(photo Marine nationale) PARIS, 13 mars (Xinhua) -- Le président français Nicolas Sarkozy assistera le 21 mars à Cherbourg, dans l'ouest du pays, à la mise à l'eau d'un nouveau sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE), Le Terrible, a annoncé jeudi le porte-parole de l'Elysée, David Martinon. Ce nouveau sous-marin est "le dernier-né de la série des quatre sous-marins français de la nouvelle génération", après Le Triomphant (mis en service en 1997), Le Téméraire (1999) et Le Vigilant (2004), a expliqué le porte-parole. Selon les prévisions de la Délégation générale pour l'armement, Le Terrible sera mis en service actif en 2010. Il commencera de essais à la mer dès 2009, selon les médias français. Le coût de l'étude et de la production est estimé à 1,56 milliard d'euros. Les SNLE sont des sous-marins de grande taille, à propulsion nucléaire, équipés des systèmes pour tirer des missiles ballistiques stratégiques à charge nucléaire. Sa mission est la dissuasion nucléaire. En France, seul le président de la république a l'autorité de donner l'ordre d'en tirer: (http://secretdefense.blogs.liberation.fr) Nicolas Sarkozy se rend le 21 mars à l'arsenal de Cherbourg pour le lancement du Terrible, le quatrième et dernier sous-marin lanceur d'engins (SNLE) de la classe Le Triomphant. A cette occasion, le président de la République prononcera un discours sur la défense. Il plaidera notamment pour une relance du désarmement nucléaire et confirmera le maintien de la deuxième composante (air) des forces nucléaires, qui seront toutefois réduites. Le Terrible sera le premier SNLE a être équipé du nouveau missile M51, qui aura une portée "réellement intercontinentale", donnant à la France la capacité de frapper partout dans le monde, en particulier jusqu'en Chine. Un troisième essai du M51 devrait avoir lieu prochainement. Il s'agira du premier tir depuis le bassin de Biscarosse (Landes), qui permet de reproduire les conditions d'un tir en plongée avec le système de chasse à l'air comprimé. Pour les essais, les M51 sont tirés dans l'Atlantique nord, au large du Canada. |
Voici, en avant-première,
les principaux points que le président Sarkozy abordera dans son
discours de Cherbourg:
1) Les réformes à venir. "Le modèle d'armée 2015 est à l'évidence hors d'atteinte" explique-t-on à l'Elysée, où l'on critique l'"absence de réalisme" des années précédentes. "Nous sommes face à un problème redoutable, un mur financier. Pour mettre en oeuvre les engagements pris, il faudrait augmenter de six milliards par an les crédits d'équipement (+ 40%). C'est incompatible avec nos finances publiques. Il faut donc des moyens plus réalistes. Des choix doivent, à l'évidence, intervenir. Les crédits de la défense seront maintenus au niveau actuel, autour de 2% du PIB. Ils ne baisseront pas en euros constants". Le président de la République ne devrait pas se prononcer sur les réductions d'effectifs ou l'avenir des grands programmes. On rappelle à l'Elysée son "attachement à un second porte-avions." 2) La dissuasion nucléaire. Les deux composantes (sous-marine et aéroportée) seront maintenues, "un choix qui n'allait pas de soi" reconnaît-on dans l'entourage du Président. Toutefois, les Forces aériennes stratégiques (FAS) seront réduites d'un tiers, passant de soixante avions Mirage 2000 N (3 escadrons) à une quarantaine de Rafale. Sur le plan de la doctrine, Nicolas Sarkozy revient à une posture plus traditionnelle. Contrairement à ce que Jacques Chirac avait fait à l'Ile Longue en 2006, il ne "détaillera pas à l'excès" les "intérêts vitaux" qui justifieraient les "hypothèses d'emploi" de l'arme nucléaire. Jacques Chirac avait évoqué l'utilisation du terrorisme par des Etats, la menace des armes de destruction massive non nucléaire ou l'extension des intérêts vitaux à nos "alliés". Nicolas Sarkozy maintient le flou, renforçant ainsi l'incertitude chez l'adversaire potentiel. 3) Le désarmement. Le président de la République va plaider pour la relance du désarmement nucléaire, estimant que la France était "exemplaire" à cet égard. Il rappellera que la France a été le premier pays à ratifier le traité d'interdiction des essais, démanteler son site d'essais dans le Pacifique, réduire ses forces en fermant le plateau d'Albion. Le chef de l'Etat demandera que les Etats qui n'ont pas encore ratifié le traité d'interdiction complète des essais nucléaires (Tice), comme les Etats-Unis et la Chine, le fassent. Il plaidera également pour le démantèlement de tous les sites d'essais (la France étant le seul pays à l'avoir fait) et pour des "mesures de transparence" au niveau international. Enfin, il souhaite "l'ouverture de négociations internationales pour un traité d'interdiction des missiles sol-sol à courte et moyenne portée". Cette dernière proposition vise notamment à combattre "la prolifération". "Nous avons bien sûr l'Iran à l'esprit" reconnaît-on l'Elysée. |
Un chantier de 52 millions € est
en cours à Guenvenez, l'annexe de l'île Longue où se
trouvent "nos" sous-marins nucléaires. Il s'agit de construire le
futur bâtiment qui abritera le stockage et la maintenance des missiles
nucléaires M51. On sait que ces M51 doivent équiper les sous-marins
de la nouvelle génération à partir de 2010 sur le
"Temble".
Le bâtiment dont certaines parties font 28 m de haut (l'équivalent d'un immeuble de 10 étages !) est construit par les entreprises du bâtiment locales (Marc SA, etc...) qui vont profiter de cette manne financière "génératrice d'emplois"... Autour de la rade de Brest, on ne parlera sûrement pas de "prolifération nucléaire", l'expression étant réservée à tous ces "Etats-voyous" (Iran, Irak, Corée du Nord...) qui, suivant l'exemple des "Grands" veulent se défendre avec des armes nucléaires... (*) Collectif d'une vingtaine de mouvements nationaux, groupes locaux et communautés œcuméniques, qui travaille en coopération avec le réseau mondial Abolition 2000 rassemblant près de 1.500 ONG des cinq continents pour obtenir l'engagement de la France et des autres puissances nucléaires à procéder, par étapes, au démantèlement de leurs arsenaux. Stop Essais 114 rue de Vaugirard 75006 Paris) |
Le Triomphant n'ira pas (encore) sous l'eau
Un problème grave s'est produit lors des opérations de grand carénage du sous-marin nucléaire Le Triomphant au Bassin 10 de l'arsenal de Brest. En fait, il s'agit d'un incident qui s'est produit "au plus profond de la chaufferie nucléaire". En conséquence le Triomphant est cloué dans le Bassin 10 pour une "opération coup de poing d'une intensité rare qui culminera en septembre 2004", selon le directeur du programme. Bref, il faudra attendre encore quelques semaines ou mois (?) avant que le Triomphant ne soit remis à l'eau. La France serait-elle (provisoirement) sans défense en ces temps de "menace hypothétique" pour sa sécurité? Le grand carénage d'un sous-marin est en régle générale une opération de longue durée (plus d'un an) qui coûte la bagatelle de 150 millions € de réparations. |
Var: rejets radioactifs!
C'est par un décret "confidentiel défense" signé le 26 novembre 1997 que Lionel Jospin a autorisé l'armée à construire un tuyau d'évacuation en pleine mer des effluents liquides provenant de l'entretien des sous-marins nucléaires et du porte-avions Charle-De-Gaulle à Toulon. La canalisation est en voie d'achèvement sur la commune de Saint-Mandrier et le maire demande en vain des explications. |
Cette conduite en mer est en totale contradiction avec les accords internationaux pris par la France qui prévoit à terme l'interdiction de tout rejet radioactif en mer. Le classement "confidentiel défense" a permis d'éviter une enquête publique. Jusqu'alors les eaux radioactives étaient emmenées sur le site de Cadarache dans les Bouches-du-Rhône où elles étaient évaporées et filtrées. Le résidu solide était alors conditionné dans du béton puis emmené sur le site de stockage de Soulaines, dans l'Aube. (source Var-Matin, 29 juillet) |