Toujours d'actualité, la
chasse aux sites bat son plein. On en est à la phase pistage et
bien malin qui prédirait le site qui va être piégé
(enfin on a des critères, il faut un site tranquille et peu habité,
mieux un peu désert...). Mais le chasseur est rusé et ne
se découvre pas.
Bilan information: néant. Pire, il y a eu un conseil Supérieur de Sûreté Nucléaire (CSSN) où on a parlé de surgénérateur. On a fait le point: il a été évoqué le problème des vibrations anormales causées par les mouvements de sodium dans la cuve. Or il a été dit que le problème était résolu, ce qui n'est pas du tout l'information publiée par Le Monde et Libération, le lendemain! De qui se moque-t-on? Comme les conseillers sont ceux qui construisent, on ne risque pas d'avoir les informations. La demande non satisfaite de commission indépendante garde toute sa force. Dans notre beau pays les informations, les analyses sont fournies par ceux qui n'ont pas intérêt à les donner alors on a un blocage. Le niveau politique n'a pas encore compris ou ne veut pas comprendre que ce n'est pas possible de continuer plus avant dans les conditions actuelles. L'intérêt supérieur de la nation ne passe pas par la voie du secret, ça c'est du sûr et du raisonnable. Mais apparemment on fait toujours la même erreur sur le sujet, on prétend que faire un programme cohérent de recherche - développement sur le problème du retraitement - risque de faire perdre des marchés à l'étranger. Fort honnêtement c'est l'inverse, car nos clients s'aperçoivent sans peine tous seuls et assez vite qu'on les mène en bateau. Un de nos lecteurs nous rappelle une erreur qui a traîné au début dans les analyses contradictoires: l'éventualité d'une pénurie d'uranium. D'abord cela fait longtemps que nous avons abandonné ce thème (voir Gazette N°41/42 avec un autre sur les mines d'uranium) et ensuite depuis longtemps nous nous attachons au problème du cycle du combustible de la mine au stockage des déchets. Or les problèmes des mines sont évacués sans tenir compte de l'intérêt des populations: ils dépendent du code des mines qui n'est aucunement démocratique et en plus mal connu. Les problèmes liés aux déchets radioactifs sont mal gérés tout comme ceux des réacteurs: aucune enquête épidémiologique, aucun bilan global des rejets. Il y a un manque certain de cohérence car la pollution existe et les effets sur l'environnement sont suffisamment importants pour que les bilans radiologiques, chimiques soient entrepris de toute urgence. De plus la documentation reste dans le giron des pollueurs, il n'y a aucun moyen de contrôle à la disposition des citoyens et en plus il n'y a aucun moyen de pression. Alors que faire? En ce qui concerne le nucléaire réclamez les dossiers Castaing. Je vous en redonne les titres: 1. Rapport du Groupe de travail sur la gestion des combustibles (décembre 81 - Novembre 82) 2. Rapport du groupe de travail sur les recherches et développements en matière de gestion des déchets radioactifs (18 mars 1983) 3. Rapport du groupe de travail sur les recherches et développements en matière de gestion des déchets radioactifs (octobre 1983 - octobre 1984) (suite)
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suite:
Voici donc les 3 titres avec les dates, comme cela on pourra tester si effectivement ces rapports sont accessibles. En effet nos lecteurs ont essayé de les obtenir et rien n'est arrivé. Un a tout de même reçu une réponse à sa lettre, mais malheureusement il avait posé 3 questions, alors comme il m'explique joliment: «Apparemment une question par lettre, c'est la D.M.A.» (dose maximale admissible je vous rappelle). Donc il n'a pas reçu Castaing et pas reçu de réponses à ses questions. Simplement comme il avait fait une erreur et demandé la 3e édition du rapport Castaing au lieu et place du 3e rapport Castaing (ce qui, cette fois dépasse carrément la D.M.A. des services) on leur a fait savoir qu'il n'y avait pas de 3e édition. C'est bien sûr vrai mais tout de même c'est jouer avec les mots que de répondre «il n'existe qu'un rapport qui date de 1983». Enfin vous avez les titres, les dates, donc persistez. Remarquez c'est pour bien montrer l'intêret que l'on porte à la Commission Castaing parce qu'autrement c'est sans illusion quant à la réponse. Tout de même je vous rappelle que: - la Gazette N°52 contient les conclusions du premier rapport et quelques annexes; contient le 2e rapport en entier. - la Gazette N°62/63 contient les conclusions du 3e rapport. Je vous rappelle que je peux vous faire parvenir les rapports. Vous les photocopiez et vous me les renvoyez. Donc vous pouvez au moins disposer d'informations. Cependant tout ceci nous montre combien l'accès à l'information est difficile. Sur les sites de stokage de déchets, il reste qu'il manque les document BRGM (bureau des recherches géologiques et minières). Or pour les avoir le circuit est plutôt compliqué: en effet les dossiers ont été établis pour l'ANDRA qui devrait en assurer la diffusion mais comme l'agence ne le fournit pas, à qui peut-on la demander? Eh bien au ministère de tutelle! C'est pratique et ça noie le poisson. Bon, enfin le bilan n'est pas fameux. On diffuse l'information, on essaie d'éviter que les populations soient contraintes d'accepter des décisions sans participation à cette prise de décisions. Finalement on a perdu. Mais ceci ne m'incite pas encore à penser qu'il ne faut pas participer, car cela ne paraît pas non plus efficace. L'impression générale qui en ressort c'est que nous ne savons pas obliger les élus à répondre à nos questions. Il faut que nous arrivions à faire pression et à contraindre à la réponse (pas facile, demandez aux collectifs qui ont posé des questions et n'ont toujours pas de réponse). Il nous faut découvrir comment cela se fait et alors on aurait fait un grand pas vers la démocratie. La Gazette vous offre le point sur les sites donné par les différents collectifs, un article sur le coût du kW. Ensuite quelques commentaires sur les enquêtes publiques et des nouvelles avec Superphénix, l'hiver nucléaire... Bonne lecture - TOUS NOS VOEUX POUR 1985 - un peu tardifs mais sincères. p.1
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