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En septembre s'ouvrira à Limeil-Brévannes
(94) le groupe scolaire Jean-Louis Marquèze, la première
école française «zéro énergie».
Récemment distinguée dans le cadre du Xème Prix de
l'Environnement des Villes d'Ile-de-France dans la catégorie «Qualité
environnementale des constructions», ce bâtiment recevra sur
3000 m2, 12 classes qui profiteront de ce nouvel établissement
respectueux de l'environnement.
Après avoir profité, en janvier
2004, de la nouvelle directive du code des marchés publics pour
prendre en compte l'environnement dans l'attribution des marchés,
c'est en 2005 que la Ville de Limeil-Brévannes a lancé le
projet et la construction du futur groupe scolaire assistée du Bureau
d'Etudes Tribu et d'un assistant à maîtrise d'ouvrage Auris.
L'appel d'offres a été lancé en mai 2006 pour permettre
le commencement des travaux en septembre 2006. Une « Charte Chantier
à faibles nuisances » a été intégrée
au dossier de consultation des entreprises : il leur a été
demandé de prendre les mesures techniques pour limiter les nuisances
de voisinage, la pollution du sol et de l'air, limiter les déchets
et optimiser leur valorisation.
Imaginé par le cabinet d'architecte
Goldstein, le groupe scolaire se composera de 5 maternelles de plain-pied
permettant de disposer d'un jardin de classe et de 7 classes élémentaires
situées au 1er étage, qui bénéficieront d'une
cour de récréation de 800 m2 en terrasse. Les
matériaux utilisés ainsi que le type de construction choisis
permettront une consommation en énergie réduite. Le système
d'isolation, l'exposition du bâtiment, l'utilisation de matériaux
spécifiques pour la construction seront tels que le fonctionnement
du futur groupe scolaire se fera sans dégagement de gaz polluants,
indique la ville. En effet, concernant l'orientation du bâtiment,
il sera principalement orienté vers le sud pour couvrir, en hiver,
une partie des besoins de chauffage grâce à la chaleur du
soleil. L'orientation sud-sud-est des classes optimisera la protection
solaire en été et les apports solaires en hiver.
De plus, il sera très bien isolé
: isolation des murs par 18 cm de laine minéral et triple vitrage
anti-émissif avec gaz rare et occultation ou avec une lame ventilée
avec store incorporé, dans des huisseries bois. Le bâtiment
recevra également une toiture végétalisée de
5 à 8 cm de terre. Outre un aspect visuel non négligeable,
cette toiture contribuera à l'isolation de l'enveloppe du bâtiment
et retardera l'écoulement des eaux de pluies. 14 cm de polyuréthane
composeront également la toiture dont l'isolation par l'extérieur
sera forte grâce à la rupture des ponts thermiques. Le coefficient
de déperdition conductive de l'enveloppe globale du bâtiment
est estimé à U bât< 0,4 W/m2.°C,
estime la ville. Les locaux possèderont des larges baies vitrées
qui permettront de limiter l'éclairage électrique et de favoriser
la lumière naturelle.
Dans les classes, une double orientation de
la luminosité, permettra un éclairage des 2 côtés.
Il n'y aura alors pas de coin sombre notamment au fond de la salle, précise
la ville.
Concernant la ventilation, le groupe scolaire
sera équipé d'un système double flux qui permettra
de récupérer toute la chaleur contenue dans l'air avant de
la rejeter à l'extérieur. Dans les salles à activités
variables (bibliothèque, salle polyvalente, salle d'activités...),
des détecteurs de CO2 permettront une aération
optimale du bâtiment en entraînant une rotation du moteur des
2 ventilateurs (air entrant et air extrait).
Le chauffage des pièces sera assuré
par des pompes à chaleur qui puiseront une partie de leur énergie
dans la chaleur du sol et l'eau chaude sanitaire sera fournie, pour les
trois quarts, par 30 m2 de capteurs solaires installés
en toiture.
Le peu d'énergie dont l'école
aura besoin sera couvert par 700 m2 de cellules solaires «photovoltaïques»
installées en toiture, dont la puissance est estimée à
80 kWc. L'énergie solaire thermique produite par les panneaux solaires
thermique sera directement utilisée pour les besoins de l'école
(préparation de l'eau chaude, chauffage des espaces par gain direct
grâce aux baies vitrées), et indirectement pour fournir de
l'électricité qui pourra être revendue sur le réseau
public de distribution d'électricité. Cette «production
énergétique» se traduira sur une année en un
bilan énergétique positif, tant en termes de kWh que de facture
d'électricité : chaque année l'école produira
et revendra à EDF plus d'énergie qu'elle n'en utilisera.
Selon la ville, elle produira 70.000 kWh/an par an pour un besoin estimé
à 65.000 kWh/an .
Par ailleurs, des revêtements de sol
perméables permettront de réalimenter les nappes à
chaque pluie, et l'école récupérera les eaux de pluie
pour assurer l'arrosage des espaces verts. Des lampes à très
faible consommation énergétique seront également installées.
Quant aux déchets, ils seront regroupés le long de la cour
de service, dans des locaux accessible aux véhicules de collecte.
Le contrôle des nuisance sonore vis
à vis des résidences voisines en phase d'exploitation et
au cours du chantier a également été prévu
et un système d'accompagnement à pied, encadré par
des adultes, sera organisé depuis les logements des enfants afin
de limiter les accompagnements quotidiens en voiture.
Le coût total de l'opération
est estimé à 7 millions €. L'introduction des normes
Haute Qualité Environnementale dans ce type de construction a engendré
un surcoût de 30% supérieur à celui d'un bâtiment
classique dont la moitié a été pris en charge par
l'ADEME, indique la ville de Limeil-Brévannes.
Au cours de l'année de sa construction,
les enfants des écoles maternelles et élémentaires
de Limeil-Brévannes pourront suivre, sous la tutelle des différents
experts et intervenants, des ateliers de sensibilisation et de présentation
technique. Cette démarche de sensibilisation sera également
proposée aux habitants de la Ville par le biais d'une visite sur
site, ainsi que par une exposition en mairie. Un exemple à suivre!
Jean-Pierre Langellier à Londres et Brice Pedroletti
à Shanghaï
http://www.news.fr/actualite/societe/0,3800002050,39372622,00.htm
Dès la Toussaint, les élèves
du groupe scolaire Jean-Louis Marquèze à Limeil-Brévannes
profiteront d'un établissement estampillé "Haute
Qualité Environnementale" (HQE). Un lieu de sensibilisation
à l'écologie.
À Limeil-Brévannes (94), les
élèves de la nouvelle école Jean-Louis Marquèze
connaissent une rentrée des classes peu ordinaire. Le chantier ayant
été retardé pour cause d'intempéries durant
l'été, ils ne pourront profiter des salles de classe flambant
neuves qu'après les vacances de la Toussaint. Ils étudieront,
en attendant, dans des préfabriqués. Mais, une fois achevé,
le groupe scolaire, 5 classes de maternelle et 7 classes élémentaires
réparties sur 3.000 m2, pourra se targuer d'être
l'un des premiers établissements respectueux de l'environnement.
Orienté plein sud, muni de panneaux
solaires et de larges vitres à triple vitrage permettant à
la lumière solaire de rentrer, il sera "zéro énergie".
En d'autres termes, il consommera moins d'énergie qu'il n'en produira.
Un projet cher au premier magistrat de la commune, Joseph Rossignol, et
qui s'inscrit dans un programme axé sur le développement
durable depuis le début des années 2000. «Face à
la croissance de la population dans ce quartier pavillonnaire, la commune
avait besoin de s'équiper d'une école supplémentaire.
Le maire, féru d'écologie, a saisi l'occasion pour ne pas
construire un simple bâtiment supplémentaire», explique
Pierre Costi, directeur général adjoint d'Auris, société
mandatée par la ville, maître d'ouvrage du projet.
Plus de 70.000 kWh produits par an
En 2004, la mairie fait appel à un
spécialiste afin d'intégrer la norme "HQE" dans la conception
du projet. Parallèlement, des réunions de concertation sont
organisées avec les fédérations de parents d'élèves.
Le financement est ensuite validé lors du conseil municipal de mai
2005 et fin 2006, les travaux débutent. Coût du chantier:
près de 6 millions €. Le bâtiment, qui produira grâce
à ses panneaux solaires plus de 70 000 kWh par an, en consommera
23 000 et revendra le reste à EDF, à raison de 0,55 centime
€ le kWh.
Pour la ventilation du bâtiment, un
système "double flux" récupèrera toute la chaleur
contenue dans l'air pour la rejeter à l'extérieur, des détecteurs
de CO2 permettront une aération maximale des pièces.
Un système de "pompe à chaleur" puisera une partie de son
énergie dans la nappe phréatique pour permettre le chauffage
des pièces L'école récupèrera aussi les eaux
de pluie pour assurer l'arrosage de ses espaces verts. Sous le nom de "Pedibus",
un système d'accompagnement à pied, encadré par des
adultes, sera organisé depuis le logement des enfants. «Et
un panneau d'affichage électronique permettra de suivre jour après
jour la consommation énergétique des locaux. Les élèves
s'approprieront ainsi l'outil», souligne Pierre Costi. |
Car le but est aussi de sensibiliser les usagers
de l'établissement aux questions environnementales et de leur expliquer
son mode d'emploi: éteindre la machine à café ou les
ordinateurs, ouvrir les fenêtres si besoin... Pour la mairie de Limeil-Brévannes,
l'école Jean-Louis Marquèze ne représente que la première
pierre d'un important édifice. D'ici à cinq ans, la commune
entend construire dans une friche industrielle au nord-ouest de la ville
une zone écologique baptisée «quartier des Temps durable».
À
terme, le quartier futuriste comprendra 1.000 logements (70.000 m²)
et 7.000 m² de commerces.
Les paris de la première
école "zéro énergie" en France
LE
MONDE | 18.04.06
Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) va construire le premier groupe
scolaire français "zéro énergie", dont le but est
de produire autant - voire plus - d'énergie qu'il n'en consommera.
" C'est le projet le plus avancé en France",
selon Alain Bornarel, du bureau d'études techniques Tribu, spécialisé
en haute qualité environnementale (HQE). " Cette réalisation
fera date. Ce sera une référence", renchérit Hubert
Pénicaud, architecte, ingénieur, spécialiste des problèmes
d'énergie.
Le futur groupe scolaire, conçu par les frères
Serge et Lipa Goldstein, offrira, sur deux niveaux, 5 classes de maternelle
et 7 classes de primaire. Pour arriver à l'objectif fixé,
il lui faudra non seulement produire son énergie mais surtout réduire
ses consommations de façon drastique. Le gros du gain passe donc
par une très forte isolation et par une gestion optimale de l'énergie.
VERRIÈRES ET CAPTEURS
Les classes, largement vitrées, profiteront
au maximum de l'ensoleillement. Les vitrages sont devenus si performants
qu'ils laissent entrer davantage de calories qu'ils n'en laissent sortir.
L'épaisseur d'isolant, habituellement de 8 à 10 cm, passera
à 20 cm. Les ponts thermiques seront supprimés.
Grâce à ces précautions, les
besoins de chauffage oscilleront entre 10 et 13 kWh/m² par an, contre
50 pour des bâtiments normaux. Une pompe à chaleur puisant
l'énergie dans le sol assurera la majeure partie du chauffage. L'eau
chaude sanitaire sera fournie pour les trois quarts par 30 m² de capteurs
en toiture, le reste étant électrique. Installés sur
le toit, 650 m² de panneaux photovoltaïques fourniront l'électricité,
dont la consommation (éclairage, ventilation, ascenseurs, informatique,
etc.) constitue le poste le plus difficilement compressible.
L'éclairage naturel sera optimisé.
Ainsi, les couloirs, situés l'un au-dessus de l'autre, seront transparents
(verrière et dalles de verre), permettant à la lumière
zénithale de traverser le bâtiment de haut en bas. Des cellules
photoélectriques empêcheront d'allumer la lumière -
ou l'éteindront automatiquement - si la luminosité est jugée
suffisante. Mieux, des graduateurs adapteront l'éclairage à
l'intensité lumineuse.
Dans les espaces fréquentés selon
des horaires variables, comme la bibliothèque, des capteurs de CO2
- que dégage notre corps - régleront l'aération en
fonction du nombre de personnes présentes. Les locaux occupés
à des heures fixes, comme les salles de classe, seront aérés
par un système réglé sur une horloge.
Selon les saisons et l'humeur de la météo,
l'école vendra ou achètera de l'électricité
à EDF. L'objectif, sur un an, étant qu'elle en produise autant
qu'elle en consomme.
Le maire de Limeil-Brévannes, Joseph Rossignol,
espère même qu'elle en fabriquera davantage. Le simple équilibre
rendra le groupe scolaire bénéficiaire. En effet, EDF sera
tenue de lui racheter le kW/h à 15 € alors qu'elle le lui vendra
à 6 centimes. Le gain devrait atteindre 6.000 € par an.
Si la commune se met à l'abri des augmentations
tarifaires, elle ne s'enrichira pas pour autant. En effet, les seules photopiles
et leur installation coûteront 350 000 euros. Le coût des travaux
tournera autour des 5 millions € dont 1,6 million de surcoût
par rapport à un bâtiment normal. Les premiers élèves
devraient arriver en septembre 2007.
Francis Gouge
http://www.novethic.fr/novethic
L'école de Limeil-Brevannes (Val de
Marne) s'apprête à être inaugurée, le 10 novembre,
après des travaux qui ont duré un peu plus d’un an. Labellisée
«zero énergie» et conçue en étroite concertation
avec les habitants de la ville, cette école HQE se veut exemplaire,
à l'avant-garde des bâtiments basse consommation et des comportements
«écoconscients».
Le projet a débuté en 2005,
avec la décision de construire une nouvelle école pour répondre
au besoin des nouveaux habitants de Limeil Brévannes (94) et la
volonté de la mairie d'en faire un chantier HQE. L'approche «énergie
positive» (c'est à dire produisant plus d'énergie qu'il
n'en consomme) est apparue lors de la concertation menée avec les
parents d'élèves par le bureau d'études Tribu, en
retenant le scénario de la centrale photovoltaïque parmi les
sept priorités environnementales proposées. Un objectif haut
de gamme, avec un surcoût d'environ 30% par rapport à un bâtiment
conventionnel, qui s’élèvera finalement à 5,5 millions
€ sur l'ensemble des travaux débutés depuis septembre
2006.
Cas d'école
Comment l'école Jean Louis Marquèze
tient-elle sa promesse d'«énergie positive»? Avec une
surface de 3000 m2 sur 2 niveaux, dont 5 classes de maternelle
assorties d'un jardin potager, une zone d'accueil, des bureaux administratifs,
la restauration au rez-de-chaussée, 7 classes de primaires et une
cour de récréation à l'étage, c’est pourtant
possible. Premier axe : garantir au groupe scolaire une basse consommation.
Triple vitrage, sur-isolation des murs avec 18 cm de laine minérale,
installation d'une toiture végétalisée de 5 à
8 cm d'épaisseur... La synergie des techniques employées
confère au bâtiment un très faible coefficient de déperdition
thermique (estimé à moins de 0,4 W/m2.°C).
De larges baies vitrées dans les classes, orientée sud-sud-est,
aidées d'un patio au rez-de chaussée, d'une verrière
et de pavés de verre dans les couloirs de l'étage visent
à maximiser le recours à la lumière naturelle et diminuer
l'usage de l'éclairage électrique en plein jour. Enfin, une
ventilation dite « double flux », pour récupérer
sans dépenser d'énergie la chaleur contenue dans l'air intérieur
avant de le rejeter vers l'extérieur, et une pompe à chaleur
puisant ses calories dans la nappe phréatique pour servir le chauffage
des pièces, complètent ce panorama de la conception passive.
L'indispensable apport des énergies
renouvelables, solaires en l'occurrence, représente le second volet
de la formule. Cette production d'énergie propre est matérialisée
par un chauffe-eau solaire - en mesure de couvrir avec ses 30 m2
de panneaux 60% des besoins de la collectivité - et 800 m2
de panneaux photovoltaïques, disposées en toiture et en façade.
D'une capacité estimée à 80.000 kWh par an, cette
source d'électricité solaire, intégralement réinjectée
dans le réseau EDF au prix de 55 cts €le kWh, apporterait à
la commune une recette de près de 44.000 €. «A moyen
terme, le surplus d'énergie va permettre d'amortir le surcout de
l'investissement», confirme Agathe Dahan, directrice de la communication
de la mairie de Limeil-Brévannes.
Intégrée à l'environnement
Mais la volonté de la municipalité
de réduire l'empreinte écologique est aussi globale. Outre
l'option évidente des ampoules basse conso, la consommation d'eau
du bâtiment se propose d'être la plus économe possible.
Avec une robinetterie à temporisation et double débit et,
pour arroser les espaces verts, une récupération des eaux
de pluies. Pour éviter le trafic automobile du à l'arrivée
ou la sortie des classes, un système d'accompagnement des enfants
à pied, un « pédibus », va être organisé
avec les parents. Ultime innovation, bien en vue dans la bibliothèque,
un écran à plasma pointera en temps réel la consommation
et la production électrique de l'établissement.
«Une école "zéro énergie"
est une affaire de conception, mais aussi de comportement et de pédagogie.
La consommation énergétique d'un bâtiment dépend
principalement de ceux qui l'utilisent» insiste le dossier de
presse du projet. Plusieurs machines à café laissées
allumées en permanence induiront ainsi une hausse de 5% de la consommation
électrique. Même chose avec les ordinateurs en veille. Si
les enfants ont été sensibilisés et associés
durant l'année 2007 au déroulement des travaux de leur future
école, à travers une visite du chantier et une exposition,
un «mode d'emploi» doit aussi être transmis aux équipes
techniques et enseignantes. Réunions de concertation et d'information,
notices d'utilisation des locaux et des installations... La démarche
d'accompagnement HQE s'étendra sur les deux premières années
de fonctionnement de l'école, prolongée d'ici 2011 par la
construction d'un écoquartier complet, les «Temps durables».
Et
quoi de mieux qu'une école pour faire oeuvre éducative?
Voir aussi:
· Le premier "lycée
Kyoto" ouvrira ses portes à Poitiers:
http://www.news.fr/actualite/societe/0,3800002050,39367067,00.htm |