Janvier 2023 • GSIEN

Dossier GSIEN
Sources internes de secours des centrales françaises

Incidents sur un DUS de l’EPR de Flamanville


Sur un de ces groupes électrogènes, en janvier 2020,_EDF a indiqué à la CLI de Flamanville avoir rencontré « un incident » (et non un évènement) : « on travaille avec l'industriel, justement le fournisseur du diesel, pour retrouver la pleine disponibilité de la machine » [CLI Flamanville-30/01/2020].

L’EPR dispose de quatre groupes électrogènes principaux ayant une autonomie de « 72 heures » comme sur les paliers précédents, selon l’IRSN ; Flamanville_3 peut aussi compter sur « deux générateurs diesel d’ultime secours [DUS]. Ces deux générateurs (...) peuvent fournir de l’électricité pendant 24 heures » [IRSN, juin 2017], seulement...

Ce sont les diesels dit SBO (2_500_kWe - 690_V) dont l’un est affecté à la gestion d’un accident sur le réacteur (diesel LJS) et l’autre alimente le système de refroidissement de la piscine de combustible (diesel LJP).

C’est ce dernier qui a connu non pas un mais deux incidents. Le premier est survenu le 7 novembre 2019. Que s’est-il passé ce jour-là ? Un rapport d’inspection de l’ASN fait état « d’un événement ayant conduit à une dégradation de l’alternateur référencé 3LJP8101AP. Selon les premières indications, un agent de terrain a fermé un disjoncteur par action réflexe, ce qui a mis le groupe électrogène de secours LJP en relation directe avec un tableau électrique sous tension. Des témoins ont alors observé un dégagement de fumée au niveau de la grille de l’alternateur » [ASN, 22/01/20]. En clair, l’alternateur a cramé.

Début janvier 2020, il est prévu des essais de requalification de l’alternateur du diesel d’ultime secours LJP suite à l’aléa survenu en novembre de l’année passée. Récit selon une source proche du GSIEN : « La première partie de la requalification mercredi 8 janvier consistait à faire un essai à vide (...), lequel s’est déroulé sans encombre. Jeudi 9 janvier jour de l’incident, a été joué un essai en charge du diesel et de l’alternateur ».

« Le jeudi 10 janvier à 14h10, alors que le moteur est à 100% Pn [Puissance nominale], (...) une fuite d’eau a été observée (...) provenant de la soupape de sécurité. (...) Un geyser d’eau glycolée d’environ 1m a été observé sortant de cette soupape et poussant à l’arrêt du diesel ».

D’après les premières analyses, il s’agirait d’une « Rupture mécanique au niveau du turbocompresseur qui a entrainé la perte d’étanchéité entre celui-ci et le circuit d’eau » de refroidissement du moteur diesel : « De l’eau glycolée a été retrouvée dans le carter d’huile mo-teur » mais aussi « dans le pot de condensat fioul » et « coté échappe-ment du turbocom-presseur ».

« La manchette souple située après le coude en sortie du turbocompres-seur est détériorée (cf. photo ci-dessous) ».

[Source, GSIEN]