Sacré
coup dur pour les nucléocrates! Alors que les supporters de l'électricité
atomique caressaient l'espoir de construire bientôt de nouvelles
centrales (merci la peur du réchauffement climatique), on vient
d'apprendre que le site du Nevada désigné pour accueillir
les déchets radioactifs accumulés depuis 40 ans n'est plus
apte à remplir cette mission. Les géologues se sont trompés
depuis le début.
Le US Department of Energy était au courant depuis mai: une nouvelle carte géologique lui avait indiqué que la faille Bow Ridge, qui traverse la chaîne de Yucca Mountain, se trouve en réalité bien plus à l'est que ce qu'on pensait. A vrai dire, cette faille se trouve précisément sous l'endroit où les ingénieurs s'apprêtaient à couler les piliers et les dalles de béton destinés à recevoir les matériaux radioactifs, qui devaient être entreposés là à partir de 2012 pour refroidir, avant d'être enfouis pour l'éternité dans des tunnels sous la montagne. Mais c'est seulement la semaine dernière que le Las Vegas Review-Journal a mis la main sur cette information, et a répandu la nouvelle lundi. Las Vegas se sent concernée par l'affaire, c'est normal: le site de Yucca Mountain est à moins de 150 km au nord-ouest de la ville, laquelle bataille contre le projet d'enfouissement à cet endroit depuis le début. Aussitôt, le Département de l'Energie a rassuré tout le monde: des "ajustements au projet" ont été faits en juin, tout va bien. "C'est à ça que servent les études, à fournir des infos pour rendre les dépôts encore plus sûrs", a dit un porte-parole. Officiellement, dans neuf mois, la demande d'exploitation doit toujours être déposée auprès de la Nuclear Regulatory Commission, l'autorité de contrôle fédéral. N'empêche qu'en dépit de cette belle assurance gouvernementale, c'est la catastrophe. Tout est à revoir. Les 77000 tonnes de déchets qui mijotent en piscine de refroidissement temporaire parfois depuis plusieurs décennies, dispersés sur 131 sites dans 39 Etats, ne sont pas prêts de finir leur vie dans le profond sous-sol du Nevada. Ils devaient commencer à être dirigés vers le site en 2012, mais on n'est plus sûr de rien avant 2017. Et encore… |
Les anti-nucléaires
farouches se frottent les mains: voilà qui risque d'handicaper considérablement
la reprise d'un programme nucléaire américain en sommeil
depuis l'accident de Three Miles Island (http://fr.wikipedia.org
et Gazette Nucléaire)
en 1979, que l'administration Bush entendait relancer pour diminuer la
dépendance américaine vis à vis du pétrole.
Et, accessoirement, pour diminuer les émissions nationales de gaz
à effet de serre (le nucléaire étant en effet "propre"
sur ce plan-là). Si ce probable coup de frein aux projets de nouvelles
centrales atomiques est en effet une bonne nouvelle (de mon point de vue),
il n'y a pas lieu de se réjouir de ce nième échec
dans la construction d'un site de stockage pour les déchets entassés
dans de mauvaises conditions depuis des lustres.
Un jour ou l'autre, il faudra bien entreposer correctement ces dizaines de milliers de tonnes de combustible nucléaire, usé certes, mais toujours violemment radioactif et dangereux. Ne pas construire de nouvelles centrales produisant de nouveaux déchets est une chose. Repousser ad vitam eternam l'entreposage des déchets du passé en est une autre. La problématique est rigoureusement la même en France: notre "retraitement" (un mot bidon pour qualifier les opérations de multiplication des déchets) produit des déchets ultimes d'une dangerosité inouïe qui n'ont toujours aucun point de chute raisonnable. Que ce soit à Yucca Mountain dans le Nevada, à Bure dans la Meuse, ou ailleurs, les géologues et les ingénieurs cherchent une solution. Ils n'en trouveront sans doute jamais qui soit techniquement idéale. Et les populations locales se battront forcément contre l'implantation d'un tel site près de chez elles. En attendant, les déchets sont entassés dans des conditions et des lieux non adaptés. Deux adresses pour en lire davantage, en français et en langage clair, sur le projet de Yucca Mountain et la situation des déchets nuc aux US: http://www.ieer.org/ensec/no-29/no29frnc/craig.html http://www.dissident-media.org/infonucleaire/bush_yucca.html |
The stockpile
has grown whilst international nuclear proliferation and terrorist threats
have increased
Professor Geoffrey Boulton Royal Society And it warns that nothing has been done and that the size of the UK plutonium stockpile has doubled in that time. Report working group chairman Professor Geoffrey Boulton said: "The stockpile has grown whilst international nuclear proliferation and terrorist threats have increased. "Just over 6kg of plutonium was used in the bomb which devastated Nagasaki and the UK has many thousands of times that amount. "We must take measures to ensure that this very dangerous material does not fall into the wrong hands." Debate row Professor Boulton said the best option would be to convert the plutonium powder into pellets "which won't disperse in the atmosphere so readily". "And the second thing you can do, and this might seem rather strange - you make it more radioactive," he added. It would not be appropriate to take any decisions until the public consultation on new nuclear has been completed and the outcome is known Government spokeswoman |
"More radioactive so
that it's simply more difficult to handle and the ideal way to do that
is of course to burn it." The pellets could be used to power nuclear reactors,
particularly if the government decided to build a new generation of nuclear
power stations, he said.
The report added that, in the long term, the best way to dispose of the stockpile was to bury it deep underground once it had been burned as fuel. A spokeswoman for the Department for Business, Enterprise and Regulatory Reform (BERR) said it welcomed the report. The department agreed that a long-term strategy for dealing with the stockpile "should be considered as an integral part of energy and radioactive waste polices". She said the Nuclear Decommissioning Authority (NDA) had advised the government on a range of options for managing the stockpile. "It would not be appropriate to take any decisions until the public consultation on new nuclear has been completed and the outcome is known," the spokeswoman said. 'Seriously flawed'
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Dans un
bilan annuel des installations nucléaires situées en région
Champagne-Ardennes publié vendredi 21 septembre, l'Autorité
de sûreté nucléaire (ASN) a dénoncé le
"manque de rigueur" dans les centrales de Nogent-sur-Seine (Aube)
et Chooz (Ardennes) en 2006. "Nous avons noté une évolution
qui va dans le bon sens, mais il y a encore de trop nombreux petits écarts
par rapport aux procédures, cela nécessite des corrections",
a déclaré à l'AFP Michel Babel, directeur de la cellule
de l'ASN de Châlons-en-Champagne.
A Nogent, "un incident significatif (...) a provoqué l'inondation de sous-sols des salles des machines et l'arrêt automatique des réacteurs (...) et confirme le manque de rigueur constaté lors des incidents survenus en fin d'année 2005", note le rapport de l'ASN, qui appelle à "développer la culture de sûreté du site". |
Dans la centrale de
Chooz, située dans la pointe nord des Ardennes, "le nombre important
d'événements significatifs justifie également des
efforts à consentir pour une meilleure culture de sûreté",
estime l'ASN, qui constate "un manque chronique de rigueur dans l'exploitation
de la centrale".
INCIDENT AU CHU D'AMIENS L'Autorité considère toutefois que les "performances en matière de sûreté" sur les deux sites "rejoignent globalement" celles des autres centrales du parc EDF. Elle note également que dans ce domaine et celui de la radioprotection "l'année 2006 a été assez satisfaisante". En matière de radioprotection, dans la zone couverte par la division régionale de l'ASN située à Châlons-en-Champagne, l'incident le plus notable en 2006 est survenu au CHU d'Amiens, où un fil d'Iridium 192 (radioactif) a été oublié quelques jours en mai dans la gorge d'un patient traité pour un cancer de la thyroïde... |
Author: Rob Edwards, freelance science
writer.
THE UK's nuclear bomb factory has been struggling to remedy as many as 1.000 safety defects uncovered by the government's official watchdog. It is only allowed to stay open because the Ministry of Defence (MoD) says the work it does is vital for national defence. The remarkable and, until now, secret story of the serious problems faced by the nuclear weapons complex at Burghfield, Berkshire, is revealed in 12 internal reports released by the UK's Nuclear Installations Inspectorate to New Scientist under freedom of information laws. For the past five years the NII has been trying to force Burghfield's operator, the Atomic Weapons Establishment (AWE), to tackle 1000 "shortfalls" inspectors identified in its safety procedures. Yet an inspection in April 2007 found that more than 300 of them were still outstanding, and they will not now be completed by 27 September as promised. The NII has criticised AWE's progress as "poor" and "unacceptably slow". The only solution, it says, is to start again from scratch. "The current facilities fail to meet modern standards," an NII assessment found in 2006, adding that "only the design, construction and operation of new facilities" will ensure that standards are met. The facilities at Burghfield are used to keep the nuclear warheads on the UK's Trident missiles in working order. Inside circular cells encased in concrete and buried under nearly 7 metres of gravel, technicians dismantle nuclear warheads, check them and then put them back together. One of the potential hazards is that the high explosives packed around the weapons' plutonium core could detonate. Should an explosion occur, the roofs of these cells - known as Gravel Gerties, after a character in 1940s Dick Tracy comics - are designed to collapse, allowing the gravel to pour in and so prevent particles of plutonium from being blasted into the air (see Diagram). In the US, which has similar Gravel Gerties, there have been concerns about the risk of plutonium leaking. In the UK, the NII asked AWE to improve the safety of its Gravel Gerties in 2002, five years after it gained legal powers to regulate them. A detailed review later uncovered a long list of "shortfalls" that the NII said needed to be rectified. Few details of the problems appear in the documents released to New Scientist, but it seems that a substantial proportion of them were classed as category 1, the most serious category. They included potential deficiencies in concrete, bricks, filters, glove boxes and door seals, as well as in the ability of roofs and masonry to withstand earthquakes. |
The AWE's programme
to address the shortfalls was initially due to be completed by April 2006,
but it was postponed to April 2007, and then again to the end of September.
"Very limited remedial work has been undertaken to date," the NII
reported in August 2006.
An inspection by the NII in April this year discovered evidence that some of the "engineering fixes" which AWE claimed to have delivered had not worked. This, the NII said, "does not instil confidence that AWE's own procedures are being followed". In May the NII wrote to AWE listing 46 problems with hoists, fire dampers, gas cylinders, cables, valves and other equipment that were not due to be resolved before the September deadline. Without "robust" arguments justifying the delays, the NII said it would consider imposing "operational restriction" at Burghfield, which it has now done. Despite this, it is still allowing bombs to be dismantled in the Gravel Gerties because the MoD insists that the work is "necessary in support of the UK strategic deterrent". According to the NII's 2006 safety assessment, the number and nature of the shortfalls would normally have caused operations to be suspended. But it added: "The true benefits from such ongoing operations can only be fully assessed by the MoD and can only therefore be fully evaluated by it." Campaigners opposed to nuclear weapons claim public safety has been compromised. Di McDonald from the Nuclear Information Service in Southampton, UK, says: "The NII has been effective in warning of the unsuitable state of the buildings and the poor working practices at Burghfield, but it is powerless to override the MoD." The work at Burghfield is bound to conflict with normal safety guidelines, McDonald argues. "AWE are tasked with fitting a high explosive into a nuclear device that will work," she says. "The NII's job would normally require them to ensure that such components are kept a safe distance apart." The NII now says that "appropriate progress" is being made at Burghfield, despite the "limited" resources available to AWE. "If NII believed a particular operation were unsafe, it would not allow it to take place," a spokesman told New Scientist this week. AWE denies that safety has been compromised. "The documents released by the NII demonstrate the comprehensive and robust nature of the regulatory process for AWE Burghfield," it says. |
LE
MONDE | 17.09.07
Voir aussi: http://www.lefigaro.fr/ Plus de vingt ans après l'explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril 1986 en Ukraine, une solution pérenne de confinement de la radioactivité encore présente dans le bâtiment détruit est en vue. Lundi 17 septembre, le consortium Novarka, conduit par les sociétés françaises Vinci et Bouygues, devait signer avec les autorités ukrainiennes un contrat de 430 millions €, prévoyant la construction d'une arche englobant le réacteur et le sarcophage assemblé en urgence après l'accident. Les dimensions de l'ouvrage seront impressionnantes: 260 mètres de large, 150 mètres de long et 105 mètres de haut, 18.000 tonnes de charpente métallique – contre 7 300 tonnes pour la Tour Eiffel. "Cette arche aura deux fonctions, décrit Pierre Berger, président de Vinci Construction Grands Projets. Elle assurera le confinement du réacteur. Et elle soutiendra un pont roulant et des outils robotisés qui permettront aux Ukrainiens de lancer la déconstruction du sarcophage." Ce dernier avait été édifié en sept mois par des milliers de "liquidateurs", afin de protéger la région déjà contaminée par les 190 tonnes estimées de combustible nucléaire restant dans l'enceinte éventrée. Il n'est pas étanche aux intempéries et on estime à 100 m2 la surface des interstices ouverts dans sa structure de béton et d'acier. Il a en outre rapidement montré des signes de fragilité, une menace inacceptable compte tenu des quelque quatre tonnes de poussières radioactives susceptibles d'être propulsées dans l'environnement. |
RAILS DE BÉTON
Il a déjà fallu consolider la cheminée d'aération commune aux réacteurs 3 et 4, et renforcer les poutres couvrant le toit. Ces opérations, tout comme l'arrêt des autres réacteurs (en 2000), ont mobilisé la communauté internationale. Celle-ci, à l'instigation de l'Ukraine, du G7 et de l'Union européenne, a adopté, en 1997, un plan plus ambitieux pour la couverture de Tchernobyl. Aujourd'hui doté de quelque 800 millions €, le fonds destiné à le mettre en œuvre est géré par la Banque européenne de reconstruction et de développement. Mais ces financements ont été longs à assembler et l'instabilité politique en Ukraine n'a pas facilité la conclusion du marché. Novarka l'a emporté face à la firme américaine CH2M Hill. "Cela va permettre de démontrer le savoir-faire français, se félicite Pierre Berger, dans un secteur – la déconstruction nucléaire – qui offrira d'énormes débouchés au cours des cinquante prochaines années." Les travaux, qui devraient durer trois ans, ne débuteront pas avant 2009, le temps d'affiner le projet. Pour limiter l'exposition des ouvriers aux rayonnements, l'arche, faite de poutres d'acier boulonnées, sera assemblée à proximité du réacteur, puis glissée au-dessus de celui-ci sur des rails de béton. Le chantier devrait mobiliser un millier d'ouvriers, essentiellement ukrainiens, et une centaine d'expatriés pour le compte de Novarka. Si l'arche est censée offrir une protection pour une centaine d'années, elle ne répond que partiellement à la menace posée par le réacteur n°4. "La récupération du cœur radioactif, sa prise en charge et son conditionnement posent encore des problèmes techniques et de financement", note ainsi Jean-Bernard Chérié, secrétaire général de l'Institut pour la radioprotection et la sûreté nucléaire. Hervé Morin
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L'Institut
Jozef Stefan de Ljubljana a exporté en France 506 kg de "gateau
jaune" qui contenait 300 kg d'uranium et une dizaine de combustibles non
utilisés, et non encore irradiés.
Ce "gateau jaune" a été produit à la fin des années quatre-vingt du siècle dernier dans la mine de Zirovski Vrh et a été mis à disposition de l'Institut pour effectuer des recherches dans le domaine des combustibles nucléaires, c'est-à-dire pour la production de combustibles pour les centrales nucléaires. Selon dr. Matjaz Ravnik, le responsable du Centre nucléaire à l'IJS, ce centre dispose d'une quantité de combustible suffisante pour son fonctionnement jusqu'en 2016. Ce sera seulement à ce moment-là qu'une décision sur le futur fonctionnement de ce réacteur sera prise. |
Le "gateau jaune" a
été acheté par l'entreprise francaise AREVA, et a
été transporté en avion en France sous la surveillance
des représentants d'Euratom de Luxembourg chargés de la surveillance
sur les matières nucléaires.
La Slovénie, qui a déterré entre 1981 et 1990 633.000 tonnes de minerai d'uranium, a déjà exporté 452 tonnes d'oxyde d'uranium en Etats-Unis pour les transformer en combustibles utilisables dans les centrales nucléaires. Pour en savoir plus, contacts: matjaz.ravnik@ijs.si Sources: Delo, le 19 juillet 2007 |
Les exploitants allemands de centrales nucléaires ont entamé une campagne intitulée: "les gardiens du climat mal aimés de l'Allemagne". Selon eux, le plan énergétique allemand de protection climatique, qui conjugue essentiellement efficacité énergétique et développement des énergies renouvelables, ne saurait être viable sans un recours aux énergies conventionnelles. Or, il est difficile de concilier la construction de nouvelles centrales au charbon avec les directives du gouvernement sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone. Par conséquent, les exploitants souhaitent montrer que le nucléaire représente une alternative énergétique crédible, en attendant que les énergies renouvelables et les nouvelles formes d'énergie puissent prendre une part plus importante dans le mixe énergétique. | Les chances d'un renouveau
du nucléaire n'étaient pas si mauvaises, avant que ne survienne
la série de pannes qui ont affecté les réacteurs de
Krümmel et Brunsbüttel dans le Schleswig-Holstein. La loi allemande
de sortie du nucléaire fixe à 2022 l'arrêt des derniers
réacteurs allemands. Une série de démantèlements
est donc à prévoir. Or, il faut compter environ 10 ans pour
le démontage complet d'un réacteur. Et, comme ces réacteurs,
les générations d'ingénieurs qui les ont développés
vieillissent. On assiste parallèlement à une raréfaction
de la main d'oeuvre qualifiée dans ce domaine. Aussi les experts
mettent-ils en garde contre le risque d'un manque de personnel qualifié
sur le marché du travail pour le démantèlement des
réacteurs. Il y aurait près de 6.260 postes à pourvoir
en 2010 parmi les diplômés universitaires
Sources: - Revue de la presse allemande AREVA-NC (N.34-35) - Die Welt - 25/08/2007 |