La
Gazette
de l'été: vous pourrez la lire tranquillement ou la mettre
dans un coin pour votre rentrée studieuse.
N'ayant pas traité le sujet déchets depuis plusieurs Gazettes, le voici à l'honneur avec un dossier ACRO, un de WISE. Nous ne quittons pas non plus le débat sur l'énergie en versant un autre document au dossier. Superphénix n'est pas oublié, nous avons repris le texte de la plainte au Parlement Européen. Peut-être quand vous le lirez y aura-t-il eu des nouvelles de SPX mais, de toute façon, il sera d'actualité, car il est à craindre que nous ayons beaucoup à faire à le surveiller. Transformer SPX en labo de recherches est la trouvaille du printemps et nos chers politiciens n'ont pas encore voulu admettre qu'on les roulait dans la farine ou plus exactement ils se font rouler volontairement. Ils parent de technicité une décision uniquement politique. Quant aux techniciens, ils veulent seulement plaire et ne sont plus critiques face aux faits. Ils se croient «responsables» du bon état de leur firme. S'ils l'étaient vraiment, ils sauraient que ne pas travestir la vérité est la seule attitude responsable. Et pourtant! Il y a à dire sur cette prétendue transformation... Imaginez que le gouvernement français vous apprenne demain que EUROTUNNEL c'est fini, le consortium doit mettre une croix sur ses ambitions financières et doit transformer cette installation en...: - une installation destinée à étudier le transfert de l'eau de mer entre la France et le Royaume Uni, et - que le programme de recherche soit défini par l'assemblée des actionnaires, à leurs frais! et vous pensez que ça marcherait! Comme c'est à peu près la situation dans laquelle se retrouve la NERSA, pourquoi voulez-vous que ça marche avec SPX? Le papier sur l'énergie est parfois difficile mais son approche m'a paru d'un grand intérêt pour nous tous. Effectivement les équivalences entre les différentes sources ont toujours été un des problèmes des comparaisons entre les énergies et, souvent les rendements et autres indicatifs sont absents de la comparaison. Ceci permet de privilégier la voie que l'on veut avantager. Le nouveau dossier ACRO vous donne un autre aperçu des «petits sites abandonnés». C'est pourquoi avant les choix de site, avant les discussions sur le stockage des déchets, il faut reprendre les pages de l'inventaire ANDRA et résoudre les problèmes de chaque site, en particulier les sites sans propriétaire. Je relance d'ailleurs l'appel pour les soutenir et cette fois j'ai mis leur adresse. C'est le deuxième labo indépendant avec la CRII-Rad et nous devons les faire vivre soit en les aidant financièrement, soit en leur commandant des études. Nous faisons le point sur un sujet controversé la dosimétrie biologique. C'est un sujet important qui pourrait apporter beaucoup à l'estimation des effets des faibles doses mais, pour le moment on est loin du compte. En fait on l'utilise pour guider des traitements mais on ne sait pas encore l'utiliser à grande échelle pour aider au soin des irradiés en cas d'accidents. Espérons que les effets reconnus des irradiations contribueront à obtenir une meilleure sûreté dans les réacteurs: c'est de toute façon la meilleure prévention. J'ai retrouvé un document EDF sur la sûreté de la première barrière. En clair c'est une étude sur les fissures des gaînes des assemblages de combustible. Même s'il n'y a pas trop de gaînes qui se fissurent, nous ne sommes pas les meilleurs. On pourrait faire mieux. En effet ces assemblages polluent le circuit primaire des réacteurs et augmentent la radioactivité rejetée, surtout au niveau de la contamination en émetteurs alpha. Ils polluent également les emballages de transport ainsi que les piscines de stockage. Affaire à suivre. (suite)
|
suite:
La contamination en strontium au voisinage de la Hague est le résultat des problèmes résiduels des deux sites: le site de retraitement et le centre Manche. C'est un débat continuel avec les industriels et ce débat n'est pas évident. On leur a envoyé le dossier que vous allez lire et ils nous ont renvoyé un deux pages sans intérêt. Ils nous réexpliquent que le strontium est un élément migrateur ce que nous savions puisque c'est la base du dossier établi par notre conseiller mais pas un mot sur le pourquoi de la contamination. Ce qui compte ce n'est pas le danger, mais l'incapacité des sites, à éviter, en situation normale, les rejets à l'extérieur et leur incapacité à déceler d'où viennent ces rejets. La commission de la Hague a encore bien des courriers à envoyer pour obtenir que la COGEMA cesse de prendre ses membres pour des demeurés. La COGEMA a emmené des membres de la commission au Japon pour lui servir de faire valoir. Ce fut difficile de rencontrer d'autres personnes que les officiels nippons mais on a réussi à rencontrer des "anti-nucléaires notoires", c'est-à-dire le GSIEN local. Compétents et très au courant ils venaient d'être entendu par leur gouvernement sur les problèmes de plutonium. La discussion a été fructueuse et eux aussi se battent sur les doses, la sûreté, les maladies professionnelles. Finalement c'est comme chez nous il n'y a pas de malades professionnels, et pas d'effet. Exit Minamata (les rejets de mercure), exit les rejets de Minaha (les générateurs de vapeur), exit le démarrage retardé de Monju (le Phénix japonais). Le Japon fait du "Public Acceptance" en clair de la propagande!! Et la COGEMA en rêve. Elle devrait se rappeler que les populations sont maintenant plus méfiantes. Elle a voulu nous exploiter pour sa vitrine mais la commission tout en visitant le Japon a su se défendre. A suivre... On va maintenant voir ce qu'on va pouvoir faire avec la campagne de mesures qui va vérifier l'état de l'environnement. Encore un truc fait pour mettre en valeur ces valeureux industriels qui acceptent de dialoguer. Si c'est pour des 2 pages du genre de ceux qu'on vient de nous envoyer, il y a encore du chemin à parcourir. Le dernier dossier fait le point sur les déchets du retraitement des combustibles étrangers. Ce n'est pas ce qui va se passer parce qu'on a mis au point de nouveaux procédés mais ce que réellement on a stocké depuis qu'on retraite. Il y a toujours, en plus la discussion pour savoir si on renverra seulement des équivalents en contenu radioactif. Ce serait une manière de limiter les transports vers l'étranger. On garderait les colis pour le site qu'on a pas encore mais que l'on cherche. Evidemment j'ai laissé tomber le MOX, les fissures, les problèmes de maintenance dans les réacteurs, Cadarache et son explosion. J'ai aussi laissé les problèmes de démantèle ment même de petite installation. On reviendra sur ces sujets après les vacances. On reviendra aussi sur les sujets que vous m'avez soumis, en particulier les problèmes de géologie et ceux de réhabilitation des sites de mines. Le nucléaire continue à nous interpeller. A nous de le cantonner dans une stricte application de régIes protégeant les populations et leur environnement. Vous n'êtes pas encore tous à jour de votre abonnement. Si la Gazette vous ennuie, écrivez-le moi, je préfère cela. Normalement les réabonnements se font en janvier et ensuite, sur votre bande est signalé «abonnement terminé». D'autre part je peux oublier d'enregistrer alors n'hésitez pas à me l'écrire. Il peut aussi se faire que votre lettre ne me parvienne pas: sur un total de 700 lettres 2 personnes ont constaté que leurs chèques n'avaient pas été encaissés et m'en ont renvoyé un. Merci pour la Gazette. A la décharge des PTT on en retrouvé un, dans son enveloppe non ouverte 10 ans après son envei. C'est tout à fait exceptionnel. p.1
|
Le 31 mars, deux explosions
ont ébranlé Cadarache. Dans une installation de démantèlement,
100kg (Vous avez bien lu) 100 kg venaient de souflier une dalle de
300 m2, faisant, malheureusement 1 mort, 4 blessés graves et d'autres choqués. Le sodium est un matériau dangereux et il le reste même au cours de sa neutralisation. L'accident est en cours d'analyse, nous vous ferons part des conclusions quand elles paraîtront. Un point est déjà établi, les procédures de 1986 ont été revues sans contrôle véritable. Deux paramètres essentiels: la vitesse et la température ont été changés, d'où l'explosion. Simplement les mises en garde pour SPX ont été validées. Cet accident nous conforte pour réclamer le démantèlement de SPX. |
L'avantage serait que l'on aura séparé
les divers éléments, évitant l'accident explosion
nucléaire et chimique. On n'évite pas tous les accidents
mals on les circonscrit:
- chimique avec le sodium - nucléaire avec le contenu du coeur. Le site contiendrait toujours des éléments à surveiller mais les accidents seraient d'une ampleur moins grande. Si Cadarache conduit à une attitude plus réaliste, ce sera au moins un point pour la sûreté et un hommage rendu aux travailleurs. p.2
|