Bien qu'aucune décision
n'ait été prise, on parle beaucoup en
ce moment des surgénérateurs chez les nucléocrates. On envisage allègrement le lancement de plusieurs réalisations de 1.500 MW électriques, on évoque la possibilité de concentrer sur un site l'usine de retraitement, les deux tranches «rapides» et l'usine de fabrication des combustibles, pour éviter le déplacement du plutonium, souci louable de ne pas voir trop circuler ce métal intéressant pour certains. Pourquoi ces bruits, cette précipitation? Il y a en effet de quoi s'étonner: Les réacteurs type Superphénix ne se justifient, au moins économiquement, que si l'uranium est à un coût très élevé. Or, avec le ralentissement, voire l'arrêt de la plupart des programmes nucléaires mondiaux, il n'y a plus de risques d'emballement des prix de l'uranium. Nous avons dans la Gazette N°25 bien montré par ailleurs que la technologie des surgénérateurs, lorsque l'on envisage tout le cycle du plutonium, est une utopie. Alors, comme nous ne croyons pas à la totale stupidité des décideurs, nous nous interrogeons. S'agit-il d'un sursaut d'une partie des nucléocrates qui ont peur que leur beau jouet ne soit abandonné et qui essaient de forcer la décision? C'est possible. D'aucuns affichent un bel optimisme, déclarant à qui veut les entendre que les problèmes sont résolus... sans préciser comment, d'ailleurs. On peut aussi se demander s'il. ne s'agit pas d'une opération de type électoral. Annoncer puis surseoir éventuellement, ne serait-ce pas intéressant par rapport aux clivages à l'intérieur des deux clans, majorité et opposition? On pourrait ainsi assister à une belle opération de récupération et d'alliances inhabituelles. Mais la politique-fiction n'est pas du domaine de la Gazette. |
Avec ce numéro, nous poursuivons l'étude
de là question des normes en radioprotection. Après avoir
examiné les textes, nous regardons cette fois la réalité
vécue dans les installations nucléaires. Tout d'abord, nous
publions un texte fait par la CFDT et présenté à un
séminaire, à Vienne, sur: «Les incidences pratiques
de reconcentration de la CIPR (1977) et de la version révisée
des normes fondamentales de radioprotection de l'Agence Internationale
de l'Energie (AIEA)».
Ce séminaire était organisé par: -AIEA - le Bureau International du Travail (BIT) - l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - l'Agence pour l'Energie Nucléaire de l'OCDE - et la CIPR (Commission Internationale de Protection contre les Radiations). On pourra voir dans ce texte que certaines affirmations de la CIPR 26 sont d'ores et déjà remises en cause par les faits, en particulier la moyenne des doses ne se situe pas au dixième de la valeur maximale. Alors, que va-t-n fixer comme règles? Le deuxième texte fait le point sur la situation actuelle à EDF et sur les difficultés à venir. On pourra y lire en particulier une analyse sur la notion de coût de l'homme-rem: notion importante pour le choix des protections dans la logique économique. Dans ce numéro on pourra voir que si les textes s'occupent beaucoup du travailleur, dans les faits on utilise surtout ces textes pour essayer d'en faire la lecture la plus avantageuse. La CIPR 26 peut donner lieu à beaucoup d'interprétations, il devrait y avoir un débat social. Gageons qu'il ne sera pas facile à engager et pourtant le programme devrait entrer en fonctionnement à partir de cette année... p.1
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Pour un débat démocratique sur l'énergie (pétition signée par près d'un million de citoyens, dont le citoyen François Mitterrand...) · Je m'oppose au choix du «tout
nucléaire» fait par le gouvernement.
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