EDITORIAL / SOMMAIRE
En exergue et à faire appliquer: "Parce que l'obligation de subir, nous donne le droit de savoir" (Jean Rostand) Je vous livre cette pensée qui me paraît très bien résumer nos divers problèmes et je vous recommande un blog d'infos particulièrement intéressant: http://mazonecontrolee.blogspot.com/ Les Opérateurs (les grands chefs bien sûr!) jouent à se faire peur, et cela va marcher. A trop tirer sur la corde, elle va casser. Par exemple à ATPu: Cette installation pilote (450 "boîtes à gants" tout de même!) est soit-disant en démantèlement. 1- Elle aurait dû être évaluée AVANT de commencer pour évaluer les dangers pour le personnel en fonction de l'état de contamination de ces fameuses boîtes à gants. 2- Elle aurait dû être évaluée toute sa vie (1962-2004) pour récupérer le plutonium qui se déposait dans ces si fameuses boîtes à gants. Boîtes à gants: la taille de ces installations qui doivent être rigoureusement étanches varie entre environ 1m3 et une trentaine, voire quarantaine de m3 (grosso modo de la grande boîte à la salle de séjour d'un château...) 3- Ce qui a été laissé en plan c'est le fait que pour démanteler il faut ouvrir et couper l'étanchéité. A partir de ce moment-là, il faut mesurer chichement les produits hydrogénés (du genre eau pour nettoyer...) parce que la masse critique (masse pour départ de la réaction en chaîne) décroît fortement de quelques kilogrammes selon pureté du plutonium (autour de 5kg - 100% Pu239 - à 7kg - 60% Pu239-) à quelques centaines de grammes en phase aqueuse. 4- l'IRSN avait donné un avis (2008) qui signalait la nécessité de connaître "l'état initial" de l'installation et de retenir des marges de sécurité fonction de la "quantité" de matière fissile pour gérer correctement l'introduction de produits hydrogénés (eau par ex). Et, écrit l'IRSN: "le 17-06-09 le CEA a constaté que la masse totale de matières fissiles récupérées depuis le début des travaux était nettement supérieure à celle prévue". Or, "l'exploitant a poursuivi les opérations de démantèlement, estimant que les valeurs maximales admissibles à l'égard des risques de criticité n'étaient pas dépassées." L'exploitant a de fait estimé que les poudres étaient dispersées, ce qui excluait le risque de criticité. Mais, l'IRSN précise: "Néanmoins, à ce jour, l'exploitant n'a pas justifié le caractère enveloppes des nouvelles estimations réalisées, ni apporté d'éléments sur la répartition de la matière dans les postes." Et persiste: "Cet événement montre la nécessité de réexaminer les conditions d'évaluation des accumulations de matières fissiles dans les installations, tout particulièrement celles mettant en oeuvre des poudres, qu'elles soient en exploitation ou en démantèlement. A l'issue de ce réexamen, les exploitants devraient vous présenter, d'une part les méthodes de suivi des accumulations éventuelles, d'autre part les dispositions retenues pour garantir que les estimations ainsi réalisées restent toujours enveloppes." (suite)
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suite:
L'IRSN rappelle que, en phase d'assainissement et de démantèlement, il a été nécessaire de définir 2 limites: "La première (équivalente à moins d'1 litre d'eau) correspond à celle retenue en exploitation, ce qui permettrait d'offrir une marge, jugée alors appréciable, entre la plus grande masse résiduelle donnée par le logiciel de suivi des matières nucléaires (au plus 1,8kg) et la masse maximale admissible pour ces conditions (plus de 11 kg pour le milieu fissile retenu). La deuxième limite (équivalente à 4,4l d'eau) est moins restrictive, mais correspond à une masse maximale admissible de matières fissiles de 4,4 kg pour le milieu fissile retenu." Tout ceci reposait tout de même sur une connaissance de l'état initial!! Quant à la conclusion de l'IRSN , elle est sans appel: "l'IRSN considère que les opérations de démantèlement devraient être restreintes aux postes pour lesquelles la nouvelle estimation de la masse de matières fissiles en rétention, soit est suffisamment faible pour écarter les risques de criticité (une valeur de 200 grammes pourrait être retenue), soit a été consolidée par des méthodes limitant les incertitudes (inspections visuelles adaptées, mesures nucléaires,...) si elle dépasse la valeur précitée." Et pour finir une opération de démantèlement une fois de plus mal gérée. Le démantèlement est reparti, mais l'affaire est loin d'être terminée, car non seulement le plutonium est en cause, mais l'uranium aussi. Il y a quelque chose qui ne va pas dans ce type d'installation. Comment faire une estimation dans des boites encombrées et où la poussière se déposse partout. C'est miracle que rien ne ce soit passé, mais est-ce réel? Comme on peut le constater, le titre de la Gazette est une triste réalité. D'une part 14 et parfois 18 réacteurs sont arrêtés sur 58, d'où les promesses d'EDF: coupures si la firme ne peut pas acheter de courant étranger. D'autre part on démantèle et on ne fait pas le minimum pour éviter des problèmes au personnel. Le plus fort c'est Tricastin qui a fermé son réacteur 2 après un incident d'assemblages coincés (2008) et 1 an après on est toujours confronté au même problème. Il est clair qu'il a fallu aller vite en 2008 et que l'on n'avait pas vérifié le positionnement ou si on l'avait vérifié, on n'avait pas tenu compte du résultat. Je vous ai en plus recopié les avis de la CNE2 sur les problèmes de déchets et de FAVL. Je vous réserve une lecture commentée de l'inventaire ANDRA, mais ce sera pour l'année prochaine. BONNE ANNEE A TOUS! p.1
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