EDITORIAL / SOMMAIRE
Ce numéro 13 de la Gazette
ne sera pas consacré à des questions relevant du nucléaire.
Ce n'est pourtant pas faute de matière dans ce domaine. Citons entre
autres, l'inquiétude manifestée par la Commission des Finances
de l'Assemblée Nationale sur la compétitivité économique
du kWh nucléaire - nous y reviendrons dans un prochain numéro.
Par ailleurs, dans le même temps, on annonce la création d'un
Conseil d'Information Nucléaire -sous la présidence de Mme
Simone Veil (ministre de la Santé) - et on tente de faire démissionner
un cadre d'EDF, auteur d'un livre critique[1] sur les choix énergétiques.
Voilà une bien curieuse façon d'engager le dialogue.
Mais laissons là les questions relatives à l'énergie nucléaire pour aborder le sujet de ce numéro: la géothermie. La réflexion sur la forme particulière d'énergie que constitue l'électro nucléaire doit intégrer en effet tous les aspects, et le problème des alternatives énergétiques est évidemment importante. Il n'est pas du domaine de la Gazette de fournir des études exhaustives: son volume d'abord, sa finalité ensuite sont tout autres; par contre des analyses techniques et critiques, voilà notre champ d'action. C'est dans cet esprit que nous abordons ici la géothermie dont on parle de plus en plus dans les mass-média, Nous verrons qu'elle peut constituer une source importante de calories pour le chauffage domestique dans les zones urbanisées et le séchage et le chauffage agricoles dans les zones rurales. |
La géothermie, comme toute nouvelle
forme d'énergie, est confrontée à un problème
important: son développement dépend d'une politique volontariste
des pouvoirs publics. En effet, le marché de l'énergie est
actuellement dans les mains des grands groupes structurés et puissants,
et pour l'instant ce sont eux qui se penchent sur les nouveaux venus. Une
telle situation ne permet pas de prendre en compte cette source dans toute
sa spécificité, elle est en effet considérée
comme un moyen de vendre une autre énergie (fuel, électricité...)
nécessaire pour passer les «pointes» de consommation
(jours froids par exemple). Seul un organisme public doté de moyens
de recherche et d'une capacité financière peut permettre
de faire des choix techniques et financiers au service de la collectivité.
Et cela ne peut se faire que dans la mesure où la volonté
d'agir se manifeste autrement qu'au niveau du discours.
Cette ouverture sur un autre aspect de l'énergie que le nucléaire intéressera-t-il nos lecteurs? La Gazette répond-elle à leurs attentes, quels autres sujets aimeraient-ils y voir traiter, que pensent-ils de la façon d'aborder les questions, la forme matérielle leur convient-elle? Voilà toute une série d'interrogations que se pose le collectif de rédaction et autour desquelles il souhaite voir s'élargir le dialogue. 1. La Babel Nucléaire de Louis Puiseux. Editions Galilée. p.1
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