Rien ne va plus, les
construction de
réacteurs patinent: le Jules
Horowitz qui devait remplacer Osiris pour
la fourniture de molybdene99 (Mo99) compagnon du
fameux technétium 99
et produit radiopharmaceutique très employé, ne sera
pas disponible
avant 2019. La Gazette (2011,
2014
par exemple) a déjà traité
le sujet: il apparaît que le vieillissement des
divers réacteurs
canadien, néerlandais, belge, français n’a pas été
suffisamment
anticipé. En ce qui concerne la France, l’ASN a
prévu un fonctionnement
sous haute surveillance dédié pour pouvoir alimenter
les hopitaux
français en Mo99.
(suite)Par contre les problème de l’EPR sont nettement plus difficiles: les défauts de forgeage relèvent typiquement d’un encadrement insuffisant. En effet, Areva affirme que les méthodes de contrôle de la cuve ont changé. Certes, mais il ne s’agit pas seulement de contrôle, on parle en fait de la fabrication du lingot permettant d’obtenir un convercle ou un fond de cuve. Or les consignes n’ont pas changé pour ces pièces. A ce jour Areva fait vérifier quoi? les calculs? Il est toujours possibles de modifier des formules en fonction du résultat espéré. Et manipuler des calculs avec des formules empiriques et des nuages de points est possible également. Ce qui est certain c’est que le couvercle et le fond de cuve (heureusement sans traversées) ont des zones inhomogènes et cela forcément les fragilise en séquence accidentelle. On ne peut pas faire fonctionner un réacteur sachant qu’il peut se produire une fusion de cœur. Mieux vaut le démanteler tout de suite au moins on pourra valoriser les aciers et apprendre en vraie grandeur à mener à bien un tel chantier. Trêve de plaisanterie: on ne peut pas accepter un tel défaut. Les réacteurs sont un peu trop soumis à des arrêts non programmés: voici quelques exemples Cattenom
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
a été informée à
14h25 par EDF qu’un événement est survenu à la
centrale nucléaire de
Cattenom, sur le réacteur 1.Le centre d'urgence de l'ASN est mobilisé à la suite d'un incident à la centrale de Cattenom (Moselle) 28/05/2015 16h Communiqué de presse |
suite:
Selon les premières
informations dont dispose l’ASN, une ouverture de
vanne intempestive dans le circuit secondaire
survenue est à l’origine
de l’événement. Le réacteur a été automatiquement
arrêté. Une injection
d’eau de sécurité a été enclenchée. Il n’y a pas
eu de rejets
radioactifs dans l environnement.
p.1La centrale nucléaire de Cattenom est constituée de 4 réacteurs à eau sous pression d'une puissance de 1300 MWe. L’ASN est en contact permanent avec la préfecture de Moselle, l’exploitant EDF et l’IRSN. Elle a mobilisé sa division de Strasbourg géographiquement compétente, et a dépêché des agents sur le site d’EDF et auprès de la préfecture de Moselle à Metz. L’alerte a été donnée pendant un exercice de crise concernant le site nucléaire de Chinon. Cet exercice a été interrompu, et le centre d’urgence de l’ASN était de ce fait immédiatement opérationnel. L’ASN classe provisoirement l’événement à la centrale de Cattenom (Moselle) au niveau 1 sur l’échelle internationale INES. Suite
Selon les premières informations dont
dispose l’ASN,
l’événement survenu sur le réacteur1 de Cattenom
(Moselle) a pour
origine une fuite de vapeur due à une ouverture
intempestive d’une
vanne dans le circuit secondaire. Le réacteur a
été automatiquement
arrêté à 13h25, conformément aux procédures. 28/05/2015 17:05 Communiqué de presse La fuite de vapeur a été stoppée par la fermeture d’une seconde vanne. EDF a réduit la pression et la température du circuit primaire principal du réacteur. Les conditions permettant le raccordement au circuit normal de refroidissement à l’arrêt sont maintenant atteintes. La connexion à ce circuit devrait être effectuée à court terme et le réacteur ramené à des conditions normales de fonctionnement. Tous les matériels de sauvegarde sont disponibles. Il n y a pas eu de rejets radioactifs dans l’environnement. L'ASN classe provisoirement l’événement au niveau1 sur l’échelle internationale INES qui en compte 7. |
Fin de l’incident à la centrale de Cattenom
(Moselle)
L’incident ayant affecté le réacteur
1 de la centrale
nucléaire de Cattenom (Moselle) est maintenant
terminé. Le réacteur est
à l’arrêt et normalement refroidi. EDF a levé son
plan d’urgence
interne et les centres d’urgence ont été
désactivés.28/05/2015 18:25 Communiqué de presse La division de Strasbourg de l’ASN effectuera demain vendredi 29 mai une inspection sur le site de Cattenom pour examiner la gestion de l‘événement par EDF et les causes de l’ouverture intempestive de la vanne à l’origine de l’événement. Anne-Laure MACLOT
Chargée de mission Affaires européennes et Politiques contractuelles Secrétaire de la Commission Direction des Dynamiques Economiques, de la Compétitivité et de l'Attractivité Tél: 03 87 37 59 18 *****
Bon
tout s’est bien fini, mieux qu’avec Fessenheim le
28 fév (voir plus loin dans cette Gazette)Une vanne par-ci, un tableau électrique par-là les maintenances sont réalisées trop vite. Effectivement on peut qualifier ces arrêts d’écarts, mais à répétition cela signifie qu’il n’y a pas de retour d’expérience pour justement permettre à tous les sites de mettre en place les stratégies adéquates pour éviter les arrêts. FUKUSHIMA: 4 ans
après, des centaines de milliers d’hectares
impossibles à décontaminer
Après la catastrophe nucléaire de
Fukushima, le
gouvernement japonais a décidé de décontaminer la
zone irradiée. Une
centaine de communes sont concernées, certaines
situées à plus de 100
km de la centrale. Mais la tâche est insurmontable,
en particulier
parce que 65% de cette zone est couverte par la
forêt, où il est
impossible de faire baisser à main d’homme la
radioactivité prisonnière
des feuilles et de l’humus.Selon l’Agence de l’énergie atomique japonaise, la commune de Kawaguchi est un "modèle" : à une vingtaine de kilomètres de la centrale de Fukushima-Daiichi qui a explosé en mars 2011, le maire annonce avoir réussi sa décontamination. Pendant deux ans, plus d’un millier de "décontamineurs" ont méthodiquement lessivé les toits et les routes, et retiré 5 cm de sol dans les jardins, les cours et les champs pour faire baisser la radioactivité emprisonnée dans le sol. 90 millions € pour
diminuer la radioactivité d’une commune
La tâche est immense: à titre
d'exemples, une maison produit une quinzaine de m3
de déchets contaminés, une école 150 m3.
À cela, il faut aussi ajouter les déchets verts
élagués le long des
routes, et les forêts abattues dans un rayon de 20
mètres autour des
habitations pour limiter le rayonnement radioactif
des arbres. Plus de
200.000 m3 de matières irradiées ont
ainsi été entreposés
sur la commune dans cinq kariokiba, ces centres
provisoires de stockage
des déchets radioactifs. 90 millions € ont été nécessaires pour diminuer le taux de radioactivité de cette seule commune de 3.000 habitants, une somme prise entièrement en charge par l’État. Et Kawaguchi n’est que l’une des cent communes concernées par le projet national de décontamination, certaines villes étant situées à plus de 100 km de la centrale. Un an et demi après l’accident nucléaire, le gouvernement japonais a en effet pris la décision de décontaminer la zone irradiée. S’il est impossible de faire disparaître la radioactivité, l’enjeu est de la faire baisser dans les zones évacuées sous la barre fatidique des 20 millisieverts par an (limite annuelle de radiation autorisée au Japon pour la population), afin de pouvoir rappeler à terme les 130.000 personnes évacuées. La limite
d’irradiation acceptable multipliée par 20
Mais l’effort de décontamination ne
s’arrête pas là: il
s’étend aussi aux huit régions où la radioactivité
est supérieure à 1
mSv/an. En effet, c’est cette limite qui est
importante aux yeux de la
population, celle qui était en vigueur avant la
catastrophe.
Aujourd’hui, la limite d’irradiation acceptable
japonaise est vingt
fois plus élevée que celle recommandée par
l’Organisation mondiale de
la santé (OMS). Le Japon l’a augmentée après la
catastrophe, face à
l’incapacité d’appliquer la réglementation sanitaire
à la suite de
l’explosion de la centrale. De nombreuses personnes,
des "réfugiés
volontaires", ont préféré s’exiler plutôt que de
vivre dans des zones
irradiées.20.000
"décontamineurs" continuent de remplir des sacs
Quatre ans après la catastrophe, 20.000
"décontamineurs"
continuent ainsi de remplir des grands sacs en
plastique bleus ou noirs
qui s’entassent le long des routes, dans les cours
des maisons, sur les
bords des champs et dans les kariokiba.En tout, entre 30 et 55 millions de m3 de matière radioactive devraient émerger de la décontamination. Pour ce qui est de l’efficacité de cette décontamination, les avis sont partagés: selon l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), elle permettrait de réduire la radioactivité entre 25 et 50%. Une autre difficulté est de gérer une radioactivité qui se déplace sans cesse. L’érosion et la pluie font en effet réapparaître des particules radioactives. Il faut alors décontaminer à nouveau, et retirer 5 cm de sols supplémentaires. |
suite:
Dans les sous-bois,
le compteur Geiger s’emballe
Les forêts sont aujourd’hui la
principale source de cette
contamination secondaire. En effet, quand on rentre
dans un sous-bois,
le compteur Geiger s’emballe: la radioactivité
double, voire quadruple
si on la mesure à même le sol, car les arbres et
l’humus ont largement
fixé le césium radioactif libéré par l’explosion des
réacteurs.Or les forêts couvrent les deux tiers de la province de Fukushima. Et il est impossible d’y faire baisser à main d’homme la radioactivité. La solution de couper tous les arbres ou de retirer systématiquement la couche d'humus a été envisagée. Mais pour l’instant, la consigne est de limiter l’accès aux forêts. Pour la population, ces espaces autrefois très prisés sont devenus des zones dangereuses. Quant à la décontamination de la "zone de restriction" qui se trouve à proximité de la centrale, elle n’est pas à l’ordre du jour. Le gouvernement espère y entreposer dans les mois à venir tous les déchets contaminés. Cuve du réacteur EPR
L’ASN a été informée par AREVA d’une
anomalie de la
composition de l’acier dans certaines zones du
couvercle et du fond de
la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville. Anomalies de fabrication de la cuve de l’EPR de Flamanville 07/04/2015 -Communiqué de presse ASN La réglementation relative aux équipements sous pression nucléaires impose au fabricant de maîtriser les risques d’hétérogénéité des matériaux utilisés pour fabriquer les composants les plus importants pour la sûreté. Pour répondre à cette exigence technique, AREVA a mené des essais chimiques et mécaniques sur un couvercle de cuve similaire à celui du réacteur EPR de Flamanville. Les résultats de ces essais ont montré, fin 2014, la présence d’une zone présentant une concentration importante en carbone et conduisant à des valeurs de résilience mécanique (1) plus faibles qu’attendues. Des premières mesures ont confirmé la présence de cette anomalie dans le couvercle et le fond de la cuve de l’EPR de Flamanville. AREVA a proposé à l’ASN de réaliser à partir d’avril 2015 une nouvelle campagne d’essais approfondie sur un couvercle représentatif pour connaître précisément la localisation de la zone concernée ainsi que ses propriétés mécaniques. L’ASN se prononcera sur le programme d’essais, contrôlera sa bonne réalisation et instruira le dossier que présentera AREVA pour démontrer la résistance de la cuve du réacteur EPR de Flamanville. Elle fera notamment appel à son appui technique, l’IRSN, et au Groupe permanent d’experts dédié aux équipements sous pression nucléaires. L’ASN a informé ses homologues étrangères concernées par la construction d’un réacteur EPR. La cuve d’un réacteur à eau sous pression est un équipement particulièrement important pour la sûreté. Elle contient le combustible et participe à la seconde barrière de confinement de la radioactivité. Le couvercle et le fond de la cuve de l’EPR de Flamanville sont des pièces forgées de forme partiellement sphérique et réalisées en acier. (1). La résilience est un indicateur de la capacité d’un matériau à résister à la propagation de fissures. Dans le cas de la cuve d’un réacteur, cette propriété est notamment importante en cas de choc thermique, par exemple à la suite d’une injection d’eau froide dans le circuit primaire du réacteur. COMMUNIQUÉ DE PRESSE
GSIEN
C’est
avec une attention toute particulière que le
Groupement de
Scientifiques pour l’Information sur l’Energie
Nucléaire (GSIEN) a pris
connaissance du communiqué de l’ASN daté 7 avril.CUVE DE L’EPR: PRIVILÉGIER LA SÛRETÉ DOIT ÊTRE LE SEUL SOUCI DE L’INDUSTRIE NUCLÉAIRE Les défauts de fabrication détectés sur le couvercle et le fond de la cuve du réacteur EPR (European Pressurized Water Reactor) en construction à Flamanville-3 sont de nature, de par leur taille et leurs caractéristiques, à mettre en cause la tenue mécanique de ces pièces essentielles pour la sûreté du réacteur. Cet événement, d’une extrême gravité, appelle de notre part diverses questions: Comment une telle situation a t-elle pu arriver? Les procédures de contrôle ont-elles été respectées? Peut-on laisser AREVA et EDF réaliser seules les études complémentaires sur la résilience de la cuve? Parce que la sûreté nucléaire ne peut être prise à la légère (les catastrophes de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima pour ne citer que les plus célèbres), nous serons vigilants quant aux conditions de réalisation des études complémentaires pour: - garantir l’indépendance de l’ASN et de l’IRSN, - recourir à une expertise scientifique indépendante, - accorder la durée nécessaire pour mener les études avec sérénité et exhaustivité, - assurer la transparence sur les résultats de celles-ci. Dans ce contexte préoccupant, le GSIEN sera particulièrement vigilant à ce que la sûreté nucléaire soit la priorité absolue pour toute prise de décision. Bonne lecture et à bientôt Et un merci pour vos réabonnements. |
Suite EDITO 1
Voici l'étendue des dégâts si une bombe
nucléaire Tsar frappait Paris
un extrait d'un article publié dans l'express et repris par Google Alerts (<googlealerts-noreply@google.com>) Par L'Express.fr, publié le 03/04/2015 à 10:24 , mis à jour à 11:40 Commentaire Raymond Sené L'application en ligne Nukemap, développée par un historien américain, permet de visualiser les dégâts causés par différents types de bombes atomiques sur une carte. Glaçant. Un exercice pédagogique? Rassurez-vous: la chute d'une bombe Tsar sur Paris est fortement improbable puisque cette dernière n'est plus en service. Restent, en revanche, des menaces bien réelles. Nukemap permet de tester tous types de bombes, des plus puissantes existantes à d'autres, plus "légères", qui pourraient, dans un scénario noir, tomber aux mains de terroristes et exploser dans une grande ville. La visée de cet exercice de simulation -un brin macabre, il est vrai- est pédagogique, près de 70 ans après Hiroshima. Alex Wellerstein, auteur par ailleurs d'un blog documenté sur la question du nucléaire, espère aider le grand public à réaliser l'ampleur de la menace que peut représenter l'arsenal atomique. etc... Cet Américain redécouvre la roue... cela fait plus de 50 ans qu'ont été étudiés et publiés ces genres d’analyses sur les effets d'un tir nucléaire sur une grande ville. Souvenez vous, ce qui avait été appelé "l'hiver nucléaire"... C’est vrai qu'il y a risque, que les effets seraient désastreux, mais cela pue l'intox. Il aurait pu prendre l'effet d'une bombe américaine de même puissance sur Moscou, sur Berlin, sur Paris, ou d’une bombe française sur..., ou d'une bombe israélienne (fabriquée à Dimona) sur Téhéran. Comme c'est bizarre, cela tombe pile au moment où le pré-accord est ficelé sur le nucléaire iranien... mais personne ne parle de la construction aux Emirats Arabes Unis d'une centrale de 1.400 MWe qui doit diverger en 2017, à Barakah, tout le monde semble oublier qu'Israël a un arsenal nucléaire, non contrôlable par l'AIEA, car ils ne sont pas signataires du traité de non-prolifération. J'aurais préféré que l'Express donne des échos aux publications des associations luttant pour le désarmement nucléaire ("Armes nucléaires Stop", AMFPGN - Association des Médécins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire, "Bulletin of Atomics Scientist"), alors que là, il entre perfidement dans la bagarre électorale anti-Obama américaine. Pour éviter de se
prendre au sérieux
Raymond Sené 1) De la mémoire des installations nucléaires. Une des préoccupations importantes tant des anti que des nucléocrates, est la mémoire... ils vont enfouir des grandes quantités de déchets qui seront dangereux pendant de très longues périodes. Comment les générations futures vont pouvoir se souvenir qu'à cet endroit-là, il ne vaut mieux pas creuser. Il existe un exemple historique d'une conservation de la mémoire sur deux millénaires. Dans les églises, il y a une petite lampe rouge. Elle signale la présence de résidus d'expériences de transmutation vieux de plus de 2000 ans, et il y a encore aujourd'hui une cohorte de surveillants. Alors les p'tits gars, pourquoi paniquer pour CIGEO ???? PS: j'ai longtemps cru que cette lampe était le témoin haute tension d'un détecteur d'une vieille expérience destinée à la mesure du temps de vie du proton. 2) À ajouter aux règles fondamentales de sûreté. - Réglementairement, ne sont autorisées à avoir un accident grave, que les installations ayant eu un temps de fonctionnement inférieur à trois mois. De ce fait, les opérations de réparation, ou de démantèlement pourront se dérouler sans occasionner trop de dégâts sanitaires sur les exécutants, et de plus cela facilitera les possibilités de valorisation des matériaux de récupération. - Les accidents sont exclus en dehors des heures ouvrables (c’est-à-dire, la nuit et les week-ends), car les contrats avec les entreprises de transport pour l'évacuation du personnel ne couvrent pas ces périodes (cf Fessenheim). |
suite: - Tout accident conduisant au déclenchement des sirènes du site est interdit le premier jeudi de chaque mois, à midi (risque de confusion: cf. Fessenheim) Incident à
Fessenheim: l'ASN pas contente de l'attitude
d'EDF
Paris - L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN)
n'est pas contente
de l'attitude adoptée par EDF lors de l'incident
récent survenu à la
centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin).Le problème n'est pas tant dans l'incident que dans l'attitude qu'il a révélée, a déclaré mercredi Pierre-Franck Chevet, président de l'ASN, devant l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Le 28 février, l'une des unités de production de Fessenheim avait dû être arrêtée suite à un rejet d'eau dans une zone non nucléaire de la centrale. Après réparations, elle avait redémarré une semaine plus tard. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a eu une communication plus que décalée par rapport à la réalité, a relevé M. Chevet. EDF a évoqué un défaut d'étanchéité alors qu'il s'agissait d'une rupture de tuyauterie dans la salle des machines. C'est en les rappelant et en discutant sur ce qui était arrivé qu'on a compris qu'il se passait quelque chose, a raconté M. Chevet. Cela a déclenché une inspection réactive de l'ASN sur le site. Effectivement, nous ne sommes pas contents de la manière dont nous avons été informés, a déclaré M. Chevet en réponse à une question de Denis Baupin, député d'Europe Ecologie Les Verts (EELV). Plus important encore, ce qui m'a frappé, c'est l'empressement (d'EDF) à vouloir redémarrer vite sans vérifier tout ce qu'il y avait à vérifier, a ajouté M. Chevet. En l'occurrence, c'est un incident de niveau zéro, mais la vitesse à laquelle ils ont voulu redémarrer sans vérifier tout, ça me paraît plus inquiétant, a-t-il ajouté. L'ASN a déjà adressé une lettre de suite (voir plus loin) à EDF pour lui demander des explications. Dans la mesure où elle estime qu'EDF a commis une infraction, il paraît probable qu'elle adresse aussi un procès-verbal au procureur de la République. L'an dernier, l'ASN a adressé 25 procès-verbaux à la justice. Il va falloir que l'on rediscute avec EDF, pas que sur l'incident, mais plus globalement sur ce qu'il révèle en terme de comportement. Cela peut être quelque chose de très ponctuel, quelqu'un qui a mal réagi. Ce qui m'inquièterait c'est que cela ne soit pas ponctuel, a ajouté M. Chevet. Cuve de l'EPR: une
anomalie sérieuse, selon l'ASN
Paris - L'anomalie de fabrication détectée sur la cuve de l'EPR de Flamanville (Manche) est sérieuse, a estimé mercredi Pierre-Franck Chevet, président de l'Autorité de sûreté nucléaire, soulignant que l'ASN entend se forger une conviction très forte avant de trancher sur le dossier. La semaine dernière, l'ASN, autorité administrative indépendante, a annoncé qu'une anomalie avait été détectée dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve de ce réacteur nucléaire de troisième génération construit par EDF et Areva. C'est une anomalie de fabrication, que je qualifierais de sérieuse, voire très sérieuse, qui de plus touche un composant crucial, la cuve. Autant dire que nous y prêterons toute notre attention, a déclaré M. Chevet devant des députés et des sénateurs. Il présentait le rapport de l'ASN sur la sûreté nucléaire en France en 2014 à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Le groupe Areva, fabricant de la cuve, doit proposer des essais complémentaires pour apprécier l'importance de l'anomalie, essayer de la qualifier et de voir quels impacts elle a potentiellement sur la sûreté, a-t-il souligné. Cela représente un très gros travail de plusieurs mois pour constituer un dossier. In fine (...) il ne faudra pas qu'on ait une appréciation positive sur le sujet si on veut pouvoir démarrer, il faudra qu'on ait une conviction forte, une quasi-certitude, a déclaré M. Chevet. Il est totalement exclu qu'une cuve puisse rompre, elle doit être conçue pour exclure la rupture, a-t-il pointé. |
Pour prendre sa décision, l'ASN
s'appuiera sur son
équipe de spécialistes, sur les experts de l'IRSN
(Institut de
Radioprotection et de Sûreté nucléaire). M. Chevet
n'exclut pas d'avoir
également recours à des experts étrangers.
(suite)Je ne préjuge pas de la décision qui sera prise d'aucune manière, compte tenu de l'importance de l'anomalie, a souligné M. Chevet. En réalisant des essais, Areva s'est aperçue que dans certaines zones de la cuve, les valeurs de résilience (capacité du matériau à absorber un choc) s'avéraient plus basses que demandé aux équipements sous pression nucléaire. COMMENTAIRE GAZETTE Ces défauts ont été «découverts en 2011(?!), mais annoncés qu’en 2015». Pourtant AREVA avait commencé le forgeage de cuves dès 2007: la firme comptait sur la commande de 20 réacteurs par les Etats-Unis. Cette annonce est vraiment incompréhensible, le lingot aurait dû être vérifié, les viroles auraient dû être vérifiées. Avant soudage, les diverses pièces de la cuve auraient dû être vérifiées. Vérifiées signifie qu’on s’assure de la qualité de l’acier et que le lingot est accompagné d’une fiche qualité. Est-on une fois de plus confronté au fait que les tests sont peut-être faits, mais qu’on se contente de faire une croix dans une case située au bout de l’instruction qui exige ce contrôle SANS VERIFIER MAIS ON ARCHIVE. En 2009, il y a eu une inspection de la NRC qui voulait comparer les codes français et américains. Voici des Extraits du rapport: «Les inspecteurs de la NRC démarrent sur un problème de thermocouples non réinitialisés ce qui pourrait entraîner des défauts. Que, pour une telle éventualité, ce doit être déclaré à la NRC dans les 60 jours d'où un rappel à l'ordre. Mais ils concluent aussi que les 2 codes utilisés se complètent (RCC-M français et ASME USA) et sont utilisés sur le site de Creusot. Ce qui ennuie les inspecteurs NRC est de passer d'une procédure à l'autre et que le non respect de la réglementation ne permet pas: - d'être sûr que les écarts ou défauts peuvent être évalués dans les 60 jours après leur découverte, comme le réclame la procédure USA; - d'être sûr qu'on sera capable d'évaluer le danger des écarts en 60 jours; - de savoir si Creusot Forge informera un responsable NRC, comme le réclame la procédure USA; Leur conclusion porte sur les informations que Creusot Forge ne fait pas parvenir dans les temps. On apprend qu'en 2009 les USA envisageaient 20 EPR et la NRC rappelle les divers contrats pour pouvoir réparer les réacteurs existants. La NRC conclut que tout va bien. Ils ont vérifié l'adéquation des codes et tout va bien. Ensuite la NRC a inspecté la réalisation de divers lingots. La NRC constate: - les réglementations et méthodologies pour la sélection du fournisseur et le contrôle ont été correctement menées: en particulier Creusot Forge n'a pas utilisé ou fourni de matériaux non contrôlés Puis il est regardé: - si Creusot Forge se conforme aux demandes de l'acheteur et la NRC affirme que oui. - si Creusot Forge se plie aux ordres de l'acheteur et effectivement Creusot Forge surveille Industeel Creusot dont les inspecteurs ont vérifié la documentation qui obéit bien aux règles française et américaine. Donc, la NRC conclut que Creusot Forge contrôle correctement et selon les demandes de l'acheteur Ensuite la NRC a contrôlé le procédé: 1- Procédures, réglementation, guides pour le forgeage, le traitement thermique, les examens non destructifs (END ou NDE en anglais) ainsi que les tests mécaniques. * traitement thermique: la NRC a examiné les procédures du traitement thermique, les enregistrements et les graphiques, ainsi que le certificat de calibration des thermocouples - pour les END il est procédé à des tests magnétiques, des tests ultrason. - La NRC a examiné les calibrations des équipements et leurs qualifications: * pour les tests mécaniques, il a été examiné les autorisations pour couper une virole test et tester des échantillons pour avoir la taille des grains, etc. Par ailleurs ils ont regardé 19 documentations. Après examen des diverses méthodes, ils concluent que Creusot Forge peut exécuter un traitement thermique, des tests de matériaux qui répondent aux critères américains et que le personnel est bien formé. |
suite:
Leur conclusion finale est qu'à part le
problème des thermocouples tout va bien.
p.4Ensuite ils ont examiné la manutention, l'expédition et le stockage et concluent que tout est toujours conforme Finalement tout va bien» OUI MAIS répétons-le: l’examen de cahiers ne prouve pas la réalité des contrôles. Ils pouvaient être prévus et ne pas avoir été suffisamment surveillés. Comme il est indiqué par l’ASN: «Ce mercredi 20 mai, Pierre-Franck Chevet a apporté de nouvelles précisions concernant l'anomalie du fond de cuve et du couvercle de l'EPR de Flamanville. Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a notamment dévoilé les circonstances qui ont conduit à la découverte du problème ainsi que certaines modifications des méthodes de travail d'Areva qui pourraient expliquer les défauts constatés.» Et en ce qui concerne la Chine, la prudence est de rigueur. «Communication de
la NNSA sur la surveillance réglementaire de la
sûreté de la Centrale nucléaire de Taishan
Source d’information: Le site
Internet du Ministère chinois de l’Environnement
(NNSA) www. zhb.gov.cnDate de publication le 14 avril 2015 Récemment, nos journalistes (China Environment News, organe du Ministère chinois de l’environnement) ont pris connaissance de la couverture médiatique relative aux anomalies éventuelles des propriétés mécaniques d’échantillons de métal prélevés sur une calotte fabriquée de manière analogue à celles du couvercle et du fond de la cuve de l’EPR Français. Des médias se sont interrogées sur le fait de savoir si la même suspicion pouvait affecter centrale nucléaire de Taishan en Chine. À cet égard, notre journaliste a interrogé M. TANG Bo, directeur adjoint de la Direction de la Surveillance de la sûreté nucléaire du Ministère de l’Environnement (NNSA). M. TANG a répondu aux questions du journaliste et donné les explications suivantes; Question du journaliste de China Environment News: Selon des reportages récents, des anomalies portant sur les propriétés mécaniques d’une pièce forgée comparable à celle du couvercle de cuve du réacteur EPR en France peuvent exister. Quelle est la situation à la centrale nucléaire de Taishan? Réponse de M. TANG Bo: L’unité 3 de Flamanville «FA3» en France est la 2ème unité EPR dans le monde après l’EPR finlandais. Les pièces forgées sous pression ont été fournies par Creusot Forge, filiale du groupe français AREVA. Ces pièces ont été fabriquées entre la fin de 2006 et le début de 2007 en conformité avec le code industriel français RCC-M. Les pièces forgées sous pression de la Centrale chinoise de Taishan, des projets EPR qui seront construits pour les projets envisagés en Angleterre et aux Etats-Unis ont été fabriquées également par la même compagnie. En décembre 2005, conformément à la législation de l’UE, l’ASN française a publié le décret ESPN amendé relatif aux équipements nucléaires sous pression. En 2008, ASN a défini les exigences spécifiques relatives à l’évaluation des pièces forgées selon le décret ESPN. - De 2010 à 2014, conformément aux exigences ESPN, Areva a réalisé un examen rétrospectif sur l’expertise des pièces forgées des calottes du couvercle et du fond de cuve. Étant donné que les pièces forgées du projet FA3 ont été utilisées dans la fabrication de la cuve, Areva a choisi des calottes initialement destinées au projet EPR US pour effectuer ces essais afin de justifier leur conformité aux exigences du décret ESPN. Fin 2014, les résultats des essais présentés à l’ASN par Areva ont mis en évidence une teneur en carbone supérieure à celle attendue, et des valeurs de résilience inférieures à la limite réglementaire. À l’heure actuelle, l’ASN et Areva travaillent sur cette question et s’engagent dans des essais et analyses complémentaires pour confirmer la conformité ou pas de ces pièces. Le 3 avril 2015, l’ASN a informé la NNSA de la situation. Pendant ce temps, TNJVC tenu au courant du sujet par les canaux réguliers a informé oralement la NNSA. TNJVC a envoyé du personnel à la NNSA pour faire le point sur le sujet. Après avoir été informée, la NNSA accorde une grande attention à la question. D’une part, elle demande à TNJVC de réaliser rapidement les enquêtes et les travaux d’analyse, et d’informer la NNSA de l’avancement de ces travaux. D’autre part, en suivant de très près l’évolution de cette question en France, la NNSA a mis sur pied une équipe d’experts pour statuer sur l’existence éventuelle de problèmes similaires pour la centrale de Taishan. La NNSA va continuer à coopérer étroitement avec l’ASN, sur le dossier technique concerné et sur les mesures de contrôle. L’autorisation du 1er chargement du combustible ne sera délivrée à la centrale de Taishan, qu’après résolution de la question soulevée. |
Et pour
terminer ce commentaire: un communiqué EDF
(relayé par le Réseau Sortir du Nucléaire)
«Selon
un
communiqué de presse diffusé dimanche 19 avril par
le groupe EDF, le
chantier de l’EPR de Flamanville va se poursuivre
malgré l’anomalie
signalée dans la composition de l’acier et du fond
de la cuve du
réacteur. Une anomalie qui pourrait ne nécessiter
que de simples «ajustements
de travaux» et ne remet pas en cause
l’avenir du chantier selon Ségolène Royal. «EDF et Areva travaillent aujourd’hui à préparer un programme d’essais destiné à démontrer la conformité des équipements de Flamanville 3 à ces nouvelles exigences. Ce programme sera, conformément à la réglementation, soumis à la validation de l’ASN. Dans l’état actuel des informations disponibles, EDF confirme que le chantier de l’EPR de Flamanville se poursuit, peut-on lire dans le communiqué de presse de l’électricien français. Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, a affirmé que le chantier de ce réacteur nucléaire n’était pas condamné. «(...) et comme dans tous les travaux industriels, même ceux menés en-dehors de la filière nucléaire, il y a des ajustements en cours de travaux». Mme Royal a confirmé le besoin de tests afin d’évaluer la conformité des équipements de Flamanville 3 aux nouvelles exigences de sûreté (les normes renforcées sur les équipements sous pression nucléaire en vigueur depuis 2005). Les résultats de ces tests seront rendus publics à l’automne prochain. De son côté, Areva a annoncé hier qu’il allait confier une expertise indépendante à la société franco-britannique Lloyd’s Register Apave Limited. Elle se focalisera sur le processus de fabrication de la cuve, qui est sortie de son site du Creusot. AREVA, qui a initialement informé l’ASN au sujet de l’anomalie découverte, affirme avoir mené entre-temps des études complémentaires confirmant la qualité des pièces forgées. L’EPR de Flamanville est une centrale nucléaire de troisième génération actuellement développé par EDF et Areva dans le département de la Manche. D’une puissance de 1.650 MW, il devrait permettre de couvrir les besoins en électricité de près de 1,5 million de Français. Il existe 3 autres chantiers similaires à celui-ci : un réacteur est en cours de développement à Olkiluoto en Finlande, et deux à Taïshan en Chine. Commentaire
EDF et AREVA font de la résistance, mais l’ASN continue ses pressions pour que la sûreté et la radioprotection soient garanties. Pour le moment c’est le statu quo on est dans les vérifications mais comment réparer? Uniquement en changeant la cuve et là on se heurte à un fameux chantier difficile et long. Et la question restera comment a-t-on pu réaliser une cuve (viroles à souder, + souder le fond de cuve) et réalisation d’un couvercle, le tout sans vérifications sérieuses. Quelque part on navigue dans l’absurde. Le 15 avril 2015,
Denis Baupin
Le président de l’Autorité de sûreté
nucléaire a présenté
aujourd’hui aux parlementaires membres de l’Office
parlementaire
d’évaluation des choix scientifiques et
technologiques (OPECST) le
rapport annuel sur la sûreté nucléaire en France.et l’audition du président de l’ASN L’occasion d’entendre Pierre-Franck Chevet évoquer pour la troisième année consécutive un bilan «globalement satisfaisant, qualifier de « très sérieuse l'anomalie de la cuve de l'EPR de Flamanville, évoquer clairement des sanctions pour Areva concernant le reconditionnement de vieux déchets nucléaires qui traîne depuis 20 ans à La Hague, rappeler que la prolongation des centrales au-delà des 40 ans n'est nullement acquise, etc… Quelques éléments plus précis de décryptage de ce que cette audition annuelle du Président de l'ASN a permis de mettre en évidence: 1) Pour la 3e année consécutive, le Pdt de l'ASN a qualifié la sûreté nucléaire de "globalement assez satisfaisante". J'ai rappelé qu'il avait ajouté, il y a 2 ans qu'il n'aurait pas été fier s'il avait eu cette note sur son carnet de note. Ce qui m'a permis de préciser que le Président de l'Autorité de Sûreté n'est donc pas fier de la sûreté nucléaire du pays, sans être démenti par lui. |
suite:
2) Il a par
ailleurs
rappelé que la prolongation des réacteurs au-delà de
40 ans n'est
nullement acquise. Et il a qualifié cela, à juste
titre, de "sujet
majeur"
en rappelant toutes les contraintes techniques (et
en conséquence
financières) qui pèsent sur une telle option,
rappelant par ailleurs le
dispositif de participation de la population et de
décision que j'ai
fait inscrire dans la loi Transition Energétique
pour encadrer ce
passage.
p.53) Il a exprimé son inquiétude sur la situation d'AREVA, disant partager ma préoccupation quand j'ai dit que la sûreté ne saurait être la variable d'ajustement des plans d'économie d'AREVA, alors même que de lourds investissements sont nécessaires, et que les risques de diminution du personnel pourraient réduire la sûreté. 4) Sur la cuve de l'EPR, il a jugé "l'anomalie" (on peut s'interroger sur la pertinence de ce terme au vu de ce qu'il en a dit) était sérieuse, voire très sérieuse, et a mis des conditions fortes à une éventuelle autorisation. Il a d'ailleurs répondu à l'une de mes questions en laissant entendre qu'EDF devrait arrêter les travaux en attendant la validation éventuelle, car plus on aura construit plus il faudra démolir! Cela en dit long sur la forte probabilité que la cuve ne soit pas validée. Et il a confirmé non seulement que ce sont des cuves du même type qui ont été installées à Taischan (Chine) et qui étaient construites pour Hinkley Point (Grande-Bretagne), ce qui en dit encore plus long sur le désastre industriel. 5) En ce qui concerne les cuves des autres réacteurs, il a confirmé qu'aucune cuve de réacteur en France ne serait capable de retenir en son sein un coeur de réacteur fondu suite à accident majeur... puisque quand ils ont été construits, on imaginait l'accident impossible! Il a aussi confirmé ce qu'avec Jean Marc Nollet (Président du groupe Ecolo au Parlement Belge) nous avions indiqué en conférence de presse, il y a quelques semaines suite à des tests effectués en Belgique, à savoir que les cuves des réacteurs vieillissent probablement plus vite que ce qui était prévu. 6) En ce qui concerne Fessenheim, il a confirmé que lors de l'incident du 28 février dernier (rupture de canalisation), EDF a menti à l'ASN, et a même indiqué sous ma pression, que l'attitude d'EDF avait fait l'objet d'un signalement à la Justice, ce qui n'avait jamais été dit jusque-là. Il a par ailleurs confirmé que, contrairement à ce qu'affirment les défenseurs de Fessenheim, celle-ci n'est nullement aux normes post Fukushima, et qu'il faudrait pour cela dépenser des centaines de millions d'euros. 7) Il a aussi confirmé que les plans d'intervention post-accident devrait être étendu d'un périmètre de 10 km à 20 km (ce qui fait l'objet d'un de mes amendements à la loi Energie) et même à 100 km en ce qui concerne le confinement de la population et la distribution de pastilles d'iode! Pour les spécialistes, le rapport de 500 pages et l'ensemble de l'audition comportent pas mal d'autres informations utiles. Areva publie, en
avance, des pertes records de 5 milliards d'€
pour 2014
Le montant des pertes excède la valeur
actuelle du groupe
en Bourse. En 2013, Areva avait déjà été
déficitaire, mais ses pertes
ne dépassaient pas alors 500 millions.Par Challenges.fr Areva clôture l'année 2014 dans le rouge, comme en 2013. Le groupe nucléaire public Areva va passer ses comptes à la paille de fer, en augmentant ses provisions et en dépréciant la valeur de certains actifs, ce qui aura pour conséquence de porter le montant de sa perte nette à 4,9 milliards € en 2014, selon un communiqué publié par le français lundi 23 février. Ce montant est supérieur à la valeur du groupe en Bourse, qui est de 3,7 milliards €. En 2013, Areva avait déjà été déficitaire, mais ses pertes ne dépassaient pas alors 500 millions. Même si cet effort de transparence comptable ne devrait pas entraîner de sortie de "cash" pour l'entreprise, il va mettre à mal ses fonds propres et rend probable la nécessité d'une augmentation de capital importante. Il ne s'agit pour l'heure que d'un montant provisoire, estimé par le Comité d'audit et d'éthique, qui doit encore consacrer à l'examen des comptes une nouvelle séance le 2 mars. Les comptes définitifs du groupe seront arrêtés le lendemain par le conseil d'administration. Nouveau plan annoncé en mars Les pertes d'Areva s'expliquent par la nécessité pour le groupe de réévaluer à la baisse la valeur de certains actifs, comme des impôts différés et son projet d'usine de conversion Comurhex II. Le groupe va aussi devoir encore augmenter le montant des pertes enregistrées sur les contrats de construction de son premier réacteur de nouvelle génération EPR sur le site finlandais de Olkiluoto 3 et d'un réacteur de recherche en France. |
Enfin, Areva va devoir mettre
davantage d'argent de
côté pour prendre en compte "des évolutions dans
l'application de la
réglementation relative aux obligations de fin de
cycle" (du
combustible nucléaire).
(suite)Dans son texte, le groupe, dont la direction a été récemment complètement renouvelée, "rappelle qu'il travaille à l'élaboration d'un plan de compétitivité et d'une feuille de route stratégique et financière qui feront l'objet d'un point spécifique le 4 mars lors de la présentation des résultats annuels". Commentaire
Cela coûte cher de rater des
cuves et d’anticiper les commandes.Il est certain que de dépeçage d’Areva ne va aider personne et surtout pas les sites de mines d’uranium à réhabiliter, ni les ateliers de Chalons, ni toute la maintenance, ni les personnels. De toute façon in fine c’est l’Etat donc les citoyens qui vont avoir à payer la dette puisque le CEA (établissement public de l'Etat) est actionnaire majoritaire d'AREVA à plus de 70% aux cotés de l’Etat (21%) Défauts
de serrage concernant des vannes du circuit
d’injection de sécurité et
du circuit de contrôle volumétrique et chimique
des réacteurs 1,2 et 4
du CNPE de Paluel
Le 17 février
2015, EDF a identifié le caractère avéré d’un défaut
relatif à la
conformité du serrage de plusieurs vis de vannes des
circuits de
graissage des pompes du système de contrôle
volumétrique et chimique
(RCV) et du système d’injection de sécurité de
moyenne pression
(RIS-MP) des réacteurs n°1, 2 et 4 de la centrale de
Paluel.Cette conclusion fait suite au contrôle par EDF des visseries de vannes du circuit de lubrification des pompes du système de contrôle volumétrique et chimique et des pompes du circuit d'injection sécurité des quatre réacteurs du site de Paluel, réalisé dans le cadre du retour d’expérience relatif aux défauts constatés sur des matériels similaires à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine. EDF a pris en compte cette situation dès sa détection sur le site de Paluel. Les services centraux d’EDF ont procédé à l’analyse des défauts de serrage et EDF a conclu la remise en conformité des vannes concernées le 7 janvier 2015. Le système de contrôle volumétrique et chimique (RCV) du circuit primaire principal du réacteur participe à la maîtrise de la réactivité en permettant le réglage de la concentration en bore du réfrigérant primaire. Il contribue également au maintien du volume d’eau nécessaire dans le circuit primaire afin d’assurer l’évacuation de la puissance thermique du réacteur. Ce système dispose de deux pompes de charge redondantes. |
suite:
En cas de fuite importante du circuit
primaire, le système
d’injection de sécurité de moyenne pression (RIS-MP)
permet d’apporter
de l’eau dans le réacteur afin d’en permettre le
refroidissement. Ce
système comporte deux voies redondantes, chacune
conçue pour assurer
l’intégralité des actions attendues.
p.6Un fonctionnement prolongé des réacteurs en l’absence de correction des défauts de serrage constatés aurait pu accélérer le desserrage des vis des vannes concernées et à terme provoquer l’indisponibilité des circuits affectés. Dans la mesure où le défaut constaté a affecté les deux voies du circuit d’injection de sécurité de moyenne pression de chaque réacteur concerné, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES. COMMENTAIRE
Un défaut de serrage n’a rien d’anodin
et il se trouve que
plusieurs incidents ont eu lieu. En effet, une vis
peut être pas assez
serrée ou trop.Dans le premier cas, il peut se produire du jeu, des fuites ou même un mauvais fonctionnement. Dans le deuxième cas la vis fragilisée peut se rompre en cas de coup de bélier ou de vibrations. Mais un défaut de serrage n’arrive pas tout seul: normalement ce serrage est prévu à la conception, mais le serrage peut être mal exécuté. Il apparaît qu’il y a là un manque de vérification des travaux. Rappelons que les vis en question ne sont pas de tout petits objets... À suivre... Quelques remarques
pour améliorer la concertation
1. Tout d’abord parlant de la centrale de Belleville, une lectrice de la Gazette s’étonne qu’un incident classé niveau 0 le 21 juin 2013, soit finalement en 2015 classé en niveau 1 pour concomitance de deux écarts de conformité: un en 2013 «défauts de serrage sur robinets du circuit de contrôle (RCV)» qui a amené au resserrage de tous les robinets? Or, en 2014, l’ASN a détecté encore un défaut de serrage sur le circuit de refroidissement intermédiaire (RRI), d’où le niveau 1. Notre lectrice trouve que l’ASN a raison, mais que ce fut bien long 2. L’IRSN effectue en liaison avec les CLI des bilans environnementaux sur différentes régions (vallée du Rhône, région Nord-Normandie, vallée de la Loire...)? C’est très intéressant, mais l’IRSN ne discute pas assez avec les habitants. De fait l’IRSN décide d’un plan de mesures, mais ne fait pas assez participer les locaux. C’est dommage car cela nuit à la mise en commun de données. C’est toujours difficile de prôner le dialogue et de le louper. On y arrivera, mais attention. |
Les forêts autour de Tchernobyl
sont envahies par
la broussaille faute d’entretien et à cause des taux
élevés de
radiation qui sont considérés comme un frein à la
décomposition des
végétaux. La zone est interdite pour les humains,
elle est propice pour
les incendies.
(suite)Un incendie non maîtrisé dans les forêts contaminées ne serait pas une catastrophe comparable en terme d’impact sanitaire et environnemental à Tchernobyl 1986 ou à Fukushima, mais il pourrait être considéré comme un « accident grave » dans l’échelle INES (Échelle internationale des événements nucléaires) en prenant seulement en compte la redistribution atmosphérique du Césium 137. Si les incendies actuels ou futurs s’approchaient à quelques kilomètres du réacteur accidenté, la remobilisation des particules de plutonium et d’américium 241 aggraverait les conséquences. Les incendies de 2010 en Russie, en Biélorussie et en Ukraine avaient été considérés par Robin des Bois comme un nouveau signal d’alerte nécessitant une coopération et une attention internationales. |
suite:
Malheureusement, l’évolution de la situation
en Ukraine a ruiné
ces efforts de solidarité et de sécurité pour les
populations. En plus
de l’Europe centrale, l’Europe de l’ouest, l'Europe
du nord ou l’Asie
mineure pourraient être touchées selon les
conditions météorologiques
et l’intensité du feu.
p.25Robin des Bois renouvelle l’appel lancé dans son communiqué du 25 avril 2014: «Dans ces conditions, Robin des Bois appelle l’Ukraine, la Russie, tous les pays riverains et l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) à coopérer pour assurer la sûreté de tous les réacteurs ukrainiens et pour prévenir les incendies de forêt dans la région de Tchernobyl». Si cet épisode d'incendie arrivait à être maîtrisé, il devrait être considéré comme les prémisses d'un été et d'un automne à risque radioactif. |