Avec quatre nouvelles
fiches techniques du GSIEN. la Gazette aborde une nouvelle fois
le dossier difficile et controversé de l'effet des faibles
doses de radiations ionisantes. Difficile car il y a peu de données
sérieuses disponibles et il manque le recul dans le temps pour pouvoir
juger des effets à long terme. Dans un prochain numéro nous
aborderons la question de la règlementation relative aux doses «admissibles».
Nous en verrons l'évolution au travers des recommandations de la
Commission Internationale sur les Rayonnements Ionisants (CIPR). Ce sujet,
au fur et à mesure de la mise en route du programme électronucléaire
français, verra son importance croître, particulièrement
pour les travailleurs du nucléaire. D'ores et déjà
il apparaît que l'exploitation des installations ne sera pas sans
poser des problèmes sérieux et qu'il est fort à craindre
que les interventions en zone «chaude» se multiplieront, accroissant
à la fois dose totale, dose maximum et dose moyenne reçues
par le personnel. Il ne s'agit pas ici d'être pessimiste par nature,
mais tout au plus réaliste, voir la récente affaire
des fissures et plus récemment les inquiétudes relatives
au fonctionnement des
soupapes du pressuriseur et des soupapes du circuit de refroidissement du réacteur à l'arrêt (RRA), sans compter diverses interrogations sur le matériel électrique. Tout se passe comme si plus la divergence des centrales approche, plus les inquiétudes se développent et plus les langues se délient. Alors s'agit-il d'une inquiétude, du trac en quelque sorte, avant de passer à l'irréversible, c'est-à-dire l'activation progressive des circuits? Il semble bien, malheureusement. que non et que la précipitation, le manque de données sur le fonctionnement des tranches P.W.R., la complexité des phénomènes donnent au total l'impression d'une improvisation de plus en plus hasardeuse. Face à cela, Direction d'EDF et Gouvernement jouent la carte de la fuite en avant en rejetant à plus tard l'étude et la résolution des problèmes qui se posent. A cela s'ajoute l'espèce de concurrence imbécile entre les sites pour être les premiers à démarrer au point de se réjouir des «incidents» pouvant survenir sur un autre site. Tout ceci se traduit par une fébrilité inquiétante, en particulier sur les trois premiers sites du Tricastin, de Gravelines et de Dampierre. (suite)
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Le moins que l'on puisse dire c'est que cette attitude des «responsables» est proprement irresponsable et est jugée telle par une partie de plus en plus grande des personnels directement concernés. Le malaise grandit encore renforcé par la politique du secret, en particulier entre ceux qui construisent et ceux qui auront à exploiter. Ceci explique sans doute qu'aux dernières élections professionnelles à EDF, le 8 novembre, on ait pu voir que l'organisation syndicale la plus critique sur le programme nucléaire, c'est-à-dire la CFDT, était la seule à progresser et qu'en général elle était en tête dans les secteurs nucléaires et sur les chanticrs de construction. A noter également que c'est le plus fort déplacement de voix constaté depuis la fondation d'EDF. Tout ceci n'est pas sans signification et doit interroger la Direction d'EDF. Pour finir cet éditorial, nous reviendrons sur la pétition nationale «Pour une autre politique de l'énergie, pour un débat démocratique sur l'énergie» La campagne va démarrer vraiment courant décembre pour se poursuivre jusqu'à la fin février. Il est important, très important même, que le maximum de signatures soit recueilli. Or on peut constater actuellement le peu de chaleur des militants pour faire signer autour d'eux. Sans doute l'impression que la méthode d'action est hors de proportion avec l'enjeu et qu'une pétition de plus ou de moins... pour un objectif national... Bref, un sentiment d'impuissance accompagne la résignation devant l'inéluctable. Eh bien nous pensons qu'il faut surmonter cet état d'âme et bien comprendre l'intérêt de cette pétition et la puissance que représentera plus d'un million de signatures. Quel candidat aux présidentielles pourra ignorer le problème ainsi posé? Il est temps, plus que temps que le débat sorte de l'espèce de champ clos où il se trouve actuellement pour que chacun soit informé et que l'avenir puisse etre choisi par le plus grand nombre et non par une minorité discrète. Pour ceux qui auraient égaré le numéro précédent, nous joignons ci-dessous un exemplaire de la pétition. p.1
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Pour un débat démocratique sur l'énergie (pétition signée par près d'un million de citoyens, dont le citoyen François Mitterrand...) · Je m'oppose au choix du «tout
nucléaire» fait par le gouvernement.
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Nous faisons appel à nos lecteurs et plus précisément,
à leurs finances, pour qu'ils aident à la réalisation
d'un film. Nous ne doutons pas de la réponse lorsque nous leur aurons
dit que l'équipe de «Condamnés à réussir»
a décidé de récidiver et de réaliser un second
film sur l'énergie. «Condamnés à réussir»
c'est cette excellente réalisation sur les conditions de travail
à la Hague, qui circule, non seulement en France, mais aussi en
Italie, en Allemagne, en Suède, aux Etats-Unis...
T. LERAY, 59, rue A. Pajeaud 92160 Antony
P.S. - Dans le cas où le film ne se ferait pas faute d'argent, votre contribution vous serait bien sur retournée. |