Dans le site de stockage de déchets
radioactifs de Asse, en Basse-Saxe, s'écoulent quotidiennement,
et depuis 1988, 12.000 litres d'eau saumâtre [1] dans un bassin collecteur,
en provenance des montagnes voisines. La majeure partie de cette eau est
évacuée jour après jour par un ascenseur de 658 m
de profondeur vers la surface. La situation demeure ainsi maîtrisable
pour le moment. Cependant, pour Wolfram König, Président de
l'Office fédéral pour la radioprotection et la sûreté
nucléaire (BfS, [2]), elle n'est pas particulièrement rassurante.
"Nous ne connaissons pas le chemin qu'emprunte l'eau, ni d'où elle
provient". Ainsi, Wolfram König et ses experts ne peuvent pas estimer
à quel moment le "pire" pourrait arriver. Il est donc nécessaire
d'envisager un engouffrement soudain et conséquent de saumure dans
la mine, ce qui constituerait un accident majeur et retentissant. Si le
site de stockage de Wolfenbüttel, dans les chambres duquel sont stockés
126.000 fûts dans des conditions non adéquates, était
rempli d'eau, l'environnement immédiat de la mine pourrait être
fortement pollué à long terme par des nucléides radioactifs
à travers la nappe phréatique, et il y aurait vraisemblablement
un outrepassement de la valeur limite de radioactivité tolérée.
Le Président du BfS estime que la probabilité de ce scénario
catastrophe est faible, mais son Office doit s'y préparer. L'objectif
premier de toutes les mesures prises pour fermer la mine est ainsi d'assurer
un confinement sécurisé des déchets radioactifs vis-à-vis
de la biosphère.
Depuis le début de l'année 2009, le puits d'Asse II, officiellement considéré comme un centre de recherche, et ayant servi de facto au stockage de déchets à faible et moyenne activité entre 1967 et 1978, est désormais considéré comme un centre de stockage définitif de déchets radioactifs et dépend donc du droit nucléaire, sous la responsabilité du BfS [3]. Le BfS a d'abord renforcé la protection contre les radiations : dosimètres et vêtements spéciaux sont désormais obligatoires lors de l'entrée dans la mine. Un inventaire intensif des contenus des fûts stockés est également réalisé. L'ancien exploitant de la mine, le Centre Helmholtz de Munich, a fourni des "inventaires contenant de grosses lacunes, qui n'étaient pas effectués systématiquement, loin de l'état qui serait exigible pour un centre de stockage définitif de déchets nucléaires", selon Wolfram König. Pour la gestion du "pire", le BfS a prévu deux paquets de mesures, annoncées par le Président du BfS le 2 juillet 2009. Le premier doit permettre de réduire la probabilité d'une inondation incontrôlée. Ainsi, les fissures situées entre les chambres de la mine et le sel instable environnant devraient être stabilisées à l'aide de béton. En même temps, en cas d'engouffrement soudain d'eau saumâtre, de gros bassins collecteurs devraient être aménagés et des pompes à haute performance installées. En cas d'échec de ces systèmes, certaines cellules devraient être remplies de béton pour empêcher que des solutions aqueuses mélangées à des déchets radioactifs se propagent dans les montagnes environnantes et ainsi dans la biosphère. (suite)
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Le BfS part du principe que l'écoulement continu puisse également être contrôlé, si ce ne sont plus 12 mais 200 mètres cubes d'eau qui s'écoulent quotidiennement. "Nous souhaitons pouvoir aussi maîtriser 500 mètres cubes", selon Wolfram König, mais au dessus de ce flux "il n'y aurait plus rien à faire". Les experts préfèrent ne pas se prononcer quant à la probabilité d'occurrence du "pire". "Depuis 1995, le système est stable. Mais le fait qu'une quantité constante d'eau saumâtre pénètre dans la mine pourrait empiriquement signifier qu'il faille bientôt compter sur une irruption brutale et drastique d'eau". Wolfram König ne veut pas propager un vent de panique, mais il ne peut pas promettre une sécurité absolue. "C'est un exercice d'équilibre. Nous ne pouvons offrir aucune garantie pour le respect des seuils limites". Les mesures ne seraient pas une décision préliminaire à la fermeture de la mine d'Asse, selon Wolfram König. Actuellement, les experts se concertent sur trois options : la récupération des déchets nucléaires ou d'une partie d'entre eux, le déplacement des fûts dans un autre site de la même mine, ou le remplissage des puits par du béton. En août devraient être effectuées des études de faisabilité, et une décision définitive devrait tomber d'ici la fin de l'année. [2] BfS: Bundesamt für Strahlenschutz Pour en savoir plus, contacts: - [1] Article de Wikipédia sur l'eau saumâtre: http://fr.wikipedia.org/wiki/Saum%C3%A2tre - [3] Informations supplémentaires: - "Changement de statut et d'exploitant pour la mine de Asse II: le centre de recherche devient centre de stockage de déchets radioactifs" - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/55920.htm - BE Allemagne 402 - 11/09/2008 " - "Une commission d'enquête sur le site de stockage de déchets radioactifs de Asse II" - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59056.htm - BE Allemagne 436 -15/05/2009 Source : - "Warten auf die grosse Flut", Süddeutsche Zeitung - 03/07/2009 - " Schutz vor Radioaktivität aus Asse", Tagesspiegel - 03/07/2009 Voir: http://fr.wikipedia.org/wiki/Mine_d%27Asse |
Le chef de l'opposition de Basse-Saxe, Wolfgang
Jüttner (SPD), vient d'accomplir un revirement d'opinion, qui a été
approuvé le 29 avril 2009 par sa fraction au Parlement régional.
Le SPD exige à présent - comme les Verts et le parti de la
Gauche depuis des mois - que soit créée une Commission d'enquête
parlementaire concernant les activités tournant autour du site de
stockage de déchets radioactifs de Asse à Wolfenbüttel.
Et cela juste avant les élections du Parlement fédéral.
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La fermeture du site a rencontré de
nombreuses difficultés. En effet, si le Ministère fédéral
de l'environnement (BMU) constitue l'autorité compétente
en Allemagne en matière de sûreté nucléaire
et de radioprotection, l'ancienne mine de Asse, en tant que centre de recherche,
tombait quant à elle, jusqu'en 2008, sous la responsabilité
du Ministère fédéral de l'enseignement et de la recherche
(BMBF), dont elle dépendait financièrement. Le BMBF avait
décidé de ne plus exploiter l'installation de la mine d'Asse
II, mais de laisser les fûts sur place. Finalement, depuis septembre
2008 [3], le puits de Asse a changé de statut et d'exploitant
: il est désormais considéré comme un centre de stockage
définitif de déchets radioactifs et dépend donc du
droit atomique. L'exploitation est passée le 1er janvier 2009 aux
mains de l'Office fédéral pour la radioprotection et la sûreté
nucléaire (BfS) et est désormais financée par le BMU.
Actuellement, la mine est préparée pour la fermeture. L'objectif
premier de toutes les mesures prises pour fermer la mine sera d'assurer
un confinement sécurisé des déchets radioactifs vis-à-vis
de la biosphère. En attendant, les autorités fédérales
explorent la possibilité de réextraire les fûts pour
les mettre dans un site de stockage intermédiaire contrôlé.
Les coûts d'assainissement liés à la fermeture sécurisée
d'Asse II sont estimés à 2 milliards d'euros environ.
[1] Le droit minier prévoit une faible implication du public lors de la fermeture de la mine, par opposition au droit atomique qui prévoit une forte implication. [2] Déchets FMA : à faible ou moyenne activité Pour en savoir plus, contacts: [3] Voir http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/55920.htm, BE Allemagne 402 - 11/09/2008 Plus d'informations sur la mine de Asse II: - Site du Ministère fédéral de l'environnement (en allemand): http://redirectix.bulletins-electroniques.com/5myml - Site dédié aux Sites de stockage de déchets nucléaires allemands (en allemand): http://www.atommuell-endlager.de - Site de Wikipédia (en français): http://fr.wikipedia.org/wiki/Mine_d%27Asse Source: Tagesspiegel "Asse als Ass" - 29/04/2009 Rédacteur : Claire Vaille, claire.vaille@diplomatie.gouv.fr Origine: BE Allemagne numéro 436 (15/05/2009) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT |