Les constructeurs éoliens
allemands battent encore des records: en 2006, le chiffre d'affaires de
la branche a dépassé de 40% celui de l'année précédente.
En 2006, éoliennes et composants ont été fabriqués
pour une valeur totale de 5,6 milliards €. Toutefois, d'après
une étude de l'institut eolien allemand (dewi) commandée
par l'association fédérale de l'énergie éolienne
(BWE), le nombre de machines installées sur le territoire national
régresse rapidement.
Certes, les industriels allemands sont parvenus à défendre leur position de leader mondial en 2006, devançant largement leurs concurrents américains, espagnols ou indiens. L'expansion de ce marche a contribué par ailleurs à la creation d'emplois: en 2006, le secteur employait 75.000 personnes (fabrication, exploitation et installation), soit une progression de 7% par rapport à 2005. |
Cependant, le rétrécissement du marché national
commence à poser problème: même pour une production
destinée surtout à l'exportation, il est important de disposer
sur place des machines les plus modernes afin de pouvoir les tester.
Certains fabricants se seraient ainsi déjà retirés du marché national allemand. L'objectif interne du secteur de couvrir un quart des besoins électriques allemands d'ici 2020 se retrouve maintenant en danger. Selon Hermann Albers, président du BWE, "il faudrait pour cela installer 4.000 MW par an, soit plus du double de ce qui est fait actuellement". Pour en savoir plus, contacts: - http://www.dewi.de - http://www.wind-energie.de Source: Berliner Zeitung - 26/07 |
Plusieurs projets de création
de parcs éoliens sur des îles grecques en mer Egée
suscitent la colère des habitants qui craignent des répercussions
négatives sur l'environnement et le tourisme.
"Nous ne voulons pas d'éoliennes qui dépassent 70 mètres de hauteur, nous ne sommes pas contre l'énergie verte mais il faut préserver le paysage de nos îles, qui est unique", rapporte Dimitris Baïlas, préfet des Cyclades (sud-est), l'une de destinations préférées des touristes. Contraint par l'UE et le protocole de Kyoto d'augmenter sa production "verte", qui actuellement ne dépasse pas 6% de l'énergie électrique produite dans le pays - essentiellement à partir de lignite - la Grèce a approuvé depuis janvier plusieurs projets de parcs éoliens. Sont surtout concernées les îles des Cyclades, comme Yaros et Andros, ainsi que Limnos et Lesbos, dans le nord-est de l'Egée, très exposées aux vents. Ces parcs doivent également contribuer à réduire le déficit énergétique de la Grèce, qui importe de l'électricité des pays voisins - principalement de Bulgarie et de Macédoine - selon un récent rapport de l'Autorité de réglementation de l'énergie (Are). Sur l'île de Sérifos (Cyclades), un projet de la société grecque Mytilinéos prévoit ainsi l'installation de 87 éoliennes dont chacune aura une hauteur de 150 mètres, pour une capacité totale de production de 74 mégawatts (MW). |
"Ces installations prévues pour
les îles sont disproportionnées par rapport à leurs
besoins. Et la plupart des éoliennes qui avaient été
installées dans le passé aujourd'hui ne fonctionnent pas",
s'insurge Antonis Antonakis, président du conseil municipal de Sérifos.
En fait les autorités locales craignent surtout que les éoliennes aient un impact négatif sur le paysage de leur île car "elles sont souvent installées dans des régions isolées et, pour y avoir accès, il faut construire des routes et aménager l'espace". "A l'étranger dans certaines régions les parcs éoliens ont réduit la fréquentation touristique jusqu'à plus de 40%", croit savoir M. Antonakis. Un peu plus au nord, à Skyros, dans les Sporades, un consortium composé par la sociétés Skyros Eolienne et le monastère orthodoxe Mégisti Lavra du Mont Athos S.A., propriétaire du terrain, prévoit un parc éolien d'une puissance de 333 MW, un projet qui a fait l'objet d'un rejet unanime du conseil municipal. Selon les élus, l'ouvrage menace la "biodiversité et les rares espèces de la faune comme le cheval de Skyros et la flore" ainsi que son économie, qui est basée sur l'élevage. De son côté, l'Are assure au contraire qu'il n'y a aucun risque pour l'environnement, les procédures pour obtenir l'autorisation pour un parc éolien étant parmi les plus strictes en Europe. "En Grèce, pour obtenir l'autorisation de construire un parc éolien il nous faut plus d'études environnementales que pour une usine nucléaire. En Allemagne ou en Espagne il faut le dixième du temps passé ici", déplore Dimitris Rahiotis, directeur général de Vector, société grecque d'énergie verte. |
Le rendement du parc éolien
français est "assez faible et aléatoire, compris entre
14% et 21% pour la période 2001 à 2006", affirme une
étude du cabinet Xerfi publiée vendredi.
Toutefois son rendement deviendra "un peu plus constant au fur et à mesure que le parc va grossir et être disséminé sur l’ensemble du territoire", ajoute le cabinet d'études sectorielles. "L’électricité produite à partir des aéromotrices a un coût de revient bien supérieur à celui des centrales nucléaires ou thermiques", explique-t-il. Le secteur n'est rentable actuellement que grâce au système de rachat, mis en place par les pouvoirs publics, de cette énergie par l'électricien EDF à un prix garanti pendant 15 ans, supérieur au prix de marché, rappelle le cabinet. Néanmoins, "deux stratégies s’offrent aux opérateurs pour éviter les possibles déconvenues". |
La première est l’internationalisation
de l’activité, car la prise de contrôle de parcs situés
dans différents pays d’Europe permet de réduire les aléas
liés au vent.
La seconde stratégie consiste à "se diversifier dans d’autres modes de production d’électricité comme le photovoltaïque, l’hydraulique ou les technologies classiques", pour limiter les risques inhérents au fonctionnement des centrales électriques (arrêt pour maintenance, absence de vent, problème technique, etc.). Le cabinet estime que le développement du parc éolien "fragilise l’équilibre offre-demande d’électricité nécessaire au bon fonctionnement du réseau en présentant une production électrique intermittente" et ne "répond que partiellement aux insuffisances des capacités de production électrique". En outre, l’extension du parc éolien français va être confrontée à un problème de saturation d’ici à 2015, comme c’est déjà le cas en Allemagne ou dans d’autres pays d’Europe du Nord, selon Xerfi. |
Le 14 mars dernier, l’Académie
nationale de médecine publiait un rapport controversé (voir
document ci-dessous) sur le "retentissement du fonctionnement des
éoliennes sur la santé de l’homme". Selon ce rapport,
un seul risque pouvant être associé aux éoliennes après
un an de travail : le bruit très irrégulier induit par les
éoliennes ! L’Académie conclut son rapport sur une recommandation
de suspendre la construction des éoliennes de plus de 2,5 mégawatts
lorsque localisées à moins de 1.500 mètres d’habitations.
Cette étude, reprenant de nombreux arguments des associations anti-éolien, a suscité de nombreuses réactions, dont celle de Planète Eolienne, que vous pouvez lire sur: www.cler.org/info/article.php3 ?id_article=3163. |
L’une des autres réactions est la publication
quasi-immédiate de celle de l’Office parlementaire d’évaluation
des choix scientifiques et technologiques. Son rapport sur «Les
nouvelles technologies de l’énergie» indique que «les
bruits mécaniques des engrenages sont désormais quasi inexistants»
et qu’avec les installations modernes, «le
bruit de souffle des rotors n’est que de 100 décibels en pied de
mât et inaudible à 200 mètres».
L’énergie éolienne fait décidément polémique! Toutefois, en ce qui concerne le bruit, les riverains des installations existantes semblent les mieux placés pour en parler, or à chaque sondage sur le sujet, ils sont plus de 80% à juger la présence d’éoliennes positives... Pour en savoir plus sur le rapport de l’Office parlementaire pré-cité: www.assemblee-nationale.fr/12/rap-off/i2965.asp |