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Primés - HUMAINS FACE À LA NATURE - Humains face à face - Calligrammes - Prose poétique - Haïkus

coquelicots - acrylique personnelle
acrylique personnelle

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POÈMES LES PLUS RÉCENTS
(ordre chronologique inverse)

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XXX

libre ou classique



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CICATRICES POÈTES
libre
Ce sont des silences bruissants
où sous des cieux démesurés,
les déchaînements sous les eaux
sont ineffables pour nos peurs.

Au bord d'un monde inassouvi
ne sachant plus s'il doit durer,
le soleil n'a plus de langage
sa voix... lactée est orpheline.

Dans le fracas des apparences
et le cauchemar des doctrines,
l'étreinte noire des torrents
dit la fable de nos mémoires.

Les lieux vides de nos chimères,
ne faisant qu'ici exister
tels les feux des astres éteints,
apprivoisent la mort banale.

Et leurs tentures de lumières
jugulent les achoppements
de nos sillages hiéroglyphes
depuis la longue nuit des temps.

Alors, toutes ailes d'oiseaux,
en ranimant de nobles torches,
sauront panser les cicatrices
de nos frêles plumes poètes.


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TERRE MER ASTRES VIES
classique
alternance par strophes
Le ressac de la mer
arrimé dans nos ans
dore les grains de l’air
et nos rêves d’enfants.

Échoués sur la Terre
refuge de nos plaintes
sur la plage chimère
vont nos frêles empreintes.

Et ses immenses bleus
pour souhaits élevés,
nimbent les amoureux
aux "Je t'aime" gravés.

L’azur luit sur les anses
quand les ailes conspirent
sur les houles intenses
où les fleuves expirent.

Alors le maître temps
fait nos ombres fléchir
le soleil éclatant,
vois ses ors défaillir.

Quand le vent nous caresse
tel une lune altière
notre étoile maîtresse
est l’escale dernière.

Ivres tels des oiseaux
entre écumes et cieux
nous guettons les vaisseaux
quand pleurent les adieux.

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LE CIEL ET SES MUSIQUES
 
classique inspiré du ROYAUME DES MUSES libre précédent
Le pouvoir de son art rend le monde vivant
Et dès que le soleil caresse ses paupières
Le poète se livre au jeu de ses lumières
Tel un ciel écrivant.

Quand la pulsation d’un poème médite
Sa maîtrise module un silence vocal,
Et de son être coule un hymne monacal
Où le sacré palpite.

Des récits éternels surgissant des matins
Étoilent l’horizon de ses rêves intenses
Enchevêtrés de sons, en quête de semences
Et d’inouïs destins.

Dans le chant de ses mots, âmes et mains sont graines,
Par ses opus il crée un indicible émoi
Fondant des univers, où le kairos* est roi
Et ses musiques reines.
* le kairos est le temps du moment opportun. Il qualifie un intervalle, ou une durée précise, importante, voire décisive.

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LE ROYAUME DES MUSES
alexandrins libres

La mémoire des nuits tisse les premiers mots
et dès que le soleil caresse notre Terre,
le poète se voue à la raison des mains
tel un scribe accroupi.

Quand la pulsation d’un quatrain musical
intronise des voix ensorcelant les ombres,
la plume sur la feuille arbore des mystères
où l‘indicible agit

Les récits éternels fusant de l’horizon
redonnent destinée aux chemins oubliés,
enchevêtrés de sons, en quête de semences
et de soifs inconnues.

Sur les failles du temps chaque doigt est lumière,
quêtant entre ses seuils d’ineffables silences,
engendrant des trésors, où le sensible est roi,
et les muses sont reines.

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RÊVERIES MUSAGÈTES *
libre

Sur le sable de l’air
la rumeur du silence
s’endort dans le vertige
de la marée des temps

les soieries du ressac
argentent les regards
dans l’écho de nos nuits
et la senteur des aubes

des songes plein les yeux
nos pas baptisés d’écumes
nos chemins bariolés
épousant les vagues

libres tels des oiseaux
s’envolent nos pensées
entre chardons et dunes
sous les gloires et ombres

de nos muses dansantes.

 * MUSAGÈTE: emprunté au latin MUSAGETES, surnom d'Apollon, en grec Μ ο υ σ η γ ε ́ τ η ς «conducteur des Muses».
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À PROPOS D’UNE AUBE
libre

Les gouttes du silence
le reflet des ardoises
font écho des orages
et du sang des visages,

des souvenirs de temps
luisent sur les pierres
et le pinceau des arbres
colore la peau des herbes,

la symphonie des vents
coule des collines
et le chant de secrets
monte des racines,

sous les ombres tremblantes
vibre la lumière neuve
et les couleurs de nuit
réchauffent les aubes,

calligraphiant des yeux
sur la chair des feuillages
la pluie sème du bleu
dans le noir qui s’endort.

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POÈTE ÉCRIVAIN PUBLIC
libre

Silencieux ou chantant
de l’encre plein ses rêves
empruntant ses chemins
sans bouger ou marchant,

ignorant l’au-delà
mais sensible aux horreurs
il traduit l’univers
de l’aube à la nuit,

revivant les bûchers
de feuillets interdits
tutoyant paradis
et riant des enfers,

mais sur terres de cendres
et loin des hauts ciels clairs
les humaines souffrances
survivent sur nos sols,

sensible à leurs vies
écoutant ces misères
il grave les exils
des pauvres immobiles.

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IMPRESSIONS SOLEIL COUCHANT
classique - gérardine

Des vasques d’argent clair dans les ondes du soir
Enchâssent le ballet triomphal des visages,
Les sépales fleuris sont des yeux dans le noir
Déployant les fragments d’infinis paysages,
L’écorce des reflets s’ébat dans un miroir.

Les auras des parfums sacrent l’âme des ombrages,
Le flottement des joncs festonne les rivières,
L’orbe des frondaisons à l’orée des nuages
Sème l’horizon bleu d’un clavier de prières.
Il flotte dans le vent des empreintes de rêves,
Chants ailés des rameaux, mémoires de chimères
Pour nous pauvres humains et nos oublis sans trêves.

De doux voiles dorés poudroient tels un bougeoir,
Les misères du temps ont remisé leurs glaives.

Les ondes d’argent clair animent notre espoir.

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MUSIQUE DE NOS SILENCES
 
classique

Quand dans l’orgue des nuits, violon de nos sèves,
Dans le secret des chairs ou la marche des jours,
S’affermissent nos ans nimbés de nos rêves,
De nos troncs embrassés vont des torches d’amours.

Quand chants sainement fous enflamment nos sagesses,
Dans nos vallées et monts où vivent des douceurs,
Au sein de nos élans fleurissent des promesses
Et par nos volontés se forgent les bonheurs.

Dans l’aubier de nos êtres, chantres amoureux,
Ou nos sillons de sang, sources de nos accords -
Mamelles de la vie et de nos corps heureux -,
Notre poème coule avec ses rythmes d’ors.

Par l’ogive des jours et la crypte des âmes
Où naissent nos opus dans le corps de nos vœux,
Quand se tendent nos arcs pour l’envol de nos flammes
Ainsi gît le silence, alors solfient nos feux.

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DANSE DANS L'AZUR
un libre en vers impairs pour le concours Verlaine...

Ah! Cette sainte heure
dans le crépuscule
quand le jour s'absente
et que les cieux tanguent

De célestes voiles
tentures d'eden
sont des yeux ouverts
sur l'infini monde

Anges de nos songes
des poèmes naissent
et nos pas s'esquissent
dans nos âmes liées

L'astre du berger
festonne nos voeux
et nos mains deviennent
prémices d'envols

Lueurs incertaines
de chutes de robes
dans un firmament
au tremblement bleu

Dès l'alpha de vie
hier se fait durée
l'ultime est la source
le cri se fait chant

Bal hyménéen
essaim d'existences
cristaux de lumières
et frissons de braise

Ton souffle nous guide
et des gongs de fête
m'apprennent la joie
quand la grâce danse.


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SONNET 7
POÈME
version sonnet !

Ouvrage aux rêves chers d’images inventives,
Envolements de voix, doux échos confidents,
Inscrivant des destins profonds et transcendants
Et sillons de labours pour veines créatives.

Périple horizon d’aigle aux ailes combatives,
Royaume irrésistible aux chants obsédants,
Dont les espoirs se font grands verbes fécondants
Dans des nuits d’angelots aux ivresses festives.

Efflorescences d’ors aux chatoyants brocarts
Qui foisonnent d'instants breuvages de hasards,
Tissages de couleurs quand nos chants se font flammes.

Poème aire origine, aux mondes solennels,
Tu sais transfigurer, par souffles éternels,
Les germes épandus dans l’aubier de nos âmes.


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DANSES MÉLANCOLIQUES
libre 6 pieds

Les ombres bleues frissonnent
et la danse trébuche
quand les chants se dépouillent
rebutant la ballade.

Les rondes sanglotées
de romances froissées
endorment le phénix
 des rouilles automnales.

Le ballet des ramures
s’assoupit dans la brume
et la houle des vagues,
advient d'un sanglot d'orgues.

Invocation vaine,
la larme à moire d’ambre,
strie de rêve oublié,
s’écoule comme un soir.

La valse des nuages
raille l’astre mourant
quand dans les bois s’endort
la voix des choses lasses.


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POÈME
classique
toutes rimes féminines, transposé en sonnet ci-dessus

Ouvrage aux rêves chers d’images inventives,
Envolements de voix, doux échos confidents,
Inscrivant des destins profonds et transcendants
Et sillons de labours pour veines créatives.

Périple horizon d’aigle aux ailes combatives,
Royaume irrésistible aux frissons obsédants,
Dont les espoirs se font grands verbes fécondants
Dans des nuits d’angelots aux ivresses festives.

Efflorescences d’ors aux chatoyants brocarts
Écume de nos vœux pour paradis magiques,
Qui foisonnent d’instants breuvages de hasards,
Tissages de couleurs quand nos chants se font flammes.

Poème aire origine, aux beautés solennelles
Dont les constants bienfaits sont nos plus belles flammes,
Tu sais fertiliser, par sèves immortelles,
Les germes parsemés dans le cœur de nos âmes.


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POÈME
alexandrins libres
transposé en classique ci-dessus

Poème aux fragments doux de silences de plumes
envolements d'oiseaux, cette floraison d’ondes
tu nous offres des fleurs suscitant folle envie
de sillons de labours pour semis fastueux.

Poème horizon d’aigle aux ailes vigoureuses,
faïence souveraine, ardente flamme intime,
tu déposes tes mots, lumières en ténèbres,
dans des nuits d’angelots aux flèches affolées.

Poème éclairé d’ors, de caresses de braises,
écume de nos vœux, ferveur de nos regards,
tu nous gorges d’instants, breuvages de langueur,
sillage de couleurs quand les ombres chuchotent.

Poème œil origine, insensé mais secret,
généreux mais ténu comme rais de soleils,
tu sais nous ranimer, telle sève annuelle,
bruissement strié pour nos racines d’âmes.


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ÉBAUCHE D’UNE GENÈSE DU MONDE

à Igor Stravinski (Le Sacre du printemps)
à Blaise Cendrars (livret de Création du monde - Darius Milhaud)
à Alain Duault (Les sept prénoms du vent)
alexandrins libres
(possiblement transposable en classique, quand mon déménagement sera terminé...)
Dans l'enfer des soleils et l'effroi des silences
les orages du temps font flamboyer les heures,
les torchères des jours font brasiller les crêtes
et chevauchent les mers jusqu’aux infinis mauves.

Des spectres crient aux cieux, les abysses sont larmes,
les souffles sont typhons, les vents tournent tempêtes,
les vagues brillent d’ors, les écumes d’argents,
des mystères des fonds se cisèlent des mondes.

Des perles diamants déferlent des volcans
d’où des magmas de feu s’effondrent dans les laves,
des océans s’ébranlent
de mirages vibrants,
les flammes des brasiers forgent l’airain des pierres.

Des rochers déchirés aux mélopées grinçantes,
des horizons houleux aux abîmes hurlants,
par des fleuves sans fin sur les plages premières,
les sirènes naîtront pour nous, futurs humains.

D’impalpables secrets dévoilent leurs fanaux,
des bribes d’opéras amassent leurs énigmes,
des voûtes de couleurs feignent des cathédrales,
de l’inouï chaos fleurit la poésie.

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NOTRE ORANGE BLEUE
à Paul Eluard (La Terre est bleue*)
7 pieds libres

Dans nos chambres de miels
nos hanches se font ruches
et nos langues archets
invitent les abeilles
dans les printemps en fleurs.

Les silences se font notes,
les oiseaux se font dieux
quand les lumières pianotent,
que les sons se font jeux
pour que chantent les mots.

Même l’argent des pluies
des arbres en pleurs
qui soutiennent les ciels
colore l’or des feuilles
dans le rouet du temps.

Dans cet orage bleu
de notre Terre ronde,
dort la mer en dentelle
sur le tapis des plages,
oranges aux couchants.

* L’amour la poésie 1929, La terre est bleue:

La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.

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L'INFINI ET LA GRÂCE
à Christian Bobin (Souveraineté du vide)
7 pieds libres

Dans l’écoute d’un poème
sur la palette d’un peintre,
dans un sourire d’enfant
ou la larme d’une mère
dans la vaine poussière
l’éternité de l’instant,
le temps de l’inachevé
et du futur du passé
dans un moment comprimé
il y a l’immensité,
l’infime trace d’oiseau
dans le souffle d’un envol
le retour d’un souvenir
dans une encre déposée
l’explosion d’une étoile

ou le parfait d’un silence,

comme une empreinte de grâce.

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AGRESTES PAYSAGES
à  Herberto Helder (Le poème continu)
alexandrins libres !

Le grand orgue des nuits, violon de la vie,
la corolle des chairs dans le mitan des jours,
le roulement des ans, nimbé de nos sèves,
de nos troncs embrassés font des torches chantantes.

Des chants humbles ou fous enflamment nos sagesses,
dans nos vallées et monts dévalent des rivières,
du tréfonds de nos puits perlent des paysages,
de nos portes en feu s’embrasent des lumières.
Dans l’aubier de nos êtres, frêles géographies,
dans les sillons du sang, sources de corps et d’âmes,
mamelles de la Terre et de nos épigones,
naît l’orchestre des cœurs, notre odyssée primale.

Dans l’ogive des jours et la crypte des yeux,
ainsi vont les amours dans l’écume des vœux
quand se tendent nos arcs pour l’envol de nos flèches,
ainsi gît le silence, alors solfient nos mots.

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LUMIÈRES DE L'INDICIBLE
8 pieds libres

Dans les cœurs où brille une lampe
le silence est l’éternité,
et quand les nuits transfigurées
se marient aux milliards d’étoiles,
les âmes, les corps et les songes
enchantent les eaux translucides
coulant dans l’immensité bleue
de pressentiments indicibles.

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LUMIÈRE NOIRE (slam !)
6 pieds libres

Ces danses de tous êtres,
pour nous pauvres humains,
mobiles immobiles,

Leurs signes, comme phares,
pour nous, parleurs aphones
aux paupières rétives,

Leurs forêts démembrées
spectacles de nos faces
sans regards ni pensées,
Leurs cris silencieux
pour nos bouches hostiles,
nos volontés scellées,

Tous ces astres sereins,
même brûlés ils brillent,
pour nous, présents absents,

Nous rions quand ils meurent,
nous terriens déjà morts,
eux vivants pour toujours.


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LA VALSE DES MOTS
6 pieds libres

Oublis et souvenirs,
nourritures des âmes
rêveuses et poètes,
les chevaux de nos mots
galopant dans le temps,
forment tel un choral

s’envolant dans les ciels,
où le coche des ans

invente des voyages
qui nous mènent aux anges
de chapelles ardentes
chantant comme des fleurs.
Sous l’écorce des lettres,
pénombres tournoyantes
de refrains effrénés -
ardentes odyssées,
la grandeur des écrits
s’imprègne d’effigies
aux fougueuses errances,
dans un temps d’écriture
entre aubes et couchants,
moments privilégiés:
 
c'est la main sur la page
valsant comme les cœurs.

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LA GESTE DU PEINTRE
classique

Mémorables récits des bals de l'horizon,
Ses lyriques désirs sont énigmes rêvées,
Les pigments des semis cortègent à foison
Éphémères essais ou tâches conservées.

Peuvent ainsi perler dans le sillon du temps
La geste de l’artiste et celle de ses joies.
Dans l’ardeur des regards et le bal des instants,
Une douce exigence harmonise ses voies.

Sur les lins son toucher féconde ses chants nus,
Doux secrets de ruisseaux et d’échos de caresses
Recueillant ses secrets d’univers inconnus,
Et son art éclatant façonne nos ivresses.
 

Sa geste des couleurs jaillit puis vit en nous
Convaincus par le sens de ses folles envies.
Il nous révèle alors la clé de ses remous,
Nous offrant des jalons, gravant l’art dans nos vies.


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LA GESTE DU PEINTRE
alexandrins libres


Mémorables instants du relais des saisons,
les sillons ténébreux sont des peines rêvées,
les pigments des semis cortègent les efforts,
et l’ombre des revers attendrit les succès.

Peuvent ainsi perler dans la trace du temps,
les fièvres de l’artiste et celles de ses ombres.
Dans l’ardeur des regards et la valse des doigts
une douce exigence élit ses souvenirs.

Les lins et leur toucher libèrent les ferveurs,
des ruisseaux de secrets et l’écho de caresses.
S’animent ses desseins sur l’alphabet du temps,
ses muses font leurs traits voltiger à cœur joie.

Il nous revient alors la houle de ses heures
arrimant des jalons, gravant l’art dans nos vies.
La geste des couleurs jaillit puis vit en nous,
convaincus par le bal et le chant des pinceaux.


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LES MOTS SONT DES ÉTOILES
8 pieds libérés
à Barnabé Laye (Fragments d’errances)
 
Un jour, des mots sont des étoiles
brillant sur un versant du monde,
folles révélantes
bourrasques
de chants dans l’encre de la plume.

Dans le miroir du fond de l’âme,
dans le baiser d’un horizon,
croissent des ramures de rêves
et sourdent des frissons de fièvre.

Énigmes émergeant des aubes
dans des mystères d’évidences,
les instants sont éternités
et nos errances se résolvent.

Pleurs et joies se font harmonies,
les dormeurs adviennent aèdes,
et la fougueuse prosodie
incendie les nœuds des mensonges.

Des ans redeviennent enfances,
se font présages de poèmes
dont les vers volent vers le ciel,
surgeons miraculés des nuits.


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DE GERMES EN GERBES

La nuit se désembue au jour à commencer
sa lumière grandit et fait les ombres naître
quand la clarté survient, les mots vont exister,

le parler nous liera
aux appels à paraître
d’un envol disparu,

ces signes si ténus d’une strophe éphémère
sont tels la flamme éteinte à la fin d’un banquet
qui dans nos âmes brille et chante encore, altière,

de vertiges d’offrandes
en veinures de marbre
et germes d’univers,

aux senteurs de poème et chants de rossignols,
quand deux yeux envoûtants aux vibrations d’étoiles
dans l’attente d’un cri emprunté d’une muse,

entre geste et terreau
entre quête et semences
entre hasard et durée

nous transforment en chœur en essaim d’existence
dans l’aube de bourgeons aux souffles assoiffés
volant vers les lointains à l’affût d’une joie,

en flammes de secrets
en strophes de lumière
en règnes à venir,

tels sentiers de brouillards où des mers de silences
sont flambées de musiques à la crête du temps
quand les nuits se font jours pour initier le printemps.

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FRAGMENTS-TERRE
dédié à Daniel Martinez (D’ores et déjà)
6 pieds

Nos ombres sur la Terre,
en ballets éphémères
des reflets de nos mots
et bribes de nos vies,
composent et déploient
nos cantates d’abeilles
et leurs frêles écumes,
confiant leurs dentelles
au mutisme des roches
et diffractant les aubes.

Le chant de nos abîmes
transfigure le Temps,
le brûlot des pensées
et leurs copeaux de braises
divulguent nos audaces
quand aux confins des rythmes,
de silencieux signes
embrasent nos désirs.

Des sentiers de lumière
incisent leurs sillons
dans les chœurs de vertiges,
où nos regards déliés
se déprennent des larmes,
cristaux fluides d’amour

De ces touches infimes
émergent nos mystères
où le bouquet des joies
s’abreuve d’infinis.

Foisonnements d’effluves
choyés dans les chaumines.

Effloraisons d’Amour.

accessoirement à nombre décroissant de strophes paires...
 
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TEMPS POÉTIQUES
à Bernard Noël (La Chute des temps)

libre classique
Le poète aide à naître un attentif élan,
à la franche ferveur d’un présent sans frontières,
dont la saveur des mots est la moisson des temps,
où le semis des doigts prodigue ses pensées.

Le souffle de sa voix dit l’éternel poème
dont l’obstination chante et décrit ce monde,
dans ses déchaînements où l'erreur asservit,
résultat d’abandons et d’alertes aphones.


Le désir de créer sous les paupières closes
des échos temporels telles les odyssées
lance un cri dans le noir, aux accents infinis,
pareils aux rais sans freins d’astres aux feux éteints
*.

Le langage du verbe émeut les âmes riches
qui éclosent en paix et subliment la vie,
dans une valse de vers, mouvante éternité,
façonnant les amours, animant le silence.
Du souffle de son cœur naît l’infrangible éveil,
Dans ce monde excessif aux lugubres gorgones,
Où le vide de sens et son "rien" sans pareil
Vient d’idéaux caducs et d’alertes aphones.

Le poète procure aux êtres recueillis
La pure passion de ses plumes altières,
Dont la saveur des mots fait la couleur des nuits,
Où le semis des doigts inspire nos lumières.

Dans sa soif de polir par ses tons solennels,
Des chants audacieux tels reflets d’odyssées,
Naissent des cris d’amour, aux accents éternels,
Frères des rais sans freins d’étoiles trépassées
*.

Son sillon scriptural rend nos esprits ardents,
Qui éclosent en paix et forgent en silence,
Dans un ballet de vers, des phares transcendants
Pour offrir aux humains une insigne existence.
* la lumière nous parvient à jamais d’innombrables étoiles depuis longtemps disparues!

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SONNET 6
TERRESTRES INFINIS
à Maurice Rollinat (Les horizons, in Apparitions)
 
Version classique Version sonnet "italien"
L’univers infini fait les cieux étoilés,
Ces mirages* rêvés nés d’un périple unique,
Un calme sidéral darde ses rais voilés,
Révélant un tableau d’éternité** cosmique.

Les ruisselants brocards de lointains horizons,
Font se marier flots et célestes lumières,
Et quand la brune s’ancre elle endort les vallons
Dans une affinité de nuances princières.

Au gré d’un vent lyrique aux murmures ailés,
Dans le cœur de ces fleurs où commence le monde,
Croissent parfums et miels, destins entremêlés,
Des sommets vaporeux à la source profonde.

Le fascinant secret des essaims concertants
Nous exerce aux soupirs des silences d’orchestre,
Initiant notre âme aux miracles du temps
Dans les divins frissons d’une étreinte** terrestre.
Dans un monde infini né d’un périple unique
Où les bijoux astraux sont mirages* rêvés,
Un calme sidéral darde ses rais nervés,
Révélant un décor d’éternité** cosmique.

Les ruisselants brocards d’un horizon magique,
Font se marier flots et souffles élevés,
Et quand l’aube renaît, les espoirs sont lovés
Dans un hymne d’orchestre à l’ardente musique.


Dans des parfums de fleurs aux murmures fiévreux
Croissent valses et miels, destins aventureux,
Des monts aériens aux rupestres empreintes.

Par le secret ballet des essaims concertants
Notre âme s’initie aux miracles du temps
Dans les divins frissons des terrestres étreintes**.
* la lumière nous parvient toujours d’innombrables étoiles qui ont déjà disparu…
** 2 mots anagrammes: relevé la 1ère fois par Montherlant

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SONNET 5
PLUIE EN PORTRAITS
7 pieds
 
Caresse sur les visages
Ou dans les blés ondoyants,
Elle nous rend tournoyants
Dans le tourbillon des âges.

Ses si nébuleux breuvages
Sont des germes flamboyants
Qui jaillissent dans les chants
De miraculeux ramages.


Par les fleuves nés des cieux,
Renouvelés par les dieux,
Notre pouls se fait bohème.


Quand la pluie, en ses atours,
Nous émeut ainsi qu’amours,
La Terre se fait poème.


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PLUIE EN PORTRAITS
classique 7 pieds
*
alternance par strophes entières

 Rêve dans les horizons
Ou la terre des labours,
Elle est le pouls de toujours
Dans la valse des saisons.

Dans les humides argiles,
Les fondations des pierres -
Patients fruits des carrières -,
Rêvent de danses agiles.

Aux printemps dans les chemins
Elle nous chante des mots
Qui perlent tels des émaux,
Pour nous, ténébreux humains.

Pendant les étés qui brûlent
Et cachettent nos paupières,
Ses noces incendiaires
Émeuvent nos crépuscules. 

Ses rythmes de troubadours
Sont tels des ors flamboyants
Qui jaillissent dans les chants
D’oiseaux gazouillant d’amours.

Quand ses larmes de nuages
Se font pièges de lumières,
Dans ses fantasques clairières
Naissent d’envoûtants mirages.

Sous le murmure des cieux 
Et leurs satinés velours,
Elle bat le pouls des jours,
Renouvelé par les dieux.

Quand la pluie - ailé baptême -,
Lui murmure des prières
Dans ses songes de rivières,
La Terre se fait poème.

* avec défi de conserver les seules rimes féminines embrassées "ières"...

UNE VERSION LIBRE A OBTENUE LA MÉDAILLE D'OR au concours MIRABELLE Nancy 2022
voir fichier spécifique "Poèmes primés"

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GERBES DE VIES
à Jacques Ancet (Le jour commence)
libre 5 pieds
 
Quand la terre fume
les chemins palpitent,
les vives lumières
sont telles des plumes.

L’écho de nos pas
colore le vent,
reléguant les ombres
dans les horizons.

Le sel gris des roches,
mémoire des siècles,
étincelle et crisse
au rythme des aubes.

Des souvenirs d’ailes
se font houles de pluies
dans des sons lointains
d’écumes frôlées.

Les silences rêvent,
les songes sont fruits
de fleurs endormies
et de vents folâtres.

Terreaux de paroles,
les vœux se font feux,
alphabets des lèvres
et des heures quêtes.

L’ombre née des flammes
crée des larmes nues,
ces perles pastel
du creuset des yeux.

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CROQUIS INTÉRIEURS
à Béatrice et Dominique, peintres
souvenir de vacances à La Londe des Maures
libre 6 pieds
 
Aux limites du ciel,
des écumes de rires;
sous les verts oliviers,
le rose des lauriers.

Chaleur fragile des pierres,
immense mais chuchotée
dans le mauve de l’aurore
et le bleu des lavandes.

On entend comme des voix
dans la joie des cigales,
et des pas de danseurs
éclatent de ferveur.

Dans des bruissements secrets
les collines s’éveillent,
les portes entrouvertes
nous convient au bonheur.

@

 

SYDNÉE and DAVID's dais *


commande pour un mariage dans la tradition juive
alexandrins  classiques
  
I

alternance rimes féminines - rimes masculines

Dans le secret des cieux, à toute heure glanée,
Votre flamme forgeant votre pacte sacré
Guidera vos esprits, chers David et Sydnée,
Par le pain partagé, «puits d’amour»** consacré.

Uniques vous serez, en une âme accordée !
Il sera chevalier, dans le plus bel émoi,
Son exaltation couronnera Sydnée,
La reine de David l’intronisera roi.

Alors Sydnée conçut qu’ils seraient deux poètes,
Que le but de David serait sa femme en paix,
Qu’ensemble leurs deux cœurs souriraient aux prophètes,
Qu’avec leurs dons unis, leurs chants seraient parfaits.
II

alternance rimes masculines - rimes féminines

Dans les yeux de Sydnée, fougueux dans leur pudeur,
La lumière, David, sera votre alliance;
Et dans les jours obscurs où tremblera l’ardeur,
L’un l’autre en vérité nourriront l’espérance.

Ensemble sous le dais et comblés de bonheurs,
David en son serment, dans sa joie infinie,
Et Sydnée clair brasier, seront tels des semeurs,
Pour leur dessein d’époux, dès cette heure bénie.


* jeu de mots (phonétique et cultuel!)
** inspiré d’une pensée du Rabbi, mais «puits d’amour» parle à tous, croyants ou non

@

BUCOLIQUES PRINTEMPS

à Anna de Noailles (La vie profonde, Le cœur innombrable)
à Stéphane Mallarmé (Apparition et Poèmes de jeunesse)
classique
 
Des horizons lointains aux lisières de mondes
Soufflent
des embruns d’ors dont les sillons ardents
Exhument des secrets pour les âmes fécondes,
Et l’éther* généreux rend les cœurs confidents.

Miraculeux pouvoir du caprice des cimes,
Les pétales offerts des lances du soleil
Embrasent
les amours, enluminent les rimes,
Et des rêves lointains jaillissent du sommeil.
Les songes ont le son des vaporeuses fées,
Les baumes végétaux parfument les baisers,
Et ces ivres bonheurs ont le goût des trophées
Qui sèment dans les corps des esprits apaisés.

Nous savons que le temps a vaincu les sirènes,
Mais aimer ouïr leurs voix et fleurir leurs souris**
Ne fait pas oublier la Nature et ses graines
Que font par leurs chemins, poètes ou écrits.

* il s’agit bien du fluide aérien, «subtil», imaginé depuis l’Antiquité et jusqu’à… Einstein! (v. Théophile Gautier Le Roman de la momie, 1858, p 303, où sont évoqués les dieux femelles: la lune, l'éther, le feu, l'air, l'eau, la terre…).
** et de même qu’il s’agit là d’une forme... bucolique de sourires.

@
SONNET 3
(le No 4 qui suit est dans Humains face à face...)
 
L'ART DU POÈTE
à Charles le Quintrec (Vieux pays, La lumière et l’argile)
à Stéphane Mallarmé (Renouveau, Poésies)
à Alfred de Musset (Souvenir, Poésies nouvelles)
à Charles Baudelaire (La musique, Fleurs du Mal)

sonnet «italien»
(transcription du classique ci-dessous)
 

Sans cesse nos décrets étant redécouverts,
Des abîmes profonds peut naître l’espérance,
D’un misérable effroi une splendide aisance,
Pour ainsi de la vie, oublier les revers.

Dans le feu des soirs le fruit des froids hivers,
Et du vol de l’oiseau le fier grain de l’errance,
Comme notes d’un chant adoucissent l’absence,
Comme du vide astral émerge l’univers.
Par ces faits façonnés, perle l’art du poète:
Dans le rêve des temps, comme un cosmique esthète,
Il sait dire, au lointain, des cieux les devenirs.

Oui, de cueillir les jours honore les ancêtres,
Et croissent les sonnets dans l’âtre de nos êtres,
Éphémères bonheurs, éternels souvenirs.


,@


ÉTERNELS ÉPHÉMÈRES

classique
(texte d'origine du sonnet ci-dessus)
à Alfred de Musset (Souvenir, Poésies nouvelles)
à Charles Baudelaire (La musique, Fleurs du Mal)

  
Des abîmes profonds peut naître l'espérance,
D’un ténébreux chaos, éclore un jour grisant,
Et d’une noire idée, une saine assurance;
Chaque instant de la vie est ainsi pur présent.

Dans le vol de l’oiseau, le doux fruit du silence,
Et dans le feu des soirs, celui des froids hivers.
La mémoire d’une voix dans l’ombre de l’absence,
Et dans le vide astral, émerge l’univers.
Le baiser du passé dans le destin des heures
Enivre le poète en qui croient les humains,

Car souvent invisible, il tremble en leurs demeures,

Du premier jet de plume aux finaux parchemins.


Dans le brandon, mortel, mémoire de la flamme,

Chaud théâtre des sens, vibrent les devenirs

Quand s’exaltent des yeux dans le secret de l’âme,

Éphémères bonheurs, éternels souvenirs.


@


À LA RECHERCHE D'UN TEMPS PERDU
à José-Maria de Hérédia (Les Trophées)
à... Marcel Proust !
 
I. SONNET 2

Quand le fougueux soleil, pour adoucir ses flammes,
Offrait un dais chantant d’immuables rayons,
Les charmes expressifs d’éphémères crayons
Ornaient des manuscrits où rimaient gentes âmes

Ô ! Ces temps si zélés où soupiraient les dames,
Lorsque les paladins étaient écrivaillons,
Et que d’épïques gueux se riaient des haillons
Si de furtifs attraits révélaient leurs sésames.


Dans la pure splendeur de chimériques jours
Et l’effréné joyau de flamboyants amours,
De sibyllins calculs rêvaient de tendres ruses.


Oui, qu’il nous soit permis de regretter ces lieux

Où,
cheveux irréels sous d'ineffables cieux,
Badinaient, leurs pieds nus, les gracieuses muses !

II. ENVOI *

Ô poètes, chantez par vos pures chimères
L’immuable splendeur des charmes éphémères !


* Choix volontaire du "défi" d'utiliser pour l'ENVOI les mots du sonnet, pardonnez un "tout neuf" Prix Rimbaud !

@
SONNET 1


Savoir garder du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse
(Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)

CHAOS DANSANTS
classique
 
Dans un monde de voix semé de cris plaintifs,
Nous apprenons toujours des astres et des cimes,
Lorsque sur le pupitre où mûrissent des rimes
Vont des ferments muets enfiévrés puis actifs.

Demeurer sur la rive engendre des captifs,
Le placenta des mots leur semblant des abîmes,
Mais l’âtre des obscurs brille d’échos sublimes
Quand écrire le feu rend les cœurs combatifs.


Infimes leitmotivs, larmes de nos arcanes,
Sont nos pleurs dans la nuit, précaires sarbacanes
De vaillants pionniers.et vitaux fondateurs.


Ébauches de sillons havres nus des mémoires,
Entre efforts et talents, les failles de nos gloires
Font danser le chaos, cet art des créateurs.


@
LE DESSEIN DES MOTS
De l’amour à l’écrit et vice versa
in memoriam Isabelle K. J.
à Daniel Martinez (L’envers des maux, in D’ores et déjà)
6 pieds libres
 
Le Temps égrène l’heure,
la Terre forge l’amour.

Au sein des crépuscules
brille le feu des paumes
et se nimbent les joies
aux désirs indociles.

Quand l’herbe orne le ciel,
l’infini vibre d’ors,
et la brise des fleurs
dévêt les ombres reines.

Tels des gerbes d’étoiles,
les essaims de lumières
se font copeaux des vents
propageant nos futurs.
Dans les lèvres du monde,
vit la source des mots
calligraphiés de chants
aux beautés cristallines.

 Ainsi nos jours écrivent
le présent éternel,
dans le feu des poèmes,
entre aurores et mort.

Le Temps rêve d’amour
à l’heure de la Terre.


@

CHANTS DE LA TERRE
classique
PRIX ARTHUR RIMBAUD, voir fichier spécifique "Poèmes primés"

@

ÉCLOSIONS
libre
 
Jusqu’à l’heure
où les ombres adviennent fastueuses,
des sillons d’ondes
prodiguent du sens
aux lumières
vierges.

Une mélodie,
retrouvée dans les limbes,
nous suggère une promesse
chantant toutes ses gammes
dans les fêtes
secrètes.
Alors se lève,
dans les flammes naissantes
et le frémissement des roses,
l’odyssée scrupuleuse des doigts,
irradiant de souffles
constellés.

Sculptant le temps,
l’invention des rimes
éphémères et infinies
cisèle la valse des strophes
dans la lave des silencieux
poèmes.

@

mon FLORILÈGE dédié à Jules Supervielle, suite à mon PRIX 2020, mais en néoclassique car c'était une de ses formes favorites:

1) LA MER
9 pieds
 
En s’immolant à des proues sauvages,
Qui l’entaillent, antique liaison,
Elle crée, anime le rivage
Et l’immensité de l’horizon.

Convoitant avoir autant de rides
Que les feux d’étoiles dans le ciel,
Elle peut aussi, comme les druides,
Jeter des ponts cérémoniels.

Elle épanouit ses émeraudes,
Mais peut dérouter bien des humains
Qui, se dispersant dans leurs exodes,
Souhaitent de meilleurs lendemains.

Ils découvrent le pouls des sirènes
En posant leur pied sur les vaisseaux,
 Et songeant aux flots sous les carènes
Qui, un jour, ne furent que ruisseaux.

Mais avec sa gloire frémissante,
Son pouvoir et son règne parfait,
Ils découvrent leur patrie berçante:
La mer, ronde, mais pas tout-à-fait.


@
2) FERVENTES ESCALES
 9 pieds
 
Dans le cœur d’un homme vulnérable
Organisant son retour au port
Et sa recherche inépuisable,
Vit l’appel d’étapes et de morts.

C’est l’accord des rimes et des houles
Qui lui fait quêter feu ses parents
Sous les eaux et loin de la foule
 Et dans des poèmes transparents.

Il aime les eaux quand elles sont orgues
Et quand la pluie pleure dans la mer
En faisant fuir la noire sorgue
Et le ciel devenir outremer.
Sous des nuées d’encres enfantines
Que de novices doigts buissonniers
Griffent d’émotions argentines,
Dorment les rêves des mariniers.

Sachant dénouer le nœud des heures,
Même épouvantés dans leurs chaos,
Ils exaltent leur vie intérieure
Aux escales Montevideo !

@
3) NOTRE TERRE
 9 pieds
I

Quand la mémoire vient à la Terre,
La glaise façonne la gaieté,
Lumière éclose d’un grand mystère,
Ce silence nu d’éternité.

Dans la ferveur des saisons en marche
Retrouvons ses plus beaux souvenirs,
Comme les contes des patriarches,
Tracent et chantent son avenir.

Fusion d’immortels éphémères,
Le feu des nuits et le fond des jours
Sont ferments sur la terrestre sphère,
Où les labours brassent les amours.

Par ses arcs-en-ciel plumages d’ondes,
Modulant l’infini des instants,
Elle avive les beautés du monde,
Face à la dure meule du temps.

II

C’est par la musique de ses nuits,
Qui enchante la couleur des aubes,
Et quand règne le bonheur qui luit,
Que fleurit la chaleur de son globe.

Quand notre astre dit notre avenir,
Notre âme, seconde après seconde,
Nous fait connaître son souvenir,
Si belle ordonnance de ce monde.

Sa vaporeuse célérité
Et ses généalogies sans nombre,
Manifestent de sa déité
Par les confidences de ses ombres.

Sachant rester au diapason
De tout vivant et toutes argiles,
Notre Terre dans sa bleue toison
Vit la poésie et l’inutile ! **
** De l’indispensable inutilité de la poésie (Jean-Noël Cuénod)
@
4) PRÉCAUTIONNEUSE MÉMOIRE
6 pieds classique *
Je n’évoquerai pas
Les frissons des étoiles
Qui tendent leurs appâts,
Sans nous ouvrir leurs voiles.

Je ne parlerai pas
De ce que cette plaie
Dit du triste trépas,
Ni des pleurs de la craie,

Quand sur le tableau noir,
Elle ôte toutes larmes,
Que si longs sont les soirs,
Que tout meurt de nos armes.
Mais je me souviendrai
De nos chants de silences,
Quand nos danses du vrai
Nous cisèlent des anses,

Que nos partitions
Ensorcellent nos lyres
Et nos vibrations,
Dans de soyeux délires.

Quand nous semons nos mots
Pour ceux qui, fous, chérissent,
L’étrave en nos bateaux
Grave des voix qui tissent.
* J’avais d’abord écrit ce poème en néoclassique car accompli en une heure de temps (!), puis l’ai finalement transcrit en classique...
@
ODYSSÉES POÉTIQUES
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

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VALSE À QUATRE TEMPS
classique

Dans la forêt glaciale aux dégarnis faîtages,
Il pleure dans nos cœurs quand pleuvent les absinthes
*,
Et l’hiver imagine enfouir dans nos villages
Les valses du soleil et ses torches éteintes.

L’ardeur du petit jour tinte comme une cloche,
L’aube fait s’embraser les herbes emperlées,
Les parfums du printemps sont un vœu qui s’approche,
Transformant en sagas les peines en allées.

La valse des lointains et le fruit des semailles
 Ensorcellent les sens, répandent les haleines;
Les brasiers de l’été qui enlacent leurs mailles
Enflamment les désirs, foyers de cantilènes.

Les cieux vibrent d’échos et d’ondes océanes,
Les regards de l’automne aux prunelles étranges
Enfièvrent les amants des fières paysannes,
Enjôlent les esprits et séduisent les anges.

* inspiré de Verlaine - esclave de la "fée verte" - et de son Ariette oubliée III:
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville

@

AU PAUVRE LÉLIAN

Voir fichier spécifique "
Poèmes primés"


@

JE VOUDRAIS ÉCRIRE
poésie libérée 6 pieds
 
Je voudrais tant écrire
comme le vent caresse
cet oiseau qui s’envole,
gazouillant son bonheur,
en peignant la beauté
dans la joie de ses ailes,

Admirer les lichens
brodant les roches nues,
sous le ciel des prairies
où murmurent les fleurs,
éphémères danseuses,
rimes ensemencées,

Tels les doux vœux gravés
dans les robes des troncs,
laissant parler les arbres
des lumières et des ombres,
des amours disparues,
de celles débutantes,

Dans des heures estompées,
aussi graves et légères
que des chants amoureux,
semences de poèmes
hébergées dans les yeux,
dans une fin du temps,

Puis, migrant dans les doigts,
devenir messagères
par le son de la plume
et ses calligraphies,
de nos mots précieux
glanés par le papier.


@

Diplôme d'honneur 2021 ARTS ET LETTRES de France (Bordeaux)

SOUVENIRS D'AILES
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

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À PAUL VERLAINE  *
classique
 
Dans la campagne vide aux pâtures soumises,
Sous l’astre se couchant, le sang pensif des monts
Auréole les ciels, la plainte des églises,
Les cloches de mes nuits et leurs chagrins de sons.

Dans l'obscur des troncs bleus, genèse de ténèbres,
Les secrets des oiseaux ignorés et fluets
Méprisent fièrement les légendes célèbres,
Les hymnes glorieux et les doux menuets.
Le temps du sablier apparaît immobile,
Et même revenu dans un début lointain,
Où le rouet des ans chantait son cantabile,
Avec dans mes esprits des chants de diablotin.

Échos d’anciens bonheurs, d’ineffables parcelles,
De cet âge innocent, pourrais-je être inquiet ?
**
Quand ses jours sont des ans ? Que vastes sont ses ailes ?
- Mon Dieu, de ma jeunesse, oh dis qu’en ai-je fait ?

* Poème écrit avec thème "
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà, / De ta jeunesse ?":
 
LE CIEL EST PAR-DESSUS LE TOIT (Sagesse - 1881)
Le ciel est, par-dessus le toit, / Si bleu, si calme ! / Un arbre, par-dessus le toit, / Berce sa palme.
La cloche, dans le ciel qu’on voit, / Doucement tinte. / Un oiseau sur l’arbre qu’on voit / Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, / Simple et tranquille. / Cette paisible rumeur-là / Vient de la ville.
– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà / Pleurant sans cesse, / Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà, / De ta jeunesse ?

** Pour info j’ai mis cette «licence» Pourquoi cette enfance serait-elle un méfait ? dans le concours Verlaine 2021 qui demandait des néoclassiques !...

@


HISTOIRE D'EAUX
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"
@

MULTICOLORES SILENCES
classique 6 pieds
 
Saupoudrant leurs couleurs
Ou cachant leurs attraits,
Parfois témoins distraits,
Parfois échos des cœurs,
  
Innombrables trésors;

Sous la voûte céleste,
En errance semées,
Dans des gerbes aimées
Ou dans une aire agreste,
 
Secrets multicolores;
Sises dans un fier soir
Ou dans un doux matin,
Qu’elles évoquent un câlin
Ou pleurent dans le noir,
   ;
Paisibles réconforts;

Toujours si résolues,
Infiniment fertiles,
Aux teintes vibratiles
Les fleurs sont absolues,
  
Aux silences sonores.

@
 

TERRE POÉTIQUE
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

@

TERRE DES POÈTES
alexandrins libérés, voir transcription classique "Poèmes primés"
 
Sur la belle Terre, diamant azuré
À la saveur lyrique, aux paradis d’argile,
Par son destin d’icône au futur infini,
Vit la solution du pourquoi des étoiles.

Les oubliés des chants se souviennent des rires,
Des souvenirs dansants, des heures familières,
Des reflets dans les yeux, des tendresses durables,
Du bonheur partagé, des yeux bleus avant l’aube,
De la pomme qui tombe, des lueurs des épaules,
Des chemins broussailleux, des lumières tremblantes,
De l’ondoiement des blés, des jours blonds, des nuits blanches,
De tous les nouveaux-nés qui éclairent la Vie.

Par les fondations et les cendres humaines,
L’éphémère et le sang, ruines et blessures,
Le temps, frère du vent, âme des survivants,
Étreint la claire flamme en la clé des poèmes.

@

GRAND PRIX SPAF de la Délégation Lorraine Grand-Est
pour CINQ poèmes FACE À LA NATURE:

1) FUGUE MÉLANCOLIQUE,
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

2) STANCES ÉLÉGIAQUES,
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

3) LA FILEUSE ET LA VIE,

Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

4)
LE VOLCAN DES POÈTES,
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

5) OFFRANDE MARINE,
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

@

Mentions d'honneur au Grand Prix du Jury SPAF Nationale pour TROIS poèmes "FACE À LA NATURE" et deux "FACE À FACE:

1) FRÈRES DE CENDRES,
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

2) OMBRES ET LUMIÈRES,
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

3) PRINTEMPS, version libre
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

@

AMOURS DANS L'AZUR
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

@

PRINTEMPS
classique
 
Venant d’un au-delà du temps,
La fête d’amours crépitants
Fait ruisseler la fleur des rêves,
Et l’orgueil novice des sèves.

La douce complainte des haies
Berce le frisson des futaies
Dans la ferveur des parfums ivres,
S’exhalant de l’argent des givres.

Des soieries aux fières couleurs
Graphient les chants ensorceleurs
D’envolements à tire-d’ailes
Et de musiques irréelles.

Racines d’éclats et d’essences,
En sacrant les efflorescences,
Les accords se font souriants,
Et chantent en se mariant.

Dans les franges roses des aubes
Et la danse de toutes robes,
Ce dit clame une vie féconde,
Telle aux origines du monde.


@

4) RÊVERIE PASTORALE (et publié dans la revue Diérèse)
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

@
5) NAISSANCE D'UNE FÉE
version libre (libérée rimée ci-après)
 
Dans ce monde bien sombre elle aura de l'ouvrage,
pour changer les mystères en racines de sens;

Les chants rutilants des beautés de son gracieux visage,
feront brasiller les cœurs comme des soleils d'or;

Elle est un tremplin, un soutien et une source,
où l’on croise le magma et la grande ourse;

La pluie nue de ses poèmes fleurit le silence des hommes,
Et ses reflets effacent la douleur de leur fin;
C’est la vie qu’elle ranime quand leurs pas sont trop lourds,
célébrant le présent et le doux chant des âmes;

Que cette petite fée soit le refuge du jour ou de la nuit,
elle est le nôtre, entre sillages et étoiles;

Nos prières s'agenouilleront devant elle,
fondation intarissable de nos fidélités.

@


5) NAISSANCE D'UNE FÉE
version libérée rimée
 
Dans ce monde bien sombre elle aura de l'ouvrage,
pour offrir aux mystères un nouvel éclairage.

Les chants rutilants des beautés de son gracieux visage,
étoileront les plus beaux paysages.

Elle sera un tremplin, un soutien et une source,
lors de nos déficiences ou nos folles courses.

La pluie nue de ses poèmes fleurira le silence des humains,;
Et ses reflets éclaireront les ombres de leurs chemins.
C’est la vie qu’elle ranimera si leurs vies sont des drames,
en célébrant le présent et le doux chant des âmes.

Que cette petite fée soit le refuge du jour ou de la nuit,
elle sera le nôtre, entre nos reposants silences et nos délirants bruits.

Nos prières s'agenouilleront devant elle,
fondation intarissable de joies intemporelles.

@

LA FILEUSE ET LA VIE
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

@

FRÈRES DE CENDRES
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

@
LA MINE
trisyllabique «militante»
 
Nous avons
la chaleur
mais ils ont
la fureur,

nous avons
la couleur
car ils ont
la noirceur,

nous avons
les avions
car ils ont
les filons,

tout là-bas
la clameur
de la peine,
tout au fond
la lourdeur
de la chaîne,

et ici
la douceur
de la paix,

car chez eux
ce n'est pas
not' problèm'!


@

CHANTS INFINIS
néoclassique 6 pieds, toutes rimes féminines
 
Les chants des âmes vives,
légères et créatives,
adressent des missives
infinies et festives.

Les poussières et les cendres
signent les regards sombres
dans la chanson des ombres
et des infinis ambres.

Les lumières obscures,
chantantes signatures,
sont les douces parures
d'infinies enlaçures.
Les danses amoureuses,
valses voluptueuses,
sont voix mystérieuses,
et d’infinies berceuses.

Sous les étoiles mortes,
les chansons sont escortes
des nuits humaines, portes
d'infinies cohortes.

Les flûtes de nos vies,
ne sont que féeries,
chansons et mélodies,
pour des joies infinies.

@

HARMONIE DES SÈVES

alexandrins «libérés»
 
Un prologue de flots esquisse notre espace,
Des notes à fleur de peau éclosent de nos êtres,
Des feuillées de chansons se mirent dans nos ondes,
Nos univers s’offrent de réponds en accords.

Comme des oiseaux libres explorant les nuées
Ils s’élèvent et s’unissent aux sillons de nos souffles
Nos appels nos questions s’apprivoisent et marient
La tenture des flammes et la pulpe des âmes
.
Nos sangs s’enracinent dans les soieries du temps
Orchestrant nos ardeurs dans l’essaim des ferveurs
Empreintes invisibles de racines et d’espoirs
Bleuissant nos sèves en sculptures vibrantes.

L'éruption des poèmes étendards des pensées
Nous fait naître rêveurs dans le chaos des astres
Sources du chant des sons quand nos cœurs accordés
Aux secrets infinis nous rendent tels des dieux.

@
Académie Léon Tonnelier: Diplôme d'honneur concours Mirabelle 2021
PRINTEMPS
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

@
Flamme d’argent FLAMMES VIVES

RICHESSES DU SILENCE
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

@


ÉTREINTES ORIGINELLES
 
Entre cœur des hommes et palpitation des ans,
Entre chair des femmes et rire des enfants;


De la fragilité de la vérité
le temps qui coule
nous crie la beauté des femmes.

D’une averse d’univers,
les étreintes raniment
l’éternité des renaissances.

Des lumières souterraines,
le monde interpelle
les larmes des anges.

D’un ciel souverain,
les étoiles interrogent
les nuées d’âmes.

Des effrois vaincus,
naissent les flambées fauves
du règne des chœurs.

D'un seul chant d'aurore et d'espace,
la fille d’Ève moissonne
les fleurs de son éternité.

Entre pierre et argile, entre plume et semence,
Entre geste et parole, entre chant et silence.

@

LA BEAUTÉ DU MONDE
à François Cheng
 
Ses insondables cieux,
précieusement entrelacés,
avec l’inexplicable amour,
avec l’indicible désir.

Entre chairs et regards,
entre écoute et sang,
entre brumes et cieux,
entre clarté et abîme.

Entre fièvres et cieux,
entre couchants et rosées,
entre astres et humains,
entre myriades et infimes.

Entre âmes qui enchantent,
esprits qui contemplent,
larmes qui sourient aux cieux,
gestes qui pardonnent.
Entre sources et cieux,
lèvres et regards,
ports et orages,
infimes et infinis.

Son feu torrentiel
est un orage, une source
dans la prairie des cieux,
ou les clos confidentiels.

Dans le chaos des cieux,
fleurissent les étoiles;
dans le secret des cœurs
gît la beauté du monde.

@

STREET NIGHT CONCERT
 
Quand les bruits s’endorment,
les fleurs se réveillent;
quand les parfums s’exhalent,
les mélodies s’abandonnent.

Quand les silences s’illuminent,
les pensées tristes meurent;
quand les sens s’enchantent,
les ondes bruissent
.
Quand les diables se réveillent,
les dieux disparaissent;
quand les anges s’incarnent,
les voix s’encanaillent.

Quand les flammes tremblent,
les âmes s’envolent;
quand les corps s’enracinent,
les treilles se font sèves.

@

SYMPHONIE DE NOS QUÊTES (encore en "travail"...)
 
Quand la baguette luit dans l’attente retenue,
les éléments s'éveillent dans nos silences d’or.

Quand la beauté raffine le ferment de nos cœurs,
elle enflamme la symphonie de nos
sensations.

Quand les sonates de tendresse brillent dans les ombres,
les champs d’images fondent dans le reflet des rêves.
Quand les coulées sonores magnifient les émois,
le bonheur des instants vit dans l’infini présent.

Quand les cataclysmes vibrent dans la soie des cordes,
les sérénités renaissent dans la folie des bois.

Quand les partitions libèrent la danse des notes,
les cieux apaisés signent le terme de nos quêtes.

@
1er PRIX du Recueil de Colmar, 1er PRIX de la SPAF Bretagne,
Flamme d’argent
FLAMMES VIVES, Mention d’honneur du Prix du Jury PRIX INTERNATIONAL SPAF


CR
ÉPUSCULAIRE
classique
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

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Apollon d'Or Vaison-la-Romaine 2017, 1er prix de Montmélian 2017,
1er prix du jury de la SPAF Bretagne 2017, 3ème PRIX Concours REGARDS (Vendée)

UN ANGE EST PASSÉ

version poésie libre
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

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3ème PRIX Concours REGARDS (Vendée), Académie Léon Tonnelier: Diplôme d'honneur concours Mirabelle 2021, Mention d'Honneur du Prix du Jury PRIX INTERNATIONAL SPAF

UN ANGE EST PASSÉ
version néoclassique
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MIROIRS ÉTERNELS
 
Sous les yeux des étoiles,
la sève inonde les gouffres,
les ombres sèment la lumière;

les cœurs s'ouvrent aux âmes,
le silence infuse nos chants,
la nuit chante la foi des amants,
la chair tressaille d'illimité,
l'innocence vibre de ferveur,
les pieds invitent la danse,
les mains s'ouvrent aux cieux,
les fleurs se font prières,
les larmes chantent l'infini;
du silence des nuées
     naît la joie de l'orage,
des cris du soleil
     s’écoule le ballet des sphères,
de l'innocence du printemps
     éclot l'orgie des fleurs,
du silence des écrits
     naît la lumineuses poésie
.

Sous les yeux des étoiles,
la mer se fait goutte,
la terre épouse le ciel.

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ESSENCE DES SENS
 
Que savons-nous
de la souffrance
des fleurs ?

Écoutons-nous
l'alphabet
des feuilles ?

Entendons-nous
les silences
des chants ?
Croyons-nous
la couleur
des abîmes ?

Sentons-nous
les caresses
des mystères ?

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PORTRAITS AU BORD DE L'EAU

 
Une chienne rogue et brune
rêvant d'eau et de plumes,

Un petit écureuil
plein de fougue et d'orgueil,
Un petit d'homme blond
plein de rêves et de bonds,

Un vieil homme fourbu
comme il n'y en a plus.

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1er prix 2017 au Salon des Poètes de Lyon,
2ème prix
2016 des
Éditions du Bord du Lot par vote des lauréats finalistes

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QUATRE SAISONS
à Paul Éluard* et... Vivaldi !
 
printemps
Les yeux de mes mains
tissent la moire des rosées,
la tempête des éveils

été
Le reflet de mes regards
épouse l'onde des semailles,
la promesse des fleurs
automne
La flamme de mes sourires
colore le ballet des feuilles,
le sanglot des lumières


hiver
La tendresse de mes chants
réchauffe les chemins de neige,
le frisson des amours.

* Poème perpétuel

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LE SOLEIL DES OMBRES
à Paul Éluard*
 
La compagnie des ailes avait éteint ses chants,
Donnant au jour sa couleur de nuit;
Le chemin d'ombres s'ouvrait à mes rêves,
Me poussant à rire et m'élancer.

Au bout de la clairière de soleil,
La poussière d'or émerveillée
Enchantait les graines d'espoirs.
Les branches de saulaies
dénudaient ma solitude.

Le nid de la Terre couvait mes désirs.

La fête de l'été
A célébré mon repos
Dans les nuages d'herbes.
* à l'ombre de ma porte
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LA BEAUTE DE LA ROSE
La rose transcende
chaque germe
de sa mort.

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LA BEAUTE DE LA ROSE
version calligramme

même poème
                calligraphié

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UN LAVIS POUR LA VIE
 
Les rayons du soleil s'affûtent sur les roches,
pour jusqu'au soir embraser l'horizon.

les arbres cessent de soutenir le ciel,
et se reposent sur leurs ombres.

le vol des passereaux raconte l'espoir,
dans la lumière bleue des commencements.

les feuilles voltigent entre cieux et racines,
conjuguant la richesse des cœurs et la musique des pas.
apprenons aux compagnes les gestes des moissons,
montrons aux femmes lasses les tendresses à venir.

le silence des amants apprend la musique des sphères,
les hommes annoncent la beauté des récoltes.

les mères chantent la douleur d'être fille,
car une femme devient le centre du monde.

les sources dessinent l'histoire de l'amour,
et les nouveau-nés réinventent le bonheur.

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PREMIER FUTUR
 

Loin sous la surface
de nos mémoires,
tel sillage d'étrave;

Il est poudre du temps,
pur cristal intérieur,
essaim de mots nus;

Souvenir d'un futur,
de chaud fruit mûr,
ombre d'un cri tu;
Respiration du sang
dans le silence des jours,
comme un chant qui pleure;

Des nœuds à défaire
dans la couleur des larmes
et le sel des années;

Un premier amour,

souffle de lumière,
n'est jamais mort.

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LA PROPHÉTIE DES PAUPIÈRES
à René Char:
Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir

 
Comme l'écho silencieux de nos sèves,
le ciel posé sur le bord de la fenêtre,
ranime au fond des yeux,
les rêveries de la lune.

Comme l'enfant et la femme
s'engendrent l'un l'autre,
ainsi la danse de nos chants naît
de l'éclosion de nos mémoires.

Comme la foi des cigales
dans le souvenir des pierres,
ainsi nos hymnes
rythment les silences d'or.

Comme la beauté engendre les mots,
la prophétie des paupières
déploie la houle de nos matins,
et l'humain devient poète.

Si le poème est l'amour
du désir demeuré désir,
l'amour est la poésie renaissant
sans cesse des espoirs exultants.

Comme la terre née d’un embrasement,
l'humain naît à l'amour
en décrivant ses flamboiements,
et le poète enflamme ses écrits.

En écrivant ce qu'il aime,
il sème ce qu'il sent,
en voyant ce qui n'existe pas,
il dit ce qui est.

Ainsi sèment
ceux qui s'aiment,
qui connaissent
ce qu'ils ne savaient pas.

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APRÈS UN CONCERT
 
Arche des notes,
paupières closes,
musique du sang,
franges de lumières,
fugacement ténébreuses,
échos du temps.

gouttes de jouissance
veinées de miels.

pluie de silences
encore lointains rivages,
promesses nées-échappées des songes,
nuées de métamorphoses,
soleils sous l'horizon,
caresses de berceuses.

dilution mystérieuse
de la mémoire.
neige sur l'étang,
spectacle d'ombres,
confidences de racines,
sillons de souvenirs,
traces de brûlures douces,
abîmes sous la houle

repos des âmes
sous des ailes d'anges.

ondes virginales,
solitude espérée,
sommeil des souffles,,
refuge de l'âme
empreintes oubliées,
poème indicible.

lente naissance
de l'absence.

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LE PLUS BEAU NOM
 
Elle est graine des mots
pour l’aube des frissons,

Elle est ballet des murmures
dans les gerbes d’espoir,

Elle est esprits explorés dans les cœurs,
ferments d’infinis dans les êtres,

Elle est flocons ardents sur les lèvres,
souffles étoilés dans la gorge,

Elle est visages appris dans le noir,
abîmes exorcisés dans les jours,

Elle est sentiments dans la chair des yeux,
ombres dansées dans la parole,

Elle est socle d'une terre
profonde comme les ciels,

Elle est chemin parsemé
de cailloux blancs et de tendresse,

Elle est sourire dans les âmes,
pour vibrer jusqu'à la mort,

Elle a le plus beau nom du monde:
Poésie.


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LE SILENCE
 
Dans le silence,
le monde se raconte
tel l'oiseau audacieux,
entre pierre et souffle,
entre terre et chair.

Dans le silence
on se livre à l'éternité,
dont on a décidé
qu'elle n'était qu'après,
alors qu'on y est !
Le silence ne descend pas
que des voûtes du ciel,
nos doigts ne doivent pas
seulement le montrer,
mais écrire sa magie.

Des couleurs de la vie
au mystère de la tombe ,
du parfum des roses
à celui des ombres,
silence des lumières.

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ÉCRITURE POÉTIQUE
 
Dans les feuillures du temps
et les vestiges
de l'enfance,

Le geste sculpté de l'être
dans la sève d'ombre
des lumières,

Lutte invisible de la volonté
et du détachement
de l'exaltation et de l'intuition,

Source crépitante ou frémissante,
naissance palpitante ou
création élégiaque,

Avènement patiemment sculpté
ou éclosion impromptue,
éternelle fugacité,

Oriflamme de l'esprit,
poudroiement de la joie
dans la cendre des parchemins,

Quête à mains nues,
douce haleine de l'âme
dans les sillons de papier,

Feuilles gaiement bruissantes à l'écriture,
mélancoliquement silencieuses
jusqu'à la lecture,

Conscience enivrée,
main appliquée,
insatisfaction souhaitée,

Le poète traduit
le message indicible
de la beauté du monde.

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LA GESTE DES POTIERS
 

La terre de la passion;
syllabes magiques des gestes,
paroles éblouies des yeux,
forces douces de volonté,
et de hasards désirés.

Entre véhémences et douceur,
inquiétudes et évidences,
des traditions ancestrales
aux merveilles inattendues,
les couleurs renaissent du feu.

Vibrations de purs poèmes
faisant vaciller les âmes,
signaux de songes enfouis,
reflets des houles primordiales,
où les souvenirs se posent.


Ombres lumineuses des rêves,

sueur, peurs, rires et larmes,
argile vivante sous les doigts,
vitrifications du carbone,
ocres, coraux, rouges et azurs.

Métamorphoses fœtales
des poussières de roche,
depuis édens originels
et souffles mythologiques,
jusqu'aux sensualités flammées

Biscuits durs pour gourmands d'art pur,
moissons de technique et d'amour,
Venise, Madras et Judée,
long chemin d'argile et de feu,
la poésie de la Terre.

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ESSENTIELLE INUTILITÉ (ESSENCE CIEL POÉSIE pour certains concours)
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LE POÈTE
 
La lumière naissante,
telle une ombre
dans mon refuge
aux murs d'azur,
se fait empreinte secrète
de l'oracle d'étoiles,
graveur de sons
sur l'écume du temps
.

       geste suspendu,
        regard intérieur,
        chaos pétrifié,
        sérénité des passions,
        tendresse des socs,
        sous les arches dorées.

Le fleuve des moissons
m'ouvre des sillons
dans les strophes,
comme des rides
sur le front,
comme une rosée
sur mes sentiers
aux parfums de sel.

        rameaux de pulpes
        égarés dans les fronces
        de ciels tumultueux,
        dans la peur des vergers,
        murmuration des sansonnets
        sur le bleu des collines.
Sur le flot des pages
quelques lueurs,
écluses ouvertes
clapotis de plumages,
à la frontière du réel
frémissent les lignes
dans un mariage entre
étreinte
* et éternité*.

    dans le cristal des yeux,
    souffles incrustés,
    athanor de nos sens,
    universels refuges,
    jalons gravés dans le secret
    des hymnes et des soupirs.

Mes rêves pétrissent
des poèmes sur les ailes,
au-dessus des multitudes
et des toits de l'horizon,
espoir sans chimères
bonheur désespéré,
l'haleine du soir
glisse sur les chemins.

        perpétuelle naissance
        des mots fruits de riens,
        de mystères et de lumière,
        feuilles serties d'amour,
        mariage de semence et de bois,
        de démence et de joie,


Signes sur la page.
* Deux mots anagrammes! Montherlant a été le premier à le signaler.

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2ème PRIX au Salon des poètes de Lyon 2019,
Rose d'honneur 2017 aux Joutes poétiques de la francophonie (Les Rosati - Arras), MENTION SPÉCIALE du Jury au concours Paul Verlaine 2016 (et édité dans la revue Verlaine), Accessit aux APOLLON D'OR 2016

LA LUNE DESCEND SUR LE TEMPLE QUI FUT

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CONCOURS LITTÉRAIRE INTERNATIONAL Le Bleuet international 2021, 1er PRIX SPAF 2016
LA PERLE
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

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1er PRIX SPAF 2016
Lauréat du concours international 2016 Croxibi (thème "Cévennes")

À EUX

Voir fichier spécifique "Poèmes primés"
In memoriam Étienne et Noémi,
à R.G. Cadou
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Mention spéciale du Jury de Montmélian

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3ème prix de l'Enclave des Papes (Valréas) 2017
Mention d'honneur Apollon d'Or Vaison-la-Romaine 2017

INFINIE FINITUDE

néoclassique
Voir fichier spécifique "Poèmes primés"

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AUX ANCIENS MINEURS

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SUR LE PARVIS DES CATHÉDRALES
à François Cheng *
 
Entre abandon et
terrestre alliance

Nos ombres jamais ne seront celles des traces de nos pas
mais nous guidons les pieds des novices grimpeurs





empreintes
entre humus et semences
Nos troncs aux croupes frémissantes distillent la sève d'ambre
nos vignes d'ombres sont les berceaux de vos lumières
chaque brindille est source du velours de nos bourgeons
chaque feuille est moule émeraude de nos fruits

ferveurs
entre houles et racines
Nul ne connaît la saveur en nous du reflet des mers
ni le souffle profond des fleurs sur la chair de nos écorces
ni les veines infinies de nos marbres striés de vos songes
mais sous les voiles des brumes résonnent nos trames d'ondes
permanences
entre chant et unisson
Les harpes de nos rameaux orchestrent la complainte des vents
nos écorces conservent les secrètes vibrations organiques
nos cicatrices celles de la forge obsédante des piverts
et nos racines celles de la poudre de vos ossements

promesses
entre torches et blessures
Notre âme vogue entre jades des faîtes et ébènes des ténèbres
mais le soleil subit le grouillement de vos piétailles et escadrilles
et pleure les gémissements de nos souches pétrifiées
souvenirs statufiés des orgues de nos tanières désertées
mémoires
entre paroles et témoins
Vous pavoisez d'être nés de l'argile multimillénaire
nous autres sommes nés de la vie marine originelle
nos feuilles que l'automne a semées comme pluie de vos souvenirs
sont des mots doux que massent les talons des amoureuses
horizons
entre douceur et douleur
Nous accueillons les nids des multiples voilures chantantes
nos chevelures offrent leurs flammes aux colonnes du ciel
nous offrons nos écrins en sacrifice à vos dérisoires serments
et à la vesprée vos feux de joie sont nos chants de mort

entrailles
entre morts et naissances
Vous exhibez encore le sang noir de vos suppliciés
vous faites hurler aux bûchers les poumons ardents de vos sorcières
martyrisant notre chair comme vous fouaillez le ventre des femmes
et livrant vos répugnances aux yeux de déluge des enfants implorants
royaumes
entre gloire et indicible
Notre mort vous réjouit pour les murs de vos palais et de vos masures
la coque de vos vaisseaux ou la voûte de vos églises
mais vous en délectant pour vos croix et vos gibets
pensez à la matière des cercueils de votre dernière demeure

amours
entre errance et infinis
Sur les parvis des cathédrales où souvent le bois est absent
et où vous déposez vos valises comme des amants déchus
pendant que vous scrutez les astres tempétueusement silencieux
nous vivons avec la bruissante voûte céleste nos épousailles éternelles




entre abandon et

cosmique promesse
Nos ombres jamais ne seront celles des traces de nos pas
mais nous marquons ineffablement la marche du temps
* F. Cheng, dans "Cinq méditations sur la beauté" rappelle la tradition artistique chinoise d'insérer des poèmes calligraphiés dans les peintures; cette expression de "trois-arts-en-un" étant finalement considérée comme la forme suprême de l'accomplissement de l'homme. Ainsi, les caractères gras et en italiques sont-ils prévus pour être figurés en calligraphie chinoise; il pourrait être un exemple de "haïbun" japonais... (pdf)

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INVENTER
à Andrée Chédid (Le cœur naviguant)
 

Oubliés, temples et dieux,
abolis, rites odieux,
à chaque instant,
aux heures meurtries,
vérité se révélant.

Plutôt marcher
que s'asseoir,

L'indicible plutôt

que le savoir,
afin de connaître
plutôt qu'affirmer.

inventer les mots
de la poésie
pour renaître.

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INTERLUDE hors publication

écrit au début de ma vie de poète, suite à noyade évitée de très grande justesse...


VOYAGE MARIN
  
Dans les ondes apaisées,
seul je me suis lancé
dans les vagues sans embruns
et le sillage du matin.

J'ai voulu savourer l'infini
sous un ciel riche de gris
et le corps plein d'étincelles,
m'emplir de saveurs originelles.

Explorer les limites de l'ennui,
des dunes encore sans âmes,
et découvrir d'autres envies,
signes des pins tels des flammes.

Je m'éloignais de la terre,
mais poussé par ses mystères,
j'aspirais à des merveilles
à nulles autres pareilles
.
Les oreilles emplies de chants
je n'entendais plus le vent,
dans les yeux les folles mouettes,
reflets des sages goélettes.

Oublié le monde terne
et ses noires balivernes,
dans les vagues éphémères,
et les splendeurs des airs

J'ai laissé s'égayer
mes pensées en épopées
indicibles et fragiles,
comme les plus belles des îles

Sur la mer encore étale
ont disparu les étoiles,
et l'écoute de mon cœur
m'annonçait de nouveaux bonheurs.


(modèle pour installation des nouveaux poèmes)
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XXX

libre ou classique etc.



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