Tous mes vœux à
tous. Merci pour tous les encouragements. Cela nous aide
de savoir que
notre Gazette
sert au monde
associatif.
Je n’ai pas répondu à tout le monde, mais sachez que vos petits mots me sont très précieux et surtout n’hésitez pas à m’envoyer des nouvelles: j’essaie toujours de publier ces informations de terrain. Les dernières nouvelles venant de l’EPR de Flamanville (stop-epr.org) sont plutôt drôles (stop-epr.org): il est bien sûr en retard et de plus en plus. Son décret de création datant du 11 avril 3007, il doit impérativement démarrer avant le 11 avril 2017. Sinon il faut reprendre les procédures, refaire les dossiers: au moins 1 à 2 ans et cela peut ne pas aboutir. Le Canard en fait ses délices ainsi que Didier Anger. Normal: cet EPR (et celui de Finlande) payent les politiques de non renouvellement des ingénieurs et techniciens compétents. Le recours aux entreprises prestataires a été d’une telle ampleur qu’il a découragé les jeunes. De plus bien au chaud dans ses certitudes, EDF n’a pas réalisé que, non seulement elle diminuait ses capacités de prise en charge des diverses maintenances, mais que le même phénomène se produisait chez les prestataires, d’où le manque de robinetiers, de chaudronniers, de soudeurs... Quant à la Chine qui, elle, va faire diverger des EPR (latribune.fr) souhaitons que leur construction soit correcte: l’écroulement de ponts, déraillements de TGV montrent que la sûreté n’est pas toujours de mise quand on réduit trop les coûts. Un de nos lecteurs m’a envoyé une petite info sur Dampierre: Communiqué
APRI n° 300-1302 Objet:
Dégagement de fumée à
la centrale nucléaire de Dampierre (Loiret)
«Un
dégagement de fumée, s’est produit samedi 2 février
en fin de matinée à la centrale nucléaire de
Dampierre-en-Burly
, a-t-on appris auprès du service de communication
de la centrale
qui a précisé que la situation est sous contrôle et
que le problème a été rapidement résolu...
Signalant qu’aucun communiqué n’avait été publié samedi soir[1] au sujet de cet incident qui ne semble pas avoir eu de conséquence sur la production ... Selon le site de «La République du Centre»: ce dégagement de fumée aurait été provoqué par l’échauffement d’une courroie de ventilateur d’un bâtiment auxiliaire. Près d’une quinzaine de véhicules de pompiers étaient présents sur les lieux avec les équipes d’intervention du site quelques minutes après le dégagement de fumée. L’APRI tient à préciser que ce n’est pas la première fois que des incidents existent à cette centrale qui a 4 réacteurs qui utilisent comme carburant du MOX, et que nous avons déjà constatés pour cette centrale des anomalies passées sous silence... Note
complémentaire
(20 février 2013) Aucune
information sur cet incident sur le site de l’ASN.
Nous allons nous déplacer de nouveau sur les lieux suite à des informations données par des riverains. Nous commençons à voir de plus en plus d’irrégularités au sujet des déclarations d’incidents, les orientations de la politique actuelle au niveau de l’énergie nucléaire (durée de vie des réacteurs prolongée de 10 ans (1)...) ne doivent probablement pas faire l’objet de vagues... EDF a toujours tendance à minimiser et de plus ne sait pas dire les choses simplement: un feu sur site est toujours important c’est pourquoi il y a une ligne avec les pompiers qui arrivent très vite (Fessenheim et son peroxyde, Penly et son huile). Le plus dangereux s’est produit à Penly: bâtiment réacteur et sur une pompe primaire. Par contre les deux autres sont dans des bâtiments annexes, ce qui est tout de même un problème, mais plus facilement pris en main. (suite)
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suite:
Tout cela prouve que les maintenances sont des moments
où il faut
des intervenants de qualité, Tout ceci explique les
incidents pas
toujours graves (mais qui peut savoir ce qui sera
grave), et un incendie
ne peut pas être négligé. Et pourquoi ne pas informer
les riverains?
Cette année 2013 commence bizarrement: un médiateur a été nommé pour préparer (?) un arrêt de Fessenheim (1 et 2) dont les réacteurs auront effectivement 40 ans en mars 1977 pour le 1 et en juin 1977 pour le 2. En ce qui concerne la Mise en Service Industrielle, ce fut respectivement en janvier 1978, puis avril 1978. Les réacteurs REP ont leur garantie pour un fonctionnement de 40 ans impliquant une certaine fluence (neutrons atteignant la cuve). La connaissance qu’on a de l'évolution des matériaux sous irradiation est encore à l'étude. Tous les modèles ne donnent que des approximations. De plus leur conception remonte aux années 1970 et leur maintenance devient difficile par manque de pièces (il est difficile de refaire des éléments avec nos nouvelles techniques). Les câbles vieillissent mal. On peut faire des maintenances, remplacer des tas d'éléments. Mais contrairement à certaines affirmations qui prétendent qu'alors le réacteur est bien mieux qu'à ses débuts, il a toujours des problèmes. Essayez pour voir de transformer une 2 CV en Ferrari: cela ne marche pas. Le GSIEN estime qu'il ne faut pas dépasser raisonnablement les fluences prévues à la conception et en conséquence il n'est pas raisonnable de prolonger la vie des réacteurs. @
Bon, voici la nouvelle Gazette,
donc je vous ai remis quelques explications à propos
de:
[1] Et, après pourquoi pas encore une tacite reconduction? On va vous prétexter que les centrales nucléaires sont économiques et moins polluantes que les autres sources d'énergies... au fait: une augmentation de 30% est prévue sur 5 ans pour les tarifs d'électricité, et, l'on essaye de vous faire croire que l'énergie nucléaire est une énergie d'avenir... (probablement pour ceux qui ont des intérêts propres dans ces orientations, quant aux citoyens et citoyennes ils sont encore bon à plumer). p.1
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Problèmes
liés aux pompes
primaires
[si joliment dénommées GMPP] 1-
Chooz
Vis de fixation du guide d’eau des GMPP En avril 2012, lors d’un contrôle effectué à la suite du déchargement du réacteur n°2 de Chooz, un corps migrant (CM) a été découvert coincé en pied de l’assemblage combustible (AC) FX316J. Il s’avère que ce CM est la tête d’une vis de fixation du guide d’eau, de 150 grammes (36 mm de largeur et 24 mm de hauteur), d’un groupe motopompe primaire (GMPP) n°3. L’examen du faciès de rupture au microscope électronique à balayage a permis de mettre en évidence un mécanisme de rupture par fatigue amorcé au droit du congé tête/fût. Au vu des dégradations (arrachement de matière constaté) de la tête de vis détectée en pied d’assemblage combustible à Chooz, l’IRSN estime que des dégradations, d’une part sur le revêtement de la cuve (dégradation de la couche de passivation de l’acier inoxydable), d’autre part sur les pénétrations de fond de cuve (PFC), ne peuvent être exclues, compte tenu des cinétiques des phénomènes physiques en cause, sur une durée d’un cycle. Le retour d’expérience international, évoqué dans la Régie nationale de maintenance (RNM) mentionne que «des vis et une coupelle frein sont retrouvées sur la plaque inférieure de cœur d’une centrale aux USA en 1993» [Réf. 2]. Plusieurs problèmes de desserrage de vis de fixation de guide d’eau des GMPP ont également été constatés au Japon, en Suède et en Espagne [Réf. 3]. En France, entre 1992 et 2004, lors des inspections du freinage des vis de guide d’eau des GMPP, quelques cas de rotations de vis associés à des non-conformités de serrage des coupelles frein ont été constatés: en 1995 sur une GMPP du réacteur n°5 Gravelines où il a été observé la rotation de 3 vis (plus aucun serrage) ainsi qu’un serrage insuffisant sur 5 autres vis. À l’époque, la cause la plus probable était l’hypothèse d’un défaut de portage de la coupelle frein lors de son montage initial. Néanmoins, en mai 2006, l’exploitant de Civaux a constaté un desserrage des vis sur le GMPP 1 RCP 053 PO et une absence des coupelles frein associées. À la suite de ce constat, un contrôle de l’intégrité du freinage des vis de guide d’eau des GMPP a été rajouté dans la RNM des GMPP lors de la dépose de l’hydraulique. Cependant, la dépose périodique et systématique des hydrauliques des GMPP n’est pas prévue dans le cadre du programme de base de la maintenance préventive (PBMP): selon EDF, «le fait de perdre des morceaux de vis (notamment la tête de vis) paraît très difficile à envisager»[Réf. 3]. Néanmoins, la Doctrine de maintenance des composantes de la pompe primaire soumis à l’arrêté exploitation - tous paliers [Réf. 4], prescrit de réaliser une magnétoscopie des goujons de volute de la pompe primaire en cas de dépose de l’hydraulique, avec une périodicité de 10 ans environ [Réf. 5].
Références:
(suite)
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suite:
2-
Penly
Retour Expérience Rapide de Penly du 26 juin 2012 - GMPP - fuite sur le circuit d’huile Le 5 avril 2012, une défaillance sur le circuit de graissage de 2 RCP 051 PO à Penly a conduit à la perte des 200 litres d’huile en 45 min. L’écoulement d’huile sur la volute du GMPP et la branche en U a provoqué deux départs de feux. Cet événement a entraîné la dégradation des patins de butée du moteur, la destruction du joint n°1 de la pompe 2 RCP 051 PO et l’endommagement de l'arbre de la pompe. Une tentative de réouverture de la vanne de retour du joint n°1, associée à une perte de son étanchéité interne, a provoqué l’entrée dans les procédures du chapitre VI des RGE sur critère de débit de fuite primaire supérieur à 2,3 m3/h. Lors des visites réalisées sur le GMPP après l’événement, il a été constaté la présence d’un joint extrudé sur le circuit huile au refoulement de la pompe de soulèvement. Le contrôle du serrage des quatre vis de la bride incriminée montre, pour une vis, un serrage insuffisant par rapport aux trois autres. Cette vis est celle située au plus près de la fuite. Le contrôle du joint montre qu’il est bien positionné dans sa gorge mais qu’il est sectionné avec arrachement de matière. Le joint s’est rompu au niveau de la vis manquant de serrage: le fonctionnement prolongé de la pompe de soulèvement concomitant avec le manque de serrage localisé a conduit à une déformation excessive du joint puis a entraîné sa rupture. Suite à cet événement, l’intégrité du GMPP (à l’exception de la volute) a été remplacée: moteur avec le circuit d’huile, hydraulique, logement de joint n°1, joint n°1, cartouche "joint 2-3". Suite à cet aléa, l’exploitant du CNPE de Penly a émis un RER date du 26 juin 2012 demandant le contrôle de serrage de l’ensemble des brides du circuit d’injection d’huile des moteurs de GMPP. Ensuite, compte tenu du REX des écarts de serrage constatés sur les CNPE suite à émission du RER de Penly, les services centraux ont formalisé une position nationale s’appuyant sur le RER de Penly. En résumé, EDF a proposé, pour les tranches en arrêt, de programmer un contrôle du serrage de l’ensemble des brides de soulèvement de tous les moteurs de GMPP avant leurs mises en service définitives et de les remettre en conformité si nécessaire. De plus, EDF envisage une réflexion sur les adaptations éventuelles du Programme de base de Maintenance Préventive (PBMP) suite aux constats qui seront réalisés sur l’ensemble des sites. Procédure de
contrôle:
p.2
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COMMENTAIRE IRSN:
Suites données à l’incident survenu à Penly 2 le 5 avril 2012. L’IRSN effectue actuellement une analyse approfondie de cet incident, notamment sur les aspects «incendie, matériel, gestion de l’incident, FOH». Étant donné l’importance du sujet, le rapport de l’IRSN ne sera pas disponible avant quelques mois. Concernant les actions mises en œuvre pour pouvoir redémarrer le réacteur, on peut noter que: - toute la motorisation et les trois joints de la pompe primaire impliquée dans l’incident ont été changés; - les autres pompes primaires ont été contrôlées. Il a notamment été vérifié l’absence de défaut de serrage au niveau de leur circuit d’huile (un défaut de serrage d’une vis ayant été détecté sur la pompe impliquée dans l’incident). Ces contrôles n’ont pas montré de défaut sur les autres pompes primaires; - les équipements de la casemate sur lesquels de l’huile a été projetée, ont été nettoyés et contrôlés (à noter que ces équipements sont conçus pour résister à des conditions d’ambiance très dégradées). Par ailleurs, EDF a mis en œuvre un «retour d’expérience rapide» afin qu’un contrôle de l’ensemble des pompes primaires du parc français soit effectué, en tenant compte de cet incident. Enfin, pour information, l’ASN a mis en ligne sur son site internet une note expliquant les conditions du redémarrage du réacteur. Commentaire
GSIEN
Décision de l’Autorité de sûreté nucléaire n°2012-DC-0318 du 27 septembre 2012 fixant à Électricité de France – Société Anonyme (EDF-SA) - une prescription applicable aux réacteurs des sites électronucléaire de Blayais, Chinon B, Cruas-Meysse, Dampierre-en-Burly, Gravelines, Saint-Laurent-des-Eaux, Tricastin, Bugey, Fessenheim, Belleville, Cattenom, Flamanville, Golfech, Nogent, Paluel, Penly, St Alba, Chooz et Civaux au vu des conclusions de l’examen des études de prévention de la criticité en cas de dilution homogène en situation de cœur incomplet. Le Collège
Décide:
(suite)
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suite:
Commentaire:
Surveillez bien vos réacteurs, un accident de criticité est gravissime pour le personnel et pour l’installation: je ne sais pas où s’en trouve l’échéancier de mise en sûreté. Le risque de criticité sur tous les réacteurs français en cas de dilution en situation d’arrêt pour intervention ou pour rechargement (API ou APR). En clair, l’envoi d’un volume d’eau claire ou insuffisamment borée pourrait provoquer une divergence incontrôlée sur un de nos réacteurs. Le problème n’est pas nouveau mais la surveillance actuelle pour surveiller le retour en criticité du réacteur ne semble pas en capacité à détecter assez tôt l’approche de l’état critique en API/APR. C’est ce qui expliquerait la décision sibylline de l’ASN qui est passée inaperçue malgré la gravité de la situation (Extrait de la décision ASN: "la démonstration de la sûreté, en cas de dilution du fluide primaire en situation de cœur incomplet, n’est plus établie avec les dispositifs existants"). A noter que l’article 45 de l’arrêté du 31/12/99 (dit arrêté RTGE) n’est pas respecté pour l’ensemble des tranches. De plus, dans ces situations d’arrêt, la cuve est ouverte et du personnel est présent dans le BR. Si le combustible devenait alors surcritique il ne ferait pas bon se trouver dans les parages... VALDUC
LES REJETS RADIOACTIFS LIQUIDES CONTINUENT Alain CAIGNOL - le 26/11/2012 Le rapport mensuel du CEA
pour 2011 nous
apprend que les rejets radioactifs liquides de Tritium
du Centre de VALDUC
se sont élevés à 40 GBq soit 40 milliards de
becquerels
en 2007, 30 GBq en 2008 et sont actuellement autour de
15 GBq.
Pourtant l’information
officielle du Centre
de VALDUC a toujours affirmé le contraire:
2) Lors de la Commission Environnement de la SEIVA le 18/04/2003 le Directeur du Centre affirme: «Depuis 1996 le Centre fonctionne sans aucun rejet radioactif liquide.» 3) Pour les 50 ans de VALDUC le 28/09/2007, l’information est claire «le Centre de VALDUC ne rejette pas d’effluents liquides. Les effluents liquides sont traités sur place, solidifiés et envoyés à l’ANDRA selon la filière classique des déchets solides.» 4) En 2009, la DARPE (Demande d’Autorisation de rejets et de Prélèvement d’Eau; non soumise à enquête publique...) est très précise: «En 1997 les rejets liquides ont été éliminés par voie atmosphérique, il n’existe pas de rejets liquides depuis 1996 d’un point de vue réglementaire» p.31/132 (les rejets liquides étaient éliminés par évaporation et vaporisation). Pourtant la même DARPE signale que l’eau restituée à la station d’épuration du Centre est à 139 Bq par litre en 2005, 91 Bq par litre en 2009. Rappelons que la valeur guide pour les eaux de boisson est de 100 Bq par litre pour le Tritium. Le puits de captage d’eau destinée à la consommation humaine sur la commune de LERY dans le périmètre du Centre présentait une moyenne de 497 Bq par litre de Février 98 à Juin 99. En Février 98 la source R 3 sise à 200 mètres en aval de la station d’épuration contenait 385 Bq par litre, le grand étang situé dans le Centre 637 Bq par litre, le ru de NOIRVAU 443 Bq par litre (p.65/94). Page 5/28: «Ceci conduit à faire évoluer la stratégie antérieure des rejets, appliquée en 1995 qui interdisait tout rejet de liquides issus de zones nucléaires.» Plus clairement cela
signifie que les rejets
radioactifs liquides ne seront plus éliminés par voie
atmosphérique
mais rejoindront sources et rivières.
p.3
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Doel 3 et Tihange 2: l’AFCN demande des informations supplémentaires à Electrabel Suite aux indications de défauts découvertes l’été dernier dans le matériau des cuves de réacteurs de Doel 3 et Tihange 2, l’AFCN a demandé à Electrabel de lui remettre un dossier de justification. Ce dossier a été transmis à l’AFCN le 5 décembre 2012. L’AFCN a demandé à sa filiale technique Bel V et l’organisme agréé AIB-Vinçotte, reconnu pour le contrôle des équipements sous pression, d’évaluer le dossier. L’AFCN s’est également entourée des experts des régulateurs d’autres pays, afin d’analyser en profondeur le rapport d’Electrabel. Étant donné le caractère unique de ce dossier et l’intention de l’AFCN d’augmenter au maximum l’apport scientifique, l’Agence a invité différents groupes d’experts à se joindre à l’étude du dossier de justification: 1) un groupe d’experts internationaux présidé par le Pr. Labeau 2) un groupe de professeurs belges mandaté par le Conseil Scientifique des rayonnements ionisants L’AFCN tient à signaler l’énorme travail qui a été fourni par l’exploitant qui a présenté ses réponses en toute transparence. Les rapports sont de haute qualité. A ce stade, l’AFCN ne voit pas d’éléments qui indiquent que les centrales doivent être mises à l’arrêt définitif. Cependant, l’agence a demandé des éléments complémentaires à l’exploitant avant de pouvoir prononcer une recommandation d’autorisation d’un éventuel redémarrage. C’est une fois qu’elle disposera de toutes les données qu’elle pourra estimer que la marge de sûreté est restée intacte. Comme annoncé le 7 août dernier, l’AFCN a l’intention de réunir toutes les analyses avant de formuler ses recommandations définitives, en ligne avec sa mission de contrôle de la sûreté des centrales nucléaires. L’Agence a dès lors demandé à Electrabel de fournir des informations supplémentaires et d’effectuer encore certains tests dans les prochaines semaines. pointcontact@fanc.fgov.be
L’incertitude
persiste
sur Doel et Tihange
VINCENT GEORIS
(suite)
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suite:
«Des
incertitudes existent toujours quant à la capacité des
techniques
d’inspection en service à détecter et caractériser
correctement tous les défauts présents dans les cuves
des
réacteurs» lit-on encore dans la note. «Davantage
de données expérimentales sur les propriétés
de traction et de ténacité des matériaux sont
nécessaires»
souligne l’AFCN.
Tests
supplémentaires
Tepco
publie
2.145 photos inédites prises dans le mois suivant
l’accident
de Fukushima
http://photo.tepco.co.jp/en/date/2013/201302-e/130201-01e.html
p.4
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Association
des Journalistes de l’Environnement (AJE):
LETTRE OUVERTE Monsieur Ayrault, la transition énergétique doit aller au-delà des discours
Monsieur le Premier
Ministre,
L’Eglise
pointe les dangers éthiques de la gestion des
déchets nucléaires
AFP JOINVILLE
(France/Haute-Marne) - L’évêque
de Troyes, Mgr Marc Stenger, a pointé jeudi à
Joinville (Haute-Marne)
le danger moral lié à l’enfouissement des déchets
radioactifs à l’occasion d’un débat sur le futur
centre de
stockage de Bure (Meuse).
(suite)
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suite:
Le
choix de l’enfouissement
pose la question hautement éthique de ce que nous
faisons du monde,
il me semble que le principe de précaution doit
s’imposer, a-t-il
poursuivi devant une centaine de personnes réunies dans
la salle
des fêtes de Joinville (Haute-Marne), qui ont toutes
exprimé
leurs inquiétudes face au projet du futur centre de
stockage, distant
de quelques kilomètres.
L’homme a tendance à être un apprenti sorcier et nous ne sommes pas omnipotents, il y a des conséquences énormes des choix faits aujourd’hui, est-ce qu’on les maîtrise? s’est encore questionné Mgr Stenger. L’Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra) développe depuis 1998 dans son laboratoire de Bure (Meuse) un projet controversé de tombeau des déchets radioactifs les plus dangereux produits en France par le nucléaire civil et militaire et qui doit être mis en service à l’horizon 2025 pour un coût estimé à 35 milliards €. Le centre industriel de stockage géologique (Cigéo), piloté par l’Andra, doit concevoir un modèle de stockage réversible pour confiner à 500 mètres sous terre quelque 100.000 m3 de déchets nucléaires à haute et moyenne activité et à vie longue (HA/MA-VL), qui sont actuellement entreposés en surface sur les différents sites nucléaires. Ces déchets HA/MA-VL, d’une extrême nocivité, émettent pendant des dizaines de milliers d’années entre 100.000 et 10 milliards de becquerels par gramme. Parmi ceux-ci, le plutonium présent dans le combustible usé des centrales nucléaires qui a une demi-vie de 24.000 ans (temps pour perdre la moitié de sa radioactivité). À partir de mars 2013, la Commission nationale du débat public (CNDP) doit organiser une série de débats sur le projet du centre de stockage de Bure. Commentaire
Travaux
de l’IRSN sur le coût économique des accidents
nucléaires
entraînant des rejets radioactifs dans
l’environnement
Depuis plusieurs années,
l’IRSN
conduit des travaux sur le coût économique des
accidents nucléaires
entraînant des rejets radioactifs dans
l’environnement.
p.5
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L’approche adoptée
notamment aux États-Unis évalue les coûts radiologiques
«hors site», c’est-à-dire le coût des conséquences
radiologiques directes et des mesures prises pour les
réduire, essentiellement
les interdictions alimentaires [3].
Outre ces éléments, l’IRSN juge nécessaire de retenir
quatre autres grandes catégories de coûts, à savoir:
* les coûts «sur site», liés notamment à la perte du (ou des) réacteur(s), aux frais de décontamination du site, etc.; * les coûts d’image, c’est-à-dire les pertes économiques à prévoir sur la non-vente de denrées ou autres biens de consommation parfaitement sains, du fait d’un boycott par les distributeurs ou les consommateurs (syndrome du concombre espagnol), les effets négatifs majeurs sur le tourisme, domaine particulièrement important pour la France et la réduction d’autres exportations; * le coût des effets collatéraux sur le parc électronucléaire national qui pourrait voir sa production réduite en raison des remises en question et des exigences nouvelles exprimées par les différents acteurs de la société (politique, autorités, pression internationale...) (cf. situation actuelle au Japon); * les coûts liés aux modifications des conditions de vie et des facteurs socio-économiques dans les territoires contaminés, qui peuvent être fortes (zones d’exclusion) ou plus modérées (zones contaminées habitées sous condition de surveillance ou de restriction). Pour construire ses évaluations, l’IRSN a estimé les conséquences de plusieurs types de scénarios d’accident sur un réacteur typique du parc français (900 MWe), entraînant des contaminations radiologiques plus ou moins graves. Ces scénarios ont été appliqués à plusieurs sites nucléaires français, en tenant compte de leur environnement géographique et économique, ainsi que des conditions météorologiques vraisemblables, ces dernières jouant un rôle majeur sur l’étendue des conséquences environnementales, comme l’accident de Fukushima l’a montré. Les études ainsi menées permettent d’estimer des valeurs du coût d’un accident – représentatives d’une gamme étendue d’accidents nucléaires majeurs avec rejets radioactifs. Si tout accident nucléaire présente, quelles que soient les conséquences, des dimensions historique et symbolique d’autant plus notables qu’il fait l’objet d’une forte médiatisation, les études de l’IRSN confirment qu’il est nécessaire de différencier deux grandes familles d’accidents nucléaires, toutes deux impliquant la fusion du cœur d’un réacteur français de production d’électricité, mais dont les conséquences sont d’une ampleur très différente. Par convention de langage, l’accident dit «grave» comporte des rejets radioactifs importants, mais différés et partiellement filtrés, permettant donc la mise en œuvre efficace de mesures de protection des populations concernées, alors que l’accident dit «majeur» provoque des rejets massifs précoces et non filtrés. Selon les évaluations réalisées par l’IRSN, un accident grave représentatif engendrerait un coût global de quelque 120 milliards € (avec une fourchette entre 50 et 240 milliards €). Ces pertes représentent de l’ordre de 6% du PIB français annuel. Ces chiffres sont très supérieurs à ceux relatifs aux coûts d’accidents industriels majeurs comme celui du naufrage de l’Erica (1980), de l’explosion de l’usine AZF (2001), ou de l’incendie de la plateforme de forage BP dans le golfe du Mexique (2011). Pour ce type d’accident, les coûts purement «radiologiques» représenteraient moins de 20% du total (coûts radiologiques hors-site, y compris la gestion des territoires contaminés). Le nombre de «réfugiés radiologiques» (personnes éloignées des territoires les plus contaminés) pourrait être de l’ordre de quelques milliers de personnes [4], une situation qu’un pays comme la France pourrait surmonter par un effort de solidarité. Le caractère différé des rejets par rapport aux événements initiateurs de l’accident permettrait la mise en place de mesures de protection des populations et des travailleurs sur le site. L’impact environnemental des rejets pourrait être important, mais les conséquences sanitaires pourraient être restreintes en comparaison. Cependant, l’impact sur l’opinion publique serait élevé, nécessitant une capacité d’excellence en termes de communication publique et de gestion, sur une longue période, de l’ensemble des moyens publics mobilisés. Par comparaison, un accident majeur provoquerait une catastrophe de nettement plus grande ampleur. Les coûts liés aux seules conséquences radiologiques pourraient s’élever à plus de 160 milliards €, soit plus que le coût total d’un accident grave du type évoqué précédemment. L’ampleur de la contamination aurait pour conséquence de devoir prendre en charge un nombre de «réfugiés radiologiques» c’est-à-dire la population des zones d’exclusion qui aurait besoin d’être relogée définitivement qui pourrait être de l’ordre de 100.000 personnes [5]. Contrairement au cas précédent, les conséquences sanitaires pour la population directement imputables à l’exposition aux rayonnements ionisants pourraient être importantes et clairement identifiables au plan épidémiologique, en fonction des circonstances de l’accident. Les quantités de produits agricoles devant être éliminées seraient considérables. La gestion des territoires contaminés et des zones d’exclusion resterait un défi permanent durant de nombreuses années, et des pays voisins pourraient être également affectés par la contamination et par des soupçons sur leurs produits. (suite)
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suite:
Compte tenu de
l’ampleur de ces conséquences radiologiques et de leur
incidence
forte sur un grand nombre de personnes, les effets
psychologiques
et sociétaux seraient très importants, et les coûts
associés pourraient représenter jusqu’à 40 % du coût
total de l’accident.
Les autres coûts sont plus diffus et sont répartis sur l’ensemble des activités du pays; on pourrait les qualifier «d’économiques». Ils comprennent principalement les coûts d’image (par exemple la perte de revenus liés au tourisme, ou à la baisse des exportations de certains produits pourtant non contaminés) et les coûts liés à la production d’électricité. Les coûts d’image pourraient dépasser plus de 160 milliards €, soit autant que les coûts radiologiques. La couverture médiatique rendrait les problèmes d’image plus aigus dans l’immédiate après-crise, mais aussi chaque année aux dates anniversaires, entraînant la persistance des difficultés pour les activités économiques et humaines concernées et pour les revenus des personnes qui en vivent. Au total, un accident majeur pourrait coûter plus de 400 milliards €, soit plus de 20% du PIB français annuel. Le pays serait durablement et fortement traumatisé, car deux impacts se combineraient: il faudrait faire face simultanément à des conséquences radiologiques sévères sur une partie du territoire, et à de très lourdes pertes économiques, sociétales, ayant des conséquences internationales. L’Union Européenne serait affectée, et l’histoire garderait pendant longtemps la mémoire de la catastrophe. Bien entendu, ces évaluations très élevées du coût d’un accident nucléaire sont à mettre en regard de probabilités très faibles d’occurrence de tels événements, grâce à la compétence des opérateurs dans les centrales nucléaires et à un effort permanent de maintien et d’amélioration de la sûreté des installations. De manière générale, l’intérêt de disposer de telles études n’est pas seulement de mieux connaître quel pourrait être le coût vraisemblable d’un tel type d’accident, mais surtout d’en tirer parti pour valider les modalités de gestion des risques. Quatre types de considérations notamment peuvent être discutés à la lumière de ces études: * Elles permettent la mise en regard, sur un plan économique, de l’investissement exigé d’EDF à la suite des analyses complémentaires de sûreté post-Fukushima, d’un montant qui pourrait être de l’ordre de 10 milliards € et des évaluations menées dans les études économiques menées. Cette mise en regard peut même être précisée en y ajoutant l’éclairage des objectifs généraux de sûreté usuellement attribués aux réacteurs en termes de probabilité de fusion du cœur. * Elles soulignent l’importance de disposer d’une capacité robuste de gestion de crise. Tout d’abord, l’écart considérable de l’ordre de grandeur des coûts entre un accident grave avec des rejets maîtrisés et limités d’une part, et un accident majeur avec des rejets incontrôlés précoces invite aussi à recommander les investissements évoqués ci-dessus (principe du «noyau dur» défini par l’IRSN suite à l’accident de Fukushima, destiné à conserver le contrôle des fonctions ultimes de sûreté d’un réacteur, même dans des conditions très dégradées). Au-delà, ces résultats invitent également à considérer comme prioritaire la préparation à la gestion de tels événements et de leurs conséquences post-accidentelles qui, bien que très improbables, pourraient néanmoins survenir sur le territoire national. En effet, la gestion de la phase d’urgence de l’accident est cruciale puisqu’elle vise à l’adoption de mesures de conduite de l’installation destinées à prévenir la fusion du cœur, retarder et limiter les rejets radioactifs dans l’environnement. Pendant et après la phase de rejets, la gestion de l’accident vise à assurer la protection des populations par des mesures de sécurité civile appropriées, puis à maîtriser l’impact radiologique sur les productions agricoles et les autres activités économiques impactées. La qualité de ces mesures de gestion, et de la communication publique associée est un paramètre majeur, qui influe considérablement sur le coût global de l’accident. C’est ce que vise notamment l’élaboration d’éléments de doctrine pour la gestion de la situation post-accidentelle (travaux du CODIRPA conduits par l’ASN avec un ensemble d’administrations et de parties prenantes concernées). L’IRSN pour sa part a rénové sa propre structure de gestion de crise. Cependant, la nécessaire préparation préalable au niveau des territoires reste un défi du fait de la réticence de nombreux acteurs locaux à aborder ce thème. Au Royaume-Uni, le développement de l’initiative dite «UK resilience policy» destinée à développer la capacité locale à surmonter une situation de crise est une expérience intéressante à suivre. * Elles renouvellent la question de l’indemnisation des dommages. Historiquement, la doctrine relative à l’indemnisation des dommages associés à un accident nucléaire, largement forgée par les États-Unis et codifiée dans des traités internationaux, limite la responsabilité des opérateurs nucléaires sans prendre en compte les coûts environnementaux. À la suite de l’accident de Fukushima, une réflexion internationale complémentaire serait utile. Elle pourrait avoir lieu notamment dans le cadre de l’Agence pour l’Énergie Nucléaire de l’OCDE, et les études menées par l’IRSN contribueront à éclairer cette problématique. * Elles éclairent l’avenir à long terme du nucléaire. Ces études fournissent enfin un éclairage complémentaire pour la discussion relative à l’avenir à plus long terme du recours à l’énergie électronucléaire. L’importance des coûts d’accidents milite en effet pour la mise au point de nouveaux types de réacteurs qui non seulement présentent des probabilités plus faibles qu’aujourd’hui de causer un accident grave, mais permettraient aussi de par leur conception d’arriver à une «élimination pratique» de ce type de scénario accidentel conduisant à des rejets très importants. Pour en savoir plus: Lire l’article de Patrick Momal et Ludivine Pascucci-Cahen publié à l’occasion du Forum Eurosafe de novembre 2012: En version française: Les rejets radiologiques massifs diffèrent profondément des rejets contrôlés (pdf) sur le site IRSN. Pierre
Le Hir - Huy (Wallonie)
Envoyé spécial p.6
|
La
mise à l’arrêt définitif de la centrale de
Fessenheim (Haut-Rhin) nécessitera environ 5 ans,
a souligné mardi 15
janvier Pierre-Franck Chevet, président de
l’Autorité de sûreté
nucléaire (ASN), soit deux ans de plus que
l’échéance de fin 2016
souhaitée par François Hollande.
(suite)Contrairement à une mise à l’arrêt provisoire pour raisons de sécurité, arrêter définitivement un réacteur nécessite des procédures lourdes, équivalentes à celles qui ont prévalu à sa création, soit environ cinq ans avant qu’un décret puisse être pris par le gouvernement, a expliqué M. Chevet lors d'une rencontre avec la presse. Le président de l’ASN en a informé le 4 janvier Francis Rol-Tanguy, délégué interministériel chargé de la fermeture du site voulue d’ici fin 2016 par le président de la République. Cela ne signifie pas pour autant que cette procédure administrative soit incompatible avec un arrêt de l’exploitation de la centrale fin 2016, a précisé Sophie Mourlon, directrice générale adjointe de l’ASN. Un certain nombre d’opérations peuvent être faites à l’avance, comme le retrait du combustible, selon elle. Cela revient à cesser effectivement l’exploitation du réacteur sans pour autant qu’il soit déjà administrativement considéré comme à l'arrêt définitif. Strictement encadrée par la loi, la procédure de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement peut sembler relativement lourde mais elle est justifiée car l’installation change alors de nature et surtout de risques, a-t-elle expliqué. Cela nécessite de nouvelles dispositions pour prévenir ces risques, en particulier l’exposition des travailleurs aux rayonnements, prévoir la gestion des déchets, etc. C’est important que ce soit bien fait mais ça ne veut pas dire qu’une centrale nucléaire ne peut pas être arrêtée, comme elles le sont d’ailleurs fréquemment pour des rechargements en combustibles ou des contrôles, rappelle Mme Mourlon. 20 à 25 ans au total pour démanteler. Au total, les opérations de démantèlement de la doyenne des centrales françaises pourraient prendre entre 20 et 25 ans, avait estimé en octobre dernier, le prédécesseur de M. Chevet, André-Claude Lacoste. |
suite:
L’ASN a autorisé la prolongation jusqu’à 40
ans de la durée de
vie des réacteurs de 900 mégawatts équipant la
centrale et d’autres
sites français, sous réserve que l’exploitant EDF
effectue un certain
nombre de travaux pour renforcer le niveau de
sécurité, a rappelé M.
Chevet.
p.11L’autorité indépendante, qui avait passé en revue le parc nucléaire français à la lumière de la catastrophe de Fukushima, a notamment prescrit pour la centrale alsacienne l’installation d’un système d’appoint ultime d’eau en cas de problème, ce qui a été mis en ouvre fin 2012 comme prévu, a-t-il précisé. L’ASN demande également le renforcement du radier, le socle de béton sur lequel repose la cuve du réacteur numéro un, avant le 30 juin 2013. Nous avons dit que le plan de travaux soumis par EDF était acceptable, reste à s’assurer que ces travaux seront effectivement réalisés, ce qui fera l’objet d’une prochaine inspection à Fessenheim, a ajouté le président de l’ASN. L’ASN prendra position, au premier semestre 2013, sur l’aptitude à la poursuite de l’exploitation du réacteur n°2 de la centrale, dont la troisième visite décennale s’est terminée en mars 2012. Il est probable qu’elle demande à EDF d’y effectuer des travaux de renforcement similaires à celui du réacteur n°1. Commentaire
Alsace Nature, Réseau Sortir du Nucléaire, Stop Transport, Halte au Nucléaire et Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin ont déposé un recours gracieux à propos de l’épaississement du radier de Fessenheim 1. En effet, les associations considèrent que la modification du radier envisagé ne peut être valablement comme une «modification de l’installation qui n’entre pas dans les prévisions de l’article 31 du décret n°2007-1557 du 2 novembre 2007». En effet, cette modification aurait dû être soumise à la procédure d’enquête publique car il s’agit bien d’une modification notable. Dans ces conditions, même si la modification (radier) est demandée par l’ASN, la population aurait dû être consultée. |