EDITORIAL / SOMMAIRE
Bonjour à tous.
Et voilà l'EPR a été choisi par nos politiques. La fameuse analyse d'un plan énergétique a fait long feu. Nous resterons électricité et nucléaire, mais aussi pétrole puisqu'on ne fait que discourir sans rien réaliser sauf des réacteurs. Il était certain qu'on ne ferait pas de renouvelables si on lançait un EPR, c'est fait. L'ASN a mis sur son site des "directives techniques pour la conception de l'EPR", données qui n'ont même pas été fournies aux députés. Ces donnés sont un catalogue des demandes formulées en retour d'expérience des REP actuels. Ce sont des demandes et le constructeur devra faire la preuve que les demandes ont bien été prises en compte. La tranche construite sera un 1.600 MWé, juste ce qu'il fallait éviter, le recours à des monstres. Les fameuses directives techniques adoptées en 2000 s'appuient sur des "objectifs généraux de faibles rejets en phase accidentelle" permettant de s'affranchir "de la nécessité d'évacuation d'urgence (...) et de l'absence de restrictions à long terme". Les phrases sont assez "amusantes"; "les surpressions du circuit primaire doivent être évitées autant que nécessaires par des dispositions de conception et des procédures d'exploitation de manière à contribuer à l'exclusion de la rupture de cuve du réacteur." Pas mal et si ça ne marche pas on fait quoi? Autre directive concernant l'étanchéité de l'enceinte: à part préciser qu'il faut un béton à hautes performances, ce qui était déjà demandé et n'a pas marché, on ne revient pas sur la peau interne sauf pour les traversées, les zones fragiles. Quel retour d'expérience!! Ce texte est rempli de bonnes intentions mais les demandes sont souvent ponctuées d'un "le concepteur doit étudier.., doit faire la preuve..., le concepteur doit montrer..." (suite )
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suite:
On peut alors identifier les points qui fâchent mais de solution, il n'y en a point. Grâce au retour d'expérience, on sait qu'il faut éviter les explosions hydrogène, les injections d'eau pure dans le circuit primaire, veiller sur les combustibles, avoir des câbles résistants, etc. Finalement ce texte a le mérite d'exister et nous conforte dans l'analyse que l'EPR n'a rien d'un phénix (sic) et que ce n'est qu'un REP sans imagination. Faire une enceinte plus épaisse mais sans peau interne est une erreur. Le deuxième rapport est sur les règles techniques de construction. Là encore le retour d'expérience aidera mais ce sont les mêmes règles. AREVA par sa filiale Framatome devra faire la preuve que la cuve a la bonne composition d'acier, que l'enceinte résistera aux accidents conventionnels. Toute l'expérience de forgeage va pouvoir s'exprimer mais ne nous faisons aucune illusion: les 1.450 avaient déjà bénéficié du retour d'expérience et finalement leur mise au point a pris autant de temps que les premiers REP. A part affirmer en permanence que la mise en place de tels ou tels systèmes devra garantir "l'élimination pratique des situations accidentelles qui pourraient conduire à des rejets précoces" ou bien "qu'il serait judicieux d'éliminer par la conception du combustible le risque de ruptures de gaines résultant d'interaction pastille gaine durant les transitoires de références,.." on reste dans le général. Franchement pourquoi avoir gardé ce document. Il a l'intérêt de donner les points où il y a encore du travail à mener à bien, mais ce n'est guère différent de ce qui était déjà connu; peut être plus précis et tout de même prudent... Bonne lecture de la Gazette;
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