LaG@zette Nucléaire sur le Net!
N°274, décembre 2014

ET SI ON CONSTRUISAIT UN DIALOGUE CITOYEN?
I/ CATASTROPHES NATURELLES ET INDUSTRIELLES
De la gestion des flux migratoires par un État nucléariste
dans un contexte de catastrophe nucléaire

Par Cécile Asanuma-Brice,
Spécialisée en géographie urbaine, chercheuse associée au Clersé – Université de Lille I
et au centre de recherche de la Maison franco-japonaise de Tokyo(1).
DIPLOMATIE n°22

 
     Trois années se sont écoulées depuis le tremblement de terre suivi d’un tsunami le 11 mars 2011, qui, faut-il le rappeler, a engendré un accident nucléaire majeur à la centrale de Fukushima Dai-ichi, dans le Nord-Est du Japon. Au cœur de la gestion post-catastrophe, c’est celle des hommes et de leur mobilité qui est en jeu.

     Nous avions, en décembre 2011, rédigé un bilan précis des dégâts provoqués par la catastrophe de Fukushima dans le secteur du logement, ainsi que du relogement des personnes victimes à la fois du tsunami, et de la contamination nucléaire qui s’est très largement répandue dans une partie de la préfecture de Fukushima et des départements voisins(2). Le gouvernement a fait état de 160.000 personnes déplacées, dont 100.000 à l’intérieur du département. À la suite de la politique publique de retour à vivre dans les territoires en grande partie contaminés, l’estimation officielle est aujourd’hui de 140.000 personnes réfugiées dont 100.000 personnes à l’intérieur. Néanmoins, ces chiffres sont le fruit d’un système d’enregistrement extrêmement contraignant, auquel une partie non négligeable des habitants n’a pas voulu se plier(3). La population déplacée est donc notablement plus élevée que ce que les statistiques officielles laissent entendre. Comment le Japon a-t-il géré ses «réfugiés du nucléaire»? Quelles sont les logiques nationales et internationales à l’œuvre derrière les politiques publiques en la matière?
C’est ce que nous allons tenter d’expliquer ici.

     Les enjeux de la catastrophe
     Il est essentiel, lorsque l’on évoque la gestion des flux migratoires par un gouvernement et afin de comprendre ses choix, d’en appréhender la politique tant intérieure qu’extérieure. Or, parmi les plus grands paradoxes qui ont suivi la catastrophe dont il est question ici, se trouve la multiplication des accords internationaux en matière de nucléaire entre la France et le Japon (Mitsubishi et Areva notamment) pour la construction de nouvelles centrales nucléaires et l’exploitation de nouveaux gisements d’uranium(4), plus particulièrement en Asie. On notera par ailleurs – mais c’est sans doute une coïncidence – la première participation en juin 2014 du groupe Mitsubishi à Eurosatory, considéré comme le plus grand salon mondial de l’armement terrestre(5).
     Quelques mois plus tôt, dans une phase préparatoire, s’était tenue, en décembre 2012 à Fukushima, la Conférence ministérielle sur la sécurité nucléaire. Des représentants de pays du monde entier y ont promis le développement de centrales désormais sûres et sans danger.
     La décision politique de poursuivre et de développer l’énergie nucléaire était prise au niveau international, requerrant dès lors un retour à la normale des plus prompts et à moindre coût au Japon. Afin de concrétiser cette démarche, les outils élaborés par l’ICRP (International Commission on Radiological Protection), basés sur «les notions de doses collectives* et sur les analyses coûts-bénéfices», sont utilisés comme fondement des calculs de profitabilité en situation de risque. Selon cette institution, la gestion du risque relève d’une équation attribuant une valeur économique à la vie humaine, le calcul du coût de sa protection permettant de déterminer la rentabilité ou non de la mise en place de cette protection(6). Mais, comme le déclarait Jacques Lochard, membre du comité de l’ICRP et directeur du CEPN (Centre d’étude sur l’éva luation de la protection dans le domaine nucléaire) lors d’un entretien que nous avons mené en novembre 2013, «Ethos ne va jamais sans Thanatos»(7) (Entretien réalisé par C. Asanuma-Brice et T. Ribault à Fukushima en nov. 2013.)
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     J. Lochard faisait ici référence au projet ETHOS établi par le CEPN à Tchernobyl en 1986 et à Fukushima en 2012, visant à donner les connaissances de radioprotection à la population vivant dans des territoires contaminés afin de permettre le glissement de responsabilité que nous évoquons ici, soit l’autogestion de sa protection.
     Le tout est de savoir de quel côté on souhaite faire pencher la balance! Attribuer une valeur monétaire à la vie humaine matérialise certainement l’aboutissement le plus extrême de la tendance à l’objectivation de l’être (devenu objet) dans nos sociétés.

     Phase 1. Une politique de gestion des flux à rebours
     On peut découper en trois phases la politique de contrôle des flux de population en fonction des directives énoncées dans les plans de priorité annuels du gouvernement japonais dans le contexte que nous venons de décrire.

     La première étape a été mise en œuvre dans l’année qui a suivi la catastrophe. Il fallait répondre à l’urgence, et cela a été fait notamment par la mise à disposition gratuite du parc de logements publics vacants sur l’ensemble du territoire afin d’y accueillir les victimes. Rapidement, le réconfort prend place à l’intérieur du département de Fukushima, par la construction de l’illusion de la protection. Certes, des mesures concrètes et visibles sont réalisées. Cependant, les logements provisoires sont bâtis en partie sur des zones contaminées, les postes de mesure installés sont trafiqués et l’inefficacité de la décontamination est rapidement montrée du doigt.
     La fin de l’année 2012 est marquée par le premier appel au retour avec l’arrêt de la gratuité des logements publics vacants sur l’ensemble du territoire, la décision du maintien de cette mesure revenant désormais aux collectivités locales. C’est là l’un des points fondamentaux qui caractérisent la gestion du désastre, à savoir le déplacement de la responsabilité.
     Déresponsabiliser les pouvoirs publics – plus particulièrement gouvernementaux – au profit d’une responsabilisation des collectivités locales est le premier degré de ce processus. Cela se traduit par un retard considérable dans les plans de reconstruction, les collectivités locales concernées n’ayant pas les moyens de les assumer. Ainsi, pour l’État japonais, ne pas reconstruire tout en appelant au retour en vantant une reconstruction fictive garantit un maintien des dépenses à un niveau bien moindre que ce qu’impliquerait une véritable politique de reconstruction. Mais surtout, les autorités s’efforcent de fixer les populations dans le département de Fukushima afin d’assurer leur suivi statistique et scientifique. Elles ne sont pas prêtes à prendre en charge la protection de ces populations qu’elles estiment condamnées. Pourquoi investir dans des logements publics pour un département déjà dépeuplé et amené à l’être encore plus?

     Le second degré du processus de déresponsabilisation de l’État consiste à transférer la responsabilité aux individus eux-mêmes, qui se voient contraints d’adapter leur vie à un environnement contaminé ou de s’exiler sans contreparties. En effet, d’une part, le gouvernement ne propose aucune aide financière ou matérielle afin de permettre aux gens qui le souhaiteraient de partir. L’accès aux dédommagements est un véritable parcours du combattant. Un formulaire de 80 pages doit être rempli et retourné chaque mois à Tepco, pour obtenir 100.000 yens (720 euros) de «dédommagement psychologique» et ne concerne que les habitants des zones pour lesquelles la résidence n’est pas encore permise.

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     Le droit au refuge, quant à lui, n’est pas reconnu. D’autre part, il cherche à amoindrir les désirs de départ en développant une communication autour de l’image préconçue de Japonais trop attachés à leur pays natal pour le quitter. S’il est évident que l’éloignement de sa terre est un déchirement d’autant plus fort lorsqu’il s’agit de celle que l’on a cultivée le temps d’une vie, ce sentiment n’est pas propre au peuple japonais. Par ailleurs, nombre des personnes que nous avons interviewées lors de nos recherches ont exprimé leur souhait de vouloir se réfugier malgré leur attachement à la terre, mais étaient confrontées à l’impossibilité matérielle de le mettre en œuvre(8). La politique d’appel au retour s’est poursuivie avec la réouverture d’une partie de la zone à la fin du mois de mai 2013. En avril 2011, le gouvernement avait fixé une zone d’évacuation de 20 kilomètres comprenant la ville de Futaba et huit autres collectivités locales. Cette zone a été redécoupée en trois zones spécifiques:
     - la zone de retour confus (+ de 50 millisieverts ou mSv par an),
     - la zone de résidence limitée (de 20 à 50 mSv/an) et la zone de préparation à l’annulation de la directive d’évacuation (en deçà de 20 mSv/an).
     La totalité du périmètre est en cours de réorganisation: l’annulation de la directive est en partie effective depuis le début de l’année 2014.
     La zone de règlementation spéciale qui recouvrait les neuf collectivités locales autour de la centrale est supprimée(9).
     Une population de 76.420 personnes est concernée par ces mesures. 67% d’entre elles, soit 51.201 personnes, se trouvent dans la zone dite «de préparation à l’annulation de la directive d’évacuation» et peuvent se déplacer librement dans la zone durant la journée afin d’entretenir leur habitat. La zone de restriction de résidence, qui concerne 25% des habitants (19.105 personnes), permet l’entrée et la sortie libres dans la journée, sans l’autorisation d’y travailler. La possibilité de revenir travailler dans la journée concerne 42% de la population, soit 32.096 personnes.
     Néanmoins, les situations varient à l’intérieur d’une même collectivité. Les supermarchés, centres de soins et autres services ne peuvent pas être remis en fonction. Une partie des villes d’Okuma et Futaba est utilisée comme zone test de décontamination, dans la perspective de rouvrir au retour la «zone de préparation à l’annulation de la directive».

     Phase 2. De la vulnérabilité à la résilience*: protéger pour mieux soumettre
     La seconde étape de la politique de contrôle des flux s’est traduite par la mobilisation d’outils conceptuels, et principalement celui de la résilience. Le titre du livre blanc 2012 du ministère de l’Enseignement et de la Recherche japonais donnait le ton: «Toward a robust and resilient society» (vers une société forte et résiliente). Les cindyniques, sciences qui traitent des catastrophes, utilisent aujourd’hui ce concept afin de déterminer des modèles qui permettraient à nos villes de résister aux périls. Reconnaissant sa vulnérabilité face aux aléas, la ville serait dans la nécessité d’adopter un caractère résiliant afin de pouvoir «digérer» les multiples risques naturels ou humains(10). Mêlant tout à la fois les approches liées à la résilience psychologique, écologique, urbaine et tant d’autres encore, tous les outils sont mobilisés afin de suggérer l’abandon de la fuite à ceux qui obéiraient encore à leur instinct primaire d’angoisse face aux dangers. Parler de résilience en cas de catastrophe nucléaire, c’est néanmoins faire fi du fait que la peur, moteur de comportements de protection, est parfois salutaire.
     Utiliser la résilience urbaine comme outil de gestion des catastrophes pose problème. Le décalage est accru entre le territoire et les «producteurs de l’espace». L’être est absent des explications, qui prennent la ville comme objet, mais également comme sujet au sens d’être vivant et autonome, qu’il faudrait ou supporter, ou tenter de soigner sans considérer qu’elle n’est que chose, simple produit construit des humains.
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     Dans cette perspective, l’être humain est déresponsabilisé des conséquences de ses actions sur son environnement. Cela entraîne l’oblitération de l’être comme acteur de production et de gestion des espaces, en tant qu’être vivant dans ces territoires, et anéantit de fait « l’interaction » entre le lieu de vie, le milieu, ses habitants, ses producteurs et ses gestionnaires, ces trois dernières catégories pouvant être confondues. Ainsi, un expert de l’université de Fukushima chargé de la protection contre les catastrophes évoquait, lors d’un entretien effectué en juin 2014, la bonne résilience des Japonais en cas de tremblement de terre.
     Ses propos étaient schématisés sur une diapositive enseignant la bonne équation: sur une balance se trouvaient, d’un côté, un rond lourd représentant la résilience et, de l’autre, un rond léger figurant la catastrophe. Selon cette représentation, plus la résilience est forte et plus les effets de la catastrophe seraient réduits. Alors que je lui demandais ce que cela signifiait concrètement pour lui, il m’a répondu, embarrassé, que trois jours avant notre entrevue, un tremblement de terre de magnitude 4 avait eu raison de ces concepts: «pour nous, maintenant, il s’agit d’élargir les routes afin que les gens puissentfuir et que les encombrements de 2011 ne se reproduisent pas en cas de nouvelle catastrophe, car nous les réinstallons au pied d’une centrale nucléaire encore instable». La nécessité de diminuer l’écart entre la science et la conscience ne pouvait trouver d’exemple plus manifeste.

     Phase 3. De la résilience à la communication sur le risque
     Le troisième stade de contrôle des mouvements de population relève de la communication sur le risque. Chaque année est un pas supplémentaire vers une plus grande abstraction. L’État n’a de cesse d’appeler au retour, prétextant la souffrance psychologique des réfugiés générée par l’éloignement de leur pays natal(11). Selon les experts de l’université médicale de Fukushima et de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), qui se sont réunis le 24 novembre 2013 lors d’une conférence internationale sur la question, les troubles nerveux observés, notamment chez les habitants des cités de logements provisoires ou les résidents des zones « perçues » comme contaminées proviendraient, entre autres, d’un surplus de protection. Le Pr Hirofumi Mashiko, neuropsychiatre au département de médecine de l’université de Fukushima, explique ainsi que le port du masque, les restrictions diverses liées à l’utilisation des cours d’école, des piscines, à la consommation de la nourriture, etc. seraient autant de mesures stressantes à l’origine de désordres psychiques, notamment chez les personnes présentant des prédispositions aux troubles mentaux. À aucun moment, l’éventualité que ces dépressions puissent être la conséquence de l’impossibilité de pouvoir quitter les zones contaminées n’a été mentionnée.
     Afin de faire passer le message auprès des premiers concernés et de regagner la confiance des citoyens, une véritable stratégie de communication est adoptée, soutenue par un budget spécifique pour l’année 2014 de plus de deux millions €. Cette politique agressive vise à «éduquer» aux risques sanitaires pour mieux rassurer, notamment grâce à l’organisation d’ateliers sur la radioactivité et le cancer destinés aux élèves des classes primaires du département de Fukushima(12) ou par la distribution de manuels apprenant à gérer la vie dans un environnement contaminé(13). Une stratégie d’endoctrinement, au sens propre, s’applique désormais, ce qui signifie la nécessité, qui est et ne peut pas ne pas être, d’accepter la doctrine.
     La logique n’est donc pas de mettre en place une protection à la suite d’un désastre au moyen des outils publics de protection sociale, mais de détourner ces derniers au service de la décision politique. Il ne s’agit en rien d’un complot, mais de l’application d’une planification de gestion des flux de migrations dans un contexte de catastrophe nucléaire par un État qui a opté pour la poursuite de l’industrie nucléaire sur son territoire.
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Pour aller plus loin; une série d’articles
* Cécile Asanuma-Brice, «La mémoire de l’oubli, une forme de résistance à la résilience», Après le désastre, réponses commémoratives et culturelles, Université de Tokyo, 2014 (à paraître).
* Cécile Asanuma-Brice, «Fukushima, une démocratie en souffrance», Outre-terre, n° 35-36, 2013/1-2, p. 457- 470: http://echoechanges-echoechanges.blogspot.fr
* Cécile Asanuma-Brice, interview dans Retour sur Fukushima, émission «Terre à Terre» par Ruth Stégassy sur France Culture, 23 novembre 2013.

Notes:
1 Résidente permanente au Japon depuis 2001, auteur de nombreux articles sur la gestion de la catastrophe nucléaire de Fukushima, Cécile Asanuma-Brice a participé à (ou organisé) un grand nombre de conférences sur ce même thème en France comme au Japon.
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2 Cécile Asanuma-Brice, «Logement social nippon: quand la notion de public retrouve sa raison», Revue Urbanisme, nov.-déc. 2011, no 381.
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3 Cécile Asanuma-Brice et Thierry Ribault, Quelle protection humaine en situation de vulnérabilité totale? Logement et migration intérieure dans le désastre de Fukushima, rapport dans le cadre du programme «nucléaire, risque et société» de la mission interdisciplinaire du CNRS (2012)
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4 Entre autres sur le sujet: «Le Duo Mitsubishi- Areva va construire quatre réacteurs nucléaires en Turquie», Le Monde, 2 mai 2013; «Nucléaire: accord de partenariat entre Areva, Mon-Atom et Mitsubishi», Le Parisien, 26 octobre 2013.
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5 «Le Japon revient dans la course aux ventes d’armes», Le Monde, 16 juin 2014.
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6 Franco Romerio, Énergie, économie, environnement: le cas de l’électricité en Europe entre passé, présent et futur, Genève, Librairie Droz, 1994.
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7 Entretien réalisé par C. Asanuma-Brice et T. Ribault à Fukushima en nov. 2013. J. Lochard faisait ici référence au projet ETHOS établi par le CEPN à Tchernobyl en 1986 et à Fukushima en 2012, visant à donner les connaissances de radioprotection à la population vivant dans les territoires contaminés afin de permettre le glissement de responsabilité que nous évoquons ici, soit l’autogestion de sa protection.
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8 Cécile Asanuma-Brice, «Fukushima, une démocratie en souffrance», Outreterre/Revue française de géopolitique, mars 2013.
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9 «Annonce du 7 mai 2013 par le comité de gestion des désastres nucléaires de la suppression de la zone de surveillance spéciale jusqu’alors interdite à partir du 28 de ce mois», Yomiuri, 9 mai 2013.
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10 Géraldine Djament-Tran, Magali Reghezza- Zitt (dir.), Résiliences urbaines: les villes face aux catastrophes, Paris, Le Manuscrit, 2012.
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11 «Le nombre de suicides en augmentation en raison de l’allongement de la période du refuge, dans le département (de Fukushima), et dans les trois départements dévastés», Fukushima Minpô, 10 octobre 2013. «Le ministère de l’Intérieur a reconnu une tendance à l’accroissement du nombre de suicides dans le département due à l’accident de la centrale nucléaire Dai-ichi et aux ravages causés dans l’Est du Japon. [...] Avec 5 fois plus de suicides que dans la préfecture d’Iwate, le département de Fukushima est celui des trois départements dévastés qui en compte le plus grand nombre. Les spécialistes montrent du doigt la charge nerveuse que représente l’allongement de la période de déplacement forcé hors de la région d’origine. Il est à craindre que la tendance à l’augmentation s’accélère, des mesures d’urgence deviennent nécessaires.» (Traduction C. A.-B.)
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12 The 52nd Annual Meeting of Japan Society of Clinical Ontology, Kids cancer seminar: Because you live in Fukushima there is a necessity of education on cancer.
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13 NHK, 10 juin 2014, un manuel apprenant à «vivre avec la radioactivité» est désormais distribué dans les collectivités. Le 52e Congrès annuel d’oncologie au Japon, qui s’est déroulé le 29 mars 2014 dans une école primaire de Fukushima.
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LEXIQUE
     - Dose collective:
     La dose «efficace» est une dose biologique qui sert à évaluer l’exposition individuelle aux rayonnements. La «dose collective» se calcule en multipliant la dose efficace moyenne reçue par chaque individu par le nombre de personnes concernées. Son intérêt est de fournir une estimation du risque pour une population exposée.
     Mais son utilisation par l’ICRP pour en déduire un nombre probable de cancers à venir est controversée.
     - Résilience:
     Anglicisme provenant du terme resiliency, la résilience est d’abord utilisée en physique des matériaux pour décrire l’élasticité d’un corps qui aurait la capacité de retrouver sa forme initiale après avoir accusé un choc.
     Emmy Werner a ensuite introduit cette notion en psychologie, en identifiant des facteurs qui auraient aidé certains enfants à surmonter leurs traumatismes.
     Boris Cyrulnik a répandu ce concept en France. Les budgets de recherche se sont alors orientés vers l’étude et la mise en œuvre politique de ce concept dans les domaines les plus variés.
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II/ La quatrième réunion du Comité franco-japonais de Coopération Nucléaire, à Paris, souligne le renforcement de la relation
http://www.ambafrance-jp.org/

     Le Comité franco-japonais de Coopération Nucléaire a tenu sa quatrième réunion ce lundi 1er septembre 2014 à Paris, sous la présidence conjointe de Bernard Bigot, administrateur général du CEA, et Takeshi Hikihara, ambassadeur, directeur-général du département Désarmement, Non-Prolifération et Science du ministère des Affaires étrangères japonais.
 
     Les participants au Comité ont fait le point sur le renforcement de la coopération franco- japonaise, en particulier quant aux réacteurs à neutrons rapides, au démantèlement, à la décontamination et au suivi environnemental lié à l’accident de la centrale de Fukushima Dai-Ichi, et à la coopération industrielle pour la fourniture de réacteurs aux meilleurs niveaux de sûreté dans les pays tiers. Ils ont également abordé leurs politiques nucléaires respectives, et les coopérations dans le domaine de la sûreté nucléaire.
     Les deux Parties ont remercié les équipes françaises et japonaises pour la conclusion de l’Accord de collaboration sur les réacteurs de quatrième génération à neutrons rapides refroidi au sodium, qui a été signé le 5 mai 2014. Les deux Parties ont confirmé leur intention de promouvoir la collaboration sur la recherche et la conception d’ASTRID dans le cadre de cet accord. Le Japon a fait part de ses plans pour redémarrer les réacteurs de Monju et Joyo, et la France a exprimé son intérêt pour utiliser ces installations quand elles seront disponibles.
     Concernant les défis sans précédent du démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-Ichi, le gouvernement japonais a confirmé son souhait de bénéficier de l’expertise internationale. La France a noté avec grand intérêt les progrès réalisés sur le site pour le démantèlement et pour la décontamination des eaux, et a rappelé sa disponibilité et sa volonté de soutenir le Japon de ce point de vue. Les participants ont pris note des avancées déjà réalisées au travers de la coopération dans le domaine de la recherche, l’établissement de co-entreprises et la nomination d’experts français dans les instances de conseil, et ont reconnu qu’une telle coopération peut être encore étendue et approfondie. Le Japon a présenté le projet de Centre International de Recherche Collaborative sur le Démantèlement.
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     Les deux pays ont des vues similaires sur l’intérêt d’une politique de cycle du combustible durable et responsable, et renforceront leur coopération dans ce domaine. L’expérience française est à la disposition du Japon, en particulier au moment du démarrage de l’usine de retraitement de Rokkasho. Les développements en cours au Japon et en France dans le domaine du stockage définitif des déchets ouvrent également des possibilités de coopération renforcées.
     Sur le plan industriel, le Japon et la France maintiennent une coopération étroite en soutien aux efforts de leurs entreprises, pour proposer et déployer le réacteur nucléaire ATMEA1, en Turquie (projet SINOP) et dans d’autres pays. La France et le Japon renforceront également leur coordination dans le domaine du soutien institutionnel aux pays exprimant un intérêt pour ce réacteur développé conjointement, qui satisfait aux exigences de sûreté les plus élevées.
     Faisant suite aux discussions tenues lors de la précédente réunion, la France a accueilli favorablement l’intention exprimée par le Japon d’adhérer à un instrument international de responsabilité civile nucléaire.
     La prochaine réunion se tiendra en 2015, au Japon.
     À propos du Comité Nucléaire Franco-Japonais
     Le Comité Nucléaire Franco-Japonais a été établi à l’initiative des Premiers Ministres français et japonais lors de leur rencontre en octobre 2011 à Tokyo. La coopération nucléaire a ensuite été encore encourage par les deux gouvernements lors de la visite d’Etat du Président Hollande au Japon en juin 2013 et lors de la visite du Premier Ministre Abe en France en mai 2014.
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