L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est garante de la santé des populations dans le monde et fait autorité auprès des Etats. Elle doit, conformément à sa Constitution, être indépendante de tout intérêt commercial. Les affaires successives de l'amiante et du tabac, auxquelles s'ajoutent actuellement les problèmes posés par les pesticides, les polychlorobiphényls ou PCB... montrent que l'OMS peut être entravée dans sa mission par des lobbies infiltrés. Ce sont là accidents susceptibles de se produire dans toute institution. Avec l'accord entre l'OMS et l'AIEA (Agence Internationale pour l'Energie Atomique), signé le 28 mai 1959, (Rés.WHA 12-40), l'Organisation Mondiale de la Santé s'est liée à une agence dont le but reconnu est la promotion commerciale de l'atome civil. Or, cet accord exige que «chaque fois que l'une des parties se propose d'entreprendre un programme ou une activité dans un domaine qui présente ou peut présenter un intérêt majeur pour l'autre partie, la première consulte la seconde en vue de régler la question d'un commun accord». (article I §3). L'article III prévoit de «prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains documents». Enfin: «en vue d'assurer une coopération aussi complète que possible... l'OMS et l'AIEA s'engagent à éviter les doubles emplois inutiles dans le rassemblement, l'établissement et la publication des statistiques » (Art.7). L'AIEA dépend du Conseil de Sécurité de l'ONU et se trouve ainsi dans une position hiérarchique dominante à l'égard de l'OMS qui ne dépend que du Conseil Économique et Social[1]. Que se passe-t-il lorsqu'il y a conflit d'intérêts entre l'information et la prise en charge de la santé des populations par l'OMS face à la promotion commerciale du nucléaire par l'AIEA? La réponse est dans la gestion de la catastrophe de Tchernobyl. L'OMS a mis 5 ans avant de venir
sur les lieux, laissant le champ libre à l'AIEA. En novembre 1995,
l'OMS a réuni une conférence internationale sur les suites
de Tchernobyl. Beaucoup de témoignages se sont révélés
inquiétants: les actes de cette conférence n'ont toujours
pas été publiés[2]. Six mois plus tard, l'AIEA
convoque une autre conférence à Vienne (avril 1996), qui
donne ce bilan officiel de la catastrophe, que l'OMS ne remet pas en cause:
32 morts, 200 irradiés, 2.000 cancers de la thyroïde chez les
enfants! Ces chiffres, révisés à la hausse le 5 septembre
2005 (une cinquantaine de morts, 400 irradiés, 4.000 cancers) sont
tout aussi dérisoires, ne tenant aucun compte de l'état de
santé des enfants, à 80% malades dans les zones contaminées,
ni du nombre de morts et d'invalides parmi les 600.000 à 1.000.000
de liquidateurs qui sont intervenus pour éviter une plus grande
catastrophe.
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Il suffit pour s'en convaincre de confronter ce bilan avec ce que rapporte l'Ambassade d'Ukraine en France, le 25 avril 2005, concernant ce seul pays: «3,5 millions d'habitants dont 1,3 millions d'enfants ont été fortement irradiés en 1986. 2.646.106 citoyens sont considérés comme victimes, en janvier 2005. Parmi ceux qui vivent encore dans les régions contaminées par des retombées radioactives, 84.7% sont malades. En 2004, 94 % des liquidateurs étaient malades. Chaque année la proportion des malades augmente». IndependentWHO demande
la révision de cet accord entre l'OMS et l'AIEA, afin que l'OMS
redevienne indépendante:
Nos actions: Depuis le 26 avril 2007, des
«vigies»
sont devant le siège de l'OMS à Genève, de 8 heures
du matin à 18 heures, les jours ouvrables pour dénoncer
cet accord OMS-AIEA et demander à l'OMS de recouvrer son indépendance.
INDEPENDENTWHO est
un mouvement citoyen animé par un collectif d'individus et d'associations
(Brut de Béton, CETIM (Centre Europe Tiers Monde), Contratom Genève,
CRIIRAD, Enfants de Tchernobyl Belarus, PSR/ IPPNW (Suisse), Réseau
Sortir du Nucléaire, SDN Loire et Vilaine, Mouvement des Peuples
pour la Santé (PHM)) - soutenu par une soixantaine d'autres. Il
ne se situe pas au niveau des choix énergétiques, mais s'adresse
exclusivement à l'Organisation Mondiale de la Santé qui,
par son alliance avec l'AIEA ne peut remplir sa mission constitutionnelle:
«agir en tant qu'autorité directrice et coordinatrice dans
le domaine de la santé» et «aider à former parmi
les peuples une opinion éclairée en ce qui concerne la santé».
Il s'adresse à tout citoyen du monde qui exige que les institutions
mettent en œuvre les PRINCIPES qui les fondent.
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Jeudi, le 28 mai 2009 Un accord, vieux de 50 ans avec l'AIEA a
effectivement bâillonné l'OMS en l'empêchant de dire
la vérité concernant les risques de radiation pour
la santé.
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Il fut renvoyé après avoir informé ses supérieurs hiérarchiques de ses craintes concernant les nouvelles données épidémiologiques provenant des anciens combattants présents lors des essais nucléaires et des soldats exposés à l'uranium appauvri, données qui indiquent que les modèles de risque actuels pour la radiation minimisaient les risques réels. (http://www.bandepleteduranium.org/) Actuellement, professeur à l'Université de Kuopio, en Finlande, Baverstock a finalement publié son article en avril 2005, dans le journal, avec comité de lecture, "Medicine, Conflict and Survival" (http://www.informaworld.com/) Il a terminé son article en lançant un appel pour une «réforme de la profession de l'intérieur», et en insistant «sur la nécessité politique impérieuse d'institutions scientifiques libres et indépendants» - une référence sans ambigüité à la "non-indépendance" de son ex-employeur, l'OMS, qui pendant si longtemps n'avait tenu aucun compte de ses craintes. Depuis la 21e commémoration du désastre de Tchernobyl en avril de 2007, chaque jour une "vigie d'Hippocrate" se tient devant les bureaux de l'OMS à Genève, organisée par Indépendant WHO pour inciter l'OMS de rompre avec l'Accord OMS-AIEA. (http://www.independentwho.info) La protestation s'est poursuivie pendant la 62e Assemblée Mondiale de la Santé, qui a terminé hier, et continuera pendant la réunion du Conseil de Direction qui commence aujourd'hui. L'association s'est battue pour gagner le soutien des Etats Membres de l'OMS. Mais, le dossier scientifique contre l'Accord s'est encore consolidé tout récemment, quand le "Comité européen sur le risque de l'irradiation ( CERI) " a demandé son abandon lors de sa conférence au début de ce mois à Lesbos, en Grèce. http://www.euradcom.org/
Certains anniversaires méritent qu'on les fête - mais pas celui-ci. Après cinq décennies, le temps est venu pour que l'OMS puisse retrouver sa liberté de communiquer des recommandations indépendantes et objectives concernant les risques de radiation pour la santé. |