EDITORIAL / SOMMAIRE
Tous mes voeux pour 2005. Vous avez souvent joint un petit mot à votre réabonnement et la Gazette vous en remercie. J'ai essayé de répondre. Mais j'ai sûrement oublié quelques personnes, alors à tous merci et bonne année. L'année commence en force: auditions de l'Office Parlementaire à propos des 3 axes de la loi, présentation du rapport de l'IEER (la Gazette publie leur synthèse). Par contre j'ai reçu les commentaires de l'ANDRA sur le pré-rapport mais je publierai plus tard les commentaires que l'Agence ne va manquer de faire sur le rapport définitif (cela me paraît plus juste car certaines critiques sont décalées face à cette nouvelle mouture du rapport). Cependant, comme l'ANDRA conteste les affirmations selon lesquelles elle n'aurait pas fourni les documents et que cet aspect ne va pas changer, je cite: "La présentation donnée de la situation laisse supposer que l'étude aurait pâti d'une absence de transmission de documents ou que l'Andra ne se serait pas conformée aux règles définies en liaison avec le CLIS. Cela est entièrement inexact. L'Andra souhaite d'autant plus qu'il lui en soit donné acte qu'elle s'est prêtée de bonne grâce à un exercice que rien ne lui imposait d'accepter. Il est donc fâcheux que son souci de transparence en vienne à être ainsi utilisé, de manière polémique, à son détriment." Je ne prends pas position sur le déroulement de l'expertise et l'accessibilité de la documentation. Je me bornerai à préciser que, lors des expertises que nous menons pendant les visites décennales, il est apparu qu'il fallait, bien sûr, lire la documentation fournie. Cependant il s'établissait, alors, un échange sous forme de questions-réponses. De plus des réunions sur des sujets précis et avec les spécialistes du secteur aident à la compréhension mutuelle. Ceci est notre expérience personnelle avec EDF. Finalement nous constatons que cela marche plutôt bien, enfin dans la limite où on répond aux questions posées mais pas plus. C'est pourquoi, après 4 expertises, chacune nous a permis d'affiner notre perception des divers sujets. Cela n'est pas étonnant car les dossiers sont énormes. Il semble que, contrairement à EDF, Andra n'a pas encore compris l'intérêt de l'expertise plurielle... Un rapport de la Cour des Comptes s'est attaché à faire le point sur le démantèlement et le stockage des déchets. (suite )
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Pour le démantèlement, la Cour des Compte recommande de: - envisager le déclassement des INBS arrêtées en INB dès que possible, afin de rendre l'Autorité de sûreté civile compétente pour l'ensemble des opérations liées au démantèlement. - donner une meilleure information publique sur les opérations de démantèlement et d'assainissement du CEA; améliorer le pilotage et le suivi de ces opérations. - assurer le financement incombant au ministère de la Défense. - veiller à la bonne réalisation de la stratégie de démantèlement des centrales arrêtées annoncées par EDF et à la mise en oeuvre de solutions de stockage adaptées (déchets à haute activité et à vie longue, mais aussi déchets spécifiques comme le graphite ou le sodium liquide) pour ne pas retarder la dernière phase du démantèlement (réacteurs). Pour les déchets les recommandations de la Cour sont de: - mieux affirmer le rôle de l'Andra en ce qui concerne son financement et la continuité de sa gestion. - reformuler la stratégie de retraitement-recyclage avant le débat législatif prévu par la loi Bataille. - améliorer la transparence sur la question du retour des déchets étrangers et effectuer les attributions des déchets vitrifiés en respectant la chronologie de leur production. - malgré des retards et des difficultés diverses, faire en sorte que le Parlement soit en mesure d'exercer un choix éclairé afin de ne pas différer les décisions à prendre pour le stockage des déchets les plus nocifs, les recherches poursuivies dans le cadre de la loi Bataille s'étant déjà traduites par des dépenses de 2,2 milliards €, il est important de: - résoudre les divergences apparues entre l'Andra et les producteurs de déchets concernant le coût supposé du stockage profond, susceptibles de peser sur la pertinence des provisions constituées par Areva, le CEA et EDF. - confier à l'Andra une mission plus active de collecte des déchets relevant du nucléaire diffus, en dotant pour ce faire d'une source de financement pérenne. p.1
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Les dernières interrogations de la Cour portent sur les coûts et sur l'information. En ce qui concerne les coûts: - Les provisions seront-elles suffisantes? Difficile de répondre semble-t-il. - Le financement sera-t-il assuré? INDÉPENDANCE, vous avez dit indépendance Dans le journal Challenges n°210 (octobre 2003) une petite information met à mal cette fameuse "indépendance". Dans un reportage sur le nucléaire américain et son renouveau. Renouveau qui se fait non par des constructions mais par des rénovations. Il s'agit de TMI 1 (le réacteur sur le site de Three mile Island qui n'a pas été accidenté). Après quasiment 30 ans de bons et loyaux services "La coiffe du réacteur" soit en termes plus techniques "son couvercle" doit être changé. "Le choix du français Areva (issu de la fusion de Framatome et de Cogema) s'impose assez vite : d'une part, Framatome est bien connu à Three Mile Island car il participe depuis longtemps à l'entretien de la centrale; d'autre part, aucune entreprise américaine ne maîtrise la fabrication de la tête du réacteur. Il s'agit, en effet, de chaudronner un bloc de métal d'un seul tenant pour lui donner une forme très précise qui s'adaptera au réacteur. Un bloc d'une taille telle (plus de 100 tonnes) que seuls les hauts fourneaux japonais sont capables d'en produire". Vous avez bien lu "les hauts fourneaux japonais" donc nous ne possédons plus en France les possibilités de fournir les lingots pour les couvercles, les viroles des cuves. Nous avions mis au point la fabrication de viroles creuses pour limiter les défauts des lingots (Golfech 2 a bénéficié de la technique ainsi que Civaux et Chooz). Ce sont donc les japonais qui vont nous fournir pour l'EPR... Bravo! Avons-nous la possibilité de suivre les travaux des fonderies japonaises ? Pouvons-nous être sûr des qualités d'acier ? Remarquez tout va bien : Areva dispose à Chalon d'une chaudronnerie qui usine le lingot japonais et ensuite c'est un Antonov 124 qui embarque le couvercle (82 tonnes) pour TMI. Comme il est précisé dans l'article "Une compagnie aérienne, Volga et Dniepr, gère une flotte d'Antonov et des équipages entièrement russes. Les soutiers de l'avion vivent à demeure dans l'appareil...etc." et poursuit l'article "le 8 septembre 2003, l'Antonov, la coiffe nucléaire, l'équipage russe et le portrait de Staline quittent l'aéroport de Lyon-Satolas et se posent à Harrisburg, non loin de Three Mile Island.." Le nucléaire et l'indépendance: mythe et réalité.
Reportage au terminal des vieilles ferrailles
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La filière nucléaire va donc pouvoir se débarrasser de toutes ses vieilleries dont la dissémination est pourtant interdite par un arrêté ministériel de 2002. Mais Feursmétal profiterait d'une dérogation au grand dam des habitants, dont les plus inquiets se sont regroupés au sein d'une Association pour la Défense de la Santé et de l'Environnement (ADSE)." (..) "Malgré les protestations de l'ADSE, Feursmétal et la Socatri vont entamer en 2005 des essais sur 580 tonnes, - en application du principe de précaution- comme on dit maintenant, mais sans enquête publique préliminaire, et avec l'aval de la DRIRE et du préfet. Le contrôle des essais sera assuré par Feursmétal et la Socatri. Autrement dit, c'est le patron qui se contrôle lui-même. Evidemment, les deux boites ont d'ores et déjà interdit à la Criirad, de venir y mettre le nez. Selon la direction de Feursmétal - à ce stade d'étude, le projet ne présente pas de risques -, et tout se passera pour le mieux dans le meilleur des mondes radioactifs. Dans une brochure distribuée aux commerçants de Feurs le 18 nov 2004, la fonderie martèle son "intime conviction": il s'agit d'un projet sans aucun danger pour la santé de nos collaborateurs ou des riverains du site. Sur le papier, ça ne fait pas de doutes, mais l'intime conviction appliquée à une usine plus que vétuste peut réserver des surprises." (...) "La direction de Feursmétal assure que l'atelier sera équipé d'un dosimètre, mesurant le taux de radioactivité. Mais "il peut y avoir d'infimes particules d'uranium dans la poussière. Le dosimètre ne sert à rien pour mesurer les particules inhalées. Le risque est sur le long terme: celui de l'accumulation progressive dans l'organisme", observe Françoise Nord, médecin du travail et membre de l'ADSE. Les ouvriers peuvent bien porter un scaphandre mais comment tenir huit heures habillé en cosmonaute avec une température ambiante de quarante degrés? Feursmétal promet en outre un portique de détection de radioactivité pour contrôler les camions livrant les ferrailles. Mais ce genre de matos fonctionne pour des taux de radiation importants. Et qu'adviendrait-il d'un camion pollué? la réponse est donné dans l'arrêté préfectoral du 30 sep 2004 autorisant les essais: le camion sera alors... bâché !” CQFD BP70054 13192 Marseille Cdx 20
Voici donc l'essentiel de leur article: ils ajoutent
que Feursmétal a pollué son environnement en déversant
ses résidus un peu n'importe où et que de toute façon
cette usine a déjà délocalisé en Slovaquie,
en Chine, au Mexique mais des fûts éventuellement contaminés
c'est difficile à délocaliser. Je vous ai donné leur
adresse: contactez-les.
Avouez que donner une dérogation pour une activité aussi sensible à une fonderie de ce type c'est vraiment n'importe quoi. Grogne de l'industrie chimique contre le prix de l'électricité Selon l'Union des industries chimiques (UIC), le prix de l'électricité est passé de 22 € par mégawatt/heure (MWh) en 2001 à 34,4 € par MWh en 2005. Or, pour certaines branches de la chimie, notamment celles qui utilisent l'électrolyse (chlore, etc.), les tarifs de l'énergie électrique sont un paramètre fondamental qui représente jusqu'à 40% du prix de revient des produits. "Nous avons récemment été obligés de reprendre notre fournisseur Chloralp pour ne pas voir s'interrompre les livraisons de chlore à une de nos usines en Isère. Les prix de l'électricité ont été un facteur déterminant dans les difficultés qu'a traversées cette entreprise", a par exemple expliqué Philippe Rosier, directeur de l'énergie chez le chimiste de spécialités Rhodia, lors d'une conférence de presse. Pour inverser cette situation, qui mine selon elle la compétitivité de la chimie française, l'UIC réclame la possibilité de conclure avec les producteurs d'électricité des contrats à long terme (5 à 10 ans) avec des prix stables, alors que les contrats actuels ne portent que sur 12 à 18 mois avec des prix plus volatils. Les industriels réclament également un aménagement de la contribution au service public de l'électricité (CSPE), un prélèvement sur les consommateurs destiné depuis 2003 à compenser les charges de service public des opérateurs. Plafonnée à 500.000 € par site consommateur, la CSPE crée des distorsions entre petits et gros industriels, les premiers étant étranglés alors que les seconds peuvent s'en accommoder, selon l'UIC. p.2
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