Yves
- Poésie - accueil |
Le douloureux délice éveillé dans l’ennui nous prépare au combat du risque qu’est la vie. L’unisson de nos souffles dans les heures muettes décolore les peurs et la faille des ans. La lumière des corps ensorcelle les rêves et le temps s’embellit dans le poème astral. |
La clarté matinale s’éveille dans les yeux, dans la moire des lèvres vibre un air de tango. Ombres perdues des nuits dans les hasards du temps sont échos du soleil dans la valse des jours. |
La
Terre en son azur nous fonde confidents; Nous saurons établir des époques majeures, Transformant nos leçons en sources professeures,* Et nos nouveaux instruits se feront ascendants. Lors des longs soirs d’été, des philtres transcendants Argentent les guérets et charment nos demeures, Leur écrin naturel enlumine nos heures, Ces mystiques accords nés des yeux débordants. |
Quand le chant des regards déclame des poèmes, Partager nos envols nimbe nos diadèmes Dans un secret ballet de messages fleuris. L’amour, ce fou délire, aux mains riches de roses, Galvanisant les sens embrase les écrits, Et comme des Vulcain, nous forge virtuoses ! |
Tels
Achille et Vénus, deux protégés des dieux, Comme éclats enchâssés en royaumes de rêve Ou rivières et flots fidèlement en trêve, De nos jumeaux sillons germent de futurs cieux. Quand les mondes lointains se font échos joyeux, Tant que luit le soleil ou que la nuit s’achève, De nos âmes la danse ensorcelle la sève Des amours éternels des astres et des yeux. |
Séduits par le ballet des flambantes planètes, Nos souffles éperdus espèrent des conquêtes Et qu’en tous nos instants naisse l’infinité. Alors, dans le concert des pures litanies, Et l’éblouissement de nos polyphonies Notre magique étreinte* advient d’ éternité* |
Dans mes graves pénombres, les corolles des femmes sonnant cloches et orgues, l’extase de leurs lyres m’accordent leurs trésors transformant en miracles leurs claviers de caresses. Leurs oiseaux fendant l’air de leurs stries attendries et leurs flots de louanges déposent des paraphes sur mes frustes écrits, sur les puits assoiffés de mes cieux embrunis. Dans l’or de leurs coupoles, torches de vastitudes, leurs hymnes radieux, les galbes de leurs formes leurs houles de vertiges leurs tempêtes m’enivrent quand mon regard s’y noie. |
Quand l’éclat de leurs
ventres, leurs lentes mains qui chantent, transfigurent en sèves mes germes pétrifiés dans mes terres abstraites, mes paupières rebelles s'éveillent et revivent. Flammes renouvelées de mes braises tremblantes, des ardeurs dans mes sens s’épanouissent par elles, muses capricieuses aux longs lys ténébreux pour ferveurs lumineuses. Quand leurs astres de sang et leurs souffles de lèvres révèlent leurs fêlures par où jouent des lumières, leurs fascinants désastres déchirent mes linceuls et larguent mes entraves. |
Le
grand orgue des nuits, violon de la vie, la corolle des chairs dans le mitan des jours, le roulement des ans, nimbé de nos sèves, de nos troncs embrassés font des torches chantantes. Des chants humbles ou fous enflamment nos sagesses, dans nos vallées et monts dévalent des rivières, du tréfonds de nos puits perlent des paysages, de nos portes en feu s’embrasent des lumières. |
Dans l’aubier de nos
êtres, frêles géographies, dans les sillons du sang, sources de corps et d’âmes, mamelles de la Terre et de nos épigones, naît l’orchestre des cœurs, notre odyssée primale. Dans l’ogive des jours et la crypte des yeux, ainsi vont les amours dans l’écume des vœux quand se tendent nos arcs pour l’envol de nos flèches, ainsi gît le silence, alors solfient nos mots. |
TENDRES
IMMUABLES CHIMÈRES
Progresser parmi nous
depuis ce qui nous joint Vers l’orbe du secret d'où le bonheur nous vient, Est tisser les échos de lumières perlées Au sein de jeux astraux, d’aurores de pensées. Univers dans nos yeux, clartés dans nos décrets, Élans dans nos pudeurs, lueurs dans nos secrets, De chauds et doux éclairs enflamment nos pépites, Présageant des aveux aux heures sélénites. |
Et soupirs enfantés de caresses des doigts, Naissent des soleils d’or, phares dans nos folies, Sons irréels, muets, de batailles jolies. Notre fête illumine un somptueux transport, Havre de chaque jour au féerique accord; Ô poètes, chantez par vos pures chimères, L’immuable splendeur des charmes éphémères ! * |
Tels des rocs enclavés sur les terres
vivantes, Leurs mousses et lichens diablement réunis, Les rivières et mers incessamment bruissantes, De nos jumeaux sillons coulent des infinis. Tant que luit le soleil ou que la nuit s’achève, Que les mondes lointains se font mystérieux, La danse de nos sangs illumine le rêve Des amours éternels des astres et des cieux. |
Séduits par la
scansion des flambantes planètes, Nos sceptres et décrets se font conquistadors, Nos souffles éperdus aspirent à conquêtes Et lèguent à l’espoir les plus beaux des trésors. Naissent alors nos chants nés de nos litanies, De notre majesté, notre félicité, Et dans le festival de nos polyphonies Notre magique étreinte* advient éternité*. |
Celle-ci ne connaît ni son
nid ni son but, L'eau vive chante et court, tout son temps de romance, Se rit que de sa larme adviendra monde immense, Qu’agile elle vivra, telle aubade de luth. Celles-là, dans l’azur, lumières d’argent brut, Ayant jadis élu, dans les astres en transe - Infime explosion dans cette flamboyance, Celle qui pour beaucoup désigne l’azimut. |
Mais monstrueusement, depuis de nombreux âges, Avec son sang vermeil coulant sur ses corsages, Persiste un cauchemar, une horrible saga, Pour Celle de tout temps à l’angoisse acculée, Dans la folle aventure ou la paix installée, Vibrant dans notre cœur, d’alpha jusqu’omega. |
Celle-ci chante et court tout son
temps de romance Mais elle ne saura ni son nid ni son but, Que d’un embryon d’eau, deviendra monde immense, Et qu’elle sera libre, telle aubade de luth. Celles-là, dans l’azur, pour toujours angéliques, Ayant jadis choisi, parmi les astres d’or, Infime explosion parmi d’astronomiques, Celle qui pour toujours nous désigne le Nord. |
Mais Elle qui
sans fin, durant de nombreux âges, Forcée horriblement par hordes d'harceleurs, Ayant offert sa sève aux tissus des corsages Dans d'horribles arcanes et macabres douleurs, Celle dont l'amour fut, toute une longue histoire, La sève et le bonheur, entre gîte et saga, Est recours dans tous grains**, gouvernail de mémoire*, Des racines aux fruits, d’alpha jusqu'oméga. |
Pourquoi ne pas parler de ce blanc sur la page quand s’inscrit le poème par l’amant à sa flamme ? Ce qui fait qu’on oublie à leur retour au port les phares des marins que sont les corps des femmes ! |
Mais pour chacun
chacune, l’effet de la rencontre est, sur mer ou sur terre, un fruit de connaissance ! |
L’eau ne possède rien, que son temps de
musique, Et ne connaît non plus, ni son nid ni son but, Que d’une simple goutte, deviendra monde immense, Et n’en tire pourtant ni gloire ni fierté. Elles aussi, là-haut, certaines déjà mortes, Ayant pourtant choisi, parmi la vastitude, Infime explosion parmi d’astronomiques, L'étoile qui toujours nous désigne le Nord. |
Elles, qui ont
construit durant de nombreux siècles, Pourtant ce sont aussi celles qui tuent, détruisent, Qui mêlent le sang rouge à la glaise des terres, Ce sont ces mêmes mains qui caressent les femmes; Celles dont l'amour fut, toute une vie durant, La sève et le bonheur, l’abri et l’odyssée Des pirates des mers, mais surtout ceux des mères Recours dans tous les grains**, gouvernails de mémoire*. |
Au secret
du fond des temps, des silences pleins d’échos donnent leur sens à nos joies quand nos couches se font nefs, enserrées d’oiseaux secrets scellant nos soifs dans leurs ciels. De vastes essaims d’argent brodent la joie de nos mondes sous le brasier des étoiles, écho de nos sourds désirs quand des nuées infinies fondent nos folles tempêtes. |
Quand le temps
s’écoule en nous comme des lueurs légères sous les sphères qui brûlent, et quand palpite la lune, la mélodie de tes sources perpétue tes dons de femme. Ton être est ma maison douce, tes feux naissent chaque jour, de tes chants nés dans le noir s’ouvrent des fleurs dans mes yeux, et tes appels et tes jambes sont mon ultime vaisseau. |
Dans son satin
d'azur, la Terre attend nos dons, Nous saurons engendrer une vierge odyssée, Transformer nos émois en enflammés bourgeons, Et notre fière ardeur de paix sera tissée. Lors des longs soirs d’été, le sortilège astral Argente les andains et sublime les ombres Quand l’écrin naturel couve le feu choral, Ce mystique unisson brûlant dans les yeux sombres. |
Quand le sang
des coteaux dit les temps radieux, Partager les langueurs dore nos reflets d'âmes Comme un délicat chant pur et mélodieux, Chamarre les toisons et l’Olympe des femmes. L’amour, ce doux délire, aux fous et fiers pouvoirs, Nous rend tel des sorciers, aux mains riches de roses, Irradiant nos sens, embrasant nos savoirs, Et comme des Vulcains, nous forge virtuoses! |
Progresser parmi nous des franges
de nos sens Vers l’orbe du mystère où le bonheur mûrit, C’est tisser les échos d’alliances naissantes Au sein de jeux ailés, d’aurores de pensées. Les ondes méditent quand les voix se délient, Clartés dans nos ombres, lueurs dans nos secrets, De chauds et purs éclairs brodent nos brumes douces, Présageant des secrets aux heures sélénites. |
Des accents
libérés aux lumières des rêves Et soupirs échappés aux caresses des doigts, Naissent des soleils d’or, phares dans nos folies, Éclats muets volés au chuchotis des corps. Havres de chaque instant dans l’océan du temps, Nos fêtes illuminent un somptueux tableau; Nos bras soûls de présent chantent sans se lasser, Le charme immuable des splendeurs éphémères. |
NOS QUÊTES DE SENS (classique 9 pieds 5+4, alternance
féminine-masculine par strophes)
Les poèmes nés de nos nuits graves, Les fleuves de chants de nos deux laves, Sont la genèse de nos étraves, Sculptant la houle de nos octaves. Le havre infini des éléments, Les reflets moirés des diamants, Sont les cachettes de nos serments, Où naît la source de deux amants. Le son capiteux de nos silences, Cette tendresse des confidences, Fondent les ondes de nos deux transes, Dans l’allégresse de nos sciences. Le frisson des souffles hypnotisés Le bonheur des voeux réalisés, Sont des refuges sacralisés Louant nos secrets entrecroisés. Les paraboles des doux prophètes, L’alphabet sorcier de nos poètes, Chantent la splendeur de nos deux fêtes, Et scellent un sens à nos deux quêtes. |
À ELLE (classique
9 pieds 6+3,
alternance féminine-masculine par strophes)
Voir fichier spécifique "Poèmes primés" |
Dans la plénitude des jours,
les secrets d’une chambre
dévoilent la magie d’aimer; l’espace infini où nous sommes radieux façonne nos abandons; l’illimité de nos limites dans la ferveur de nos chairs, révèle la joie de nos empreintes dans l’étoilement de nos nuits; |
depuis notre éternité découverte, célébrer est notre mission, nos âmes s’exhalent dans la richesse des infimes et l’harmonie des hymnes; d’ouragans en illuminations, des sources jaillissent de nos abîmes; de concisions en fluidités, nous devenons sèves dans nos racines, de brièvetés en infinis, nos couches se font horizons. |
Un
prologue de flots esquisse notre espace Des notes à fleur de peau éclosent de nos êtres Des feuillées de chansons se mirent dans nos ondes Nos univers s’offrent de réponds en accords Comme des oiseaux libres explorant les nuées Ils s’élèvent et s’unissent aux sillons de nos souffles Nos appels nos questions s’apprivoisent et marient La tenture des flammes et la pulpe des âmes |
Nos sangs s’enracinent
dans les soieries du temps Orchestrant nos ardeurs dans l’essaim des ferveurs Empreintes invisibles de racines et d’espoirs Bleuissant nos sèves en sculptures vibrantes L'éruption des poèmes étendards des pensées Nous fait naître rêveurs dans le chaos des astres Sources du chant des sons quand nos cœurs accordés Aux secrets infinis nous rendent tels des dieux. |
Dans
le sombre des yeux, dans la torpeur surgie, À la chute des soirs, sous les cieux ondoyants, Les bonheurs font la joie et la femme la vie, Aux heures de la brume, aux caprices des temps. Sous la valse des cieux, tourbillons de caresses, Notre étoile au zénith aussi bien que les nuits, Des fresques s’accomplissent au moment des paresses, Comme des paradis nous laissant éblouis. |
L’odeur
des corps troublés, parfum doux ou sauvage, Est comme un torrent qui baptise ou remplit, Et le soleil brûlant coulant comme un voyage Nous fait nous déployer ou nous ensevelit. Dans la fin des cierges et celle des feux ivres, Et le fruit des baisers dans la chute des jours, Dans la fête des sens et la beauté de vivre, Ainsi sont devenus nos flamboyants amours. |
Dans
tes yeux un monde céleste où coulent des orages d’or, où tes reins bruissent de lueurs dévoilant mes désirs ombrés. Dans ton cœur une âme à cueillir, telle une fleur dans les champs, où ton rire est une douceur comme une mousse sous ma main. |
Dans tes bras un orbe de joie offre une conque lumineuse où mes nuées lovées s’apaisent, telles mes mains dans tes cheveux. Dans ton sang vibrent des poèmes qui font s’émerveiller mes gouffres, et les méandres de nos sèves tissent nos veines à l’unisson. |
La
quiétude dans nos êtres comme des amours immuables; Le firmament songeur dans nos joies, comme le silence dans les murmures. Nos ombres, sources de nos lumières, comme les rêves celles de nos vies. Nos racines ancrées dans nos souffles, comme des sillages dans les nuées. Le limon luxuriant de nos âmes, comme les abîmes lumineux des envies. |
Les étoiles arrimées
dans nos extases, comme des braises dans les aurores. La calligraphie fervente de tes jambes, comme le feston de tous les possibles. Tes hanches fontaines de nos danses, comme larmes jumelles de mes rimes, Sèves d’amour dans tout être, comme l'infini de ton visage. |
Sur cette rive, nos yeux déposent leur obole de rires. Par nos silences, nos chants secrets exaltent nos sèves. Dans le séisme de l’indicible, se dénudent nos âmes. |
Au fond des ciels, nos ombres en fleurs rayonnent de rêves. Quand la beauté nous féconde, la mort s’y noie Sur cette rive d’argile et d’encre, nous advenons poèmes. |
Un rire, un frisson, un regard, les galets se font sable, et la houle se fait miroir. Deux désirs aux doigts de fée, un ruisseau dans les chants, et l'espoir se fait fleur. Des lèvres, sources parfumées, des éclairs dans les yeux, et les ondes se font moissons. |
Dans l'ombre des
cryptes, les lits d'écumes s'enracinent, et les nuées se font sillons. Les caresses se font lueurs, les fontaines se font flammes, et les hymnes prennent le large. |
masculines Tous les soirs rythment ton fado et font du présent un cadeau. féminines Dans la pénombre tu te penches et te prépares une nuit blanche. |
masculines Pour vivre ton cœur de fado, pas besoin de savoir les mots. féminines En cendrillon ton âme chante, mais en déesse tu inventes. |
Racines de mes
poumons vers tes ciels tendues, enfants d’espace de mon être. Désirs d’envol aux confins du monde, les étoiles de tes chants font tressaillir nos joies. Tes paupières dorées s’inclinent sous nos souffles, et les sillons de ta langue sont ensemencées de ciels. La source de tes vertiges illumine l’indicible de nos ombres intérieures, intimités de nos infinis. Le terreau de ma mémoire exhale tes clartés d’or, l’empreinte de mes pas chuchote ta présence. La paix dans mon cœur récolte nos questions, le continent de mes nuits brille de tes semis. |
Le choral de
tes silences ensoleille nos attentes de partitions de lumières, métamorphoses de soleils Le territoire de tes rêves alimente sens et pensées, bruissant de musiques de cœurs du monde. La tendresse de tes aubes délie les vibrations d’un paradis promis depuis nos commencements. La fièvre de tes sensations embellit l’univers, la lisière de nos ailes déploie ses flambeaux. Le reflet de tes connivences étoile les pétales du temps, les lèvres de nos caresses racontent le sourire des anges. La foudre douce de tes chants embrase mes mystères, l’immensité de nos hasards grave nos traces éphémères. |
Sillons sur ton
corps où la naissance vainc la mort, où mes amarres témoignent du bonheur, où mes déserts découvrent tes ports, |
où mes yeux vibrent de tes phares, où ce que je fus apprend ce que tu seras. |
Dans un rêve de femme,
ardentes les mains pensent, Dans les partages d'or, les astres ailés dansent; Le jour pense à la nuit et les astres s'animent, La nuit rêve du jour et la lune s'arrime. Dans les cieux les zéphyrs guident les météores, Sous les souffles les fleurs deviennent hellébores. Dans l'ombre des parfums les sentiments s’enfièvrent, De l’onde des torrents germe la pluie des lèvres. |
Dans la joie de la vie les anges ouvrent les portes, Sous le flot des regards les voiles nous emportent. Le feu moiré des cœurs revêt d’argent les robes, La lumière des chairs nous guide et nous adobe. Dans un rêve de femme, ailés les astres dansent, Dans les partages d'or, les mains ardentes pensent. |
Sous ta ramure, odorante et dorée, braises moirées du fruit défendu, perles de lune dans une soierie de flammes d'or et d'arcs tendus, |
futur de
l'Origine, présent du temps, du néant est né le tout, de ton corps est né le reste. |
Sur la houle des
nuées, nos âmes tracent le sillon de nos songes. Sous le dais de nos chants ambrés, germe le clavier de nos ors. Dans la joie des lèvres, nos ombres voguent sur l'essaim de nos flammes. |
Par le souvenir
des aurores, renaissent nos folles enfances. Vers la ruche de nos mémoires, s'exhalent nos cœurs et nos êtres. Pour que s'enivrent les racines, dont la sève embrase nos cimes. |
De
nos empreintes infimes sur les routes infinies, nous apprenons à percer les signes de l'indicible. Du tréfonds de mon amour, une aube arrime l'appel né du bonheur effeuillé de la ferveur de ton âme. J'adore l'insaisissable de ce que je vois de toi, qui me bouleverse comme un chant qui se serait tu. |
Ta danse ombres et
lumières sur le clavier de mes rêves, rythme le parfait délice de tes charmes aériens. Comme la plage dorée éclaboussée de soleil, mon âme rit des promesses qui murmurent dans tes yeux. J'aime mon ombre d'argent quand tu m'enlumines d'ors, comme celle de la rose quand l’ensorcelle le temps. |
Tels les
mots signes de femmes flammes des hommes, tels dans le bouquet la pluie des feuilles; soieries ténébreuses sur les tiges griffues sont les chants de liesse de nos feux. Telle l'ondée sur les sarments et nos étreintes, telles les flèches d'or dessous nos cils, désirs de plénitude, éclairs effilés, sont les larmes de nos langueurs. Tels les ruisseaux sur l'argent sombre des galets irisés, telles les écorces nostalgies vivantes des voyages immobiles, nos plus belles prières sont les échos sages de nos passions. Telles les noces du sable et de la mer, telles sur les chemins nos traces mêlées au grain de ta voix, écoutes attentives, célestes psalmodies de nos cœurs ouverts. |
Telles les certitudes défaites dans la joie, telles du temps les cendres foliées de mes regards, souffle entre nos lèvres, lumière des ombres de nos corps offerts. Tels nos baisers gravant la voûte des silences, telles du bonheur la présence à l'aune des sillons bénis dans notre féerie, la source vive de nos âmes comblées. Telles nos âmes revenues d'un ailleurs ici-bas, tel le miracle des paroles muettes, d'où l'amour vient qui a fait de nos glaises pétries, l'or de nos boues. * |
* «Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or.» (Les fleurs du mal)
Entre
les étoiles et la terre les monts et les libellules, le cascade de tes vers fait rêver mes lèvres; ces voyages éternels magnifient nos ondes, chants de nos serments, échos de nos passions. Entre regards et peaux, les silences de la joie, moires de poèmes inscrits dans la balade des cœurs, le semis de tes mots enflamme mes hymnes, ton attente mes frissons, échos de nos étreintes. |
Entre
langue et gestes, le sésame de tes rimes est la source rayonnante de mes clairières de feu, les ailes de nos désirs, la fleur de tes feuillets, insufflent nos braises échos de nos offrandes. Entre effluves et racines, ton chant est ma voie, la rade de nos caravelles, phares de nos traverses, tes pensées sur la page sont parfums d’éternité, syllabes de nos heures, échos de nos profondeurs. |
Elle
nous connaît comme nous ne l'avons jamais connue, elle glisse dans la racine des sangs, elle s'ancre dans nos abîmes d'aise, elle est nos chants elle sait nos mots, couverte des auréoles de ses ailes chantantes, |
elle
avive la lumière de nos nuits, elle est la tranquillité de nos corps, une fleur de silence tel le parfum des roses, et comme la feuille à l'automne, libère le bourgeon de nos futurs. |
C'est
l'heure où les sillons de mes chemins Rêvent de tes ondoyantes collines; Nos pensées comme mutines alouettes Défient les éclaboussures du soleil, Scintillantes fissures enchanteresses, Quand les doux regards écoutent Les lentes mains qui chantent. Heure où tu deviens le clavier de mes songes, Où éclosent les arômes enivrants de tes corolles, Tendresses des graines dans les rafales des blés; Nos sens embrasent la nacre de nos silences, Comme un torrent sur les galets, Quand naît le chant qui nous arrime, Miroir secret des calligraphies de nos baisers. |
Heure où notre alcôve sacre
ses drapés, Les nuées se nimbent de pétales soyeux; Les choses obscures se muent en cendres célestes, Les mystères se diaprent de brumes azurées, Les gemmes diaphanes de nos cryptes secrètes Perlent de miels et de flammes ressuscitées, Dans les volcans de nos joyaux émeraudes. Quand les lentes mains se joignent A nos fervents regards qui dansent, Nos cœurs polissent les syllabes de nos corps, Êtres et ombres se marient comme des lèvres, Les tambours de nos comètes défient les anges, C'est l'heure des cataclysme de duvets et de bouches, Où nos racines s'étoilent de la musique de nos âmes. |
Le monde
que je préfère est tout autour de toi, les secrets que je préfère sont parfois en toi parfois en moi, mers éternelles aux rocs branlants forêts questionnantes, réponse de joie, lents chemins de courses folles pour nos êtres aux cœurs navigants, nos besoins toujours en émoi, nos deux corps chargés d'oboles, partitions notes et silences, îlots de lumière, sanglots de peaux, larmes azurées, soleils noirs; |
les genoux
dansent des jouissances aux étoiles, tout se tait quand le chant naît, la vie est ici où on en meurt. Le monde que je préfère est tout entier en nous, où les futurs n'existent plus, quand la mousse déjoue les rocs, et les mains épousent les sens, que les jeux ravivent la mort, les abeilles recréent les fleurs, et la sagesse invente les fous. |
Entre
nos corps, les paysages des aurores et des matins qui pleurent; psalmodies tintantes des lyres, larmes des sagesses folles, sangs des veines éperdues, senteurs des prairies pourpres, sons infinis des sources cachées, mariages de la lune et des rosées, moissons des soleils de braise, ombres des étoiles tremblantes, éclairs des moulins enfiévrés, pouls du soc des tempêtes, voiles des nuages déferlants, chants enfantés des silences, |
visions émergées des nuits, lumières fertiles de la pluie, rythmes fous des cœurs divagants, tentures ouvertes sur le ciel, flèches lâchées des arcs stoïques, rires des chairs ouvertes et limpides, et des bouches closes mais ardentes, pouls archaïques des sombres grottes, danses des ruches et des meules, transes des peaux réunies, senteurs des conques révélées, certitudes nées de l'indicible, entre nos corps, la paix des crépuscules et des embruns qui chantent. |
Ta
main sur la joue de mon ventre, ta joue sur mes lèvres de tes nuits, tu bois et tu me fais source; quand tu me rends ombre, nos mains s'enracinent, se font balises dans l'orage. Ton désir sur mes paupières closes, qui cachent ce que tu m'apprends, ce que je savais et que je ne sais plus, |
on n'entend plus les oiseaux, nos cheveux chantent les prairies, des chevaux sautant les haies. Nos lèvres épousent les vagues, la mer envahit nos grottes, la lumière s'agenouille à nos prières, se fond dans les éclairs de nos feux, nos cris s'envolent avec les orgues, se font sillons pour la fête des anges. |
Comme la
feuille caressée par le vent s'enroulant dans les draps de l'horizon dans la chaleur des nuits bleues et les sillons où moissonnent les étoiles, elle suit le libre vol des oiseaux et les chemins inventés par les amants. Comme la feuille arrosée par la pluie rêvant des embruns de haute mer, souvenir de rosées mauves de l’Éden et d'orages crépusculaires originels, elle danse au rythme fol des gouttes et des partitions sacrées de l'amour. |
Comme la fleur cueillie par
la main chuchotant l'infini mystère féminin, entre suaves effluves printaniers et sorcières évanescences automnales, elle est l'oriflamme perpétuel de nos rêves et le flamboiement des nuits embaumées. Comme la fleur ouverte par l'amour offrant ses ourlures diaprées d'écarlates, échos des broderies de hautes lices et d'arcs en ciel des sangs rayonnants, elle est le lotus dont chaque pétale est l'univers et la mémoire d'or de nos tanières embrasées. |
Sa joie
l'éclaire et la dilate et chante comme la pluie, son corps est comme une fleur et je l'appelle comme un fruit. Sa nudité est ma lumière où mes mains s'ouvrent comme des yeux, ses reins sont des volcans et mes braises naissent dans la mer. Ses sens ombrelles comme dentelles où mes vagues folles s'y ourlent, ses yeux sont comme des perles où la lune nous apprend les couleurs. |
Sa soie invente la nacre où mes ombres sont des étoiles, ses cheveux sont des moissons quand mes jardins deviennent brumes. Sa bouche à mes genoux est une prière et mes doigts se perdent dans un Nil, où d'autres lèvres s'ouvrent à la vie, éternité des nuits originelles. |
Qui sera
celle qui m'apprendra, qui se trouvera en se perdant, qui me guidera en se donnant, qui s'offrira en me prenant. qui sera celle qui m'apprendra l'origine du monde d'or, son petit lit couleur de fraise où coule une blanche braise, un souffle chaud d'avant l'orage, des broderies au point d'amour parsemées de fleurs de mystère, de folles senteurs éternelles, ses tentures diaprées de mauves; |
qui me dira son arc tendu et dirigera ma flèche vers ses orbes tout offertes, où sans cesse mon cœur divague. les jours d'après les nuits pâles, les nuits d'avant les jours fendus, les jours d'avant les jours diserts, les nuits d'après les nuits sacrées, et créatrices de mirages aux rencontres aveuglantes, pour nos êtres arraisonnés où nos deux âmes s'échappent des mots qui veulent les dire. |