Pourquoi une Gazette entière
consacrée a un rapport officiel?
Depuis 14 ans, nous essayons de vous fournir les éléments indispensables à un débat, un véritable débat sur les problèmes énergétiques ainsi que sur la société que nous allons bâtir. Nous sommes persuadés que l'information est la pierre angulaire de cette réappropriation par le citoyen de son libre arbitre. Bien sûr, la démarche n'a rien de facile et elle n'est guère facilitée dans notre «cher» pays. Dommage. Et pourtant: «seul le débat contradictoire peut nous préserver contre l'erreur et la persévérance dans l'erreur découlant d'une information unilatérale et complaisante», écrivions-nous en 1975. Or, en 1990, on constate toujours que le débat est inexistant et surtout que l'arsenal juridique est toujours du côté du manche. D'une part, un recours n'est pas suspensif, donc les travaux engagés continuent, d'autre part, la justice est lente et on ne détruit jamais un édifice public. Comme on ne gagne quasiment jamais, cela n'a pas d'impact mais les rares fois ou la justice donne raison aux défenseurs de l'environnement, ça ne sert à rien, puisque c'est construit. Alors, ce rapport me direz-vous? Eh bien lisez-le et tâchez de faire passer les messages. Mais attention, le rapport contient tout et le contraire de tout. C'est bien lâ que le bât blesse car sans débat contradictoire chacun pourra se conforter dans son coin. Et quoiqu'en disent les tenants du nucléaire prétendant que le nucléaire est la victime de l'obscurantisme des défenseurs de la bougie, ce sont les défenseurs de l'environnement aussi bien social qu'écologique qui perdront. Car ils ne sont pas dans les sphères gouvernementales, ils sont sur le terrain. Remarquez, les idées vertes font leur chemin: «Journée de la Terre, Loire vivante, etc...» mais c'est un peu trop gadget. C'est une sensibilisation mais ça ne suffit pas. Trop de décharges subsistent, trop d'inconnus grèvent notre avenir. (suite)
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suite:
Enfin, le ministère de l'Environnement bouge. Il réclame plus de crédits, plus de personnel. Souhaitons que cela lui permette de mettre en place ce réseau d'inspecteurs de l'environnement qui nous fait cruellement défaut. A quand les réductions d'armement? L'arrêt des essais dans le Pacifique? Pour continuer dans la même idée; je sais bien qu'on va se lamenter sur les ventes d'armes qui baissent et sur la reconversion des travailleurs. Mais bon, asseoir le redressement de la France sur les ventes d'armes, c'est plus que tristounet et quant à la reconversion, on peut la faire dans les panneaux scolaires, la maintenance des réacteurs qui ont tant de «petites pannes». Après tout, les états d'âme ont été moins grands pour l'arrêt de la sidérurgie, le textile. Si la seule chose qui compte ce sont les bénéfices des firmes, alors bien sûr le dialogue sera vite clos. Mais au lieu de la litanie des bénéfices de Renault, Citroën, CGE, Matra, etc., on aimerait mieux des bilans sans chômage. Ce serait nettement plus bénéfique pour les citoyens de base. Bien sûr, c'est moins juteux pour les financiers mais qu'importe. Tchernobyl 4 ans après, l'anniversaire de la catastrophe sonne le glas des illusions. La contamination est toujours importante, il faut évacuer encore et encore. Il faut surveiller l'environnement, il faut surveiller la nourriture. Il faut soigner. Les films qui passent sur les télévisions sont terribles. Ceci nous conforte dans notre action: conférence de presse pour dénoncer la non préparation de la France en cas de catastrophe. Nous vous ferons le dossier dans la prochaine Gazette. Nous vous souhaitons bonne lecture. Et surtout n'hésitez pas à nous écrire. Nous avons en réserve des enquêtes publiques, des interventions. Nous n'avons pas pu les publier mais cela fera aussi l'objet de la prochaine Gazette. p.1
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