Electrabel projette une centrale
nucléaire en France
Aux sept réacteurs belges, l'électricien de Suez entend ajouter un huitième près d'Avignon, en 2015: Notre conseil d'administration nous a mandatés il y a deux ans pour accroître nos capacités nucléaires. Nous avons élaboré un programme sur vingt ans. La première décision a été de recruter 700 ingénieurs, essentiellement en Belgique. La seconde est de rester très attentifs et actifs.» Mardi dernier, à Dubaï, devant un parterre de journalistes, Gérard Mestrallet, président de Suez, a évoqué les intentions nucléaires du groupe franco-belge. Sans les préciser. Un flou qu'explique principalement le calendrier électoral français. Suez projette de construire une centrale nucléaire de troisième génération, de type «European pressurized water reactor» (EPR, ou, en français, un «réacteur nucléaire européen à eau pressurisée»), sur le site du Tricastin, à Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme, sur les bords du Rhône. Une opération (1.500 mégawatts) qui dépasse les trois milliards €. Selon une note confidentielle de la direction centrale des activités nucléaires, constituée en avril 2006 au sein d'Electrabel, filiale de Suez qui planche depuis plusieurs mois sur la question, des préaccords ont été signés avec les sociétés propriétaires des terrains et la conclusion d'un contrat avec Areva, société spécialisée en conception de réacteur atomique, est planifiée en 2009. Selon nos informations, Suez aurait par ailleurs déjà approché les autorités françaises qui délivrent les autorisations nécessaires à la construction et à l'exploitation de telles installations. |
La discrétion qui entoure
ce projet se justifie par la proximité du scrutin présidentiel
français dont le premier tour est prévu en avril prochain.
Suez entend ne pas s'inviter dans les débats électoraux sur
un sujet aussi sensible que l'énergie nucléaire. Jusqu'à
présent, seule une société a été autorisée
à construire et à exploiter des centrales nucléaires
: Electricité de France (EDF), l'électricien public qui gère
58 réacteurs. Aussi, l'entrée en scène d'Electrabel,
même secondé par une belle-mère française rompue
aux jeux politiques hexagonaux, risque-t-elle d'engendrer quelques crispations
dans le sérail.
Le huitième réacteur belge dépoussiéré
|
La Slovaquie a
procédé dimanche 31/12/2006 à la fermeture de la première
tranche de la centrale nucléaire V1 de Jaslovske Bohunice (ouest
de la Slovaquie), conformément à l'engagement pris lors de
son adhésion à l'Union Européenne. La deuxième
tranche de Jaslovske Bohunice sera fermée avant fin 2008, conformément
aux termes du traité d'adhésion de la Slovaquie à
l'Union Européenne.
Datant de la fin des années 1970, les deux réacteurs de conception soviétique VVER 440 de type V-230 sont jugés peu sûrs par les autorités européennes. Greenpeace s'est notamment félicité de cette fermeture, et considère que c'est une importante contribution pour l'augmentation de la sûreté nucléaire en Slovaquie et en Europe centrale. Mais le gouvernement slovaque ne partage pas ces craintes. Selon le Premier ministre slovaque, Robert Fico, le pays va devoir faire face à une période de dépendance énergetique. La mise hors service des deux réacteurs entraînera une baisse de 18% de la production d'électricité dans le pays, qui va devoir alors en importer. |
D'ici l'été
2007, le ministère de l'Economie slovaque envisage donc de présenter
au gouvernement un plan pour la stratégie énergétique
slovaque.
Cependant, le Centre de Recherche en Energie Nucléaire (VUJE, Vuskumny Ustav Jadrovych Elektrarni), a proposé un possible projet pour l'utilisation de ce réacteur à des fins de recherche et de formation. Ce projet est encore à l'étude et sera notamment présenté au cours de la conférence internationale "Le futur de la centrale nucleaire de Bohunice" organisée par le ministère slovaque de l'économie en février. Les attentes de VUJE vis-à-vis des partenaires de l'Union Européenne sont fortes pour ce projet. Pour en savoir plus, contacts:
|
Pour l'énergie
nucléaire, l'heure du réveil semble avoir sonné. Les
chiffres sont spectaculaires: l'an dernier, le nombre de réacteurs
en projet dans le monde a grimpé de 46%! On en compte à présent
222, soit 70 de plus que fin 2005, selon les derniers pointages de la World
Nuclear Association. Face au choc pétrolier et à la pression
croissante contre les énergies qui contribuent au réchauffement
de la planète, de plus en plus de pays misent sur l'atome, énergie
relativement peu coûteuse tant qu'il
n'y a pas d'accident majeur (NdWebmaistre...)
et que des solutions d'attente ne soient trouvées pour stocker les
déchets radioactifs.
La Chine est de loin le pays qui s'engage le plus dans cette voie, avec 63 réacteurs actuellement en projet. L'Inde, l'Afrique du Sud, la Russie jouent également cette carte, mais aussi, et c'est plus nouveau, les Etats-Unis. Dans ce pays où aucune centrale n'a été commandée depuis l'accident de Three Mile Island en 1979, le tabou nucléaire est en train de tomber, et 23 projets de réacteur sont identifiés. En Europe, si certains Etats restent sur le principe d'un abandon du nucléaire, comme l'Allemagne, d'autres relancent leurs investissements à l'image de la France, avec l'EPR prévu à Flamanville, dans la Manche, ou de la Finlande, où le ministre du Commerce et de l'Industrie Mauri Pekkarinen a indiqué vendredi qu'un sixième réacteur nucléaire pourrait être bâti pour répondre aux objectifs de réduction des émissions de CO2. |
Compte tenu des procédures
très lourdes pour lancer des projets de ce type, des difficultés
politiques, administratives, financières, etc., ce réveil
du nucléaire ne se traduit pas encore par une foison de nouveaux
chantiers.
28 réacteurs réellement en construction On ne compte pour l'heure que 28 réacteurs réellement en construction sur la planète, à peine 2 de plus qu'il y a un an. Là encore, l'Inde et la Chine sont en tête, avec respectivement 7 et 5 tranches en route et, sur l'ensemble de l'année écoulée, la capacité de production nucléaire mondiale n'a pas bougé. Les compagnies électriques n'ont en effet connecté au réseau que 6 nouveaux réacteurs, alors qu'elles en ont définitivement débranché 8 anciens, tous situés en Europe: 1 en Espagne, 4 en Grande-Bretagne, 1 en Slovaquie et 2 en Bulgarie. Pour ces deux derniers pays, il s'agissait de tenir les promesses faites pour adhérer à l'Union européenne. Mais cela n'a pas été de gaieté de coeur. «Pour nous, ce n'est pas un jour de fête, déclarait un ingénieur de la Compagnie nationale bulgare d'électricité le 31 décembre, juste avant de stopper les machines. C'est comme si on tenait un morceau de pain et qu'on le jetait, au lieu de le manger pour se nourrir.» |
Le président français
Jacques Chirac a réaffirmé l'objectif de son pays de fabriquer
une quatrième génération de réacteurs nucléaires
d'ici 2020. Il a émis ses commentaires pendant une récente
réunion des ministres du gouvernement à laquelle a été
présenté un plan de construction du réacteur.
Le président a déclaré qu'il était important de renforcer le secteur de l'énergie nucléaire du pays, particulièrement en raison des hausses actuelles des prix du pétrole et du gaz et étant donné la menace du réchauffement global. «La 4e génération produira encore plus d'énergie, encore moins de déchets et sera encore plus sûre», a-t-il déclaré. M. Chirac s'est exprimé lors d'une réunion des ministres du gouvernement le 20 décembre. La recherche relative aux matériaux, aux combustibles, à l'exploitation, à l'inspection et à la maintenance internes ainsi que les installations de traitement des combustibles usés comptent parmi les aspects qui devront être examinés au stade initial du projet. D'ici 2012, le gouvernement français entend être prêt à décider du type de technologie qui sera utilisé pour la construction du réacteur. La décision de construire le réacteur a d'abord été annoncée par le président français au début de l'année 2006. L'objectif du réacteur serait de répondre aux besoins énergétiques de la France à moyen terme. Il est également prévu d'accueillir d'autres projets liés à l'énergie dans lesquels la France joue un rôle de premier plan. Parmi eux, on compte le réacteur pressurisé européen de troisième génération (EPR) qui est destiné à remplacer les 58 réacteurs des 19 centrales électronucléaires de France. Le pays contribuera également au projet ITER, un réacteur de fusion expérimental international, dont l'objectif est d'exploiter l'énergie du soleil d'ici la fin du siècle. |
Les préparatifs du projet devraient être
soutenus par la participation de la France au Forum International Génération
IV (GIF), une plateforme dédiée à la coopération
internationale en matière de recherche créée en janvier
2000 à l'initiative du ministère américain de l'énergie.
Le forum étudiera les concepts innovants dans le domaine de l'énergie
nucléaire capables de répondre aux futurs défis énergétiques.
Les systèmes d'énergie nucléaire de quatrième génération constituent tout un éventail de technologies axées sur les réacteurs nucléaires qui pourraient être déployées d'ici 2030. Tandis que les première et deuxième générations de réacteurs ont permis de répondre aux besoins d'une production d'énergie intensive à bas prix et à des niveaux de sécurité acceptables, la troisième génération, conçue suite aux accidents de Three Mile Island et de Tchernobyl, a mis l'accent sur un niveau de sécurité encore plus élevé. Bien que ces conceptions existantes permettent un approvisionnement fiable en électricité sur de nombreux marchés, les partisans de la quatrième génération déclarent que le déploiement de celle-ci engendrera une amélioration significative en termes d'économie, de sécurité, de fiabilité et de durabilité. La France est le plus grand producteur d'énergie nucléaire en Europe: elle a construit des dizaines de réacteurs depuis la crise du pétrole des années '70. Environ 78% de l'électricité du pays est fournie par l'énergie nucléaire. Le pays est aussi l'un des plus grands exportateurs mondiaux d'électricité et est également un grand exportateur de technologie nucléaire. Pour tout renseignement complémentaire, consulter:
|