La nucléarisation des océans est en plein essor et une nouvelle
fois les grandes puissances de ce monde participent à cette prolifération
qui n'est pas sans danger pour l'homme et l'environnement.
771 réacteurs nucléaires sous
l'eau!
Estimation du nombre de navires militaires
à propulsion nucléaire
Cette technologie nécessite
de l'uranium dont le taux d'enrichissement est proche de 90%.
L'uranium
est alors "de qualité militaire", car il est généralement
utilisé pour fabriquer une bombe nucléaire. Actuellement,
seules les 5 puissances nucléaires militaires (Etats-Unis, Russie,
France, Royaume-Uni, Chine) détiennent ce savoir-faire.
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Des marines nucléaires indiennes, brésiliennes
et canadiennes
L'Inde va réaliser son rêve après 30 années de recherches en lançant en 2009 le premier de ses 5 sous-marins nucléaires. Son équipement sera constitué de missiles Sagarika potentiellement nucléaires de courte portée (200 à 300 km). Dans le cadre de l'accord de coopération nucléaire, initié entre les Américains et les Indiens en 2008, l'Inde aura accès à certaines technologies[1] comme les réacteurs à eau légère qui équiperont ses futurs sous-marins. La Chine et le Pakistan s'inquiètent de voir l'Inde se doter d'une des marines les plus conséquentes d'Asie. Ce transfert de technologie pourrait fort bien attiser les tensions dans cette région... De l'autre coté de la planète le Président brésilien Lula a annoncé en juillet 2007 un plan pour équiper son pays de 5 sous-marins à propulsion nucléaire. Le premier sera opérationnel en 2020 pour patrouiller le long des côtes atlantiques et surveiller les champs pétrolifères sous-marins. Quelques jours avant cette annonce (19 juin), la France[2] et le Brésil ont signé une lettre d'intention rendant possible l'échange d'informations militaires et l'acquisition progressive des technologies nécessaires à la construction d'un SNA. Malgré un démenti du ministère de la Défense français, de nombreux indices tendent à montrer le contraire. Ainsi, le gabarit des futurs SNA brésiliens sera similaire aux SNA français Rubis, les plus petits sous-marins nucléaires en service au monde. La France semble donc là favorite pour nucléariser un peu plus le Brésil. L'acquisition de cette flotte nucléaire permettra au Brésil d'achever son programme d'enrichissement d'uranium. La maîtrise de cette technologie lui donnera la possibilité d'alimenter en uranium (enrichi à 3%) ses centrales civiles (Angra I et II), les réacteurs de ses sous-marins (uranium enrichi à 90%) et pourquoi pas "dans le futur, la possibilité de développer une bombe nucléaire"[3]! Plus au nord sur ce même continent, le Canada fait face à une conséquence inattendue du réchauffement climatique. Le passage maritime du nord-ouest dans l'Arctique va devenir totalement libre des glaces et donc navigable toute l'année. Ce passage est un enjeu considérable pour l'exploration et l'exploitation des richesses naturelles. Le Canada va devoir affirmer sa souveraineté, protéger ses côtes et ses différentes ressources (halieutiques, gaz, pétrole) et cela pourrait fort bien passer par l'achat de SNA à la France ou au Royaume-Uni. Une telle acquisition, entre '95 et '99 avait déjà été pensée, mais en raison d'un coût trop élevé, l'idée fut abandonnée. Mais, les temps changeant, le gouvernement canadien pourrait fort bien ressortir ce projet... 2011, la première centrale nucléaire flottante Outre les transports de déchets nucléaires qui peuvent devenir des cibles pour une attaque terroriste, l'industrie nucléaire civile est en train de reconquérir l'espace maritime. Le projet le plus avancé est celui de la Russie qui vient de lancer la construction en série de centrales nucléaires flottantes, dont la première verra le jour en 2011. Ces centrales seront installées sur d'immenses barges. Elles auront pour tâched'approvisionner en énergie les régions du Grand Nord et les pays du sud-est asiatique ou de dessaler l'eau de mer. Cependant plusieurs organisations écologistes (Bellona, Green Cross) critiquent ce projet estimant qu'il est économiquement non rentable, un danger pour l'environnement et une cible pour les terroristes. De plus, ces centrales flottantes posent la question du détournement du procédé technologique à des fins militaires puisqu'elles utiliseront là aussi de l'uranium hautement enrichi... En raison d'une absence quasi-totale de restrictions internationales, il est à craindre que la propulsion nucléaire ait de beaux jours devant elle. À moins que les organisations chargées du désarmement ne prennent conscience de cette nouvelle prolifération nucléaire, dont les risques sont innombrables et sous-estimés. Jean-Marie Collin
Consultant indépendant
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