La G@zette Nucléaire sur le Net! 
G@zette N°258
«NE PLUS SUBIR, A PRESENT AGIR!»

Dernières nouvelles
 

Colloque
La préparation au post-accidentel nucléaire
Sortir du silence, entrer dans la transparence
Lille: 4 décembre 2009

     Environnement et Développement Durable (EDA) est une association qui s'est développée près de Metal Europ, mais aussi pas si loin de Gravelines. Elle a sans relâche travaillé avec les citoyens et cherché avec eux à trouver des solutions.
     J'aime assez la devise "Sortir du silence, entrer dans la transparence", et j'ai une autre formule du biologiste Jean Rostand qui complète cette approche "Parce que l'obligation de subir, nous donne le droit de savoir". 
     Le respect des êtres humains et de leur environnement aurait dû être le maître mot des développements industriels. Mais, au nom du progrès et des besoins de postes de travail, l'industrie s'est permis de graves écarts que les sites pollués nous rappellent sans pitié. Trop longtemps on a renvoyé les citoyens sans même les écouter: on pensait pour eux, on décidait leur avenir pour eux car ils étaient incompétents.
     Les 2 lois de 2006 ont mis fin à cette approche au moins dans le nucléaire, mais sont-elles appliquées?
     Leur grand mérite (avec toutes les nuances possibles) est d'exister. 
     Aux citoyens de se les approprier et d'en utiliser toutes les possibilités. 
     Aux citoyens de les faire évoluer et d'obtenir toutes les améliorations nécessaires.
     De toute façon ces lois ne sortent pas du chapeau, mais d'une lutte dont un point d'orgue fut le programme de 1974, les manifestations de Fessemheim, de Plogoff et celle de Creys-Malville. La lutte a repris avec Tchermobyl et les déchets.
     Des pas ont été faits, mais la prise en compte des interrogations reste à conquérir.

     Le bilan de ces 3 ans (2006-2009)
     La création d'une instance indépendante: ASN et ses 5 commissaires
     Au sortir du débat public, il semblait qu'une instance plus pluraliste serait plus garante d'un contrôle rigoureux. Au fil des divers incidents et prise en charge non seulement des grosses INB, mais aussi des centres hospitaliers, laboratoires, des transports... l'ASN a publié les lettres de suivi d'inspection, multiplié les contrôles, repensé les règles fondamentales de sûreté, engagé des concertations, ouvert les Groupes Permanents.
     Au moins sur la concertation, parfois limitée à quelques privilégiés l'ASN a essayé. Il reste que la concertation sur le terrain n'est pas encore totale: un colloque de ce genre est une bonne initiative.
     En ce qui concerne l'ouverture des dossiers c'est parfois plus difficile: les enquêtes publiques restent des monuments répétitifs et durs à s'approprier, les lettres de suivi... restent sans suivi: on a le point de vue des inspecteurs, mais pas la réponse de l'exploitant. 
     Il reste donc à améliorer les dossiers d'enquête publique pour:
     - les rendre plus simple à lire,
     - les mettre sur internet ou produire des Cdrom pour les rendre accessibles.
     Un bon point cependant la loi TSN imposait des enquêtes publiques pour tout changement important, mais pour les changements de moindre importance (définis par qui?) et surtout ne nécessitant pas une nouvelle autorisation (juste un alinéa...), le public n'était pas consulté. Ce point va être modifié. Tant mieux car dans ce dialogue difficile: importance des incidents, des rejets, il faut que le citoyen puisse poser ses questions.

suite:
     En ce qui concerne les enquêtes de santé: il reste à trouver comment les mener, comment les partager avec les riverains. Des expériences sont en cours; espérons qu'on pourra en sortir un guide .
     En ce qui concerne les mesures dans l'environnement: le réseau devrait apporter un bilan général. Il faut aussi que les CLI puissent organiser des suivis, mais lesquels?
     En matière de sûreté, c'est également encore difficile
     Et pour réaliser toutes ces actions, il faut un financement qui est prévu dans la loi, mais toujours en devenir.
     Le Haut Comité pour la Transparence et l'Information sur la Sécurité Nucléaire (HCTISN):
     - peut se saisir de toute question relative à l'accessibilité de l'information sur les risques liés aux activités nucléaires. Il a donc réagi sur les transports maritimes, sur la gestion des déchets (réversibilité), sur le secret (défense, médical, financier, industriel...)
     - a été saisi par le ministre sur les sites pollués, sur l'uranium appauvri.
     - va organiser (art 10 de la loi déchets) des concertations et des débats sur la gestion des matières et déchets nucléaires
     - participe à la demande de l'ANCLI au suivi de l'application de la Convention d'Aarhus dans les pays européens.
     Il a eu sa première réunion en 2008 (18 juin). Le seul point est qu'il ne peut pas être saisi par les citoyens ce qui est dommage. Les intermédiaires tuent le dialogue.
*
     Conclusion
     Du pain sur la planche
     Tout s'articule, se met en mouvement. Mais tout est fragile.
     Les CLI ont besoin de temps pour s'affirmer, sauront–elles s'emparer des informations, être capables de faire un suivi, de mener des études.
     Les CLI sont un élément pour pouvoir être entendu. Mais elles ne sauraient être le seul: s'il faut porter nos idées dans les instances, il faut aussi que les associations de terrain restent mobilisées et interviennent hors instances. En effet, les 2 approches sont complémentaires et aident à faire entendre les citoyens. Reste un point à expliciter: les CLI et les citoyens doivent poser des questions, doivent participer aux enquêtes publiques. Et quelle est la contrepartie? Est-ce que l'on tient compte de leurs questions, de leurs apports?
     A côté des devoirs où sont leurs droits: droit à l'information, droit à un budget, droit à mener des enquêtes, mais comment quand on est bénévoles et sans budget?
     Et pour tout cela il faut aider les bénévoles. Mais à trop encadrer et à trop demander sera-t-il possible aux CLI de rester des instances de questionnements, de rester participatives ET critiques. Difficile et tellement dépendant du dialogue entre les partenaires.
     Il est une réalité que les lois ne régleront pas. Certes il faut des citoyens qui participent, qui acceptent de lire des dossiers d'enquêtes publiques, MAIS il faut aussi des gens de terrain qui connaissent les problèmes, qui continuent à se  démener  hors du système. Les deux approches sont complémentaires et permettent de progresser ensemble.
     Longue est la route, mais n'oublions pas ce qui nous contraint à perséverer: "Parce que l'obligation de subir, nous donne le droit de savoir" (Jean Rostand)

     Et surtout qu'il faut arriver à changer la formule. Nous devons ne plus être obligés de subir des décisions imposées, mais avec nos actions construire notre avenir et le maîtriser et ce en toute connaissance.

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NOTE ASN: 15 Octobre 2010
Incident de Socatri de juillet 2008: le Tribunal de Grande Instance de Carpentras a rendu son jugement

     Le 14 octobre 2010, le Tribunal de Grande Instance de Carpentras (Vaucluse) a rendu son jugement faisant suite à l'audience publique réalisée le 17 juin 2010 relative à l'événement qui s'est produit sur l'installation SOCATRI (site nucléaire du Tricastin) dans la nuit du 7 au 8 juillet 2008: «Par décision du 14/10/2010, le Tribunal correctionnel de Carpentras a relaxé la SARL SOCATRI du délit de pollution des eaux ayant causé des effets nuisibles sur la santé ou des dommages à la flore ou à la faune et l'a condamnée du chef d'omission de déclaration sans délai de l'incident survenu dans ses locaux au cours de la nuit du 7 au 8 juillet 2008, au visa des articles 48 et 54 de la loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité nucléaire, avant de statuer sur les demandes de dommages et intérêts présentées par les parties civiles».
     Dans la nuit du 7 au 8 juillet 2008, lors d'opérations de transfert, environ 20 m3 d'effluents uranifères avaient été déversés dans l'environnement par la société SOCATRI. Ce déversement avait conduit au rejet dans la rivière Gaffière d'environ 70kg d'uranium non enrichi.
     Cet incident, déclaré le 8 juillet 2008, avait conduit les pouvoirs publics à prendre par précaution des mesures temporaires de restriction de l'usage de la consommation d'eau, d'interdiction de la pêche dans les rivières environnantes ainsi que d'interdiction de baignade dans les plans d'eau à proximité.
     A la suite de cet incident, l'ASN avait mené une première inspection le 10 juillet 2008. Le 11 juillet 2008, le collège de l'ASN avait pris une décision relative à la mise en sécurité de l'installation. Le 12 juillet 2008, l'ASN avait mené une nouvelle inspection afin de vérifier le respect des mesures de la décision.
     L'ASN avait établi procès-verbal d'infraction résultant des constatations de l'inspection du 10 juillet 2008 et l'avait transmis au Procureur de la République de Carpentras.
     La société SOCATRI était poursuivie pour le déversement de substance nuisible dans les eaux superficielles et la non déclaration immédiate d'incident ou d'accident survenu dans une installation nucléaire de base.


Réseau "Sortir du nucléaire
http://www.sortirdunucleaire.org/
Communiqué de presse du 14 octobre 2010
Tricastin: 40.000 € d'amende pour le pollueur AREVA-SOCATRI

     Le 14 octobre 2010, le tribunal correctionnel de CARPENTRAS a condamné AREVA-SOCATRI à une peine de 40000 € d'amende, pour avoir caché à l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) le grave incident qui s'est déroulé en 2008 dans ses installations du TRICASTIN.
     Le Réseau "Sortir du Nucléaire", qui s'était constitué partie civile, obtient 8.000 € de dommages-intérêts et la publication de la décision dans «La Tribune» et «Vaucluse Matin». Nous regrettons cependant que le Tribunal ait relaxé AREVA SOCATRI du délit de pollution de l'eau, et que la condamnation reste en deçà des réquisitions du Procureur de la République (qui avait requis 100.000 € d'amende, ainsi que la fermeture de l'unité de production en cause).

suite:
     Il s'agit dans tous les cas d'une décision sans précédent, qui est justifiée par la gravité des faits : le 8 juillet 2008, suite à une fuite survenue dans l'usine SOCATRI, filiale d'AREVA, sur le site du Tricastin (Drôme), 75 kg d'uranium ont été rejetés dans les cours d'eau avoisinants. 30 m3 d'effluents chargés d'uranium ont contaminé les eaux superficielles, privant la population d'eau potable et polluant des lieux de baignade fréquentés. Des niveaux élevés de contamination radioactive ont également été repérés dans les nappes phréatiques et à l'eau du robinet.
     Des négligences scandaleuses de la SOCATRI-AREVA sont à l'origine de cet "incident" grave. Le Réseau "Sortir du nucléaire" attend de recevoir la copie du jugement pour envisager de faire appel de la relaxe partielle devant la Cour d'appel de Nîmes.
     Le Réseau "Sortir du nucléaire" demande dans tous les cas qu'une inspection indépendante des différents sites du Tricastin soit entreprise afin d'évaluer les risques de pollution de toutes les installations nucléaires, civiles et militaires et que l'environnement et les riverains bénéficient, dans les meilleurs délais, d'une surveillance sanitaire indépendante. Une inspection inopinée de l'ASN le 10 juin 2010 a encore relevé des négligences concernant l'étanchéité des bassins de rétention.
     Seule une sortie définitive du nucléaire peut permettre de diminuer les risques dramatiques que la filière nucléaire fait courir à l'environnement, aux salariés et à la population.
Contact presse: Maître Busson 06 72 12 72 47
Davantage d'informations sur la pollution au Tricastin:
http://groupes.sortirdunucleaire.org/

     Commentaire:
     Lors de l'analyse de l'incident en Haut Comité pour la Transparence et l'Information sur la Sécurité Nucléaire (HCTISN), nous avions constaté une manquement qui me semble n'avoir pas été retenu: l'ordre de transférer les effluents d'un réservoir ancien à un autre tout neuf avait été donné alors que l'on savait que le bac de rétention était inopérant (il avait été cassé lors des travaux de démantèlement des vieux réservoirs).
     Je trouve ce manquement au moins aussi important que la rétention d'informations pendant 6 heures, ainsi que le non recours au personnel compétent pendant le même temps d'où l'écoulement vers la Gaffière.
     Mais je suis d'accord avec le réseau, cette condammation est une première et prouve que l'ASN a assis son autorité depuis 2006.


LA MINE DE ASSE: L'ALLEMAGNE DÉSTOCKE 126.000 BARILS

     En inaugurant le stockage des déchets nucléaires dans une mine de sel il y a quarante ans, l'Allemagne faisait figure d'avant-gardiste. Entre 1967 et 1978, 126.000 barils de déchets nucléaires sont enfouis dans l'ancienne mine désaffectée d'Asse, au centre du pays. Ils devaient y séjourner ad vitam æternam. Mais trente ans plus tard, Asse s'est transformée en catastrophe écologique: la mine est trouée, 12 m3 d'eau ruissellent chaque jour sur ses parois, les galeries s'effondrent, les conteneurs sont rouillés. La saumure, qui stagne au fond, pourrait être dix fois plus radioactive que la norme. 
     Comme en France, les écologistes clament que la nappe phréatique sera contaminée d'ici peu rendant la région inhabitable. Face à la gravité de la situation, l'Office fédéral en charge de la gestion du site a tranché en début d'année: la mine doit être évacuée. Cette opération inédite, très complexe, pourrait coûter 2 à 3 milliards € à l'Etat et devrait être financée grâce à une «taxe nucléaire». L'Allemagne deviendrait ainsi le premier pays au monde à déstocker ses déchets souterrains.

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EPR
Lettre d'information n°9: l'ASN maintient en 2010 le rythme d'inspections tenu en 2009
Paris, le 27 Août 2010

    Au cours du deuxième trimestre 2010, l'ASN a poursuivi le contrôle du chantier de construction du réacteur EPR de Flamanville 3.

L'ASN rappelle les exigences relatives à la fabrication du «liner»
     L'étanchéité du bâtiment réacteur de l'EPR est notamment assurée par la présence, à l'intérieur de la double enceinte en béton, d'une peau d'étanchéité métallique appelée «liner». Le 23 juin 2010, l'ASN a été informée par EDF d'une hausse du taux de défauts détectés au niveau d'une soudure du liner. Les inspecteurs de l'ASN se sont rendus le 7 juillet 2010 en inspection afin de contrôler les dispositions mises en œuvre par EDF pour améliorer la qualité de réalisation des soudures, notamment en raison des événements récurrents sur ce sujet.
     En 2008 et 2009, à la suite de constats émis lors d'inspections sur le chantier de Flamanville 3, l'ASN avait demandé à EDF de mettre en place un plan d'actions visant à améliorer la qualité de réalisation des soudures du liner et, dans l'attente de résultats probants, de réaliser un contrôle radiographique à 100% des soudures réalisées. Ce plan d'actions avait notamment défini des règles relatives aux conditions de soudage et à la formation des soudeurs.
     Lors de l'inspection du 7 juillet 2010, les inspecteurs de l'ASN ont constaté que l'ergonomie de la position de soudage de la soudure horizontale incriminée était l'origine principale de ces nouvelles anomalies. Ils ont également noté que les contrôles radiographiques n'ont pas été réalisés au fur et à mesure de l'avancement des soudures : ce décalage des contrôles n'a pas permis une détection rapide de la dérive de la qualité des soudures. Le jour de l'inspection, EDF avait déjà momentanément cessé les nouvelles activités de soudage, procédé à un rappel du plan d'action de 2009 aux principaux acteurs concernés et fait procéder à un contrôle radiographique à 100% de la soudure incriminée. La réparation des zones présentant des défauts est aujourd'hui achevée.
     Les difficultés de soudage résultant de l'ergonomie du poste du soudeur avaient déjà été identifiées comme une des principales causes des événements de 2008-2009. Aussi, l'ASN estime que le traitement préventif par EDF des anomalies détectées en 2008 et 2009 n'a pas été correctement réalisé et a demandé à EDF de prendre en compte ce retour d'expérience pour l'ensemble des activités de soudage sur le chantier. Toutefois, l'ASN souligne la réactivité d'EDF dans la mise en œuvre des dispositions préventives à la suite de la détection de l'écart de juin 2010.
Évènement significatif pour la sûreté du réacteur de Flamanville 2
     Le 8 juin 2010, un ouvrier travaillant sur le chantier de construction de Flamanville 3 a procédé au percement partiel d'un bloc en béton contenant l'un des câbles électriques 400 kV alimentant le transformateur auxiliaire [1] du réacteur de Flamanville 2. La surveillance d'EDF sur ces activités a permis d'interrompre rapidement le perçage en cours. Les opérateurs du réacteur 2 ont constaté le même jour une baisse de la pression d'huile présente dans le câble électrique, indication d'une dégradation de celui-ci.
     Au moment des faits, le réacteur 2 était en arrêt pour rechargement, déchargé de son combustible nucléaire et disposait de sources électriques de secours suffisantes dans cet état. Cet événement a été classé au niveau 0 de l'échelle INES. L'analyse précise de cet événement est en cours: un défaut d'information des salariés travaillant sur cette zone et une mauvaise identification du câble dans la zone sont les premières causes avancées.
     Dès 2005, puis lors de chaque étape spécifique du chantier, EDF a identifié et analysé les risques engendrés par le chantier de Flamanville 3 pour les deux réacteurs en exploitation pour définir et mettre en œuvre des parades afin de garantir l'absence de conséquences pour la sûreté de ces réacteurs. Après examen de ces analyses, l'ASN a pris des décisions encadrant la maîtrise des principaux risques, en amont des activités de réalisation. L'ASN réalise périodiquement des inspections sur le chantier de Flamanville 3 et la centrale nucléaire de Flamanville en exploitation pour vérifier que les dispositions mises en place par EDF concernant ces risques respectent les prescriptions de l'ASN.
suite:
     Inspections chez les fournisseurs de composants
En 2009 et 2010, l'ASN a procédé à plusieurs inspections chez des fournisseurs de matériels utilisés pour la construction du réacteur de Flamanville 3. Ces inspections ont pour but de vérifier qu'EDF exerce un contrôle et une surveillance de ces activités conformes aux exigences de l'arrêté du 10 août 1984 pour garantir un haut niveau de qualité de ces fabrications et in fine la sûreté de l'installation.
     Ainsi, l'ASN a réalisé deux inspections des pratiques de contrôle et surveillance d'EDF chez des fournisseurs de matériels depuis le début de l'année 2010, la première le 20 avril 2010 chez un fournisseur de réservoirs et de piscines pour les bâtiments réacteur et combustible, la seconde du 1er juin 2010 chez un fabricant de pompes. Ces inspections ont donné lieu à la rédaction de lettres de suite accessibles sur le site internet de l'ASN.
     Il ressort de ces inspections que l'organisation mise en place par EDF au sein du projet EPR de Flamanville 3 est perfectible, particulièrement en matière de surveillance exercée par EDF et de validation de la liste des activités concernées par la qualité. Toutefois, les organisations des entreprises en charge des fabrications sont globalement satisfaisantes au regard des exigences de l'arrêté du 10 août 1984.
Système de contrôle commande du réacteur
Flamanville 3
     Afin d'améliorer la robustesse du système de "contrôle-commande du réacteur EPR, l'ASN a demandé à EDF de mettre en œuvre une modification de l'une des plates-formes de commande du réacteur. Cette modification était déjà envisagée par EDF fin 2009 en réponse à la demande de l'ASN du 15 octobre 2009.
     Le 15 octobre 2009, l'ASN avait en effet indiqué à EDF que la sûreté d'un équipement constitutif du "contrôle-commande du réacteur EPR de Flamanville 3 (plateforme «SPPA T2000») n'était pas démontrée. Elle avait donc demandé à EDF d'apporter des éléments de justification complémentaires et d'examiner des dispositions de conception différentes.
     EDF a depuis engagé un travail important pour répondre aux demandes de l'ASN. Les premiers éléments de réponse et de justification ont été transmis à l'ASN à partir de fin 2009.
     Le contrôle-commande du réacteur EPR de Flamanville 3 comprend deux plates-formes associées:
     - la plate-forme Téléperm XS, spécifiquement développée pour l'industrie nucléaire et dédiée aux fonctions de protection du réacteur en situations d'incident ou d'accident;
     - la plate-forme SPPA T2000, d'origine «industrielle classique» et utilisée pour des fonctions liées au fonctionnement normal du réacteur et pour certaines fonctions de protection du réacteur en situations d'incident ou d'accident.
     Après examen par l'ASN et son appui technique, l'IRSN, des premiers éléments transmis par EDF, l'ASN a conclu dans une lettre adressée à EDF du 9 juillet 2010 que la capacité de la plateforme SPPA T2000 à accueillir certaines fonctions de protection du réacteur restait à démontrer. Aussi elle a demandé à EDF de mettre en œuvre une modification de la plate-forme SPPA T2000 afin d'en améliorer la robustesse et permettre son utilisation pour les réacteurs de type EPR. Cette modification consiste à dupliquer sur la plate-forme Téléperm XS certaines fonctions de protection du réacteur portées par la plate-forme SPPA T2000.
     Dans l'instruction du dossier du "contrôle-commande par l'ASN, les éléments détaillés de cette évolution de conception et ses impacts sur la démonstration de la sûreté du réacteur devront être présentés par EDF à l'ASN avant fin 2010.
     Pour en savoir plus:
     * Consulter l'arrêté du 10 août 1984 relatif à la qualité de la conception, de la construction, de l'exploitation des installations nucléaires de base
     * Consulter la lettre de suite de l'inspection INS-2010-EDF FA3-0001 du 7 juillet 2010 relative aux activités de soudage du liner (pdf)
     * Consulter la lettre de suite de l'inspection INS-2010-EDF FA3-0019 du 21 avril 2010 relative à l'impact du chantier sur les réacteurs en exploitation (pdf).
     * Consulter les lettres de suite des inspections INS-2010-EDFCNE-0004 du 20 avril 2010 et INS-2010-EDFCNE-0007 du 1er juin 2010
     * Lire le courrier de l'ASN du 15 octobre 2009 relatif au contrôle commande de Flamanville 3 (pdf).
     * Lire le courrier de l'ASN du 9 juillet 2010 relatif au contrôle commande de Flamanville 3 (pdf).
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[1] Chaque réacteur est alimenté par deux lignes électriques extérieures en provenance du réseau national et de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel. En fonctionnement normal, les besoins en énergie électrique d'un réacteur sont satisfaits par le biais d'un transformateur de soutirage branché sur la ligne principale. En cas de défaillance du réseau principal, le réacteur est alimenté par le transformateur auxiliaire branché sur la ligne auxiliaire.

Paris, le 26 Août 2010
 Note d'information générale
Une décision de l'ASN met à jour les périodicités des contrôles de radioprotection pour les activités nucléaires soumises à déclaration
     Après la publication des 3 premières décisions de l'ASN destinées à mettre à jour le régime de déclaration des activités nucléaires, dans les domaines de la recherche biomédicale, du diagnostic médical, dentaire, médico-légal et vétérinaire, les périodicités des contrôles pour ces activités ont été mises à jour par la décision technique de l'ASN n° 2009-DC-0175 (publié au JO du 15 août 2010).
     Sur la base d'une approche graduée permettant de mieux adapter le niveau des exigences réglementaires aux enjeux de radioprotection, cette décision fixe de nouvelles périodicités, notamment:
     * pour les contrôles techniques de radioprotection (contrôle des sources, des appareils émetteurs de rayonnements ionisants et des installations) effectués par l'organisme agréé par l'ASN ou par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), la fréquence de contrôle sera de 1 à 5 ans selon la nature de l'activité;
     * pour les contrôles techniques d'ambiance (mesure des débits de dose) réalisés notamment par la Personne Compétente en Radioprotection (PCR), la fréquence sera mensuelle ou trimestrielle.
     Avec la publication de cette 4ème décision, l'ASN publie les avis des deux groupes permanents d'experts en radioprotection[1] (GPMED et GPRAD) consultés sur ce sujet au cours de l'année 2009.
     Pour en savoir plus:
     * Consulter la décision n° 2010-DC-0175 de l'Autorité de sûreté nucléaire du 4 février 2010 précisant les modalités techniques et les périodicités des contrôles prévus aux articles R. 4452-12 et R. 4452-13 du code du travail ainsi qu'aux articles R. 1333-7 et R. 1333-95 du code de la santé publique, publiée au Journal officiel du 15 août 2010 (pdf).
     * Consulter la note d'information du 17 mars 2010
     * Consulter l'avis du GPRAD portant sur les orientations retenues par l'ASN dans le cadre de la préparation des projets de décisions techniques relatives aux activités soumises à déclaration, daté du 2 décembre 2008 (pdf).
     * Consulter l'avis du GPMED portant sur les orientations retenues par l'ASN dans le cadre de la préparation des projets de décisions techniques relatives aux activités nucléaires soumises à déclaration, daté du 9 décembre 2008 (pdf).
[1] Placés auprès de l'ASN, les groupes permanents d'experts en radioprotection ont été créés en avril 2008: le GPMED est chargé de la radioprotection pour les applications médicales des rayonnements ionisants et le GPRAD est chargé de la radioprotection pour les applications industrielles et de recherche (faire un lien avec les décisions publiées fixant leurs compositions).

Paris, le 17 Mars 2010
Note d'information générale en radioprotection 
     L'ASN développe une approche graduée afin de mieux adapter le niveau des exigences réglementaires aux enjeux de radioprotection dans les activités nucléaires des domaines médical, industriel et de recherche.
     Pour traduire cette approche dans la réglementation, l'ASN vient de prendre 4 décisions techniques, dont l'une en attente d'homologation, qui sont en continuité avec les modifications introduites en 2007 dans le Code de la santé publique, afin de mettre à jour le régime de déclaration et d'autorisation des activités nucléaires qu'elle contrôle:
     * La décision n° 2009-DC-0146 définit la liste des appareils électriques générant des rayons X détenus ou utilisés à des fins de recherche biomédicale ou de diagnostic médical, dentaire, médico-légal ou vétérinaire soumis au régime de déclaration au titre du 1° de l'article R1333-19 du code de la santé publique homologuée par l'arrêté du 29 janvier 2010 (pdf);
     *La décision n°2009-DC-0147 fixe les conditions d'e xercice des fonctions d'une personne compétente en radioprotection externe à l'établissement en application de l'article R. 4456-4 du code du travail et est homologuée par l'arrêté du 24 novembre 2009 (pdf);
     * La décision n°2009-DC-00148 est relative au contenu détaillé des informations qui doivent être jointes aux déclarations des activités nucléaires visées aux 1° et 3° de l'article R. 1333-19 du code de la santé publique homologuée par l'arrêté du 29 janvier 2010 (pdf);
     * La décision n°2009-DC-0175, en attente d'homologation [1], prend en compte les enjeux spécifiques des différentes activités du domaine médical et vétérinaire soumises à déclaration et fixe de nouvelles périodicités pour les contrôles techniques de radioprotection effectués par la PCR ou par l'Organisme agréé (pdf).
Les activités soumises à déclaration
     La décision n° 2009-DC-0146 remplace le régime d'autorisation par un régime de déclaration pour les appareils de radiodiagnostic vétérinaire répondant aux critères suivants:
     - appareils utilisés exclusivement à poste fixe, et dont le faisceau d'émission de rayons X est directionnel et vertical, à l'exclusion des appareils de tomographie,
suite:
     - appareils de radiographie endobuccale utilisés exclusivement à poste fixe.
     Elle maintient dans le régime déclaratif les appareils électriques générant des rayons X détenus ou utilisés à des fins de recherche biomédicale ou de diagnostic médical, dentaire et médico-légal.
     Le régime déclaratif s'applique également à la détention ou à l'utilisation à des fins non médicales d'appareils électriques générant des rayons X qui ne présentent en aucun point situé à une distance de 0,1 m de leur surface accessible dans les conditions normales d'utilisation, du fait de leur conception, un débit d'équivalent de dose supérieur à 10 microSv/h (article R.1333-19-3 du code de la santé publique) alors que ces activités étaient auparavant soumises à un régime d'autorisation.

Des formalités administratives simplifiées

     La décision 2009-DC-0148 de l'ASN met à jour la liste des informations constituant le dossier de déclaration et allège les formalités administratives, notamment en proposant un formulaire [2] unique et simplifié de déclaration pour tous les détenteurs ou utilisateurs à transmettre aux services de l'ASN. Le dossier à constituer et à conserver par le déclarant doit être tenu à disposition des autorités de contrôle.
     Un encadrement de l'externalisation des missions de la Personne compétente en radioprotection (PCR)
     La décision n°2009-DC-0147 fixe les conditions d'exercice des fonctions d'une PCR externe pour les groupes d'appareils électriques générant des rayons X et les groupes d'activités professionnelles listés en son annexe. Elle définit le contenu de l'accord formalisé qui doit être établi entre l'employeur et la personne compétente en radioprotection externe afin de définir leurs obligations réciproques. Elle fixe également pour chacun d'eux la fréquence minimale d'intervention de la PCR externe en fonction du niveau de risque des activités:
     * une fois par an notamment pour les activités de radiologie dentaire;
     * une fois par semestre notamment pour la radiologie médicale conventionnelle, vétérinaire et les activités de transport de matières radioactives soumises à déclaration.
     Les fréquences d'intervention de la PCR seront d'autant plus élevées que les enjeux de radioprotection seront importants.

Des contrôles mieux adaptés aux enjeux de radioprotection pour les activités soumises à déclaration

     L'arrêté ministériel du 26 octobre 2005 fixant les modalités et périodicités de réalisation des contrôles techniques avait retenu une périodicité annuelle, pour toutes les catégories d'appareils. La décision technique de l'ASN n°2009-DC-0175, en attente d'homologation, prend en compte les enjeux spécifiques des différentes activités du domaine médical et vétérinaire soumises à déclaration et fixe de nouvelles périodicités (de 1 à 5 ans) pour les contrôles techniques de radioprotection effectués par la PCR ou par l'Organisme agréé.

Pour en savoir plus:
     - Consulter la décision n° 2009-DC-0146 du 16 juillet 2009 relative au régime de déclaration des activités nucléaires publiée au Journal officiel du 20 février 2010;
     - Consulter la décision n° 2009-DC-0147 du 16 juillet 2009 définissant la liste des appareils électriques générant des rayons X détenus ou utilisés à des fins de recherche biomédicale ou de diagnostic médical, dentaire, médico-légal ou vétérinaire publiée au Journal officiel du 24 novembre 2009;
     - Consulter la décision n° 2009-DC-00148 du 16 juillet 2009 relative au régime de déclaration des activités nucléaires publiée au Journal officiel du 17 février 2010.
Télécharger:
     * Formulaire de déclaration de détention-utilisation d'appareils électriques générant des rayons X (Formulaire DEC/GX): retrouvez tous les formulaires dans la rubrique «formulaires de déclaration et d'autorisation de fabrication, de distribution ou d'utilisation de sources radioactives ou de générateurs électriques de rayonnements ionisants»
[1] En application de la loi n°2006-686 du 13 juin 2006 (loi TSN), du code de la santé publique et du code du travail, les décisions réglementaires et certaines décisions individuelles de l'ASN n'entrent en vigueur qu'après leur homologation par les ministres chargés de la sûreté nucléaire ou de la radioprotection, selon le domaine qu'elles concernent. Cet accord des ministres prend la forme d'un arrêté intervenant après la décision de l'ASN. Toutefois, lorsque les textes le prévoient, l'homologation peut être tacite, c'est-à-dire qu'elle est acquise automatiquement au bout d'un délai fixé par ces mêmes textes si les ministres n'ont pas fait connaître leur opposition. (souligné par la Gazette Nucléaire)
     Pendant la période s'écoulant entre l'adoption d'une décision par l'ASN et la publication de son arrêté d'homologation ou l'expiration du délai d'opposition des ministres, cette décision, qui n'a pas encore de force juridique, est dite «en attente d'homologation».
[2] Le nouveau formulaire de déclaration est disponible sur le site Internet de l'ASN.

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L'ASN a organisé une journée d'informations et d'échanges avec les professionnels du secteur médical et de la recherche sur le transport de matières radioactives et la gestion des déchets radioactifs
Paris, le 29 Octobre 2010
     Cette rencontre, qui a été organisée le 30 septembre 2010 à Aix-en-Provence par la division territoriale de Marseille de l'ASN, a rassemblé 110 professionnels provenant de secteurs variés: services de médecine nucléaire et de curiethérapie, laboratoires de recherche, fournisseurs de radionucléides, commissionnaires de transport, transporteurs routiers.
     Cette journée d'informations et d'échanges a été l'occasion de rappeler les grands principes réglementaires en matière de transport de matières radioactives [1]. Elle a également permis d'échanger sur les difficultés rencontrées par les professionnels dans ce domaine et d'identifier les bonnes pratiques et les axes de progrès.
     Les professionnels participant à cette journée ont également traité de la gestion des déchets et effluents radioactifs produits par leur activité. La réglementation [2] a fait l'objet de présentations et de précisions. Elle fera prochainement l'objet d'un guide de l'ASN, pour lequel les professionnels ont exprimé de fortes attentes.
     Cette rencontre a été l'occasion pour l'ASN d'insister sur ses priorités en matière de transport de matières radioactives et de gestion des déchets et effluents radioactifs:
     1. Limiter et maîtriser les nuisances liées à la gestion des effluents et déchets contaminés par des radionucléides, ce qui est la responsabilité première de l'exploitant;
     2. Favoriser le retour d'expérience, grâce à la déclaration des évènements significatifs, mais aussi à la mobilisation des professionnels;
     3. Former les opérateurs impliqués dans les opérations «transport de matières radioactives»;
     4. Définir une procédure de réception et de livraison des colis de matières radioactives pour les sites destinataires;
     5. Faire connaître à chaque type d'intervenant (expéditeur, transporteur, destinataire) les responsabilités définies par la réglementation;
     6. Suivre l'évolution réglementaire de l'arrêté TMD (transports de marchandises dangereuses) qui précisera les conditions d'intervention d'un conseiller sécurité transport pour les établissements de santé.
     Les divisions territoriales de Lyon et de Douai de l'ASN ont également chacune organisé en 2010 une journée régionale sur le transport de matières radioactives.
Cette démarche illustre la volonté de l'ASN de faire progresser la sûreté et la radioprotection par des actions d'information et de sensibilisation dans un cadre complémentaire à celui de l'inspection.
     Pour en savoir plus:
     * Lire la brochure d'information de l'ASN "Transports de matières radioactives - Nucléaire de proximité" (pdf).
     * Consulter les principaux guides et rapports de l'ASN relatifs à ce domaine d'activité
     * Consulter la note d'information relative à la journée régionale d'information et d'échanges sur le TMR de la division de Lyon du 4 février 2010
suite:
[1] Une enquête conduite en 2009 par l'ASN visant à mieux connaître les pratiques en matière de transport de matières radioactives dans le «nucléaire de proximité» a mis en évidence certains manquements dans l'application de la réglementation du transport de matières radioactives.
[2] Les règles techniques de gestion des déchets ont été précisées par une décision de l'ASN (2008-DC-0095) du 29 janvier 2008 homologuée par un arrêté ministériel du 23 juillet 2008.
L'ASN prescrit un calendrier pour la reprise des déchets anciens du silo 130 de l'établissement AREVA NC de La Hague (Manche)
Paris, le 29 Juillet 2010
     Le 29 juin 2010, l'ASN a pris une décision imposant à AREVA NC des prescriptions relatives à la reprise des déchets contenus dans le silo 130 de l'usine UP2-400 située sur le site de La Hague.
     Ce silo, situé à l'extrémité Nord-Ouest du site est constitué d'un bloc en béton armé séparé en deux fosses. La première fosse contient environ 750 tonnes de déchets entreposés de 1969 à 1984. La seconde fosse contient 1400 m3 d'effluents. Les déchets de la première fosse sont principalement constitués des éléments de structure des combustibles de la première génération des centrales nucléaires (réacteurs de type «UNGG», Uranium Naturel Graphite Gaz) auxquels ont été ajoutés divers autres déchets, notamment les terres et gravats contaminés ainsi que les eaux d'extinction issus de l'incendie qu'a subi le silo en 1981.
     À la suite de l'examen, de la politique en matière de gestion des déchets de l'ensemble de l'établissement de La Hague, l'ASN avait confirmé en 2005 la nécessité d'entreprendre au plus tôt la reprise de différents déchets anciens entreposés sur le site.
    Au cours de l'année 2008, l'exploitant a modifié ses projets de reprise des déchets anciens, ce qui a conduit à retarder la réalisation. L'ASN est préoccupée par ces retards en particulier pour la reprise des déchets du silo de stockage de déchets magnésiens du bâtiment 130, cette installation ne présentant pas un niveau de sûreté suffisant en regard des normes actuelles.
     La décision 2010-DC-0190 prise par l'ASN le 29 juin 2010 prescrit un calendrier contraignant de reprise des déchets pour le silo 130 et fixe des échéances de reprise à la fin de l'année 2020 pour les déchets solides et 2022 pour les effluents et les boues. Elle demande également l'amélioration des moyens de détection d'une éventuelle fuite d'eau en provenance du silo, ainsi que la mise en place de moyens de mitigation d'une telle fuite. AREVA NC devra aussi déposer auprès de l'ASN:
     * avant la fin 2011, un dossier de demande d'autorisation de réaménagement du bâtiment 115 dans lequel des opérations de reconditionnement des déchets en provenance du silo 130 seront réalisées.
     * avant la fin 2014, un dossier de demande d'agrément du colis destiné au conditionnement des déchets du silo contenant du graphite.
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Enquête publique pour la mise à l'arrêt définitif et le démantèlement des INB 33 (UP2-400),
INB 38 (STE 2 ET AT 1) et INB 47 (ELAN II B)
AVIS DE LA CLI AREVA-LA HAGUE

     Les documents soumis à enquêtes publiques ont été mis à la disposition de la CLI par AREVA le 30 avril (sur support CD) et le 17 mai (sur support papier). Un groupe de travail de 11 personnes a été constitué lors de l'assemblée générale de la CLI du 17 juin; les documents suivants ont été mis à leur disposition:
     - Un CD «Dossiers d'enquête publique» pour chaque INB concernée: INB 33 (UP2-400); INB 38 (STE 2 et AT 1); INB 47 (ELAN II B);
     - Un CD «Rapport préliminaire de sûreté» pour chaque INB concernée (INB 33, INB 38, INB 47);
     - De plus, un exemplaire papier des seuls dossiers d'enquête publique (soit 3 classeurs par INB) a été mis à la disposition des membres de la CLI dans ses locaux au 4 rue Notre Dame:
     - Classeur N°1: Résumés et pièces 1 à 6;
     - Classeur N°2: Pièce 7 (Etude d'impact);
     - Classeur N°3: Pièces 8 à 11 (dont pièce 9: Etude de maîtrise des risques).
     Par son courrier du 26 août 2010 au président de la CLI, le préfet de la Manche transmet l'arrêté préfectoral prescrivant l'ouverture, entre le 27 septembre et le 27 octobre, de trois enquêtes publiques conjointes relatives aux demandes de mise à l'arrêt définitif et de démantèlement des INB N° 33, 38 et 47 de l'établissement AREVA-La Hague. Il demande que la CLI émette un avis (avant le 10 novembre 2010) sur les dossiers présentés en enquêtes publiques conformément à l'article 13-III du décret n°2007-1557 du 2 novembre 2007.
     Le groupe de travail a rendu compte à la CLI de ses travaux lors de l'assemblée générale extraordinaire du 13 octobre 2010. Le quorum étant réuni (21 membres titulaires pour un minimum de 15), l'avis a fait l'objet de discussions, de modifications et d'ajouts, puis d'un vote à main levée. L'avis est favorable à la grande majorité des voix par 16 voix pour, 4 contre et une abstention.
     A - Remarque générale:
     Les dossiers sont difficiles à étudier du fait de leur volume et de leur lecture sur écran. Le groupe reconnaît toutefois les progrès que constitue leur mise à disposition par l'exploitant en amont de l'enquête publique et sous forme de fichier numérique pour une commodité de consultation à domicile.
     B - Questions:
     Concernant les INB 33 et 38:
     Les questions de la CLI concernent exclusivement ces deux INB essentiellement du fait que les rejets d'effluents radioactifs liés à leur démantèlement sont responsables respectivement de 64% et 31% de l'impact dosimétrique du démantèlement global d'UP2-400 sur les groupes de référence.
     1- Quelles sont les méthodes de calcul des rejets prévisionnels d'effluents radioactifs liés au démantèlement?
     2- La CLI demande le décompte à part des effluents radioactifs liquides induits par le démantèlement, en particulier des émetteurs alpha (les dossiers soumis à enquêtes donnent des estimations de rejets dont on ne sait pas si elles seront vérifiées).
     3- De même la CLI demande le décompte à part des produits chimiques qui seront rejetés avec les effluents liquides liés au démantèlement (les dossiers donnent des estimations de rejets dont on ne sait pas si elles seront vérifiées).
     4- Afin d'apprécier la création de composés bio-disponibles, quelles sont les formes physico-chimiques des radioéléments contenus dans les effluents liquides induits par le démantèlement?
     5- Quels traitements sont prévus pour recycler ou éliminer les réactifs n'appartenant pas à la gamme des produits utilisés dans le procédé?
     6- Quels traitements sont prévus pour recycler ou éliminer les matières nucléaires qu'il n'est pas possible actuellement de vitrifier ou dont la vitrification en creuset froid est en cours de démonstration (cas des résidus Uranium-Molybdène)?
suite:
     7- Quels sont précisément les émetteurs alpha que l'exploitant prévoit de rejeter en mer ? Même si leur impact dosimétrique est de l'ordre du centième de microsievert, comment s'explique le paradoxe de leur contribution plus importante sur la population de référence de Digulleville (46% de la dose liée au démantèlement global) que sur celle des pêcheurs de Goury (43%)? [réf : EP-INB 33, volume 2, pièce 7, chapitre 3, page 51].

     Concernant l'INB 38:
     8- Le niveau de connaissances du contenu du silo 130 est-il suffisant pour établir un scénario de reprise et conditionnement des déchets remplissant les critères de sûreté?
     9- Quelle est la solution alternative à l'étude permettant d'éviter d'avoir recours à un conditionnement en fûts ECE? [réf : EP-INB 38, volume 1, pièce 3, pages 40-41].
     C – Avis:
     La demande de démantèlement des ateliers nucléaires de l'usine UP2-400 est une question majeure et une opération pilote du point de vue de son envergure:
     - Les personnels (Areva et prestataires externes) affectés aux travaux représentent environ 500 personnes par an à partir de 2011;
     - Le coût de l'ensemble du projet est de l'ordre de 100 millions € par an;
     - La durée prévisionnelle totale des travaux est d'environ 25 ans;
     - La production globale de déchets (reprise et le conditionnement des déchets de procédé, plus déchets liés au démantèlement) est évaluée à 2.300 m3 de déchets radioactifs (dont 2/3 de faible et très faible activité) et 320 tonnes de déchets conventionnels en moyenne par an;
     La co-activité (certains ateliers contribuent à l'activité de l'établissement et sont maintenus en fonctionnement) est une source de contraintes et de risques supplémentaires.
     C'est pourquoi les membres de la CLI estiment nécessaire l'organisation d'un débat national sur la question du démantèlement.
     Compte tenu du caractère particulier des matières radioactives mises en jeu dans ces INB lors des traitements qui s'y sont déroulés, la CLI est consciente que les opérations de démantèlement revêtent une envergure exceptionnelle, aussi bien en termes de durée que d'enjeu et de contraintes en ce qui concerne les rejets induits et l'impact sur l'environnement.
     Un certain nombre d'incertitudes demeurent qui justifient les questions posées; par exemple:
     Pour mener à bien les opérations de mises à l'arrêt et de démantèlement, les méthodes de traitement des effluents mises en jeu seront diverses: certaines d'entre elles devront et/ou pourront bénéficier des résultats d'études de recherche et développement actuellement en cours;
     Certaines matières et déchets impliqués lors de ces opérations sont différents de ceux appartenant au domaine du procédé classique appliqué aujourd'hui.
     Par ailleurs la CLI attache une importance particulière au volet social du démantèlement (dosimétrie des travailleurs, sous-traitance en cascade, impact de la co-activité sur les facteurs organisationnels et humains).
     C'est pourquoi la Commission Locale d'Information d'AREVA La Hague, en conformité avec ses missions, souhaite jouer un rôle de cellule de concertation avec l'exploitant et ce, de façon pérenne, tout au long du déroulement des opérations de mises à l'arrêt et de démantèlement des dites INB.
     Compte-tenu de la durée des travaux, la CLI fera chaque année un point sur leur état d'avancement, lors d'une assemblée générale. Outre un suivi continu de la procédure de démantèlement, cette démarche permettra également de traiter avec l'exploitant et l'ASN les éventuelles questions qui pourront se poser en fonction de l'évolution du dossier.
     Au total, sous réserve de la prise en compte de ces recommandations, la CLI AREVA-La Hague donne un avis favorable (par 16 voix,  4 contre et 1 abstention) à la demande de mise à l'arrêt définitif et de démantèlement des INB 33, 38 et 47.

p.7a

Les députés allemands prolongent la vie des centrales nucléaires
En cours au 9 décembre... 
Premier article
     Le siège du Parlement allemand à Berlin a été cerné par les écologistes ce jeudi. Ils étaient environ 2.000 militants à protester contre le vote d'un projet de loi sur le nucléaire. Mais peine perdue, la durée de vie des 17 centrales nucléaires du pays a été prolongée. "Ce gouvernement rejette les énergies renouvelables, conteste Cem Ozdemir, l'un des responsables du parti des Verts. Tout le monde dit pourtant que c'est le futur, y compris pour l'économie allemande".
     La coalition gouvernementale de centre-droit, majoritaire au Bundestag, n'a pas eu de mal à adopter le projet de loi qui prolonge le fonctionnement des centrales nucléaires jusqu'en 2033. "L'opposition brasse beaucoup d'air, a ironisé le ministre allemand de l'Economie Rainer Brüderle, mais cela ne fait tourner aucune éolienne ! Notre concept énergétique est différent". 
     La sortie du nucléaire en Allemagne avait été décidée en 1998 par le gouvernement Schröder. Mais la chancelière Angela Merkel a tenu une promesse de campagne en abrogeant la loi. Reste que l'opinion publique allemande reste largement hostile à l'énergie nucléaire.

Deuxième article: (AFP)
     BERLIN — Les députés allemands ont adopté jeudi une loi allongeant la durée de vie des 17 centrales nucléaires, à l'issue d'un débat houleux et sur fond de manifestations de militants écologistes.
     Malgré une opinion publique majoritairement hostile, le Bundestag, où la coalition gouvernementale conservateurs/libéraux est majoritaire, a voté par 308 voix pour et 289 contre un texte adopté en Conseil des ministres un mois plus tôt, prolongeant de douze ans en moyenne le fonctionnement des centrales au-delà de 2021, date prévue pour leur fermeture.
     La sortie du nucléaire avait été décidée en 1998 par le gouvernement de gauche de l'époque, mais la coalition de centre-droit d'Angela Merkel au pouvoir depuis un peu plus d'un an avait fait de l'abrogation de cette loi un des points centraux de son programme.
     En signe de protestation, les députés Verts s'étaient entièrement vêtus de noir et arboraient une croix jaune, symbole de refus de l'atome.
     "Le gouvernement promettait une révolution énergétique, mais c'est d'un putsch qu'il s'agit", a lancé le chef de file des députés écologistes, Jürgen Trittin.
     Il a confirmé que l'opposition voulait saisir la Cour constitutionnelle en cas de contournement du Bundesrat, la chambre haute du Parlement où Mme Merkel et ses alliés n'ont pas la majorité.
     "Le gouvernement commet une lourde erreur car il divise la société, entre d'un côté quatre entreprises qui en profitent, et de l'autre des millions de citoyens qui perdent", a tempêté le chef du groupe parlementaire de Die Linke (extrême gauche), Gregor Gysi. 
     L'opinion publique reste en majorité hostile au nucléaire, selon les sondages.
     "Les citoyens veulent une politique orientée vers l'avenir et pas vos querelles partisanes", a répliqué Norbert Röttgen, ministre de l'Environnement.
     Mme Merkel a été accusée de clientélisme par ses opposants après cette décision sur l'atome, considérée comme très favorable aux quatre propriétaires des centrales: EON, RWE, EnBW et Vattenfall (Suède).
Jeudi matin, Greenpeace avait déployé sur le siège du parti chrétien-démocrate CDU de Mme Merkel une photo géante de la chancelière levant son verre en compagnie du patron du groupe RWE Jürgen Grossmann, le plus virulent porte-parole du lobby nucléaire.
     Quelque 2.000 militants écologistes ont également formé une chaîne humaine autour du Reichstag, où siègent les députés allemands. 
p.7b

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