Météo France prépare un système
d'alerte pour prévenir de l'arrivée de la canicule
LE MONDE | 30.04.04 A la suite des trois vagues de chaleur qui ont frappé la France en 2003 - la dernière, en août, ayant été la plus meurtrière, puisqu'elle a provoqué la mort de 15 000 personnes -, Météo France et l'Institut de veille sanitaire (InVS) ont uni leurs efforts pour mettre en place un système qui avertisse le grand public de l'arrivée de la canicule. Cet outil devrait être opérationnel à partir du 1er juin, date à laquelle le site Internet de Météo France fera apparaître sur ses cartes de prévision le pictogramme "Vigilance canicule". Il sera représenté par un petit thermomètre de couleur orange ou rouge. "Le niveau orange avertira la population qu'un risque sanitaire la menace, explique Jacques Manach, directeur adjoint de la prévision à Météo France. Ce seuil d'alerte est fonction de critères bio-météorologiques définis par l'InVs à partir des données climatiques fournies par Météo France."Les spécialistes de l'InVS ont ainsi étudié, dans le détail, 30 ans de variations climatiques et 30 ans de variations de mortalité, "pour évaluer les conséquences mesurables de la température sur la mortalité", précise Gilles Brücker, directeur général de l'InVS. "Nous nous sommes aperçus que, pour obtenir la meilleure corrélation entre les températures et la mortalité, il fallait travailler sur les maxima et sur les minima."Mais aussi sur la situation géographique, car le risque n'est pas le même partout en France. NIVEAU ROUGE Grâce à l'ensemble de ces données, l'InVs et Météo France ont pu définir un niveau à partir duquel le franchissement de la température met en danger les populations. Ainsi, pour les minima, la température représentant le seuil d'alerte est de 18°C pour le nord-ouest de la France, de 21°C pour la région parisienne, et de 23°C le long de la Méditerranée. Il existe une température minimale relative pour le Massif central, plus frais. Pour les maxima, le seuil est de 29°C sur les côtes de la Manche, de 31°C pour la région parisienne, et de 36°C pour le Sud-Ouest, le sud de la vallée du Rhône, avec un maximum relatif sur le Massif Central. |
Le niveau rouge ne sera, lui, activé que
lorsque la canicule se prolongera dans le temps et se manifestera sur une
large partie de la France. Une alerte rouge de ce type, si elle avait existé
en 2003, aurait été déclenchée les 7 et 8 août,
car la troisième vague de chaleur de l'année, la plus importante,
avait commencé les 3 et 4 août. Les prévisions météorologiques
indiquaient alors que ces conditions se maintiendraient jusqu'au 15 août.
La canicule a, en effet, culminé les 10, 11 et 12 août, avec
des températures qui ont franchi les 40°C dans 15 % des villes
du pays
Ce programme de recherche a permis de montrer qu'une augmentation de plus de 3°C de la temperature au Groenland entrainerait une disparition irrevocable de la calotte glaciaire massive qui recouvre le sol depuis dix mille ans. Autre consequence d'un tel rechauffement, et de cette fonte massive, le niveau des mers subirait une augmentation permanente de 7 metres. Plus concretement, cela signifierait l'immersion de nombreuses zones côtieres actuelles du globe. Rappelons que le projet MILMO a pour but "d'ameliorer les previsions pour le 21e siecle du climat global et europeen ainsi que du niveau des mers, d'etudier en profondeur les processus et retroactions au sein du systeme climatique de meme que la possibilite de changements climatiques abrupts durant le 3e millenaire". Contact: Dr. Philippe Huybrechts, glaciologue, specialiste (entre autres) de l'etablissement de modeles de calotte glaciaires, courriel: phuybrec@vub.ac.be Source: Politique scientifique federale, 04/2004, http://www.belspo.be |
Dans une étude publiée
par le Fonds mondial pour la nature, l'agriculture est pointée comme
l'industrie la plus polluante au monde.
L'agriculture n'est pas seulement la plus grande industrie au monde – employant 1,3 milliards de personnes et produisant 1,3 trillions de dollars de denrées annuellement – elle est aussi la plus polluante. «L'agriculture a un impact environnemental plus important que n'importe quelle autre activité humaine et menace aujourd'hui les écosystèmes dont nous avons besoin» explique l'auteur de la dernière étude du Fonds mondial pour la nature (WWF), Jason Clay. Il rappelle que l'étalement des terres cultivées gruge chaque année 100.000 milles carrés de forêts et d'habitats naturels. L'auteur offre une analyse détaillée des enjeux et pratiques dans les plus importantes cultures – des plantations de café aux cultures de cacao, d'orange ou de tabac. Il conclut que l'agriculture occupe plus de la moitié des terres habitables, incluant des espaces qui ne devraient pas être utilisées à ces fins. |
L'aquaculture y est sévèrement critiquée à
cause de son impact sur les océans. Les aquaculteurs doivent en
effet utiliser trois à cinq livres de poisson sauvage pour produire
une livre de poisson d'élevage.
En Asie, les grandes exploitations d'huile de palme empiètent sur des habitats de plusieurs grands mammifères. Les populations d'éléphant d'Asie, de rhinocéros de Sumatra, d'orang outan et de tigre connaissent des diminutions depuis quelques années à cause de l'étalement des terres agricoles consacrées à la production de l'huile de palme. Le livre de Jason Clay dénonce le financement gouvernemental qui encourage les monocultures, l'usage de fertilisants chimiques et la machinerie lourde qui détruit les sols. Pour M. Clay, il faut sans tarder se mettre à l'heure de la nouvelle agriculture durable. Celle-ci peut produire de façon suffisante des denrées destinées à la consommation humaine, tout en respectant les autres formes de vie qui occupent la planète. |
1) OGM et une mauvaise herbe contre les mines:
Va-t-on bientôt ensemencer les champs de mine antipersonnel par hélicoptère? Des chercheurs danois ont modifié une mauvaise herbe, l'arabette des dames, de sorte qu'elle rougisse quand ses racines entrent en contact avec le dioxyde d'azote des explosifs. Les résultats seraient ainsi visibles en moins de 5 semaines! Actuellement, le déminage repquiert chiens et machines. Plus de 100 millions de mines antipersonnel seraient enfouies sous terre, tuant ou mutilant une personne toutes les 20 minutes dans le monde... 2) La mer digère mal le pétrole: (Pour ceux qui en doutaient...): Le 24 mars 1989, le pétrolier Exxon Valdez s'échoue dans la baie du Prince William en Alaska, déversant 42000 tonnes de brut sur 2000 km de côtes. En quelques jours, 1000 à 2800 loutres et 250.000 oiseaux marins succombent. Depuis lors la catastrophe s'est poursuivie, silencieuse et insidieuse. Des travaux de l'université de Caroline du Nord (USA) montrent que les animaux et les plantes des écosystèmes côtiers de l'Alaska souffrent depuis 15 ans de maux divers et d'une mortalité accrue, liés à la présence de pétrole dnas leurs habitats et la chaîne alimentaire. Persistant dans les rochers, les galets ainsi que dans les sédiments, l'hydrocarbure est particulièrement néfaste pour les oeufs et les larves de poissons qui y sont enfouis, affectant directement les populations de saumons roses et de canards arlequins qui s'en nourrissent. |
Quant aux loutres de mer dont la population a diminué de moitié
depuis l'accident, elles souffrent d'une exposition chronique aux hydrocarbures,
notamment en ingérant des bivalves pollués.
La
nature digère donc très mal les marées noires...
3) TVA anti-écolo: Alors que des énergies comme le gaz et l'électricité (ndlr: d'ailleurs pas à proprement parler une énergie: un simple vecteur énergétique après transformation d'une ressource énergétique!...)bénéficient d'un taux de TVA à 5,5% sur leur abonnement, la géothermie est toujours taxée à 19,6% en France s'indigne la Sehhach, société d'économie mixte qui gère en Ile-de-France le plus grand réseau de chauffage géothermique d'Europe. 4) Des OGM dans le "bio": Du soja (sous forme de fèves et de farine) transgénique a été détecté dans 10 des 25 produits "organiques sans OGM "britanniques testés par 2 chercheurs de l'université de Glamorgan (pays de Galles). Voilà qui confirme les risques (estimés de 1 à 2%...) de contamination des semences biologiques. Selon ces chercheurs, la situation pourrait s'aggraver: presque toute la production mondiale de soja est issue de semences transgéniques. Entrant dans la compostion de 60% des aliments cuisinés vendus en rayons classiques, il est aussi très prisé des magasins d'alimentation "naturelle". Les organismes britanniques de certification de produits biologiques envisagent de repenser leurs procédures. |
· Les
étés caniculaires seront la règle d'ici la fin du
siècle
Les étés caniculaires, semblables à celui qui a sévi en Europe en 2003 provoquant une surmortalité des personnes âgées et d'importants incendies de forêts, deviendront plutôt la règle que l'exception d'ici la fin du siècle sur le continent, selon des experts suisses. "Nos simulations montrent qu'en Europe, un été sur deux environ devrait alors être au moins aussi chaud que celui de 2003. Le phénomène s'applique de même au précipitations faibles", selon Christoph Schaer, professeur de climatologie à l'Ecole Polytechnique fédérale de Zurich. "Il est donc probable que les étés extrêmement chauds se fassent plus fréquents, et qu'ils deviennent plutôt la règle que l'exception vers la fin du siècle", d'après une étude réalisée par les experts de cet institut et l'institut météorologique Meteosuisse. Au cours de l'été 2003, la température diurne est restée pendant plusieurs semaines supérieure à 30 degrés dans de nombreuses régions d'Europe occidentale, avec des maximales dépassant 40 degrés. La canicule a provoqué de graves pénuries d'eau, et favorisé des incendies qui ont notamment détruit en France trois ou quatre fois plus de surfaces boisées que d'habitude. La surmortalité des personnes âgées a bouleversé l'opinion. L'été 2003 "constitue ainsi un signe avant-coureur de ce que l'avenir nous réserve", ont souligné les auteurs de l'étude. (FBX) |
· L'agriculture
bio résiste mieux aux aléas climatiques
http://www.univers-nature.com/inf/inf_rech1.cgi http://www.i-sis.org.uk/index.php L'Institute of Science in Society vient de publier les résultats d'une étude menée aux Etats-Unis depuis 1981 par le Rodale Institute de Pennsylvanie. Depuis 23 ans, cet institut compare les résultats de trois types de parcelles : rotation biologique courte, rotation biologique longue, rotation conventionnelle (agriculture classique). Selon l'étude, les modes de culture biologique sont plus performants que les conventionnels face aux périodes de sécheresse ou d'inondation. En effet, durant les 23 années d'étude, les 5 ans de sécheresse rencontrées ont mis en avant, dans la grande majorité des cas, des rendements supérieurs en agriculture biologique. A ce titre, l'année 1999 est sans appel; marquée, dans l'Etat de Pennsylvanie, par la succession d'une sécheresse estivale et de pluies torrentielles en septembre, les rendements ont été supérieurs dans toutes les parcelles biologiques (à l'exception d'une seule). En outre, les fortes pluies ont démontré la capacité supérieure d'absorption en eau et de résistance à l'érosion de ces sols. Ces bons résultats sont principalement dûs à un sol mieux travaillé et moins compact, de sorte que les racines peuvent pénétrer plus profondément le sol, à la recherche d'eau. Cette perméabilité des sols permet également un meilleur transfert des eaux vers les nappes souterraines, avec un minimum de 16% supérieur aux sols menés classiquement. A une période où les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient, l'agriculture biologique apparaît bel et bien comme une agriculture performante, offrant une plus grande sécurité pour le producteur. article également paru dans S&A en mars
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