États-Unis, le seul réacteur de troisième génération aujourd'hui sur le marché. Un défi et une course de vitesse difficiles pour pouvoir surmonter cette « situation stratégique handicapante». Quatre ans de recherche
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En technique de coulée comme en caractérisation des matériaux des recherches sont encore indispensables et, en mobilisant pour ce faire, outre leurs compétences propres, celles des laboratoires du CEA de Valduc à Is-sur-Tille près de Dijon, de Grenoble et de Saclay, de l'École des arts et métiers de Cluny, de l'Esirem (École supérieure d'ingénieurs de recherche en matériaux), de l'université de Dijon ou du centre de formation Cetic (Intervention sur chaudières nucléaires à eau pressurisée). Parer au plus pressé
Probablement en cinq postes de coulée.
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Conséquence:
Il faut aujourd'hui parer au plus pressé. L'ingénierie d'Areva est en surchauffe (trois ans et demi de commandes signées) en raison des deux grands chantiers finlandais et français, mais aussi des importantes commandes françaises et américaines en particulier (seize couvercles de cuves, vingt-et-un générateurs de vapeur et trois pressuriseurs). Du fait des pyramides d'âge ou de l'arrêt du programme nucléaire allemand depuis six ans, nombre d'ingénieurs et de chercheurs, des deux côtés du Rhin, sont partis vers d'autres horizons professionnels ou en préretraite. Ce qui suppose aujourd'hui une embauche importante de jeunes ingénieurs et techniciens pour reconstituer et rénover le savoir-faire. Particulièrement recherchées, les compétences dans la science et le génie des matériaux, les procédés de fabrication (état de surface, tenue à la corrosion), en simulation numérique et en contrôles non destructifs, ou encore en robotique et en optimisation industrielle. Areva, qui a embauché 150 jeunes ingénieurs et techniciens l'an dernier sur son site de Chalon/Saint-Marcel en Saône-et-Loire, compte en recruter une centaine cette année. Valinox-Nucléaire (groupe Vallourec), le tubiste de Montbard au nordouest de Dijon, propose une cinquantaine de postes. Sfarsteel cherche une trentaine de tourneurs verticaux supplémentaires. Un pôle de compétitivité
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Via ce projet, les industriels impliqués
dans l'aventure du «réacteur du XXIe siècle»
vendent aux pouvoirs publics l'idée qu'il faut, dès maintenant,
s'équiper pour construire cinquante EPR. En France, bien sûr,
mais aussi en Chine, en Inde, au Pakistan, en Corée du Sud ou en
Suède. Soit, en moyenne, quatre EPR par an. D'où l'obligation
de rassembler, au plus vite, pour pouvoir «fabriquer les composants
lourds du circuit primaire», 157 millions € de crédit,
dont 140 millions pour des investissements industriels (cuve et générateurs
de vapeur) et 17 millions pour la R&D et la formation.
L'avenir est bourguignon
Leur conclusion:
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