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G@zette N°271, février 2014

ATTENTION DANGER: la finance ne doit pas peser sur la sûreté
ASSEMBLEE GENERALE du GSIEN

     Réunion très sympa comme d’habitude.
     Nous étions 17 membres présents et 4 invités (lecteurs de la gazette) et il y avait 13 pouvoirs.  Comme nous sommes 44 membres, l’assemblée avec 30 votants pouvait valablement délibérer.
     Le rapport moral a été adopté ainsi que le rapport financier.
     La Gazette Nucléaire a toujours un lot de lecteurs qui se réabonnent. Bien sûr, certains ne peuvent plus continuer et se retirent en nous remerciant: c’est très gentil, mais on souhaiterait plus de jeunes abonnés...
     Notre association n’est plus très étoffée, mais chaque membre œuvre dans son domaine pour une sûreté de qualité, une protection sans faille de l’environnement et tout cela pour protéger les citoyens.
     Confrontés à un problème touchant le «Réseau Sortir du Nucléaire», l’AG exprime son soutien au Réseau en soulignant la qualité de ses interventions. Vous en avez d’ailleurs un exemple avec l’article précédent se rapportant aux problèmes liés à des disjoncteurs, contacteurs qui ne remplissent pas leur office, entraînant de ce fait des arrêts réacteurs.
     1- Abraham Béhar nous a donné des nouvelles des actions algériennes à propos des essais nucléaires français du Sahara.
     La déclassification de documents des années 1960 permet d’avoir accès aux cartes de contamination. En effet, ces essais aériens ont contaminé de vastes espaces de l’Afrique.
     Il est bien évident qu’il doit y avoir eu des conséquences sur les populations (des études sont en cours et méritent un suivi). Cependant, comme pour les vétérans des essais rien n’est évident. Les «faibles doses» (**) n’ont pas fini de défrayer les chroniques. Leurs effets sont de moins en moins contestés, mais leur étude est difficile. Espérons que les efforts de recherches de l’IRSN, couplés au programme européen MELODI permettront d’avancer.
(suite)
suite:
     2 -Nous avons longuement débattu «du fameux grand carénage d’EDF» qui vise à pousser les réacteurs au-delà des temps estimés, il y a 50 ans.
     En effet, compte tenu des connaissances de l’époque, il avait été garanti un fonctionnement des réacteurs pour des transitoires en pression et températures affectant des parties essentielles (tubulures, pompes, cuve, générateurs de vapeurs...) pour 40 ans. Le nombre de ces transitoires a été estimé par le constructeur à la construction et est suivi, voire modifié, par EDF (voir note 1).
     Prolonger au-delà demande une analyse de la sûreté.également Or, la cuve et l’enceinte ne peuvent être changées. Bien évidemment on peut, par contre mettre des générateurs de vapeur neufs ou remplacer des morceaux de tubulures. Ceci dit, rien n’est simple car le remplacement n’est jamais évident et certains chantiers sont très dosants.
     Le GSIEN est d’avis que, compte-tenu des incertitudes, il est nécessaire d’arrêter les réacteurs à leur 40 ans ou plus exactement à la fluence (nombre de neutrons atteignant la cuve) prévue par le constructeur.

     3- Les déchets: Cigéo, mais aussi tous les entreposages et sols pollués. Nous y avons ajouté une information sur les mines et sur Malvési près de Narbonne (voir dans édito 2).
     Les 2 inconnus de Cigéo sont d’une part le programme énergétique et d’autre part bien évidemment l’inventaire des déchets qui en découle.
     De plus, malgré les affirmations de l’ANDRA il est certain qu’il n’y a aucune expérience à propos des sites profonds. C’est pourquoi il est prématuré de prendre des décisions qui engagent un avenir très incertain.
p.15
(**) Proposition de documentation faibles doses:
dossier interne
- dossiers externes
: cours Sciences-Po, CEA-Direction des Sciences du vivant, 2e international Workshop 2010 (pdf).


     Le plus sage est de continuer les expérimentations, en s’appuyant sur des entreposages de qualités qui garantissent une reprise des emballages et un suivi de leurs rejets. Il n’y a pas besoin de se précipiter: il faut avant tout réfléchir et trouver les bonnes solutions. Sachons écouter les populations et tenir compte de leurs remarques.
     Et de surcroît, compte-tenu des stocks déjà existants il vaut mieux les limiter à ceux qui existent déjà.
     Le GSIEN tient à souligner que c’est l’ensemble des déchets (du très Faiblement Actif aux Hautes Activité à Vie Longue) qui pose problèmes. Les mines d’uranium ne sont toujours pas sécurisées près de 30 ans après leur arrêt.  Quant aux sites anciens (Saclay, Fontenay aux Roses, Cadarache, Marcoule, Pierrelatte, Tricastin, Valduc, Areva la Hague...) il faut les assainir et y prévoir des entreposages de qualité. Idem pour les sites de réacteurs: les graphites des réacteurs Uranium Naturel Graphite Gaz doivent être entreposés correctement, les déchets de chaque CNPE doivent également être suivis.

Notes
     1- Le suivi des situations s’appuie sur 2 paramètres:
     a) A (A0 + t0) temps d’atteinte du nombre maximal d’occurrences, avec  tA=t0 x (NA/Nt0) où t0 est le temps écoulé depuis A0 (année de démarrage de la comptabilisation -1976 pour TR1, 1977 pour TR2); A est l’année de calcul; NA est le nombre d’occurrences autorisé pour la situation étudiée; Nt0 est le nombre de situations consommées à la date de l’analyse.
     b) le facteur B permet de calculer le poids relatif des occurrences sur les 5 dernières années en les comparant à l’ensemble des années écoulées depuis la MSI (Mise en Service Industrielle -31/12/1977 pour TR1, 18/03/1978) pour TR2)
     La majorité des 337 situations est générée par le fonctionnement des tranches (fonctionnement avec variations de charges). D’autres sont générés par une mise à l’arrêt volontaire ou fortuite.
(suite)
suite:
     L’analyse des causes et conséquences est menée pour les situations répondant à l’un des critères suivants: le dépassement du nombre d’occurrences (A) avant 2017 et l’identification de situations dont la vitesse d’occurrence augmente ou non sur les 5 dernières années, et ce à l’aide du facteur B (<1: l’évolution est sur une pente en décroissance, +1: la situation est stable, >1: l’évolution est à la hausse)

     Organisation du CNPE pour l’acquisition des transitoires:
    * Les étapes du suivi de l’activité:
     -- La détection des situations chaque fois que les paramètres physiques surveillés:
     - Soit dépassent les températures et pressions de calcul,
     - Soit présentent des variations qui excèdent certains seuils prédéterminés,
     - Soit qu'il y ait déclenchement d'événements répertoriés.
     - L’affectation de ce transitoire à une situation figurant au dossier de conception dont on s'assure, à partir de la comparaison des évolutions de pressions et températures prévues et des évolutions réelles observées, qu'elle est au moins aussi sévère.
     - Le décompte des situations "consommées" en exploitation permet de s'assurer que l'on respecte le nombre d'occurrences prévues dans le dossier des situations.
     - La constitution et l’archivage d’un dossier comprenant, a minima, les enregistrements originaux et toutes autres informations aidant à la caractérisation du transitoire, permet de justifier la validité des affectations effectuées.
     - Les Réunions d’animation de domaine (RAD) permettent un échange avec l’exploitant pour identifier les pistes de réduction de consommation.
     - Le bilan annuel met en œuvre une analyse deuxième niveau des consommations pour identifier les surconsommations et déclencher des parades.
p.16

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