Ce rapport, resté inconnu pendant un temps certain, vient de sortir (je ne sais pas exactement quand) et se trouve sur le site irsn.org IRSN/DSDRE/GT N°3 Juillet 2005), illustrant combien l'accès à l'information est difficile. En effet, "ceux de l'IRSN" qui se sont efforcés d'une part de faire l'historique d'un mauvais fonctionnement et d'autre part de publier tous les éléments disponibles au sein de l'institut ont eu du mal à s'imposer. Ils avaient dû s'incliner mais finalement la persévérance cela paie. Après avoir été accusés de falsification car n'étaient considérées comme admissibles que les 35 mesures retenues sur 45 fournies par l'OPRI pour l'Atlas européen, ils ont imposé leur point de vue: publier les données glanées de 1986 à 2006. Bien sûr, toutes les mesures effectuées en 1986 n'ont pas toutes été de qualité mais de là à n'en garder que 35 il y avait de la marge. Pour les 20 ans de Tchernobyl, je tenais absolument à vous faire connaître ce document qui nous permet de comprendre qu'accuser le CEA et l'IRSN ou toute autre institution DANS LEUR ENSEMBLE n'est pas correct; et je suis d'autant plus satisfaite de constater que le site de l''IRSN vient de s'enrichir de cette mise au point de 2005. Quant à les taxer d'incompétence parce que certains du niveau directionnel tronquent les documents, ce n'est pas plus efficace. Par exemple, le fameux programme ENVIRHOM qui devait permettre de mieux comprendre les effets des faibles doses de radioactivité: chronicité d'ingestion, contamination chronique, couplage avec la chimie est plutôt en sommeil qu'autre chose. Où sont les crédits, où sont les équipes? L'IRSN, vaste institut, n'a plus, donc, de prise sur son avenir? Dommage... Envirhom est-il en train de sombrer? Et pourtant, les expérimentations avec du césium semblent montrer que ce corps se fixerait aussi sur la thyroïde, permettant peut être de mieux comprendre les effets si rapides du nuage sur la thyroïde des enfants. Mais aucun résultat n'est accessible, alors... Dans toute cette grisaille notons que, dans la publication BEH de l'Institut de veille sanitaire (InVS) un article "Controverse: les faibles doses de radiations ionisantes sont-elles carcinogéniques?" dont voici l'introduction: "En avril 2005, l'Académie française de médecine et l'Académie française des sciences ont présenté un rapport sur "la relation dose-effet et l'estimation des effets cancérogènes des faibles doses de rayonnement ionisants. Ce rapport s'est attaqué à un postulat très fort de la radioprotection de puis près de 40 ans: la relation linéaire sans seuil entre la dose de radiations ionisantes et le risque de cancer. L'enjeu est de taille. La relation linéaire sans seuil est la justification ultime et la base de la politique de santé publique de radioprotection concernant les irradiations de faibles doses, en pratique des doses inférieures à 50 millisieverts, c'est-à-dire l'irradiation environnementale et les radiations délivrées par des actes de radiologie diagnostique. (suite)
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Schématiquement, si les effets pour la santé à ces doses ne sont pas seulement faibles, et donc difficiles à identifier, mais nuls en dessous d'un seuil précis qui resterait à définir, de nombreux pans des politiques publiques dans ce domaine n'ont pas de justifications scientifiques. Ce rapport a été publié après une étude de l'estimation de la part de cancer attribuable au radiodiagnostic (Berrigton dG, Darby S., Risk of cancer from diagnostic X rays estimates for the UK and 14 other countries. Lancet 2004, 363:345-51). Cette estimation n'était pas issue de l'observation d'une cohorte ou d'une méthodologie cas-témoin, mais construite précisément sur la linéarité, sans seuil, de la relation entre le risque de cancer et la dose de radiations ionisantes. Cette étude concluait que 0,6% à 3% des cancers seraient attribuables au radiodiagnostic. Si la relation linéaire sans seuil n'est pas fondée, les estimations de cette étude ne seraient que des constructions de l'esprit. Ce numéro du BEH a souhaité donner la parole aux points de vue opposés sur ce sujet, à travers 2 courts textes qui mettent à plat les problématiques. Ces textes sont écrits par les acteurs de ce débat. Il est bien sûr possibles à la fois de consulter des documents plus complets comme le rapport des académies françaises (www.academie-medecine.fr/) et une mise à jour de Mr Brenner (Brenner DJ, Doll R. Goodhead, et al. Cancer risks attribuable to low doses of ionising radiation: assessing what we really know - Proc Nati. Acad Sci. USA 2003, 100, 13761-6). On doit enfin noter qu'après réception des 2 contributions que nous rapportons ici, le Centre international de recherches sur le cancer a rapporté une très large étude épidémiologique portant sur plus de 400.000 travailleurs du nucléaire exposés à de faibles doses, malgré tout supérieures aux expositions usuelles en radiodiagnostic conventionnel (médiane 19 mSv) (Cardis E., Vrijheid M., Blettner M. et al. Risk of cancer after low doses of ionising radiation: retrospective cohort study in 15 countries. BMJ 2005, 331:77). Cette dernière étude ajoute une information dans ce débat qui est aujourd'hui tout à fait ouvert (entre-ouvert? souligne la Gazette) et que l'on peut retrouver dans la revue Radiation and Environmental Biophysics N° 44 (2006)" Précisions. La controverse ne porte pas seulement sur l''irradiation mais aussi sur la contamination. Il est alors difficile d'extrapoler Hiroshima et Nagasaki où il n'a pas eu de contamination (1 kg de matière a fissionné) au contraire des suites de Tchernobyl (facteur contamination très important). Et de surcroît la controverse porte aussi sur la chronicité des doses et sur les effets autres que les cancers: atteinte musculaire, neurologique, glandulaire... d'où ce que M. Fernex qualifie de "SIDA de Tchernobyl", à savoir un abaissement des défenses immunitaires et toute une population souffrant de maladies opportunistes (ils sont touchés par tous les virus et n'arrivent pas à éviter les maladies) p.17
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1 - INTRODUCTION ET RAPPEL DE LA MISSION Les enquêtes d'opinion publiées chaque année par l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire sur la perception des risques sociaux, naturels et industriels, montrent, s'agissant du nucléaire, que les critiques sur le manque de transparence dans ce domaine font référence notamment à la façon dont la population a été informée lors de la catastrophe de Tchernobyl. C'est pour contribuer à la reconstruction du dialogue et de la confiance avec le public sur ce sujet qu'en septembre 2001, le directeur de l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) confiait à Daniel Robeau, coordinateur des études sur Tchernobyl à l'Institut, une mission consistant à identifier les principales critiques adressées à l'IPSN afin de s'efforcer d''y répondre à l'aide des spécialistes de l'Institut. La mission n'était pas encore achevée lorsque est intervenue la création de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) en février 2002 par la fusion de l'IPSN et de l'Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants (lui-même issu de l'ancien Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants, organisme de contrôle au moment de l''accident de Tchernobyl). Daniel Quéniart, administrateur provisoire de l'IRSN, confirmait en septembre 2002 la mission confiée à Daniel Robeau concernant les critiques adressées à l'organisme public de recherche d'expertise, en lui demandant d'animer un groupe de travail chargé d'apprécier la pertinence des éléments d'information rassemblés et de les compléter si nécessaire. Entre temps, les ministres de la santé et de l'environnement avaient confié au professeur André Aurengo une mission portant sur "la cartographie de la contamination du territoire français suite à l'accident de Tchernobyl [...]" à la suite d'une vive polémique sur la représentativité de la cartographie de la contamination en France figurant dans l'Atlas publié par la Commission Européenne. C'est pourquoi, l'administrateur provisoire de l'IRSN avait précisé dans la lettre de mission adressée à Daniel Robeau que les résultats de son travail pourraient contribuer aux réflexions du professeur André Aurengo. 2 - Critiques adressées à
l'IRSN et réponses apportées
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- Communication sur les mesures réalisées. En mai 1986, l'IPSN avait pour mission d'effectuer des recherches en radioécologie et non le contrôle de la radioactivité que ce soit dans l'environnement ou dans la chaîne alimentaire, ces missions relevant alors du SCPRI. Il avait cependant accès, en tant que Direction du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), à l'ensemble des résultats des mesures effectuées dans le périmètre des Centres d'Études Nucléaires et dans leur environnement. L'Institut concevait son rôle d'information comme se situant en appui de l'organisme de contrôle, le SCPRI, auquel il communiquait toutes ses données. En outre, en tant qu'organisme de recherche, il réalisait de sa propre initiative, des études de terrain. C'est ainsi qu'il a réalisé des campagnes de mesures sur trois bassins qui ont été parmi ceux ayant reçu les dépôts les plus importants; ce qui démontre que l'Institut n'avait pas la volonté de sous estimer les retombées. Toujours en cohérence avec cette conception de sa mission, il s'est adressé, non pas au public pour faire état de ses travaux, mais à la communauté scientifique dans le cadre de séminaires dont les travaux ont fait l'objet de publications. - Représentations cartographiques
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- Appréciations des niveaux d'exposition La critique concernant la fluctuation des doses calculées aux populations n'est pas justifiée car, au contraire, l'examen des résultats publiés permet de montrer une forte cohérence entre les doses publiées de 1986 à aujourd'hui. Il faut naturellement distinguer les doses selon les niveaux de contamination considérés. Ainsi pour les territoires où les niveaux sont les plus élevés, en Corse par exemple, l'IPSN, en juillet et décembre 1986, en réponse à une question du Dr Fauconnier, médecin généraliste en Corse, estimait la possibilité d'une dose de 90 mSv à la thyroïde pour des enfants de 10 ans vivant dans les zones les plus contaminées de l'île qui auraient consommé l'équivalent de 1 litre de lait frais de chèvre ou de brebis par jour. Ceci était confirmé dans un rapport publié en janvier 2002 ("caractéristiques particulières" ayant pu amener à des doses à la thyroïde dépassant 50 mSv et pouvant exceptionnellement atteindre 150 mSv). A partir des résultats de mesure, rassemblés en 1997, sur la contamination par l'iode 131 des différents produits agricoles, des estimations de doses à la thyroïde ont été faites, dans le rapport de l'PSN et de l'Institut National de la Veille Sanitaire publié en 2000, pour des enfants âgés en 1986, de 3 mois à 10 ans, qui résidaient dans l'Est de la France. Ce rapport avait été réalisé à la demande de la DGS et de la DSIN sur l'évaluation des conséquences sanitaires de l'accident de Tchernobyl en France. Les résultats des ces estimations s'échelonnent entre 2 mSv et 10 mSv. Ces résultats sont du même ordre que ceux calculés en mai 1986 (6,6 mSv pour l'enfant de la région de Valduc). - Appréciation de l'impact sanitaire
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3 - Compléments d'information sur la succession des cartes établies par les différents intervenants La représentation des niveaux de contamination des sols constitue un élément clé des débats sur la gestion de la crise. Il est donc apparu utile, dans le cadre du présent rapport, de faire l'inventaire des cartes produites par les différents intervenants. Les cartes produites par l'IPSN ne représentaient pas un outil pour la prise de décision en termes d'actions de protection puisqu'elles ne sont réalisées qu'à la fin des années 90, mais une représentation des résultats de ses études. La cartographie de la contamination par le césium 137 du territoire français dans l'Atlas Européen publié en 1995 par la Direction Générale de la Recherche, a constitué un sujet de polémique du fait des niveaux de contamination très faibles indiqués sur l'ensemble du territoire français et notamment dans les zones les plus touchées par les retombées. En réponse à la polémique déclenchée par la CRIIRAD, l'IPSN, dans ses échanges avec les éditeurs de l'Atlas, tout comme lors des interventions publiques de ses experts, a souligné n'avoir transmis aucune donnée à la Commission Européenne pour l'établissement de cet Atlas – ce qui était un dysfonctionnement regrettable – et s'était engagé à établir une nouvelle carte utilisant l''ensemble des données pertinentes dont il disposait. Ce qu'il a fait et qui est reproduit sur les cartes figurant dans le rapport publié lors du 17ème anniversaire de Tchernobyl Cette dernière représentation a été transmise au professeur Aurengo. 4 - Compléments d'informations sur
les aspects réglementaires
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Au niveau national, le NRPB, à la différence de son homologue français l'IPSN, émettait alors des notes de doctrine en appui aux autorités sur les questions touchant à la réglementation. Ainsi, en mars 1986, un mois avant l'accident, le NRPB publiait un rapport reprenant les valeurs de la CIPR 40 et indiquait que, dans certaines conditions, elles devraient se traduire par l'interdiction du lait à plus de 2.000 Bq/l pour les nourrissons. On voit ainsi tout l'intérêt qu'il y a pour les pouvoirs publics à s'appuyer sur ce type d'expertise. La France n'avait pas a priori défini des niveaux d'intervention considérant que l'application de niveaux d'intervention dépend des caractéristiques de chaque site, de chaque situation accidentelle. Il s'agit donc de définir au cas par cas, les niveaux d'intervention en fonction des caractéristiques particulières de chaque situation accidentelle. Ces sujets continuent à être d'actualité avec notamment la polémique sur les révisions en cours du Codex Alimentarius et les prochaines révisions des textes de la CIPR. 5 - Mode d'approche du temps de travail
animé par Daniel Robeau
6 - Conclusions
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Point n°1: L'IPSN a disposé dès le début des informations sur la contamination des sols et des produits alimentaires, de résultats de mesure de la radioactivité qu'il n'a pas divulgués, participant ainsi à la désinformation du public. En mai 1986, l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire avait pour mission d'effectuer des recherches en radioécologie et non d'effectuer le contrôle de la radioactivité que ce soit dans l'environnement ou dans la chaîne alimentaire, ces missions relevant alors du SCPRI (Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants). Direction du CEA, l'IPSN a eu accès à l'ensemble des résultats de mesures effectuées dans le proche environnement des Centres d'études du CEA. L'IPSN a ainsi disposé –dans des délais compatibles avec la réalisation de ce type de mesure et leur diffusion- des résultats de mesures effectuées sur les échantillons prélevés dans l'environnement des Centres du CEA, à Saclay (Ile de France), Cadarache et Marcoule (Provence), Valduc (Côte d'Or), La Hague (Cotentin) et Grenoble (Isère) auxquels se sont ajoutés les résultats de mesure de la radioactivité des aérosols atmosphériques prélevés par les stations d'Orsay et de Verdun. Les résultats concernant ces sites ont été obtenus dès les premiers jours de mai, ce qui est cohérent avec les temps de prélèvement, de mesure, de mise en forme et de transmission officielle des résultats. Les résultats de mesure concernant les sites CEA ont été "relativement" homogènes. La radioactivité des aérosols atmosphériques détectée dès le 30 avril a été maximum le 1er mai, et n'a jamais dépassé (en moyenne sur 24 heures) 6 Bq/m3 pour le césium 137 et 18 Bq/m3 pour l'iode 131. Dans l'environnement immédiat des Centres, des mesures de dépôt au sol, d'eau de pluie, de lait, de végétaux ont été réalisées. L'IPSN en a regroupé et analysé les résultats. Le dépôt au sol maximum a été mesuré à Marcoule (6.300 Bq/m2 d'iode 131 – dépôt humide). La contamination maximum d'iode 131 dans le lait de vache a été mesurée par le site de Valduc, le 4 mai (480 Bq/l). La contamination maximale d'iode 131 dans le lait de chèvre a été mesurée à Cadarache le 7 mai (2.000 Bq/l). La radioactivité de végétaux comestibles ou non a également été mesurée, ainsi parmi les valeurs les plus élevées, citons: la mesure de la radioactivité d'épinards prélevés à proximité de Marcoule, le 14 mai (166 Bq/kg d'iode 131, 121 Bq/kg de césium 137), la mesure de la radioactivité de feuilles d'arbres également prélevées à proximité de Marcoule, le 5 mai (100 à 600 Bq/kg d'iode 131). Les salades de plein champs de la Ferme de Villetain à proximité du centre de Saclay étaient mesurées à 310 Bq/kg d'iode 131 le 7 mai, les épinards étaient mesurés à 1.200 Bq/kg d'iode 131 le 7 mai près de Cadarache, enfin une salade achetée sur le marché de Mandelieu le 2 mai était mesurée à 2.750 Bq/kg d'iode 131. La totalité des résultats de mesures rassemblées par l'IPSN a été éditée dès le 21 mai 1986 dans un document largement diffusé y compris à la presse (Rapport IPSN-86-2). Dès le début du mois de mai 1986, l'IPSN a engagé des études de terrain pour évaluer l'impact de l'accident de Tchernobyl sur les écosystèmes continentaux. Il s'agissait de réaliser un programme de recherche radioécologique; trois secteurs ont été sélectionnés: un bassin versant de Corse orientale (bassin de Tavignano), un bassin versant de la côte méditerranéenne (Haut Var) et un bassin versant du nord-est de la France (bassin de la Moselle). Ces trois bassins sont parmi ceux qui ont reçu les précipitations les plus importantes entre fin avril et début mai 1986 et leur choix montre que l'IPSN avait déjà une connaissance de la proportionnalité entre pluie et dépôts et que les études avaient été centrées sur les zones potentiellement les plus marquées. p.20
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Les premiers prélèvements concernant les études sur le bassin versant du Var, ont été effectués dès le 2 mai. Les prélèvements se sont ensuite poursuivis jusqu'en octobre 1986. Fin mai, des résultats de mesures indiquaient des niveaux de césium 137 de plus de 1000 Bq.kg-1 sec pour les sols et l'herbe, plusieurs centaines de Bq.kg-1 frais pour les légumes. Peu de mesures d'iode 131 sont disponibles. Ces résultats ont été publiés en avril 1987 dans un rapport interne à l'IPSN distribué à 10 exemplaires dont 1 envoyé au directeur de l'IPSN avec une note d'accompagnement en date du 1er juillet 1987. Ce rapport a été réédité en 1997(22). Les résultats ont été partiellement publiés dans des conférences internationales (Bruxelles, février 1987(3); Athènes, octobre 1987(1); Cadarache, mars 1988(2)). Les études sur le bassin versant du Tavignano ont débuté à la fin du mois de mai 1986. Une campagne de prélèvements supplémentaires s'est déroulée en novembre 1986. Les résultats de ce travail ont été reportés dans un rapport en date de septembre 1987(4) et dans une publication du congrès de radioécologie de Cadarache en 1988(5). Dans ces publications, très peu de résultats de mesure d'iode 131 sont mentionnés compte tenu des dates de prélèvement. Les résultats relatifs aux césiums 134 et 137, au strontium 90 et aux ruthéniums 103 et 106 sont les plus nombreux. Les études sur le bassin versant de la Moselle ont débuté en mai 1986 et se sont poursuivies jusqu'à la fin de l'année 1987. Ces études comprennent des résultats de mesure d'iode 131 et de césiums 134 et 137 dans divers milieux avec l'interprétation phénoménologique des résultats. Comme pour l'étude du bassin versant du Var et celle du bassin du Tavignano, l'étude du bassin versant de la Moselle a été publiée au congrès de radioécologique de Cadarache en mars 1988(6) et ensuite repris dans plusieurs publications jusqu'en 1990. Une synthèse de ces trois études et des résultats de mesures effectuées sur les littoraux atlantique et méditerranéen a également été présentée au congrès de radioécologie de Cadarache en 1988(7). Dans le cadre de sa mission de recherche en radioécologie, l'IPSN, a dès le début de l'accident engagé une compilation des résultats de mesures effectuées autour des sites du CEA et a réalisé des études dans les régions qui se sont montrées parmi les plus touchées par les retombées de l'accident de Tchernobyl en France. L'IPSN à partir de fin mai 1986 a publié de plusieurs rapports et fait de nombreuses communications dans le cadre de congrès ou de réunions internationales. Au cours du printemps et de l'été 1986, la transmission des résultats de mesure aux pouvoirs publics s'est faite à travers le SCPRI chargé d'établir la synthèse des niveaux de radioactivité en France. Point n°2: L'IPSN, dans les cartes
et documents qu'il a édités, minimise la contamination réelle
des sols et des produits alimentaires.
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1) Campagnes de mesures ponctuelles réalisées entre 1987 et 1997. - Une première campagne de mesure a été faite du 2 mai 1986 au 22 octobre 1987 dans le bassin du Haut-Var avec le prélèvement de 260 échantillons terrestres. - Une deuxième campagne a été engagée en Corse en juin et novembre 1986 dans la région d'Aléria, le Tavignano et les lacs d'altitude. - Une troisième campagne a été faite en Méditerranée sur les côtes corses et provençales de 1987 à 1989 avec des mesures de sédiments et de produits marins. - Une campagne a été également effectuée en milieu terrestre dans le bassin de la Moselle en 1986 et 1987. De 1986 à 1989, les études radioécologiques menées par l'IPSN n'ont pas donné lieu à des représentations cartographiques. Ce n'est qu'à partir de 1997, après qu'un modèle reliant pluies et dépôts ait fourni un lien fiable entre résultats de mesure de contamination des sols et cartographie, que des représentations cartographiques ont été établies. Ce travail aurait certes pu être engagé plus tôt ; cependant, il ne présentait pas un caractère prioritaire et il a en partie été engagé à cause de l'écho médiatique de l'impact de l'accident de Tchernobyl en France. Les retombées de Tchernobyl en France n'ont pas fait l'objet de mesures et d'études spécifiques à l'IPSN entre 1989 et 1996 en dehors de celles faites dans le cadre de l'observation de la contamination des sols, de l'atmosphère et du milieu marin. En mars 1997, une campagne de mesures a été faite près de St. Jean d'Ormont pour caractériser la contamination des sols de cette région forestière à la demande du Préfet des Vosges(10). 2) Réalisation d'une première
cartographie.
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Le rapport IPSN 97-03(41) fournit également une carte des zones les plus contaminées, décelées ponctuellement dans diverses régions de l'Est de la France, avec une contamination en césium 137 allant de 20.000 à plus de 60.000 Bq/m2. Ce rapport a été élaboré à la demande conjointe de la Direction Générale de la Santé et de la Direction de la Sûreté des Installations Nucléaires. Il a été présenté le 16 décembre 1997 au Conseil Supérieur de la Sûreté et de l'Information Nucléaires et a été largement diffusé aux médias, associations, services de l'État et collectivités territoriales concernés. Ce rapport a donné lieu à un ouvrage publié en 1999 aux éditions "EDP Sciences" sous le titre "Les retombées en France de l'accident de Tchernobyl"(8). Ces cartes ne se réfèrent pas à la contamination des sols agricoles mais à la contamination de tous les sols. Les mesures in situ pour contrôler les dépôts établis à partir de la relation entre pluies et dépôts ont été faites sur des sols non remaniés donc non agricoles, à l'exception des prairies naturelles. Ces cartes ne sont donc pas à l'image de la contamination moyenne des produits agricoles. La radioactivité déposée sur les sols, au moment du passage des masses d'air contaminé a été fonction de l'intensité des pluies. Une étude fine de la contamination des sols et de la pluviométrie début mai 1986, dans la région d'Avignon (Bas-Rhône) (Renaud et Métivier 2001)(9) a permis de quantifier la relation "pluies-dépôts". En utilisant cette relation et les relevés pluviométriques des stations de Météo-France (3.800 pour toute la France) durant la première semaine de mai 1986, une carte des dépôts de césium 137 a été établie. La carte exprimant les dépôts initiaux d'iode 131 a été déduite de celle des dépôts de césium, compte tenu du rapport relativement constant observé entre les activités de césium 137 et d'iode 131 déposées à la suite de l'accident de Tchernobyl. Les territoires de Vaison (Vaucluse) à Bourdeau (Drôme), de Sisteron (Alpes de Haute Provence) à Gap (Hautes-Alpes) ainsi que l'arrière pays niçois et le Mercantour (Alpes-Maritimes) figurent parmi les zones présentant les activités les plus élevées. 3) Nouvelles campagnes de mesures ponctuelles
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Dans l'ensemble des critiques faites, une confusion est entretenue entre les représentations cartographiques rendant compte des contaminations moyennes des produits agricoles, et les représentations cartographiques traduisant l'intensité des retombées radioactives en 1986 et la persistance de cette contamination à l'heure actuelle. La première cartographie date de 1997. Il n'y a pas eu sous-estimation de la contamination réelle mais présentation des différentes composantes de la contamination: valeur moyenne de la contamination des sols agricoles afin d'estimer les doses reçues par les populations et valeurs maximales du fait des dépôts. Point n°3: L'IPSN remet en question
le principe de la relation dose-effet sans seuil pour minimiser l'effet
des doses reçues.
Point n°4: Les doses calculées
depuis 1986 fluctuent dans un intervalle très large et sont très
inférieures aux doses réelles reçues par la population.
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- La part des aliments consommés produits dans les zones de contamination plus élevée. C'est pour cette raison que dans son rapport de 1997, l'IPSN a estimé la dose reçue par des personnes plus exposées en raison de leur localisation, de leur mode alimentaire particulier. En 2000, l'IPSN a réalisé une étude de sensibilité du mode d'alimentation sur la dose à la thyroïde de l'enfant qui résidait dans l'Est de la France en 1986(19). Ce rapport montre que pour un enfant d'un an, le fait de ne consommer que du lait de vache frais, augmente la dose d'un facteur 2; le fait de ne consommer que du lait de chèvre frais conduit à une augmentation de cette dose d'un facteur 20. 2) Cohérence des différentes estimations de doses publiées par l'IRSN - La critique faite envers l'IPSN est assez étonnante car au contraire de ce qui est avancé, on peut montrer qu'il y a cohérence des doses publiées de 1986 à aujourd'hui. En mai 1986, le rapport IPSN/86-02(14) déjà mentionné ne fait référence qu'aux doses délivrées dans la région environnante du site de Saclay (Essonne) en se basant sur des résultats de mesures. - En juin 1986, le rapport IPSN/DPS/SEAPS-86/3(15) présentait des doses pour les populations vivant dans le voisinage des centres CEA, doses estimées à partir des résultats de mesures effectuées dans l'environnement de ces centres. Les doses efficaces ont été estimées selon les centres entre 4,5 et 78 mSv et les doses absorbées à la thyroïde de 48 à 1.800 mSv pour l'adulte, avec une dose à la thyroïde atteignant 6,6 mSv pour l'enfant dans la région de Valduc. - En juillet et décembre 1986, en réponse à une question du Dr Fauconnier, médecin généraliste en Corse, l'IPSN confirmait l'éventualité d'une dose de 90 mSv à la thyroïde pour des enfants corses de 10 ans vivant dans les zones les plus contaminées de l'île qui auraient consommé l'équivalent de 1 litre de lait frais de chèvre ou de brebis par jour(16). - Les 1er et 2 septembre 1986, la France représentée par l'IPSN à l'AEN de l'OCDE(17) a communiqué une carte de la contamination des sols par le césium 137, par région administrative qui comme cela a déjà été souligné n'a rien de contradictoire avec celle de 1997. Les doses efficaces associées à ces niveaux de contamination pour les personnes vivant dans l'Est de la France y sont estimées à 49 mSv pour l'adulte, 87 mSv pour l'enfant et 209 mSv pour le nourrisson. - Les doses à la thyroïde de l'enfant de 5 ans résidant dans l'Est de la France au moment de l'accident sont estimées dans un intervalle de dose de 6,5 à 16 mSv (p. 123 du livre EDP sur les retombées en France). - A partir des résultats de mesure de la contamination par l'iode 131 des différents produits agricoles rassemblés en 1997, des estimations de doses à la thyroïde ont été faites, dans le rapport IPSN-InVS(18), pour des enfants âgés en 1986, de 3 mois, 1 an, 5 ans et 10 ans, qui résidaient dans l'Est de la France. Les résultats de ces estimations sont respectivement de 1,9 mSv; 9,8 mSv; 5,9 mSv et 3 mSv. Ces résultats sont du même ordre que ceux calculés en mai 1986 (6,6 mSv pour l'enfant de la région de Valduc). Une analyse de sensibilité qui accompagne ces calculs montre que ces résultats sont influencés principalement par le type de lait et son délai de consommation, ainsi que par la zone de provenance des aliments. Aussi, un enfant de 1 an qui aurait consommé uniquement du lait de chèvre provenant de la zone I (Est de la France) en 1986, aurait reçu une dose à la thyroïde de l'ordre de 200 mSv. Cette dose est accompagnée du commentaire suivant: "les données disponibles montrent que les consommateurs de lait de chèvre (frais) sont peu nombreux (0,2% de la population) et ils sont vraisemblablement des consommateurs occasionnels". (suite)
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Les résultats de dose publiés par l'IPSN depuis 1986 montrent bien la cohérence des valeurs publiées par des personnes différentes et dans des contextes différents, ce qui ne peut que renforcer leur crédibilité. En janvier 2002, dans un rapport intitulé(13) "les retombées de l'accident de Tchernobyl en Corse, contamination de la chaîne alimentaire et doses à la thyroïde associées", les mesures et les calculs effectués montrent que pour la majorité des enfants présents en Corse entre mai et juin 1986, les doses délivrées à la thyroïde n'ont pas dû dépasser la dose moyenne des enfants de l'Est de la France, soit 10 mSv (valeur arrondie de 9,8 mSv). Des doses plus importantes ont pu être délivrées aux enfants qui, à cette époque, auraient consommé des produits frais provenant de zones où les dépôts ont été plus importants, comme la plaine orientale, ou par des enfants qui auraient eu un régime alimentaire particulier comportant une consommation importante de lait frais de chèvre ou de brebis. Ces caractéristiques particulières ont pu amener à des doses délivrées à la thyroïde dépassant 50 mSv et pouvant exceptionnellement atteindre 150 mSv. Ces dernières valeurs sont à rapprocher de la dose de 90 mSv avancée dans la note envoyée au Dr Fauconnier en décembre 1986. De telles populations et de telles pratiques n'ont cependant pas pu être mises en évidence. Point n°5: Position de l'IPSN sur les statistiques des cancers de la thyroïde de la région PACA (diffusion des résultats et communiqué diffusant d'autres résultats). Devant la persistance de rumeurs d'apparition de cancers de la thyroïde de l'enfant, l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire a confié en décembre 1995, la conduite d'une étude à l'Observatoire Régional de la Santé de Marseille. Les données brutes révélaient une répartition temporelle des cas de cancers de la thyroïde très surprenante, conduisant à une augmentation du nombre de cas dans la période 1992-1994. Les premières vérifications ne démentant pas ces chiffres ont amené l'IPSN à faire part de cette augmentation avec les réserves d'usage, aux différentes instances à savoir le Comité Directeur et le Comité Scientifique de l'IPSN. Plusieurs journalistes ayant eu connaissance de la teneur de ces données, par leurs propres canaux, ont demandé à l'Institut d'apporter des commentaires. Rien n'indiquait alors qu'une répartition temporelle des cas de cancers, différente de celle évoquée était possible. Lorsque de nouvelles informations ont été disponibles, remettant en cause l'augmentation signalée, l'IPSN a immédiatement publié un communiqué rectificatif aux médias. (SUPPRESSION DE L'ANNEXE AU CHAPITRE 1) Chapitre 2
p.23
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Il faut tout d'abord rappeler
qu'il existe deux types de "limitations" visant à prendre
des mesures vis à vis des expositions aux rayonnements:
- celles relevant des expositions dues au fonctionnement normal des installations nucléaires, - celles relevant des expositions exceptionnelles dues à des situations accidentelles. C'est à cette seconde situation d'exposition que l'accident de Tchernobyl doit faire référence. Dans le cas d'exposition due à des accidents, il existe un certain nombre de valeurs de référence appelées niveaux d'intervention qui permettent d'aider les autorités dans la prise de décision des mesures à prendre vis à vis des populations en cas d'exposition ou de risque d'exposition. Il est important de faire remarquer que les niveaux d'intervention sont des valeurs guides destinées aux gestionnaires de la crise dans la mise en oeuvre de contre-mesures. 1. LES NIVEAUX D'INTERVENTION DEFINIS AVANT
LE 26 AVRIL 1986
(suite)
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suite:
Il est à noter que le rapport AEN-1987(35) fait référence pour la Grande Bretagne à "un niveau inférieur dérivé de référence pour le lait frais" de 2000 Bq/l (iode 131) en faisant référence à la “norme” NRBP DL-10 de mars 1986(38). Dans le rapport NRPB-R182 de mars 1986, édité un mois avant l'accident de Tchernobyl(37), le NRPB donne un ensemble de "données radiologiques utiles" relatives aux situations d'urgence pour les installations nucléaires civiles. Dans ce rapport, le NRPB rappelle en cohérence avec la publication CIPR n°40 qu'il recommande d'appliquer les niveaux d'intervention de 50 et 500mSv en termes de dose à la thyroïde, le niveau de 50 mSv s'appliquant pour les enfants et les femmes enceintes. Le NRPB rappelle dans ce rapport qu'il s'agit de 1 à 10 limites de dose pour le public spécifiées dans la directive européenne 80/836. Ces niveaux d'intervention se traduisent, dans des conditions bien précises, par l'interdiction de la commercialisation du lait contaminé à plus de 20.000 Bq/l (2.000 Bq/l pour les enfants), lait provenant de prairie contaminées à plus de 130.000 Bq/m2. A noter que ces recommandations s'accompagnent d'une remarque de bon sens: "Careful and informed judgement is thus required...". d) Etats-Unis Les États-Unis avaient comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne des niveaux d'intervention pour la population générale exprimés en dose, relatifs à la phase d'urgence d'une situation accidentelle (10 à 20 mSv au corps entier et 50 à 250 mSv pour la thyroïde), la valeur basse étant indiquée pour les éléments sensibles de la population, par exemple les enfants et les femmes enceintes: Protection of the Public in the event of a Major Radiation Accidents: principles for planning-Annals of ICRP n° 40 –1984(24)
La "CIPR 40" était en 1986 le document
référence pour ce qui relevait de la conduite à tenir
en situation accidentelle et en matière de niveaux d'intervention.
Le document propose un intervalle de dose dont la valeur basse était
la valeur en dessous de laquelle, une mesure de protection (confinement,
évacuation, distribution d'iode stable) n'était pas obligatoire;
et dont la valeur haute était la valeur au-dessus de laquelle, une
mesure palliative devait être presque certainement prise. Entre ces
deux valeurs, la décision ou non de prendre la mesure palliative
dépend de la situation, des conséquences négatives
qui peuvent être associées à la mesure. Les intervalles
de dose, faisant office de niveaux d'intervention sont rappelés
dans le tableau ci-dessous. Il faut remarquer que ces intervalles de dose
très larges, entraînaient certaines difficultés d'application.
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Il faut rappeler que les niveaux
de commercialisation sont basés sur l'hypothèse d'une consommation
durant une année complète. Des niveaux dérivés
d'intervention pour les produits alimentaires n'existaient pas en 1986
en dehors des niveaux figurant dans certaines réglementations nationales
La Directive du Conseil, du 15 juillet 1980
– 80/836 Euratom(25)
Concernant la contamination des produits alimentaires, on peut y lire: "L'activité de l'iode dans le lait est maximale 24 heures environ après un rejet unique de sorte qu'une décision concernant le lait est beaucoup plus urgente que pour les autres denrées alimentaires. [...] En général, l'arrêt de la distribution de lait frais ne devrait guère comporter d'inconvénient majeur et il pourrait être indiqué d'interdire la consommation de lait afin de ne pas dépasser la limite de dose annuelle pour les membres du public". 2. Les niveaux d'intervention définis
après le 26 avril 1986
(suite)
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iii. Les recommandations de la CEE (28, 30, 31, 32, 33) Le 6 mai 1986, la CEE a recommandé aux états membres d'appliquer aux produits qu'ils exportent les mêmes règles et contrôles que ceux appliqués pour la commercialisation sur leur marché national et de veiller à ce que les tolérances maximums soient respectées pour la commercialisation sur leur propre marché: 6 mai 1986, Laits et produits laitiers: 500 Bq/kg 16 mai 1986, Laits et produits laitiers: 250 Bq/kg 26 mai 1986, Laits et produits laitiers: 125 Bq/kg A noter que ce texte ne spécifie pas la nature des radionucléides (émetteurs béta, gamma, ou alpha) ou s'il s'agit d'une activité totale. iv. Les recommandations de l'OMS(27) Le rapport émis par l'OMS à la suite de la réunion du 6 mai 1986, montre le peu d'informations alors disponibles, à la fois en provenance d'Union Soviétique, mais aussi en provenance des pays européens. Ce rapport fait état d'un niveau d'intervention concernant la contamination du lait par l'iode 131 de 2.000 Bq/l, niveau d'intervention qui serait déjà utilisé par plusieurs pays en Europe(37,38). "For example, in some countries, 2.000 Bq/l is used as an action level for iodine 131 in milk (this level will cause an effective dose equivalent to 0,4 mSv per litre of milk ingested by a child). In other countries a lower value of 500 Bq/l is used, but is then applied to blended dairy milk, which does not show as high concentrations as milk from single farms. The higher action level present a risk to the most exposed infants, the lower level is intended to prevent a lower risk to become the average risk in a larger population". Il faut remarquer que cette valeur de 2.000 Bq/l n'est pas incohérente avec celle de 500 Bq/l, en effet le texte de l'OMS spécifie que la valeur de 2.000 Bq/l s'applique à un lait vendu frais destiné à être commercialisé via une coopérative, c'est à dire destiné à être mélangé avec des laits d'autres origines, alors que la valeur de 500 Bq/l s'applique à un lait frais directement vendu au consommateur. A noter que ce rapport n'est pas considéré comme officiel et véhiculant un avis de l'OMS. v. La réglementation européenne Le règlement du 30 mai 1986, n°1707/86, sans aucune référence à la recommandation du 6 mai 1986, fixe la limite de contamination pour les importations de pays tiers de lait et de produits laitiers destinés à l'alimentation des nourrissons (4 à 6 premiers mois), à 370 Bq/kg pour les césiums 134 et 137 cumulés. Cette limite est de 600 Bq/kg pour les autres produits. Le règlement Euratom 3954/87 (rev. 2218/89) du conseil du 22/12/1987 fixe des niveaux admissibles de contamination radioactive pour les denrées alimentaires et les aliments pour le bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d'urgence radiologique:
p.25
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Niveau inférieur | Niveau supérieur | |||||
Evacuation | 100 | 300 | 1.000 | 500 | 1.500 | 3.000 |
Distribution d'iode stable | / | 50* | / | / | 50 | / |
Confinement | 5 | 50 | 50 | 25 | 250 | 250 |
Organisme entier | Organe dont thyroïde | Peau | Organisme entier | Organe dont thyroïde | Peau |
Le Codex Alimentarius
C'est en 1989, que la commission du Codex Alimentarius (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et Organisation Mondiale de la Santé) a adopté les limites indicatives pour les radionucléides dans les aliments, applicables dans le commerce international à la suite d'une contamination nucléaire accidentelle. En 1989, six radionucléides faisaient l'objet d'une limitation: 90Sr, 131I, 137Cs, 134Cs, 239Pu et 241Am. Ces limites ont été conçues pour s'appliquer un an après l'accident. Ensuite, la Commission du Codex a entrepris d'élaborer des limites indicatives pour d'autres radionucléides et pour une période supérieure à un an après un événement nucléaire ayant conduit à la contamination de produits alimentaires. C'est en avril 2004, que la Commission a rédigé un projet comprenant des limites indicatives pour 20 radionucléides applicables à toute situation:
Notons que ces limites ont été
calculées sur la base d'une dose efficace annuelle de 10 mSv pour
une consommation exclusive de produits contaminés par du césium
134 et pour l'adulte. La Commission du Codex Alimentarius a estimé
que pour un pays donné seulement 10% des produits consommés
devait provenir d'une zone où apparaissait ou subsistait une contamination,
la première année après que soit survenu l'accident.
Par la suite, la Commission du CA estime que seulement 0,01 à 0,1%
des produits consommés provenait d'une zone productrice de produits
contaminés. La dose efficace annuelle de référence
est donc de 1mSv la première année (ce qui est cohérent
avec la valeur retenue dans la CIPR 82 pour l'exemption d'intervention)
et entre 10 et 1microSv les années suivantes. Notons que ce projet
a suscité des polémiques qui ne sont pas encore apaisées.
(suite)
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suite:
non reproduits : Chapitre 3: cartes chapitre 4: points abordés en Groupe de travail (...) Conclusions
p.26
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Paris - 18/04/2006 Greenpeace publie aujourd'hui un rapport inédit et réalisé par 60 scientifiques du Bélarus, d'Ukraine et de Russie, qui démontre que l'impact sanitaire de la catastrophe de Tchernobyl a été largement sous-estimé par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA). Même si des incertitudes subsistent concernant l'ampleur exacte des conséquences de Tchernobyl, le rapport conclut que 200.000 décès dus à la catastrophe ont déjà été constatés ces quinze dernières années en Russie, au Bélarus et en Ukraine. Le rapport indique de plus, qu'à l'avenir plus d'un quart de million de cancers, dont près de 100.000 cancers mortels, découleront de la catastrophe. Ces chiffres prouvent que le bilan mis en avant par l'AIEA, qui table sur 4.000 décès, représente une minimisation grossière de l'étendue des souffrances provoquées par Tchernobyl. “Vingt ans après la catastrophe, le mensonge nucléaire perdure à l'international comme en France. La volonté de l'industrie nucléaire de cacher ses impacts comme les conséquences de Tchernobyl, ou encore la question des déchets nucléaires en présentant l'enfouissement comme une solution, a pour but de servir ces desseins de renaissance” déclare Frédéric Marillier, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France. Greenpeace estime qu'il est temps de tourner la page du nucléaire et de construire une autre politique énergétique, axée sur la sobriété, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Basées sur les statistiques nationales du Bélarus en matière de cancers, les données contenues dans le rapport(1) prévoient environ 270.000 cancers supplémentaires provoqués par Tchernobyl, dont 93.000 cancers mortels(2). Le rapport conclut aussi, sur la base des données démographiques que, durant les 15 dernières années, 60.000 personnes sont mortes en Russie, et estime qu'au total le nombre de morts pourrait atteindre 140.000 victimes supplémentaires en Ukraine et au Belarus(3). Le rapport se penche également sur les autres impacts sanitaires de Tchernobyl et conclut que la radioactivité relâchée par l'accident a des effets dévastateurs sur les survivants: entre autres, des dommages aux systèmes immunitaires et endocriniens, un vieillissement accéléré, une augmentation des déformations chez les foetus et enfants, des aberrations au niveau des chromosomes, ainsi que des maladies cardio-vasculaires, sanguines et psychologiques. Même si des incertitudes demeurent concernant l'ampleur exacte des conséquences de Tchernobyl, des preuves irréfutables montrent que l'accident a eu un impact important sur la santé de millions de personnes habitant une grande partie de la planète. (suite)
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suite:
Au-delà de l'impact direct des radiations, la santé des habitants de l'Ukraine, du Bélarus et de la Russie a également été affectée par de graves perturbations aux niveaux social et économique, suite à l'augmentation du coût du système de soins de santé, la perte de terres agricoles, le déplacement forcé d'environ 300.000 personnes, une force de travail affaiblie ou encore la crise économique qui a suivi la catastrophe. Ces conclusions contrastent fortement avec les affirmations de l'AIEA(4). En avançant le chiffre de 4.000 cancers mortels sans spécifier que ce chiffre a trait à un groupe restreint de personnes (les 600.000 "liquidateurs" et les personnes relocalisées suite à l'accident, alors qu'au moins deux milliards de personnes ont été touchées par les retombées radioactives), l'AIEA tente de minimiser le coût humain de la catastrophe de Tchernobyl. L'AIEA a aussi omis de se pencher sur les impact autres que ceux liés aux cancers et a tenté d'expliquer ceux-ci par une “ radiophobie ” généralisée. “Il est regrettable que l'impact du plus grave accident nucléaire soit ainsi minimisé par l'AIEA, souligne Ivan Blokov, chargé de campagne Energie du bureau russe de Greenpeace. Un tel déni des implications réelles est non seulement insultant pour les milliers de victimes, mais remet également en question le mandat même de l'AIEA. Comment, en effet, peut elle prétendre au rôle de gendarme nucléaire mondial si elle ne peut même pas admettre que le nucléaire a anéanti la vie de tant de personnes?” Notes:
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L'association "Les Enfants de Tchernobyl" présente ses preuves En partenariat avec le Centre de Médecine
Radioactive de l'Académie des Sciences d'Ukraine, l'association
vient de démarrer un nouveau projet: quelques 500 enfants habitant
des villages contaminés du nord de l'Ukraine ont fait l'objet d'une
détermination de la contamination radioactive interne en césium
137 de leur organisme et bénéficient actuellement d'une cure
de pectine afin de réduire cette contamination.
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Les examens et travaux du professeur Youri
Bandajevsky ont démontré une corrélation entre le
taux de césium 137 accumulé dans l'organisme des enfants
et les anomalies révélées par leurs électrocardiogrammes.
Ils ont révélé que, pour un enfant, une charge corporelle
en césium 137 de 20 Bq/kg (becquerels par kilogramme de poids) nécessite
une surveillance et qu'au delà de 50 Bq/kg le risque sanitaire est
avéré.
Le césium 137 n'existe pas à l'état naturel. Celui que l'on met en évidence ne peut provenir que des activités humaines: installations nucléaires, essais atmosphériques, pollutions et catastrophes nucléaires. L'association alsacienne vient de financer une campagne de mesures qui s'est déroulée du 4 au 7 avril 2006 dans les écoles des villages de Marianovka, de Ragovka, de Lugoviki et de Vovchkov. Sous la direction du professeur Perevoznikov, la charge corporelle en césium 137 de 427 écoliers et 35 adultes (essentiellement des enseignants) fut déterminée à l'aide de spectromètres gamma. Une valeur normale synonyme de non-contamination serait de 0 Bq/kg de césium 137. Les résultats obtenus sont dramatiques: 20 ans après l'explosion du réacteur, les 462 villageois ukrainiens mesurés, petits et grands, sans aucune exception, sont tous contaminés par du césium radioactif! La contamination moyenne s'élève à 73 Bq/kg mais 47 personnes dépassent les 100 Bq/kg, 6 une valeur de 500 Bq/kg et 2 le chiffre de 1.000 Bq/kg. Preuve que la catastrophe de Tchernobyl se poursuit en 2006. p.28a
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Lieux de mesure | Nombre total d'enfants mesurés | Charge moyenne en Bq/kg des enfants | Nombre total d'adultes mesurés | Charge moyenne en Bq/kg des adultes | Nombre total de personnes mesurées | Charge moyenne en Bq/kg des personnes |
MARIANOVKA | 166 | 45 | 9 | 64 | 175 | 46 |
RAGOVKA | 59 | 86 | 8 | 71 | 67 | 84 |
LUGOVIKI | 76 | 90 | 8 | 53 | 84 | 87 |
VOVCHKOV | 126 | 85 | 10 | 179 | 136 | 92 |
TOTAL | 427 | 71 | 35 | 96 | 462 | 73 |
Le processus
naturel d'élimination du césium 137 peut être considérablement
accéléré, en utilisant des adsorbants naturels. Les
pectines de pommes se sont révélées à cet égard
particulièrement performants. En partenariat avec l'Institut
Belrad de Minsk, l'association "Les Enfants de Tchernobyl" a observé
son efficacité lors de sa présence dans les territoires contaminés
du Bélarus.
Depuis le 11 avril 2006, les 427 jeunes Ukrainiens bénéficient d'une cure de "Vitapect" offerte par les Français qui durera 21 jours. Il s'agit de pectine de pomme associée à 7 vitamines et à 4 oligo-éléments. Additionnée d'eau, cette poudre se transforme en une boisson aux pommes facile à donner aux écoliers. Au bout des 3 semaines de cure, de nouvelles mesures réalisées par les scientifiques de l'Institut d'Etat de Kiev permettront de mettre en évidence les évolutions des contaminations radioactives internes de ces enfants. |
Le 18 avril 2006, Lee Jong-Wook, directeur
de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) soulignait que "plus
de cinq millions de personnes vivent toujours aujourd'hui dans des zones
contaminées par les retombées radioactives de Tchernobyl...
nous ne pouvons pas oublier ceux qui continuent des souffrir des conséquences
de l'exposition aux radiations".
Les trois pays les plus touchés par les conséquences de Tchernobyl, l'Ukraine, le Bélarus et la Russie paraissent incapable de faire face aux coûts générés par la catastrophe. A la place de ces indécentes tentatives de renvoyer Tchernobyl au passé ou d'en réduire le bilan, seule une solidarité internationale exceptionnelle et courageuse peut apporter une réponse à la hauteur des besoins. On n'a pas fini d'entendre parler de Tchernobyl... p.28b
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L'EXPLOSION, au matin du 26 avril 1986, du bloc numéro 4 de la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl, devrait se solder par la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes en Europe. A l'approche de la commémoration du vingtième anniversaire de la catastrophe, les experts revoient à la hausse le bilan de la tragédie. Aujourd'hui, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), qui fait partie de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), publie une enquête évaluant à 16.000 le nombre de décès que devrait entraîner la dissémination, dans les premiers jours qui ont suivi l'explosion, du nuage radioactif au-dessus du continent. Pour sa part, le scientifique britannique Ian Fairlie, mandaté par le groupe des Verts au Parlement européen, avance une fourchette de 30.000 à 60.000 décès. Enfin, l'organisation écologiste Greenpeace - qui se base sur une étude de l'Académie russe des sciences - évoque le chiffre de 93.000 morts. Une enquête controversée En septembre 2005, le Forum Tchernobyl, qui regroupe notamment l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les trois pays les plus contaminés par les retombées radioactives (Biélorussie, Ukraine et Russie), avait publié une enquête très controversée limitant à 4.000 le nombre de décès liés à Tchernobyl, principalement des enfants âgés de moins de 15 ans en 1986 souffrant de cancers de la thyroïde. Le travail avait été jugé "inacceptable et non scientifique" par des experts proches des écologistes. Mercredi, à Bruxelles, le Britannique Ian Fairlie reprochait à l'OMS d'avoir limité son évaluation aux seuls territoires proches de la centrale et de sous-estimer les conséquences d'une exposition humaine à de faibles doses radioactives. Pour sa part, Fairlie estime que 600.000 personnes auraient été exposées à des doses de 1 sievert (soit mille fois l'équivalent de plusieurs radios du poumon). Selon lui, 10% de cette population pourrait en mourir. En publiant aujourd'hui, dans l'International Journal of Cancer, une évaluation portant sur l'ensemble du continent européen, soit une population de 570 millions de personnes, le Circ franchit un mur que l'AIEA et l'OMS s'étaient jusqu'alors gardées de franchir. Quatre-vingts ans suivant l'accident "16.000 cas de cancers de la thyroïde et 25.000 autres cas de cancers pourraient être dus aux rayonnements consécutifs à l'accident, et environ 16.000 décès en résulteraient", déclare Elisabeth Cardis, chef du groupe rayonnements au sein du Circ. La nouveauté de l'étude du Circ par rapport aux évaluations de l'AIEA et de l'OMS, c'est de "considérer que même les doses les plus faibles peuvent contribuer à augmenter le risque de cancers", souligne Elisabeth Cardis. En effet, le Circ ne réévalue pas à la hausse le nombre de décès par cancer chez les personnes exposées à de fortes doses de radiation dans les régions proches de la centrale (9.000 morts). En revanche, il étend le calcul de l'impact des retombées radioactives de Tchernobyl à l'ensemble du continent européen. Dans des zones moins contaminées que la Biélorussie, l'Ukraine ou la Russie, les radionucléides dispersées sur tout le continent pourront causer la mort par cancer de 7.000 personnes de 1986 à 2065. (suite)
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suite:
Ce calcul repose sur de nouveaux modèles établis par le Comité de l'Académie des sciences des Etats-Unis pour l'étude des effets biologiques du rayonnement ionisant. Le Circ devrait prochainement publier une évaluation des décès par cancer pays par pays. Une enquête de la revue Nature d'hier lève par ailleurs le voile sur un épisode peu glorieux du bilan présenté par l'OMS et l'AIEA en septembre 2005. En effet, lors de la conférence de presse, seul le nombre de 4.000 décès, correspondants aux liquidateurs et aux personnes les plus irradiées avait été communiqué. Le bilan de 9.000 morts, prenant en compte les populations habitants dans les zones contaminées - déjà connu à l'époque - n'avait pas été rendu public. "Le nombre de cancers liés au tabac dans la même population sera des milliers de fois plus élevé" que l'effet de Tchernobyl, relativise néanmoins le Circ. Cette comparaison ne devrait pas être du goût des anti-nucléaires qui entendent profiter de la commémoration de ce triste anniversaire pour remettre en cause cette énergie. Un bilan humain difficile à évaluer Quatre mille morts? Seize mille? Quatre-vingt-treize
mille? On ne saura probablement jamais combien de victimes l'accident de
Tchernobyl aura provoquées, tant un tel bilan s'avère complexe.
p.29
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En attendant que le CIRC publie son évaluation du nombre de décès induits par Tchernobyl en France, on peut toujours se tourner vers une étude publiée en septembre 2000 par l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et l'INVS (Institut de veille sanitaire). Les chercheurs avaient évalué le nombre de cancers en excès pour des enfants vivant dans l'est de la France en 1986 (2,27 millions d'enfants). Les résultats montraient un nombre de cas en excès compris entre 7 et 55 pour la période de 1991 à 2015. Un excès à comparer avec le nombre de cancers de la thyroïde spontanés sur la même période, qui aurait été de 899 avec une incertitude de plus ou moins 60 cas. Au vu de ces chiffres, les deux organismes avaient estimé que le risque était trop proche de l'incertitude sur la mesure pour être appréhendé par une étude épidémiologique. COMMENTAIRES Gazette:
(suite)
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Ces caractéristiques particulières ont pu amener à des doses délivrées à la thyroïde dépassant 50 mSv et pouvant exceptionnellement atteindre 150 mSv. Ces dernières valeurs sont à rapprocher de la dose de 90 mSv avancée dans la note IPSN envoyée au Dr Fauconnier en décembre 1986. De telles populations et de telles pratiques n'ont cependant pas pu être mises en évidence." Cette controverse entre "les enfants moyens" et ceux à régime particulier a alimenté des séances entières du Groupe Radioécologie du Nord Cotentin. Elle a également alimenté des discussions sans fin en Norvège, en Suisse, en Allemagne... Il semble évident qu'on doit traiter le problème région par région (ou même simplement village après village) et certainement pas de façon globale car les régimes alimentaires, les retombées varient conidérablement d'un individu à l'autre. La moyenne ne peut être qu'une indication à compléter par les fourchettes haute et basse des estimations. Chaque fois qu'on arrive à toucher du doigt cet argumentaire: nuage en provenance de Tchernobyl, régime des pluies, nourriture locale dans les campagnes ou nourriture d'origine plus variée dans les villes, on se heurte à des ukases. Cessons une fois pour toute de parler moyenne, de calculer moyen. Il faut donner tous les chiffres pour chaque comportement, pour chaque type d'aliments et ajouter les doses selon le mode de vie et les régimes alimentaires de chaque individu et ce ne sera ni irrationnel, ni irréaliste, simplement adapté à la diversité des humains. Il faut aussi bannir "l'individu moyen" quand on essaie de comprendre les divers mécanismes d'atteinte: les êtres humains ne sont pas moyens. On doit absolument considérer les diverses classes d'âge, les diverses périodes de la vie (bébés, enfants, adolescents, femmes enceintes, adultes et vieillards). Les réactions vont différer et la même ingestion de becquerels ne conduira pas aux mêmes effets. Ce qui compte en définitive c'est de minimiser les rejets chimiques et radioactifs à la source. Si on est face à un accident traitons-le comme tel et ne minimisons rien dès lors que c'est parti dans l'environnement: c'est avant qu'il faut oeuvrer, après il faut faire avec. La France doit accepter ses erreurs: Tchernobyl a été mal géré et ce qui compte c'est de ne jamais recommencer. FORCE EST DE CONSTATER 20 ANS APRES QUE CE NE SERAIT PROBABLEMENT PAS LE CAS. p.30
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Des structures comme l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) et son porte-parole, le Comité scientifique des Nations Unies pour les Effets des Rayonnements Atomiques (UNSCEAR), censés orienter les avis et actions des Nations Unies (ONU), minimisent les conséquences sanitaires de Tchernobyl, afin de poursuivre la promotion du nucléaire commercial. En effet, l'objectif statutaire principal de l'AIEA est "d'accroître et d'accélérer la contribution de l'énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier". Le négationnisme nucléaire (en anglais "denial syndrome") du lobby de l'atome, faisait que ces agences de l'ONU ne reconnaissaient qu'une trentaine de décès dus aux rayonnements, jusqu'en 2001. Ils ont fini par être forcés d'admettre en 1996, quelques 2.000 cancers de la thyroïde chez les enfants, que les médecins biélorusses avaient noté dès 1990-91. Ce retard a nui aux victimes, étant donné le coût du traitement. En 2005, au Congrès géant de l'AIEA, entourée d'autres agences de l'ONU, 44 morts et un plafond possible de 4.000 décès, qui pourraient survenir dans un avenir indéfini, ont été fixé. Il semblerait que les promoteurs considèrent que ces chiffres approximatifs ne gêneront pas trop la promotion de nouvelles centrales atomiques commerciales. Dans ce contexte, l'Iran démontre une fois encore, que l'industrie atomique commerciale, dite "pacifique", n'est que le frère siamois de l'industrie de l'armement atomique, alors que l'AIEA n'a pas su bloquer la production de bombes atomiques, ni en Afrique du Sud, ni en Israël, ni au Pakistan ni en Inde... D'autres agences de l'ONU comme l'OCHA, responsable des affaires humanitaires et le Secrétaire Général des Nations unies, Kofi Annan, évoquent 9 millions de victimes suite à Tchernobyl, ce nombre ne faisant qu'augmenter, car il affecte les générations futures. La section suisse de l'association des Médecins pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (IPPNW), a convié à des symposiums scientifiques, dans le cadre de la Faculté de médecine de Bâle puis de Berne, des médecins et experts indépendants, confrontés aux problèmes engendrés par les retombées radioactives de Tchernobyl en Ukraine, dans l'Ouest de la Fédération de Russie et au Bélarus. Lors du premier symposium, nous avions concentré les présentations sur les maladies dues aux rayonnements des enfants et celles qui survenaient chez les foetus. Cela permettait d'éviter les discussions que les négationnistes nucléaires ont l'habitude d'avancer: "Ces maladies sont dues à la paresse, aux revendications, au stress, à la peur propagée par les médias". A Vienne, on ressuscitait le terme "radiophobie", on accusait l'alcoolisme et le tabac, parfois la pollution, qui a beaucoup baissé depuis Tchernobyl, l'agriculture n'ayant plus les moyens de gaspiller les pesticides, des usines polluantes, entre autres d'armements, étant fermées. Nous avons étudié la pathologie liée au césium (Cs-137), du fait de l'étendue des territoires d'Europe touchés par les retombées de ce radionucléide, dont la période, ou demi vie physique, est de 30 ans. Dans les régions les plus touchées, le Cs-137 est sans cesse recyclé par les végétaux et les animaux, ainsi le Cs-137 persiste dans la chaîne alimentaire, l'homme étant au sommet de cette chaîne, donc la principale victime. La limite géographique des zones contaminées change, du fait de la baisse de la radiation externe et de la circulation libre d'aliments contaminés dans le pays. La maladie est aussi devenue un problème social, les familles riches peuvent acheter des aliments propres, les pauvres consommant le lait de leur vache, les poissons des étangs, les légumes de leurs potagers, fertilisés avec les cendres du bois des forêts voisines et contaminées, les baies sauvages, qu'ils vendent aussi le long des routes. (suite)
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Le rapport de l'Ambassade d'Ukraine d'avril 2005 Ainsi en 2005, le sujet d'étude retenu par IPPNW Suisse a été le groupe des "liquidateurs", une population de 6 à 800.000 adultes sains, sélectionnés, dont l'âge moyen était de 33 à 34 ans. La moitié était représentée par de jeunes militaires de l'armée soviétique, les autres étaient techniciens, maçons, mineurs, pilotes, conducteurs, contraints d'éteindre l'incendie du coeur du réacteur qui avait explosé, de décontaminer la zone des 30km évacuée autour de la centrale, de construire un "sarcophage" au dessus de la ruine. Toute cette activité se réalisait dans un milieu hautement radioactif, riche en poussières d'oxyde d'uranium insoluble, cuit à très haute température, et de plutonium. IPPNW a cherché à savoir quelles étaient les maladies dont souffraient cette sélection d'adultes sains, militaires ou techniciens, dont normalement le pronostic en ce qui concerne la santé devait être bien au dessus de la moyenne nationale. Comme le congrès de l'AIEA mettait en cause l'état psychique des liquidateurs, leur stress et leur peur ou radiophobie, terme qu'à cette occasion on a ressorti, nous avons cherché à saisir avec précision les maladies neurologiques et psychiatriques qui surviennent chez ces jeunes adultes, avec l'aide de professeurs de psychiatrie hautement compétents. p.31
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Le professeur Pierre Flor-Henry de l'Université d'Alberta au Canada, trouve les mêmes maladies, à savoir une difficulté à penser, une perte de la mémoire cognitive, une fatigue intense et persistante (syndrome de fatigue chronique), un état dépressif, une impuissance sexuelle, des douleurs neuro-musculaires et articulaires et des céphalées chez les irradiés de Tchernobyl de Russie et d'Ukraine et chez les vétérans des guerres où des soldats ont été exposés aux fumées d'obus perforants d'uranium-238 pur à plus de 99% (dit uranium appauvri). Ces militaires avaient donc inspiré des micro- ou nano particules d'oxyde d'uranium insoluble, les mêmes fumées que celles émises par le réacteur de Tchernobyl en flamme, avec en plus du plutonium. Après un temps de latence de quelques années, les maladies neurologiques apparaissent avec une rapide aggravation de toute la symptomatologie. Les liquidateurs plus jeunes sont plus vulnérables que ceux qui étaient plus âgés en arrivant à Tchernobyl. Les atteintes neuro-psychiatriques graves des liquidateurs ressemblent au syndrome "boura-boura" des rescapés des bombes atomiques au Japon. On peut retrouver ces symptômes chez des militaires qui ont participé aux essais nucléaires. La localisation dominante des lésions dans l'hémisphère gauche, dans ces divers syndromes neurologiques d'irradiés, est reconnue à l'électroencéphalogramme, ainsi que par des technologies récentes comme le spectromètre à résonance magnétique. On retrouve cette localisation des dommages cérébraux dans l'hémisphère gauche chez des sujets ayant survécu à un syndrome d'irradiation aiguë, de même que chez les enfants irradiés in utero peu après l'explosion du réacteur de Tchernobyl. Les maladies des vétérans de la guerre du Golfe, vainqueurs américains, apparaissent avec le même retard qu'à Tchernobyl. Elles comprennent des troubles neuropsychiques, avec localisation des lésions dans l'hémisphère cérébral gauche. Ces soldats ont inspiré les micro- ou nano-particules de fumées d'oxyde d'uranium-238. Ces particules insolubles et radiotoxiques pénètrent dans les alvéoles pulmonaires. À l'endroit où elles se fixent, elles irradient de façon durable les cellules avoisinantes, entraînant des maladies dégénératives, voire des cancers. A l'impact, le projectile d'uranium-238 pur à 99% (dit "U-appauvri") s'enflamme, brûlant les occupants du char. La fumée noire formée à très haute température renferme des particules d'oxydes d'uranium, qui se dispersent en fonction des vents, et des sols. Ces mêmes fumées, riches en oxyde d'uranium ont été émises après Tchernobyl. Ces syndromes neuropsychiques de Tchernobyl, ne se retrouvent pas chez les vétérans soviétiques de la guerre (perdue) d'Afghanistan, qui fut cependant un calvaire pour les combattants, même à leur retour. L'atteinte de l'oeil (suite)
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Un temps de latence prolongé Les cancers de Tchernobyl L'épidémie maligne s'est généralisée chez tous les liquidateurs, mais elle affecte aussi les populations demeurées stables en région rurale contaminée. Cette épidémie est une des manifestations graves, souvent mortelles, du vieillissement précoce. C'est d'autant plus évident que cette augmentation touche davantage les sujets jeunes, que ceux âgés de plus de 50 ans, au moment de leur intervention à Tchernobyl. Les maladies cardiovasculaires, première cause de mort Le professeur D. Lazyuk montre que la mortalité due aux maladies cardiovasculaires augmente de 2,5% dans l'ensemble du Bélarus de 1992 à 1997, alors que chez les liquidateurs, pendant cette même période, cette mortalité augmente de 22,1%. Ces différences sont statistiquement hautement significatives (p<0,01). Pendant cette période, les zones contaminées comme celle de Gomel, ont une croissance de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires de 3,1%, contre 0,2% à Minsk. |
Ces données ne résument
pas tous les problèmes dont souffrent les adultes irradiés
de Tchernobyl. Il reste les maladies liées à l'atteinte du
système immunitaire, le "Sida
de Tchernobyl", les maladies autoimmunes, dont certaines hypothyroïdie,
les diabètes sucrés type I et type II, et d'autres maladies
endocriniennes, y compris la stérilité. Les maladies génétiques
et les malformations congénitales des enfants nés de liquidateurs
méritent une grande attention, les maladies digestives, gastrites
et ulcères duodénaux, le retard pour la cicatrisation des
plaies ou pour la réparation des fractures mériteraient aussi
d'être traités. Les années qui viennent nous réservent
beaucoup de problèmes à examiner à propos de Tchernobyl,
en particulier les maladies qui surviendront dans les prochaines générations.
Pour les humains, il ne faut pas imaginer que les problèmes s'estomperont avec la commémoration des 20 ans de Tchernobyl. Le souvenir s'inscrit dans le futur. p.32
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