Voici la Gazette
de l’été: finalement la loi Macron n’a pas d’article concernant Cigéo,
mais il convient de rester vigilant. En effet, ANDRA fait du forcing
pour obtenir les autorisations. Il est clair qu’il reste beaucoup
d’études à faire avant de prendre une décision, mais l’ANDRA tient à ce
stockage à Bure. (suite)Et comme AREVA qui a passé outre à la présence de défauts décelés dès 2006 et se retrouve de fait avec des problèmes insolubles, il faut éviter que l’ANDRA fasse les mêmes erreurs. Bien sûr on peut faire des calculs, mais aussi bien AREVA que l’ANDRA doivent se rappeler que les programmes informatiques, les modèles c’est bien, mais la confrontation avec la réalité évite de se planter. Évidemment on peut toujours jouer avec réversibilité, récupérabilité, mais tant qu’à faire, mieux vaut réfléchir pour éviter de se trouver en situation ingérable. Il était prévu au moins une nouvelle concertation sur cette notion de «réversibilité» (loi de juin 2006), mais quelle concertation? À la fin du débat public (2005-2006) précédant la loi, les idées fortes qui se dégageaient étaient: 1. Prendre le temps de réfléchir, d’étudier toutes les difficultés d’un stockage profond (creusement des galeries, des alvéoles, de la ventilation, des rejets gazeux et bien sûr du problème de l’incendie et de la surveillance). 2. Définir taille du stockage dépendant fortement de l’inventaire des déchets: initialement des conteneurs de verres (déchets HA-VL) et des conteneurs contenant des résidus du traitement des combustibles (déchets MA-VL - voir notre site). Au fil des rapports, l’inventaire s’est étoffé et il a été prévu d’apporter des déchets militaires: des fûts bitume et autres déchets sans filière. 3. les installation de surface (réception des colis, vérification). Il est apparu que ces installations devraient comporter des possibilités de réparation d’emballages ou même de changement de l’emballage. |
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4. comment surveiller l’état des galeries et des alvéoles remplis et fermés? p.15. comment transporter tous ces déchets? Même si on ne voulait pas en parler, il fallait des entreposages pas à Bure mais sur les sites existants. Car les verres ne pouvaient être mis par le fond qu’à partir de 2070. Le débat public de 2013 a, par l’intermédiaire d’une conférence citoyenne, abouti aux mêmes demandes qu’en 2006. Celui, qui vient (prévu en 2016), risque d’être escamoté. Il aurait pu tout reprendre et essayer de vraiment faire le point: les déchets existent depuis les années 1950. On les a entassés sans précautions et maintenant on doit sécuriser des zones contaminées, il est donc temps de prendre la mesure du problème. Dans son livre «Le pouvoir d’indécision», Yannick Barthe soulignait que «ce qui au début des années 1960 pouvait encore faire l’objet de discussions et donner lieu à un arbitrage -faut-il privilégier telle ou telle voie de recherche pour éliminer ces déchets? – semble devenir totalement hors de propos quelques décennies plus tard. Entre temps, des normes ont été édictées, des connaissances scientifiques ont été stabilisées, de lourds investissements financiers ont été consentis: autant de facteurs qui ont contribué à réduire l’éventail des choix possibles. De fait, à la fin des années 1980, la plupart des experts considèrent qu’il n’y a en réalité qu’une seule manière de traiter ce type de résidus: les enfouir dans les couches géologiques profondes. Cette solution, préconisée par la plupart des organismes internationaux et mise à l’étude dans de nombreux pays, fait figure de solution optimale, voire de solution nécessaire et incontournable; elle se présente sous les traits de ce que nous proposerons ici d’appeler une irréversibilité technique, c’est-à-dire comme le produit de choix antérieurs sur lesquels il paraît impossible de revenir et qui ont par ailleurs à déterminer les choix futurs. |
En clair, l’enfouissement des déchets nucléaires de haute
activité et à vie longue s’inscrit dans ce que l’on appelle communément
une logique du coup parti. Au fil des temps, cette solution serait
devenue une sorte de fatalité technologique.» (suite)Ensuite il essaie de démontrer qu’on peut tout de même essayer de construire une concertation permettant une démarche où il est possible de pratiquer l’autocorrection. On pourrait alors construire des sortes de compromis pouvant être remis en cause: souhaitons que ce soit possible. Pour revenir sur AREVA: le sort des mines n’est pas résolu. Cela dit n’exagérons pas: le premier responsable fut le CEA (organisme d’Etat sans doute possible), puis en 1977 ce fut COGEMA (Compagnie Générale Minière): mines et retraitement, puis en 2002 ce fut AREVA avec toutes les tâches (réacteur d’où métallurgie et forges, combustibles, mines, transport, maintenance, transport routier et marin). Le cas étudié est celui d’une mine française; qu’en sera-t-il des autres mines africaines? Malvési risque aussi d’avoir des problèmes, de même que l’enrichissement (Eurodif ou Georges Besse I au Tricastin) Par contre il y a une bonne nouvelle: ce sont toutes les études qui montrent que les faibles doses chroniques ont un effet sur la santé. Il était temps, mais au moins cette fois l’étude du CIRC est prise au sérieux. La Gazette a reçu un courrier à propos d’une comparaison entre les filières capables de nous fournir de l’énergie. À ce propos, je voudrais rappeler le plan ALTER qui a servi de base à diverses propositions de développement régional (Picardie, Bretagne, Rhône-Alpes, Alsace...). Tout d’abord une réponse à notre correspondant contacté par R et M. Sené Votre analyse est juste... à condition de rester dans le modèle qu'EDF a réussi à mettre dans les esprits depuis 40 ans (PEON, puis commission au plan...) Ce modèle est simple, voire simpliste: Il consiste à considérer que le seul vecteur énergétique est l'électricité. Donc toutes les sources sont utilisées pour produire de l'électricité, puis tous les usages sont satisfaits à l'aide d'électricité. On arrive à des aberrations, dont certaines sont évidentes, comme la production de chaleur à basse température par ce moyen. Fin des années 70, début 80, tout un groupe de scientifiques (matheux, physiciens...) se sont penché sur ce paradoxe. Il en est sorti un document "le projet ALTER" qui fut, bien sûr, enterré par le niveau gouvernemental. Cependant le plan est resté connu et il existe des villages qui s’en sont inspirés pour bâtir une société moins tournée vers la croissance à tout prix. Le raisonnement de base était comment adapter une source d'énergie, avec ses caractéristiques spécifiques, à certaines utilisations, et comment, globalement satisfaire au cahier de charges des besoins nationaux. Il sortait de ce genre d'analyse certaines évidences. Par exemple, prenons une centrale nucléaire de 1 GW électrique. Le rendement de Carnot est environ de 30%. Ce qui signifie que le rejet thermique est de 2 GW. Comment utiliser cette énergie? Premièrement sa température est trop basse. On peut envisager de faire un rejet à plus haute température, ce qui va faire diminuer le rendement jusque de l’ordre de 20% Puis, il faut envisager un réseau de distribution de chaleur. En supposant une perte d'un facteur 2... il reste 1 GW thermique, utilisable en chauffage urbain, ce qui diminue la demande en électricité de 1 GW électrique... soit une unité de production (et encore je n'ai pas pris en compte les pertes en ligne, ni l'efficacité énergétique). Une autre étude (je crois me souvenir que Tazieff y avait participé) proposait de faire de la géothermie inverse, en "enfouissant" de la chaleur. Cette opération faite en été, malgré les pertes, donnait une augmentation de rendement si le soutirage se faisait en période froide. De nombreuses propositions allant dans ce sens avaient conduit à la proposition de mise en place de réseaux de chaleur dans le cadre d'une loi sur l'énergie présentée au début des années 80. Le lobbying d'EDF avait fait supprimer cette proposition du projet de loi. Et pourtant, techniquement, ce genre de réseau n'était pas plus irréaliste que les réseaux d'oléoducs, de gazéoducs, voire d'oxygène pour alimenter la sidérurgie, ou même, en plus ancien, les aqueducs (comme celui de la Vanne qui alimente Paris) Le projet ALTER avait poussé ses raisonnements jusqu'à regarder comment les régions pouvaient devenir autonomes énergétiquement en utilisant au mieux leurs ressources locales. |
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1.1. Motivation (a) Ce texte constitue le premier résultat d'un travail qui a pour but d'évaluer ce que peut être pour la France un avenir énergétique axé, à long terme, sur l'énergie solaire et ne faisant pas ou très peu (et seulement à court terme) appel à l'énergie nucléaire. Comme réponse à la pénurie de combustibles fossiles, on envisage: * À court et moyen terme (1975-2000) une stabilisation progressive des consommations (1) et une réorganisation "à l'économie" de l'activité du pays plutôt qu'un appel massif à l'électricité nucléaire de fission par neutrons lents. * À long terme (2000-2050) un passage progressif du régime basé sur les combustibles fossiles à un régime stable d'autosubsistance énergétique exclusivement basé sur le gisement renouvelable que constitue l'énergie solaire sous toutes ses formes. En particulier, vu la richesse forestière et agricole de la France, la conversion par les plantes y joue un rôle déterminant; on ne fait appel ni à la fission par neutrons rapides, ni à l'hypothétique fusion thermonucléaire. (b) On ne cherche ici ni à motiver, ni à situer politiquement l'option non nucléaire retenue: elle constitue un point de départ de l'étude. Cependant, parmi les facteurs susceptibles d'empêcher le développement du système nucléaire, on retient tout particulièrement: * d'une part les difficultés techniques et politiques qui accompagnent le cycle du plutonium indispensable au surrégénérateur, * d'autre part la psychose anti-nucléaire qui se traduit par l'absence d'un consensus de la population et peut entraîner un blocage sociopolitique dans le cas d'un grand "accident de référence". En fait, on cherche plutôt à réduire l'autre psychose: celle selon laquelle un arrêt du développement nucléaire provoquerait nécessairement à terme une pénurie dramatique, pénurie qui concernerait en premier lieu les classes sociales aujourd'hui défavorisées (2) et ruinerait l'économie du pays. On explicite la démarche du travail au § 1.2.; le § 1.3. contient un résumé de son contenu technique; enfin le § 1.4. contient quelques commentaires. 1.2. Démarche (a) On remet nettement en cause l'impératif catégorique de croissance industrielle qui règne sur l'économie depuis deux siècles et on le remplace par un impératif de stabilisation de l'activité productrice (et de la population) du microcosme humain (3). On valorise ainsi la perspective d'un équilibre post-industriel stable de l'écosystème planétaire; équilibre économisant les ressources non renouvelables et limitant les perturbations causées à la biosphère par l'homme. b) Pour prospecter l'avenir dans l'esprit précédent, la démarche de prévision par extrapolation du passif récent est inopérante puisque ce passé a été justement marqué par la croissance industrielle narcissique et, récemment, par l'accélération nucléaire; développement de l'énergie nucléaire et poursuite de cette croissance sont en fait étroitement liés, à la fois par les mécanismes de la grande industrie internationale et par le mythe du progrès - providence. c) On procède donc par anticipation selon la démarche suivante. On commence par étudier ce que pourrait être de l’industrie Long terme pour la France un régime stable d'auto-subsistance énergétique exclusivement basé sur la captation locale de l'énergie solaire. Il correspond à une économie post-industrielle stabilisée ayant retrouvé un niveau raisonnable de structuration des équilibres locaux(4). C'est la présentation de ce régime à long terme qui fait l'objet de cette première étude (5). d) On a volontairement limité l'étude au domaine des contraintes imposées par la géographie physique du pays, l'état des techniques d'utilisation et de conversion de l'énergie et certains gros plans macro-économiques (démographie, niveau de vie, croissance,...). Ce parti technocratique est destiné à éclairer le champ des possibles du point de vue physique en préjugeant le moins possible des caractéristiques socio-politiques de l'avenir. Toutefois, il est clair que le régime énergétique envisagé à long terme s'inscrit davantage dans la perspective d'une société "déconcentrée" et valorisant l'auto-subsistance que dans celle d'une hyper spécialisation. Ainsi, bien que les hypothèses retenues n'impliquent pas un projet de société au sens politique usuel du terme, ce travail peut apporter un certain éclairage sur les limites physiques d'un tel projet. (e) L'étude faite reste à un niveau rudimentaire d'évaluations numériques. En particulier, les échanges inter industriels ou extérieurs du pays ne sont pas étudiés avec un modèle élaboré. Il reste donc beaucoup à faire techniquement: ce travail n'est qu'une esquisse dont le développement réclame des moyens dépassant le cadre artisanal où a travaillé le Groupe Bellevue. |
Dans le même ordre d'idées, le texte ne contient aucune référence: (suite)* d'une part pour les données importantes, celles qui concernent l'avenir, les sources utilisées sont trop fragmentaires pour être référées utilement, * d'autre part une recherche-discussion bibliographique complète dépasse les moyens du groupe si tant est qu'elle ait un sens. Ce sont davantage la démarche et les gros plans que les décimales qui comptent ici. (f) Dans une publication ultérieure, on explicitera un scénario de transition conduisant, par une modération à un court et moyen terme, puis un arrêt progressif à long terme de la croissance (tant industrielle que démographique), du régime actuel de croissance-dépendance, au régime d'auto-subsistance présenté ici. L'étude de ce scénario prendra en compte comme un facteur essentiel les investissements nécessaires à la mise en place du régime à long terme. En fait, cette étude, conçue également comme anticipation, concernera un scénario d'évolution économique du pays précisant comment rendre compatibles le maintien des équilibres macro-économiques avec une stabilisation de l'activité industrielle et les investissements nécessaires à la mise en place du système énergétique auto-subsistamt. Cette étude de transition doit faire appel à un modèle des échanges inter-industriels et extérieurs du pays; elle sort donc du cadre économique rudimentaire où se situe la présentation actuelle, plus technique qu'économique, du régime à long terme. Elle réclame du temps et des moyens (de documentation et de calcul) dont n'a pas disposé jusqu'ici le groupe de Bellevue; Il a donc paru raisonnable de ne pas en attendre l'achèvement pour diffuer l'image normative que constitue le régime à long terme. Toutefois, on donne en annexe une description rudimentaire du scénario envisagé, en se limitant aux lignes directrices du point de vue énergétique et sans aborder les problèmes économiques ci-dessus mentionnés. 1.3. Présentation résumée du régime de long terme (a) On définit le régime d'auto-subsistance énergétique à long terme basé sur l'énergie solaire à partir d'hypothèses concernant, d'une part les besoins à satisfaire et d'autre part les technologies considérées comme alors disponibles pour la conversion de l'énergie. (b) Conformément à la démarche d'anticipation employée, les consommations sont déterminées par évaluation de besoins à satisfaire et non comme prévisions d'une demande. On évalue les besoins au chapitre IV en fonction de la conception déjà mentionnée: population avoisinant 60 millions d'habitants - contre 53 en 1975, niveau de vie confortable pour tous, mais avec économie systématique et minimisation plutôt que maximisation de l'activité industrielle et des échanges extérieurs. |
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Le
résultat de ces évaluations de besoins est en gros le suivant: le
total de la consommation des secteurs d'utilisation est peu différent
du total actuel (141,5 MTEP contre 146,5 en 1975). Cependant: p.3* la répartition entre secteurs est notablement différente 133,5% pour le secteur résidentiel tertiaire contre 36,8% en 1975; 14,5% pour les transports contre 21,4%; 6,7% pour la sidérurgie contre 8,5% en 1975. * la beaucoup plus grande diversification des vecteurs d'énergie permet une meilleure utilisation finale à énergies distribuées voisines [34,1% de chaleur solaire directement distribuée; 10,3% de carburants liquides contre 54,6% (combustibles et carburants) en 1975; 14,1% de combustibles solides contre 11,3%; 31% d'électricité contre 24,6%. (c) Les technologies envisagées à long terme pour la captation de l'énergie solaire correspondent à des hypothèses modestes ("conservatrices") en ce sens que l'on ne retient que des procédés dont la faisabilité technique (mais pas nécessairement économique selon les critères actuels) est pratiquement acquise. Elles concernent essentiellement: * le chauffage des locaux: en plus de l'utilisation directe des apports solaires, chauffage urbain alimenté par des centrales solaires avec stockage été-hiver dans le sous-sol, * le chauffage industriel par des installations à concentration diverses, * la production de combustibles solides commodes ou de carburants à partir de la biomasse: récupération de déchets, plantations et cultures énergétiques, * la production d'électricité par diverses filières de captation directe (thermodynamique ou photovoltaïque) en plus des filières hydraulique, marémotrice, éolienne. Par contre, on ne suppose pas acquise la photolyse directe de l’eau dont aucune démonstration de faisabilité n'a encore été effectuée. L'hydrogène est donc produit électrolytiquement; enfin, les satellites solaires ne sont pas retenus à cause de leur gigantisme. (d) Cela étant, on propose au chapitre sur un système d'approvisionnement énergétique du pays basé sur les techniques précédentes et assumant entièrement les besoins explicités en (b) ci-dessus: * le chauffage solaire fournit 80% soit 23 MTEP des besoins du chauffage résidentiel tertiaire et 40% ou 5 MTEP des besoins de chaleur industrielle. Il réclame 250.000 hectares d'installations disséminées. Notes (1) Cette stabilisation est déjà entrée dans les faits: la consommation de 1977 n'a pas dépassé celle de 1973. (2) Voir à ce sujet I.3.b. (3) Impératif sans doute plus pressant pour les pays industrialisés que pour le tiers monde; mais, d'une part, on s'intéresse ici essentiellement à la France, d'autre part on récuse le sophisme consistant à justifier la poursuite de la croissance en occident par le besoin de développement du tiers monde (Voir I.4.a. ci-après). (4) Caler le débat entre autonomie et spécialisation, on opte nettement pour l'autonomie, sans toutefois la confondre avec la stricte autarcie. (5) Concernant un avenir énergétique pour la France axé sur le potentiel renouvelable. |
Greenpeace a, aujourd’hui, rendu public un rapport confidentiel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur la catastrophe nucléaire de Fukushima. Le rapport présente de sérieuses lacunes, notamment en termes de santé, de sécurité et d’environnement. Greenpeace demande à l’AIEA de revoir le rapport en profondeur, de sorte qu’il reflète le véritable impact de la catastrophe de Fukushima Daichii. Commençons par la "bonne" nouvelle: dans son rapport, l’AIEA confirme que la compréhension de la radioactivité après la fusion des réacteurs de Fukushima Daichii était incomplète et incertaine. Mais très vite, l’agence s’enfonce ensuite dans le brouillard nucléaire. Elle avance néanmoins qu’elle n’attend aucun impact perceptible sur la santé, ignore l’énorme ampleur et complexité de la contamination radioactive et néglige l’impact de la catastrophe sur la faune et la flore. En outre, elle n’arrive pas à démontrer que le Japon travaille à un meilleur contrôle de la sécurité nucléaire. La mission de l’AIEA est la promotion et la stimulation de l’énergie nucléaire dans le monde entier. C’est ce qui ressort clairement de cette analyse superficielle des conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Le rapport a, de plus, été élaboré sans concertation avec les personnes qui ont été les plus touchées par la catastrophe: les habitants de Fukushima. Déjà-vu nucléaire Après la catastrophe de Tchernobyl en 1986, l’AIEA avait joué un rôle similaire, en essayant de minimiser les conséquences sur les personnes et l’environnement, et de prétendre qu’elle mettait tout en œuvre pour la mise en place de mesures de sécurité internationales plus sévères. La réalité est en fait toute autre: le site aux alentours de Tchernobyl est tellement contaminé que la situation, 29 ans après la catastrophe, n’est toujours pas sous contrôle. Fukushima prouve de manière évidente que les régulateurs nationaux n’arrivent toujours pas à garantir notre sécurité nucléaire. Ce rapport n'est de fait du déjà-vu nucléaire. Tout comme en 1986, l’AIEA émet des critiques sévères sur la situation avant la catastrophe, mais en minimise les conséquences et ne propose pas d’amélioration crédible. Nous ne pouvons nous laisser endormir par ce type de propagande : l’énergie nucléaire est et reste une technologie dangereuse Fukushima: 2.000 travailleurs exposés à un cancer de la thyroïde 07/08/13 09:21 La révélation devrait faire l'effet d'une bombe. La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) a annoncé, vendredi 19 juillet, que près de 2.000 travailleurs de la centrale accidentée de Fukushima présentaient un risque accru de cancer de la thyroïde, soit 10% des personnes ayant travaillé sur le site. L'opérateur japonais a réalisé des examens sanitaires pour 19.592 de ses travailleurs: 3.290 employés de la firme et 16.302 employés d'entreprises sous-traitantes. Résultat: 1.973 ouvriers ont vu leur thyroïde exposée à des doses cumulées de radiations supérieures à 100 millisieverts. Un niveau au-delà duquel un risque accru de développer un cancer a été démontré par les études épidémiologiques – la dose normale reçue par l'organisme étant de 1millisievert par an. DIX FOIS PLUS DE PERSONNES CONCERNÉES 2.000 travailleurs exposés à un cancer de la thyroïde
Jusqu'à présent, seulement 522 travailleurs avaient vu leurs doses de
radiations transmises à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En
février, l'OMS avait alors conclu que 178 ouvriers présentait un risque
accru de cancer. Mais le ministère de la santé avait fait part de
doutes sur les critères choisis pour ces premières évaluations, et
avait demandé à Tepco de revoir sa méthode d'estimation du niveau
d'exposition aux radiations."Un risque de cancer accru près de la centrale de Fukushima" Comment une telle évaluation a-t-elle été réalisée? "Le cancer de la thyroïde est essentiellement développé après une contamination interne à l'iode 131, c'est-à-dire après que ce radionucléide a été ingéré ou inhalé", explique Alain Rannou, expert à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Les relevés des dosimètres – des instruments qui mesurent l'exposition aux radiations externes – ne sont donc pas suffisants. "Il faut réaliser des mesures anthroporadiamétriques, qui détectent les rayonnements de l'organe ciblé, ou procéder à des examens urinaires pour connaître la quantité d'iode 131 sécrétée par les urines", poursuit l'expert. Reste une difficulté: la demi-vie de l'iode 131, c'est-à-dire le temps nécessaire pour que la moitié des atomes se désintègrent naturellement, est de huit jours. "Il faut estimer à quel moment chaque travailleur se trouvait dans une zone contaminée. De façon à calculer, à partir des mesures, quelle quantité d'iode 131 il a en réalité incorporée", complète Alain Rannou. VIOLATIONS DES RÈGLEMENTS SUR LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ
En juin, des tests effectués sur 174.000 personnes habitant la
préfecture de Fukushima, qui compte près de deux millions d'habitants,
avaient conclu que 12 mineurs étaient atteints d'un cancer de la
thyroïde, 15 autres cas étant suspects. "Les autorités n'ont pas mis en évidence d'effet sanitaire avéré de la catastrophe, prévient Alain Rannou. Les données scientifiques actuelles ne permettent pas de faire la différence avec le risque spontané de développer un cancer dans la population générale." "Des cancers de la thyroïde confirmés chez des mineurs de Fukushima" Malgré tout, les opérations de décontamination de la centrale détruite par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, sont régulièrement entachées de révélations sur les conditions de travail illégales et les violations des règlements sur la santé et la sécurité des 3.000 "liquidateurs" qui se relaient jour et nuit sur le site. En décembre dernier, le quotidien Asahi Shimbun avait notamment révélé que la société de construction Build-Up aurait demandé à une dizaine de ses ouvriers de recouvrir de plomb leurs dosimètres lorsqu'ils intervenaient dans les zones les plus radioactives de la centrale accidentée afin de sous-déclarer leur exposition et permettre à la société de continuer à travailler sur le site. |
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TOKYO 31 juillet 2015 - Trois ex-cadres de TEPCO seront accusés pour le désastre nucléaire de Fukushima Trois ex-cadre vont être mis en accusation pour la négligence criminelle dont ils auraient fait preuve dans le désastre nucléaire de la centrale de Fukushima. Un rapport dévoilé vendredi indique qu'un comité judiciaire indépendant a voté en faveur de la mise en accusation de Tsunehisa Katsumata, 75 ans, qui était président de la compagnie Tokyo Electric Power (TEPCO) au moment de l'accident, ainsi que des vice-présidents Sakae Muto, 65 ans, et Ichiro Takeguro, 69 ans. Les procureurs de Tokyo avaient précédemment rendu des décisions, en septembre 2013 et en janvier 2015, pour ne pas porter d'accusations, invoquant le manque de preuves pour que les autorités auraient pu prévoir le risque de tsunami. Or, la seconde décision du comité judiciaire formé de 11 citoyens remet en cause cette vision. Commentaire Force est de constater que Fukushima reste un accident gravissime mais que la responsabilité et des cadres et des autorités (contrôleurs, ministres...) met du temps à être acceptée. On va suivre ces nouvelles. Notons que depuis 4 ans et 4 mois tous les réacteurs étaient à l’arrêt... Mais le Japon vient de relancer les réacteurs de Sendaï en juillet 2015. Pour tout dire ils sont relativement loin de Fukushima, mais très proche d’un volcan. Les riverains avaient bloqué le redémarrage avec une action en justice qui leur donnait raison: le gouvernement a passé outre. Le peuple japonais est contre ce redémarrage à 68% car finalement, même si le kW est un peu plus cher, le pays n’a pas souffert de pénurie A suivre... LA THÉORIE DEB pour comprendre les effets des FAIBLES DOSES CHRONIQUES sur le vivant (Aktis n°20 (avril-juin 2015) Les risques pour la santé et l’environnement résultants d’expositions à de faibles doses de stresseurs (radioélément, radionucléides, polluants chimiques) ne sont pas encore suffisamment caractérisés, alors que la société montre des préoccupations à leur égard. Fonctions liées à l’assimilation de nourriture En apportant des améliorations au modèle DEBtox,
il a été possible de confirmer que l’uranium impacte principalement les
fonctions liées à l’assimilation de nourriture. Dans ces conditions
expérimentales, la concentration sans effet déterminée pour C. elegans
(ver némapode) est de 100 mg d’uranium par kilogramme de milieu. Cette
approche a permis de mieux appréhender, chez un organisme terrestre
exposé au stress chimique l’atteinte possible.L’IRSN s’est attaché, à travers plusieurs thèses, à paramétrer la théorie du budget énergétique dynamique (DEB) vis-à-vis d’espèces représentatives de la biodiversité environnementale, afin de tester l’existence d’une transmission de dommages au fil des générations et de mettre en évidence des biomarqueurs, signaux précurseurs des effets toxiques après une exposition chronique à de faibles doses. Dans une première phase, cette théorie a été appliquée pour une exposition à de l’uranium, en vue de l’élargir à d’autres types d’expositions, notamment à de faibles doses de rayonnements externes. L’uranium est un composé qui peut être rejeté dans les effluents des installations du cycle du combustible nucléaire ou autour des anciens sites miniers, ce qui a motivé un ensemble de travaux de l’IRSN sur sa toxicité et son écotoxicité. Les acquis mettent notamment en évidence la prédominance de la toxicité chimique –en tant que métal lourd- de ce radioélément, permettant de faciliter les travaux expérimentaux en utilisant de l’uranium appauvri (1). Afin de progresser dans la connaissance de l’effet des faibles doses en exposition chronique, l’IRSN a conduit trois thèses d’approfondissement des effets générationnels sur des espèces d’invertébrés (présentant un cycle de reproduction rapide). Il s’agissait de tester l’existence d’une transmission de dommages et d’une aggravation des effets au fil des générations et à mettre en évidence des biomarqueurs, signaux précurseurs des effets toxiques. Une des approches employées par les trois doctorants repose sur la théorie du Budget Energétique Dynamique ou DEB, communément utilisée en écologie et en écotoxicologie des polluants non radioactifs (métaux, pesticides, etc.). Cette approche permet d’analyser le fonctionnement métabolique d’organismes de leur naissance à leur mort et permet in fine d’étudier l’effet de stresseurs sur la dynamique d’une population. Elle est fondée sur une description simple mais réaliste de la façon dont un organisme utilise l’énergie issue de la nourriture pour réaliser ses fonctions biologiques majeures. Sa version appliquée à l’écotoxicologie, le DEBtox, permet de comprendre les effets d’un toxique sur les organismes en observant les perturbations sur la survie, la croissance et la reproduction et en identifiant les processus métaboliques affectés. Concrètement, les différents processus biologiques ainsi que leurs interactions au sein des organismes, sont décrits dans un modèle : organisme terrestre exposé au stress chimique de l’uranium appauvri, les mécanismes liant les perturbations de l’acquisition de l’énergie (via la nutrition) aux fluctuations de la croissance et de la reproduction. L’objet de la thèse de Delphine Plaire était de comprendre pourquoi la chimiotoxicité de l’uranium appauvri s’aggrave chez la daphnie D. magna (crustacé ou puce d’eau) au fil des générations. Puisqu’une concentration donnée d’uranium appauvri dans l’eau produit sur une daphnie un effet toxique plus sévère lorsque le parent est lui aussi exposé, l’aggravation des effets suggère la transmission «d’une génération à l’autre», celle-ci s’opérant vraisemblablement à travers l’ADN, support du patrimoine génétique. DEBtox transgénérationnel
À l’aide de la technique d’analyse RAPD- PCR, permettant de détecter la
moindre altération de l’ADN sur un grand nombre d’échantillons,
Delphine Plaire a montré que des altérations de l’ADN s’accumulent
progressivement chez les daphnies lors d’une exposition et se
transmettent à la génération suivante. Elles apparaissent dès la plus
faible concentration testée (2 microg/l) et pourraient potentiellement
servir d’indicateurs précoces d’effets sur la reproduction observés
seulement dans les générations suivantes. |
En ajoutant un «compartiment de dommage» héritable d’une génération à
la suivante, Delphine Plaire a construit un modèle DEBtox
transgénérationnel qui tient compte des altérations de l’ADN et permet
de faire des projections sur les générations ultérieures. Cette version
a priori inédite du modèle est basée sur deux facteurs de toxicité, la
concentration d’uranium appauvri à laquelle les daphnies sont exposées
et le niveau de dommage accumulé et transmis au fil des générations. (suite)L’analyse des données à l’aide de ce modèle a en outre révélé un deuxième mode d’action de l’uranium appauvri, qui s’ajoute à l’inhibition de l’assimilation de la nourriture: une dépense énergétique accrue entraînant le ralentissement de la croissance et de l’atteinte de la maturité chez les daphnies. L’enjeu de ces modèles mathématiques est la compréhension des mécanismes moléculaires et métaboliques élémentaires de la toxicité qui devrait permettre d’extrapoler à d’autres cas, selon la substance radioactive considérée et les espèces exposées. Au vu de ces résultats, l’IRSN peut désormais étendre cette démarche pour étudier l’effet d’une irradiation chronique sur des organismes, grâce à dans un modèle informatique, paramétré à l’aide des données expérimentales (proportion de survivants, taille, ponte), acquises au fil de la vie d’organismes témoins (non exposés) ou exposés à différentes concentrations du polluant étudié. Comparativement aux approches statistiques communément utilisées, cette modélisation dite mécanistique ouvre la voie à des extrapolations robustes (vers d’autres temps d’exposition, d’autres concentrations d’expositions, d’autres espèces) sans avoir à multiplier les expériences. Les espèces étudiées par l’IRSN, le ver nématode Caernorhaditis elegans et le crustacé d’eau douce Daphnia magna, sont représentatives des écosystèmes terrestres et aquatique. Elles ont été choisies pour leurs cycles de vie courts (respectivement 3 et 10 jours) permettant de mener des études sur plusieurs générations dans un laps de temps de quelques semaines. Déclin de la croissance et de la reproduction
Une première thèse, soutenue par Sandrine Massarin fin 2010, a mis en
évidence que l’assimilation de la nourriture est inhibée pour les
daphnies exposées à l’uranium appauvri sur trois générations (pour une
durée d’exposition totale d’environ 70 jours). Elle a montré à l’aide
d’un modèle DEBtox, que celle-ci expliquait le déclin
observé de la croissance et la reproduction. Enfin, cette thèse a mis
en lumière une aggravation progressive des effets toxiques au fil des
générations.Benoît Goussen a poursuivi ce travail en étudiant la dynamique évolutive de populations de C. élégans, exposé à de l’uranium appauvri dans des milieux artificiels de type gélose. Une expérience sur seize générations a été réalisée sur deux populations de C. élégans, l’une de contrôle et l’autre exposée à 260 mg d’uranium par kilogramme de milieu. Ces niveaux d’expositions via un milieu artificiel tel que la gélose, dans lequel seule une partie de l’uranium est biodisponible, induisent de faibles quantités internalisées susceptibles d’être toxiques (de l’ordre de quelques microgrammes d’uranium par gramme d’organisme). Toutes les trois générations, des individus étaient extraits des populations et soumis à une gamme de concentrations en uranium (de 0 à 286 mg/kg). La croissance, la ponte et la survie ont été alors mesurées quotidiennement durant six jours. Une diminution significative de la taille et de la ponte maximale des individus a été mise en évidence, en fonction de la concentration en uranium, quelle que soit la population d’origine (contrôle ou exposée). On a pu étudier l’effet d’une irradiation chronique aux rayonnements gamma et de l’exposition à des mélanges de substances radioactives avec d’autres stresseurs dans le cadre de trois autres thèses. (2) Notes 1) Pour leurs recherches, les scientifiques utilisent de l’uranium appauvri qui est produit lors de l’enrichissement et du retraitement de l’uranium, principal combustible des réacteurs nucléaires. Il est 40% moins radioactif que l’uranium naturel et sa toxicité chimique en tant que métal lourd est comparable à celle de l’uranium naturel que soit pour la population d’origine (contrôle ou exposée). Par ailleurs, les individus issus de la population exposée à l’uranium pondaient significativement moins que les individus issus de la population contrôle (toutes générations et concentrations confondues), comparable à celle de l’uranium naturel. La toxicité chimique de l’uranium appauvri est considérée comme plus dangereuse pour l’environnement que sa toxicité radiologique. 2) Après exposition à différentes concentrations en uranium appauvri, les vers sont stimulés tactilement pour vérifier s’ils sont vivants ou non. On peut apercevoir plusieurs puits remplis d’une gélose. Les C. elegans vivent à la surface de la gélose et se nourrissent de bactéries. Dans le cadre de nos travaux (thèse de B. Goussen), la gélose est contaminée ou non avec de l’uranium -appauvri. |
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CONTACTS p.5- Ineris UMR 7294 de l’université de la Méditerranée; - UMR 5805 de l’université de Bordeaux - Frédéric Alonzo frederic.alonzo@irsn.fr - Jean-Marc Bonzom jean-marc.bonzom@irsn.fr Laboratoire d’écotoxicologie des radionucléides - Leco PUBLICATIONS - Étude transgénérationelle des altérations de l’ADN et de leurs conséquences sur les traits d’histoire de vie et le budget énergétique de Daphnia magna exposé à l’uranium appauvri, thèse soutenue par Delphine Plaire, le 12 décembre 2013 à Cadarache. - Analyse par modélisation mécanistique des réponses microévolutives d’une population de Caenorhabditis elegans exposée à un stress métallique radioactif, thèse soutenue par Benoît Goussen le 27 novembre 2013 à Cadarache. - Étude des effets de l'uranium sur le budget énergétique et la dynamique de population de Daphnia magna, thèse soutenue par Sandrine Massarin le 15 décembre 2010 à Cadarache. Commentaire Cet article apporte du nouveau sur les faibles doses et leur mécanisme. D’autres publications, en épidémiologie sont également citées dans cette Gazette. Dans le numéro 20 de AKTIS, il y a un article sur «Du progrès dans la compréhension des effets aux tissus sains après une radiothérapieexterne» En voici un extrait: Avec 180.000 patients traités chaque année en France, la radiothérapie est l’une des principales techniques de traitement du cancer. Son objectif est de délivrer des doses importantes au volume tumoral tout en épargnant au mieux les tissus sains présents dans le champ de l’irradiation. Néanmoins, des complications peuvent apparaître à plus ou moins long terme chez ces patients et affecter de manière importante leur qualité de vie. Un des objectifs du troisième plan cancer 2014-2019 est de réduire les risques de séquelles du traitement du cancer dans sa globalité. L’IRSN a lancé dès 2009 le programme de recherche Rosiris (un, deux) dont l’objectif est d’acquérir la capacité d’évaluer ce risque de complication. Il s’agit d’étudier et de modéliser les principaux mécanismes qui relient le dépôt initial d’énergie au niveau des structures cellulaires aux complications et lésions que peut développer le patient. Ce programme vise, in fine, à améliorer la maîtrise de la dose délivrée et à identifier des indicateurs diagnostiques et pronostiques dont la mesure permettra d’adapter le suivi clinique des patients. Le programme Rosiris cherche à identifier l’existence d’un lien entre les effets précoces et tardifs pour les organes à risque suite à une radiothérapie conventionnelle de la zone abdomino-pelvienne. Les travaux se concentrent sur le rôle du compartiment vasculaire, et notamment des micro-vaisseaux des tissus concernés. En effet, selon des travaux scientifiques de plus en plus nombreux, l’effet des rayonnements ionisants sur les micro-vaisseaux jouerait un rôle central dans les toxicités précoces et tardives au niveau des tissus sains et en particulier pour le tube digestif. (...) Ces techniques ont permis d’identifier 425 gènes et environ 600 protéines impliqués dans la réponse de l’endothélium, à plusieurs temps entre 0,5 et 21 jours après l’irradiation. Une méthode mathématique spécifique a été développée (voir Aktis n°15) qui permet de relier les points de mesure obtenus entre 0,5 et 21 jours pour chaque gène ou protéine mesuré (méthode Bayésienne). Une analyse statistique de la courbe obtenue permet d’identifier s’il existe des périodes, durant les 21 jours, où la concentration de ce gène ou de cette protéine a changé et peut être attribuée à l’irradiation. Une liste de gènes ou protéines sous-exprimés ou surexprimés dans la cellule endothéliale après l’irradiation a pu ainsi être dressée. Régulateurs communs
Afin d’identifier des réseaux d’acteurs moléculaires impliqués dans les
modifications des cellules endothéliales après l’irradiation, une autre
méthode mathématique a été développée afin d’associer entre elles des
entités (gènes, protéines, etc.) de la liste précédente qui présentent
des profils d’expression similaires (méthodes de clusterisation et de
bi-clusterisation). Cette étape de la recherche permet par ailleurs de
singulariser des groupes de gènes ou de protéines régulés de la même
façon, donc probablement par des régulateurs communs. En utilisant des
logiciels de fouille de texte pour explorer la littérature
scientifique, et des logiciels d’analyse des réseaux moléculaires, des
liens entre les acteurs moléculaires identifiés sont en cours
d’établissement. Ces travaux ont notamment confirmé le rôle important
de la protéine P53 dans les processus post-irradiation.(À suivre dans AKTIS n°20 2015) |
PALUEL: Grand Carénage sur un 1.300 MW 6 mai à 2h, le deuxième réacteur de la centrale nucléaire de Paluel s’est arrêté. Pendant 250 jours, plusieurs milliers de personnes vont s’occuper de lui jour et nuit. Objectif de cet impressionnant chantier de modernisation: prolonger l’exploitation du site au-delà de 40ans, l’âge limite pour une centrale, en France. C’est l’une, si ce n’est la plus grosse opération de ce grand carénage: le remplacement des quatre générateurs de vapeur. Ces engins, qui contiennent chacun plus de cinq mille tubes, transfèrent la chaleur de l’eau (température moyenne de 320°C) du circuit primaire vers le secondaire, afin de produire la vapeur qui entraîne la turbine. «Ils mesurent 22m de haut et pèsent 450t. Leur diamètre varie de 4 à 5m entre la partie supérieure et la partie inférieure», détaille Denis Poulet, directeur délégué de la centrale, chargé des visites décennales. Ce chantier, prévu fin août, mobilisera au total 1.500 personnes. Avec des pics allant jusqu’à neuf cents intervenants par jour. Avant la mise en place des nouveaux générateurs, qui arriveront cet été au port de Fécamp, les anciens seront entreposés dans un bâtiment construit spécialement pour les accueillir. Une sorte de bunker tout en béton, avec des murs de 60cm d’épaisseur. Ils partiront ensuite dans un centre de stockage des déchets nucléaires, vraisemblablement celui de Morvilliers dans l’Aube. Les résultats des études menées par une unité d’EDF, spécialisée dans le démantèlement, diront si ces générateurs usés seront évacués tels quels ou en plusieurs morceaux. En France, des remplacements de générateurs ont déjà été réalisés sur des centrales de 900 MW mais jamais sur celles de 1.300 MW. C’est donc une première à Paluel 2. Les autres opérations
Durant cent dix jours, les employés prestataires travailleront
également au retubage complet du condenseur. Celui-ci est composé de
80.000 tubes, qui vont tous être changés. Dans ces tuyaux, circule
l’eau de mer qui est prélevée pour alimenter le circuit de
refroidissement. Tous ces tubes permettent de condenser la vapeur
d’échappement de la turbine. Puis l’eau obtenue est renvoyée vers les
générateurs de vapeur. Tandis que l’eau de la Manche évoluant dans les
tubes est, ensuite, restituée à la mer.Avant d’atteindre le condenseur, l’eau de la Manche est épurée par deux tambours filtrants situés dans la station de pompage. Chaque réacteur dispose d’une station. Le remplacement d’un des tambours filtrants de Paluel 2 est programmé. Cette opération qui durera trois mois vient tout juste de démarrer. Autre remplacement d’envergure, qui demandera lui aussi trois mois de maintenance: les trois pôles du transformateur principal. Celui-ci sert à élever la tension de l’électricité produite, de 20 kV à 400 kV. Par ailleurs, «la modernisation du contrôle commande, qui n’est autre que le système nerveux d’une unité de production, fait partie des modifications emblématiques de ce grand carénage, souligne Brice Farineau, directeur de la centrale. Le contrôle commande est réparti dans une cinquantaine d’armoires électriques - qui vont toutes être remplacées - situées dans divers locaux. Il gère toutes les fonctions de pilotage des automates relatifs à la sûreté, la surveillance, la régulation et l’interface homme-machine», poursuit-il. Enfin, comme lors de chaque visite décennale, la vérification de la cuve, de l’étanchéité du circuit primaire et du bâtiment réacteur sont prévues. Après cette véritable cure de jouvence, Paluel 2 reprendra du service fin janvier, début février. Les visites décennales grand carénage pour Paluel 1, 3 et 4 suivront respectivement à partir du 9 avril 2016, de 2017 puis 2018. Pour ces trois tranches, l’arrêt ne devrait pas excéder 138 jours; car le remplacement de leurs générateurs de vapeurs n’est pas programmé pour le moment. «Il le sera dans les années 2020», indique Brice Farineau. Note sur PALUEL
La construction de la centrale électrique de Paluel a été lancée en
1975. Le premier réacteur a été décidé en 1977, a suivi le deuxième, un
an plus tard. Et ils ont tous deux été raccordés puis mis en service en
1984 et 1985. Aujourd’hui Paluel 2 comptabilise même un plus d’activité
que Paluel 1. C’est pourquoi le grand carénage est d’abord mené sur la
deuxième tranche. Paluel 3 et 4 ont été mis en service en 1986.Ces quatre tranches représentent une superficie de 45 ha, sur un site qui en fait au total 160. Tout au long de l’année, le site compte 1.535 salariés EDF et 750 prestataires permanents. Suite aux récents aménagements, la centrale est désormais dotée de plus de 3.000 places de stationnements pour les voitures et de 2.336 vestiaires. Une fois arrêté, le réacteur met cinq jours à refroidir... |
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Des investissements colossaux De
nombreux aménagements ont été réalisés, notamment, pour l’accueil des
prestataires. Au pic de l’activité de cette visite décennale
particulière, «plus de 3.500 personnes travailleront simultanément sur
le site», précise Brice Farineau, le directeur. La zone sud a été
complètement restructurée avec la création d’un nouvel accès à la
centrale et de parkings supplémentaires, une base-vie avec des
vestiaires, bureaux et une salle de restauration de quatre cents
places. Les cantines existantes ont été agrandies. Et de nombreux
bâtiments, destinés au stockage de pièces et de composants, ont été
construits. Des efforts en matière de logistique, autorisation de
travail, sécurité... ont, également, été fournis pour fluidifier les
arrivées des employés.La centrale de Paluel se prépare aux grands carénages depuis 2013. Ces aménagements, qui serviront pour les grands carénages de Paluel 1, 3 et 4, ont coûté plus de 18 millions€. Et en 2015, pour la visite décennale à proprement parler, les commandes directes passées auprès des entreprises haut-normandes, représentent un investissement de 14 millions€ «Des retombées économiques conséquentes pour la région», insiste Brice Farineau. Sans compter «les prestataires qui consommeront sur place». Depuis quelques années, la centrale a tissé d’étroites relations avec les acteurs locaux, tels la communauté de communes de la côte d’Albâtre, la chambre de commerce et d’industrie et la sous-préfecture de Dieppe, etc. «Des dispositifs ont été créés, l’objectif est d’inscrire ces liens avec le territoire dans la durée», note le directeur. Cela se confirme: à l’aube de ses 40 ans, la centrale de Paluel n’a aucune envie de préparer sa retraite. CNPE
de Paluel: l’incendie qui s’est déclaré en salle des machines du
réacteur 2 est maîtrisé. L’ASN se tient informée et mènera une
inspection. 03/07/2015 11:30 Note d'information http://www.asn.fr/ L’ASN a été informée le 2 juillet 2015 vers 23h du déclenchement par la centrale nucléaire de Paluel du plan d’urgence interne (PUI) à la suite d’un incendie qui s’est déclaré en salle des machines du réacteur 2, hors de la zone nucléaire. L’incendie est actuellement maîtrisé. Les personnels ont été évacués, il n’y a pas eu de blessé et la situation ne présente pas d’incidence pour la sûreté nucléaire et la protection de l’environnement. Le réacteur 2 de la centrale de Paluel est à l’arrêt pour sa visite décennale depuis le 16 mai 2015. Le réacteur 2 de Paluel est le premier des réacteurs 1.300 MWe à effectuer sa troisième visite décennale. Un feu de métal s’est déclaré le 2 juillet 2015 peu après 22h dans la salle des machines, à l’intérieur du condenseur, alors que des activités de découpe à haute température de structures internes avaient récemment débuté. Un intervenant témoin a immédiatement signalé le départ de feu, les personnels ont été évacués et les pompiers sont intervenus rapidement. L’incendie a été maîtrisé vers 4h45 et tout risque de propagation apparaît écarté. Les structures internes du condenseur ont fondu et une accumulation de métal, dont la température peut encore être élevée, s’est formée au fond de l’équipement. Les pompiers poursuivent la prise en charge de la situation en vue d’assurer l’extinction complète. Le PUI conventionnel reste activé. La division de l’ASN de Caen a suivi l’évolution de la situation. Conformément aux procédures, l’ASN n’a pas gréé son centre d’urgence s’agissant d’un PUI conventionnel concernant une partie non nucléaire de l’installation. Une inspection est prévue pour examiner les circonstances de l’événement et sa prise en compte. N/Réf.: CODEP-CAE-2015-027492 Une
inspection réactive a eu lieu le 8 juillet 2015 au CNPE de Paluel, sur
le thème de l’incendie à la suite du sinistre qui a touché la salle des
machines du réacteur 2 dans la nuit du 2 au 3 juillet 2015.Inspection n° INSSN-CAE-2015-0244 8 juillet 2015 J’ai l’honneur de vous communiquer, ci-dessous, la synthèse de l’inspection ainsi que les principales demandes et observations qui en résultent. Synthèse de l’inspection L’inspection du 8 juillet 2015 a concerné, d’une part la maîtrise et l’étendue du sinistre qui a touché le condenseur du réacteur 2 dans la nuit du 2 juillet 2015 vers 22 h, et d’autre part la préparation et la réalisation de l’intervention de découpe de structures internes du condenseur à l’aide d’une torche à plasma qui se déroulait lorsque l’incendie a débuté. Cette intervention consistait à désolidariser les plaques tubulaires (1) de la structure du condenseur. |
Au vu de cet examen par sondage, le suivi des procédures prévues pour
la détection et la lutte contre l’incendie apparaît assez
satisfaisante. Toutefois, EDF devra réaliser une étude détaillée de
l’évènement afin de définir des actions correctives permettant de tenir
davantage compte du risque de feu de métaux sur les chantiers par
points chauds. EDF devra également veiller à la complétude des analyses
de risques préalables à la réalisation des chantiers et des permis de
feu délivrés pour des travaux par points chauds. (suite)A Demandes d’actions correctives A.1 Analyse de l’évènement et retour d’expérience Dans le cadre de la visite décennale du réacteur n°2, le condenseur fait l’objet d’une importante rénovation visant notamment à remplacer les tubes en titane qui le composent. Dans la nuit du 2 juillet 2015 vers 22h, un incendie est survenu sur cet équipement de la salle des machines, hors zone nucléaire de l’installation. À ce stade des analyses, vous avez indiqué estimer que le sinistre pourrait avoir pour origine les travaux par points chauds, effectués sur les structures internes du condenseur. Vous avez engagé une analyse des causes profondes du sinistre afin d’en tirer le retour d’expérience nécessaire en matière de mesures correctives organisationnelles et techniques, en vue d’améliorer la maîtrise du risque d’incendie notamment pour ce qui concerne la prise en compte du risque de feu de métaux. Les inspecteurs ont observé que globalement, les procédures en place ont été appliquées. En revanche, le risque d’incendie lié à la présence de titane n’apparaît pas avoir été identifié préalablement au déroulement du chantier. Je vous demande: - de me transmettre, avant le 1er novembre 2015, un point d’avancement de l’analyse des causes profondes du sinistre, les premiers éléments du retour d’expérience et les premières actions prises; - de me transmettre votre analyse, lorsqu’elle sera finalisée, et de me faire part des mesures correctives mises en place. A.2 Analyse de risque du chantier En préalable à la réalisation d’une intervention sur des matériels, une analyse des risques est réalisée afin d’identifier les risques de l’activité projetée dans les domaines de la sûreté, de la sécurité et de l’environnement et le traitement prévu en termes de mesures préventives et de parades. Au cours de l’examen, par sondage, des différents documents de préparation du chantier de découpe du condenseur, les inspecteurs ont noté que l’analyse de risque associée mentionnait uniquement l’utilisation d’une meuleuse électrique pour la découpe des plaques tubulaires. Or, l’utilisation d’une torche à plasma, qui ne figure pas dans l’analyse de risque, constitue actuellement une hypothèse en cours d’investigation concernant l’origine de l’incendie. Je vous demande de veiller à la complétude des analyses de risques, notamment pour l’analyse du risque d’incendie lié aux travaux par points chauds. A.3 Permis de feu La note d’EDF «D 5310 ISMP 3011 ind. 2» relative à l’organisation et la gestion des permis de feu sur le site de Paluel demande qu’un permis de feu soit «limité à une opération de travail et un environnement donné». Dans le permis de feu de l’activité de découpe des plaques tubulaires au moyen d’une torche à plasma, de nombreuses interventions sont indiquées comme pouvant être réalisées sur le chantier sous couvert de ce document: utilisation de chalumeau, soudage à l’arc et par le procédé «TIG», meulage et découpe à l’aide d’une torche à plasma. Lors des échanges, vous avez indiqué que ces différents outils étaient utilisés sur la même zone de travail. Les inspecteurs considèrent que ce permis feu n’est pas conforme à la note susvisée et qu’une diversité d’outils et de matériels aussi importante nuit à la pertinence et à la lisibilité du permis de feu. Je vous demande de vous conformer à vos procédures internes visant à limiter le nombre d’opérations de travail portées par chaque permis de feu. B Compléments d’information B.1 Formation et habilitation des intervenants Les inspecteurs ont examiné les fiches d’habilitation et de formation des intervenants affectés à l’opération de découpe à la torche à plasma. Ils ont noté que les fiches du chargé de travaux, du monteur-levageur et de l’ingénieur méthode n’indiquaient pas de formation spécifique à l’utilisation d’une torche à plasma, ni de formation plus générale à la découpe de métal par points chauds, ni de formation sur des procédés proches en termes de température tels que le soudage. Dans le domaine du travail par points chauds et des risques associés, les inspecteurs ont uniquement relevé, sur les fiches d’habilitation, une formation sur la manipulation d’extincteurs pour l’un des intervenants et le chargé de travaux ainsi qu’une formation aux permis de feu pour le chargé de travaux. |
suite:
Je vous demande de
vous prononcer de manière argumentée concernant l’absence
d’habilitation spécifique au découpage de métal par points chauds et,
plus particulièrement, à l’utilisation de la torche à plasma. p.7B.2 Traitement des effluents liquides issus de l’incendie Au cours de la lutte contre l’incendie, une quantité importante d’eau a été utilisée afin de protéger les intervenants. Conformément à votre procédure, vous avez entreposé ces eaux d’extinction d’incendie dans une capacité du système SEK destinée aux effluents liquides avant rejets. L’incendie a donné lieu à une oxydation importante des métaux et à des températures élevées. Divers composés chimiques dont certains contenants des métaux ont pu être entraînés par ces eaux. Je vous demande d’analyser la composition chimique des eaux d’extinction d’incendie entreposées dans le réservoir SEK et de me faire connaître le traitement retenu pour ces effluents. B.3 Impact du sinistre sur les éléments importants pour la protection et les équipements sous pression Au cours de la visite dans la salle des machines, les inspecteurs ont relevé la présence d’éléments importants pour la protection (EIP) des intérêts mentionnés à l’article L. 593-1 du code de l’environnement et d’équipements sous pression (ESP) à proximité de la zone touchée par l’incendie. Je vous demande de me faire part de votre stratégie afin de recenser, de contrôler et de réparer si besoin, avant que ceux-ci ne soit requis ou remis en service, les EIP et les ESP dont les propriétés auraient pu être affectées par le sinistre. C Observations C.1 Impact du sinistre sur les éléments importants pour la protection et les équipements sous pression Ce point fera l’objet d’un suivi par l’ASN dans le cadre du redémarrage du réacteur n°2 actuellement prévu au début de l’année 2016. Vous voudrez bien me faire part de vos observations et réponses concernant ces points dans un délai qui n’excèdera pas deux mois. Pour les engagements que vous seriez amené à prendre, je vous demande de bien vouloir les identifier clairement et d’en préciser, pour chacun, l’échéance de réalisation. L’adjoint au chef de division, signée par Serge DESCORNE Note 1. Les plaques tubulaires sont constituées de plaques métalliques de plusieurs centimètres d’épaisseur situées du côté de l’entrée et de la sortie de l’eau de mer dans le condenseur. Elles ont pour rôle le maintien de milliers de tubes en titane qui permettent l’échange de chaleur entre l’eau de mer qui passe à l’intérieur des tubes et la vapeur du circuit secondaire. COMMENTAIRE À la lecture des communiqués EDF on se rend compte qu’il n’est nulle part fait allusion au fait que les milliers de tubes du condenseur sont en titane et surtout personne n’a souligné l’inflammabilité du titane sous azote et évidemment en présence de points chauds. Un changement de ces tubes exige une procédure particulière. Une fois de plus le chantier a été mal préparé et les informations non fournies aux intervenants. Le grand carénage démarre vraiment mal. Petit complément réseau Sortir du Nucléaire: Voici une note rapide avant un nouveau point avec la CLIN. Un feu est parti sur le condensateur de PAL2 à l’arrêt pour visite décennale (VD3) http://www.normandie-actu.fr/ La CLIN (Commission locale d'information nucléaire) et l’ASN ont été tenus au courant de la situation immédiatement. Des rapports sont envoyés chaque heure par le CNPE. Manifestement, mais à vérifier: 1. Le feu est parti à l’occasion d’une opération de maintenance dans le cadre du Grand carénage sur cet équipement; 2. Les secours ont été mobilisés très vite, mais aucun PUI n’aurait été déclenché; 3. Aucun blessé, mais de grosses difficultés à maîtriser ce «feu de métal», 71 pompiers ont été mobilisés pendant 6 heures et une équipe est encore sur place en surveillance 4. Le Condenseur serait détruit en raison d’une fusion, ne serait-ce que partielle, des éléments centraux 5. Les opérations du Grand Carénage dans la salle des machines sont interrompues et l’on peut considérer que le calendrier global du chantier soit impacté 6. Un condenseur coûtait, en 1998, 200 millions de francs... On serait donc en présence d’un incident sur un équipement qui coûterait aujourd’hui une cinquantaine de millions € |
Les Arpenteurs: un média numérique pour les générations futures, par l’Andra et Usbek & Rica En
juillet 2015, l’Andra et Usbek & Rica lancent en partenariat un
média numérique dédié à l’actualité des générations futures: Les
Arpenteurs.Fruit de la rencontre entre l’agence nationale en charge de la gestion des déchets radioactifs et le magazine qui explore le futur, Les Arpenteurs veulent mettre en lumière la façon dont le mode de vie et les décisions de nos générations ont un impact positif ou négatif sur nos descendants. De reportages en analyses, d’entretiens en récits long format, Les Arpenteurs parlent d’éthique, de technologie, de changement climatique, d’innovation, d’urbanisme, d’exploration spatiale... et de déchets radioactifs – car tous ces domaines, tous ces enjeux engagent les sociétés d’aujourd’hui, vis-à-vis de celles de demain. L’Andra et Usbek & Rica : une rencontre autour des générations futures L’Andra
est en charge de l’une des questions environnementales et
intergénérationnelles les plus emblématiques et les plus concrètes
d’aujourd’hui: les déchets radioactifs. Sa conviction est que, sur ce
sujet comme sur d’autres, nos générations ont des responsabilités
vis-à-vis des générations futures.Elle souhaite donc encourager cette prise de conscience, et favoriser des échanges ouverts sur ces enjeux. Les Arpenteurs sont l’une des concrétisations de cet engagement. Depuis 2010, Usbek & Rica se donne pour mission de raconter les initiatives créatrices d’avenir, et met les générations futures au cœur de son travail – dans son magazine trimestriel de prospective, mais aussi dans les Tribunaux pour les générations futures. C’est donc naturellement que l’Andra et Usbek & Rica se sont retrouvés pour créer Les Arpenteurs, portés par une conviction commune: notre génération ne peut pas ignorer le destin de celles et ceux qui nous succèderont sur le «vaisseau spatial Terre». Contacts presse Annabelle QUENET Responsable Presse Tel 01 46 11 83 01 annabelle.quenet@andra.fr À propos de l’Andra L’Agence
nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) est un
établissement public à caractère industriel et commercial créé par la
loi du 30 décembre 1991. Ses missions ont été complétées par la loi de
programme du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des
matières et déchets radioactifs.Indépendante des producteurs de déchets radioactifs, l’Andra est placée sous la tutelle des ministères en charge de l’énergie, de l’environnement et de la recherche. L’Andra met son expertise au service de l’État pour trouver, mettre en œuvre et garantir des solutions de gestion sûres pour l’ensemble des déchets radioactifs français afin de protéger les générations présentes et futures du risque que présentent ces déchets. COMMENTAIRE Est-ce qu’un média remplacera la compétence. Pourquoi ce besoin de raconter tout et n’importe quoi? Pour faire passer des erreurs passées: ce n’est sûrement pas la bonne voie... La centrale nucléaire de Beznau est la plus ancienne centrale encore en activité dans le monde. Deux nouveaux couvercles seront placés sur les cuves des deux réacteurs de la centrale de Beznau, à Döttingen (AG). Les deux nouveaux couvercles sont arrivés à Döttingen, a indiqué le vendredi 6 mars la direction de la centrale au cours d'une conférence de presse. Le réacteur numéro un sera arrêté la semaine prochaine pour sa révision annuelle et le couvercle de la cuve sera changé. La centrale sera déconnectée du réseau pendant 100 jours. Le réacteur numéro deux sera arrêté en août pour la révision annuelle et le changement de couvercle. Le réacteur numéro un a été mis en service en 1969. Il s'agit de la plus vieille centrale exploitée commercialement dans le monde. «Une mesure préventive» Les deux nouveaux couvercles coûtent 100 millions de CHF. Les couvercles actuels sont «entièrement intacts», a indiqué Stephan Döhler, directeur de la division nucléaire d'Axpo. Ils sont tout de même remplacés en raison des expériences faites sur des installations du même type à l'étranger. Il s'agit donc «d'une mesure préventive». |
suite: Chaque nouveau couvercle pèse 52 tonnes et mesure 4 m de diamètre et 2 m de haut. Ils ont été fabriqués au Japon et les finitions ont été effectuées en Espagne. Pour les installer, il faudra faire une ouverture provisoire de 5m sur 5m dans l'enceinte de confinement. Tous les éléments combustibles auront auparavant été retirés du réacteur. Dans le monde, cette opération a déjà été réalisée une centaine de fois. Les anciens couvercles, radioactifs, seront stockés dans un conteneur sécurisé, qui sera placé dans un entrepôt de la centrale. Modernisation Axpo
va investir environ 700 millions de CHF pour moderniser les
installations des deux centrales. Depuis la mise en service des deux
réacteurs, plus de 2,5 milliards de CHF ont déjà été investis pour
l'équipement et la modernisation des installations.Les deux centrales vont aussi être équipées chacune d'une nouvelle alimentation électrique d'urgence d'un coût de 500 millions de CHF. Elle se compose de quatre générateurs installés sur des dalles antisismiques dans deux nouveaux bâtiments. Chaque générateur pèse 50 tonnes et dispose d'une puissance de 3.750 kV. Le réacteur numéro un de Beznau est entré en service le 1er septembre 1969 et le numéro deux en décembre 1971. Ils disposent chacun d'une puissance de 365 mégawatts (MW). Arrêt exigé par les opposants Les opposants au nucléaire
exigent l'arrêt immédiat des deux réacteurs de Beznau. Selon eux, les
deux installations ne peuvent techniquement plus atteindre les
standards actuels en matière de sécurité.L'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) estime de son côté qu'il est «techniquement possible» pour les centrales suisses de produire du courant pendant 60 ans. Après 40 ans, des mesures très strictes doivent être prises pour autoriser la poursuite de l'exploitation, selon un document de l'IFSN datant de 2014. (ats/Newsnet) La radioactivité peut tuer à faibles doses Une étude coordonnée par le Centre International de recherche sur le cancer (CIRC) et publiée le 21 juin (http://www.thelancet.com/)
sur le site Internet de la revue scientifique The Lancet Haematology,
montre que l’exposition prolongée à de faibles doses de radioactivité
accroît le risque de décès par leucémie chez les travailleurs du
nucléaire.Le 22 juin 2015 par Martin Leers (http://journaldelenergie.com/) Tags: CIRC (http://journaldelenergie.com/tag/circ/), Etude épidémiologique Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs du CIRC se sont appuyés sur l’exposition aux faibles doses de radioactivité de plus de 300.000 travailleurs du nucléaire aux Etats-Unis, en France et au Royaume-Uni sur une période s’étendant sur 62 ans (de 1943 à 2005). Ce temps d’observation supérieur aux études précédentes et couvrant un nombre de décès plus important augmente la précision de l’estimation du risque lié aux faibles doses de radioactivité, a précisé au Journal de l’énergie le co-auteur de l’étude, la chercheuse Ausrele Kesminiene. «Cette étude offre l’évaluation la plus précise à ce jour du risque de développer une leucémie liée à une exposition prolongée à de faibles doses de rayonnements reçues par les travailleurs du nucléaire tout au long de leur carrière”, explique le D Ausrele Kesminiene dans un communiqué du CIRC (http://www.iarc.fr/ - pdf) daté du 22 juin. L’étude met en évidence «de solides indications» entre faibles doses de radioactivité et risque de décès par leucémie et s’appuie sur «les meilleures données disponibles aujourd’hui» selon le centre de recherche. Ces travaux se basent sur l’estimation des doses de radioactivité externe reçues par la moelle osseuse, a précisé la chercheuse. D’autre part, l’étude montre que le risque de leucémie augmente linéairement avec la dose de rayonnement ionisant. Ce constat valide la thèse selon laquelle il n’y a pas de dose radioactive sans risque, même si «le risque diminue avec la dose», nous a expliqué Ausrele Kesminiene. La chercheuse estime que les travailleurs de l’industrie nucléaire sont aujourd’hui suffisamment protégés si les normes de radioprotection sont correctement appliquées. Est-ce le cas en France des 30.000 travailleurs sous-traitants d’EDF qui supportent 80% de la radioactivité reçue lors de la maintenance des centrales nucléaires? Le CIRC est une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a identifié plus de 100 agents cancérogènes certains pour l’homme et 350 agents cancérogènes probables, dont les gaz d’échappement des moteurs diesel en 2012. L’organisation internationale qui fêtait ses cinquante ans cette année et dont le siège se situe à Lyon (Rhône), est considérée comme la référence mondiale dans le domaine de la recherche épidémiologique sur les agents cancérogènes. |
COMMUNIQUE DE PRESSE CIRC
Même à de faibles doses, l’exposition aux rayonnements accroît le
risque de décès par leucémie chez les travailleurs du nucléaire, selon
le CIRC.N° 235 - 22 juin 2015 Lyon, France, 22 juin 2015 - Une étude coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l'agence de l'Organisation mondiale de la Santé spécialisée sur le cancer, montre que l'exposition prolongée à de faibles doses de rayonnements ionisants peut causer la leucémie. L'étude, que publie aujourd'hui The Lancet Haematology, montre que le risque de décès par leucémie augmente linéairement avec la dose de rayonnement. “Cette étude offre l'évaluation la plus précise à ce jour du risque de développer une leucémie liée à une exposition prolongée à de faibles doses de rayonnements reçues par les travailleurs du nucléaire tout au long de leur carrière”, explique le Dr Ausrele Kesminiene, chercheur au CIRC et co-auteur de l'étude. “Elle montre que les travailleurs du nucléaire faisant l’objet de l’étude montrent une petite augmentation du risque de décéder de leucémie au fur et à mesure qu’augmente leur exposition aux rayonnements”. Les expositions à de faibles doses sont typiques des expositions environnementales ou professionnelles, comme l'exposition des travailleurs du nucléaire sur leur lieu de travail, mais aussi des expositions médicales, comme celles de patients soumis à de multiples examens tomodensitométriques (TDM) lors de procédures d’exploration diagnostique. L’étude S’appuyant sur les meilleures données aujourd’hui disponibles, l'étude internationale des travailleurs du nucléaire (INWORKS, pour International Nuclear Workers Study), une collaboration entre partenaires internationaux, a évalué les expositions de plus de 300.000 travailleurs du nucléaire aux Etats-Unis, en France et au Royaume-Uni sur une période entre 1943 et 2005. L'étude a évalué le risque de développer certains cancers, comme la leucémie, le lymphome et le myélome multiple. Les résultats Les résultats de l'étude mettent en évidence de solides indications d'une association positive entre l'exposition aux rayonnements ionisants et le risque de décès par leucémie et montrent que le risque de leucémie augmente linéairement avec la dose de rayonnement. Le risque associé à l'exposition varie avec le type de leucémie; le risque était le plus élevé pour la leucémie myéloïde chronique, et il n'y avait pas de risque accru de leucémie lymphoïde chronique. L'étude montre peu de signes d'associations entre l'exposition aux rayonnements ionisants et le risque de décès par myélome ou par lymphome multiple. “Les normes actuelles utilisées en matière de radioprotection restent principalement basées sur des expositions aiguës à de fortes doses, à partir d'études menées sur les survivants aux bombardements atomiques au Japon”, a rappelé le Dr Christopher Wild, Directeur du CIRC. “Cette évaluation de l'impact cancérogène de l'exposition à de faibles doses renforce les données scientifiques sur lesquelles sont basées ces mesures de radioprotection. Ces nouveaux résultats sont importants lorsque l'on considère l'exposition aux rayonnements dans différents contextes, y compris leur utilisation dans le cadre du diagnostic médical”. Note aux Rédacteurs: INWORKS est une collaboration internationale entre partenaires de recherche, notamment l’Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire, Fontenay-aux-Roses (France); Department of Epidemiology, University of North Carolina, Chapel Hill, NC (Etats-Unis); Centre de recherche en épidémiologie environnementale, Barcelone (Espagne); Universitat Pompeu Fabra, Barcelone (Espagne); CIBER Epidemiología y Salud Pública, Madrid (Espagne); National Institute for Occupational Safety and Health, Cincinnati, OH (Etats-Unis); Public Health England Centre for Radiation, Chemical and Environmental Hazards, Chilton (Royaume-Uni); et Department of Environmental and Occupational Health, Drexel University School of Public Health, Philadelphia, PA (Etats-Unis). Pour plus d'information, merci de contacter: Véronique Terrasse, Attachée de Presse, au +33 472 738 366 ou à terrassev@iarc.fr; ou Nicolas Gaudin, IARC Communications à com@iarc.fr Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) fait partie de l’Organisation mondiale de la Santé. Sa mission consiste à coordonner et à mener des recherches sur les causes du cancer chez l’homme et sur les mécanismes de la cancérogenèse, ainsi qu’à élaborer des stratégies scientifiques de lutte contre le cancer. Le Centre participe à des recherches épidémiologiques et expérimentales, et assure la diffusion de l’information scientifique au moyen de publications, de conférences, de cours, et de bourses d’études. |
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Note d’information relative à l’anomalie des calottes de L’ASN
a reçu plusieurs courriers relatifs à ses prises de position sur
l’anomalie des calottes de la cuve du réacteur EPR de Flamanville 3 et
à la communication qu’elle en a faite. P.F.Chevet, président de l’ASN,
a répondu en date du 29 juillet à ces courriers.la cuve de l’EPR de Flamanville 04/08/2015 09:30 Note d'information Dans sa réponse, le président de l’ASN revient plus particulièrement sur les points suivants: «L’ASN considère que le réacteur EPR constitue un progrès significatif en matière de sûreté nucléaire, et une référence au niveau mondial. La Direction de la sûreté des installations nucléaires (DSIN) avait défini en 1999 les objectifs de sûreté pour de nouveaux réacteurs nucléaires, auxquels répondent dans leur ensemble les dispositions retenues pour la conception de l’EPR. Les orientations retenues pour sa cuve contribuent à cette amélioration du niveau de sûreté. L’atteinte de ce haut niveau de sûreté reste toutefois conditionnée à la qualité de sa construction. La fabrication des calottes de la cuve de l’EPR, compte-tenu de leurs dimensions, a conduit AREVA à faire notablement évoluer son procédé. Comme tout nouveau procédé, il est susceptible de générer des défauts qui n’apparaissaient pas auparavant. C’est particulièrement le cas en ce qui concerne l’hétérogénéité du matériau, en raison de la masse élevée du lingot retenu (3 fois celle des réacteurs du palier N4) et de son mode d’élaboration (lingot conventionnel et non à solidification dirigée). Si le phénomène de ségrégation positive majeure a été pris en compte par AREVA, il a manifestement été sous-estimé, tant dans son ampleur qu’en termes de conséquences sur les propriétés mécaniques. La cuve est un équipement essentiel du réacteur, dont la rupture doit pouvoir être exclue. Une telle anomalie, susceptible de compromettre son aptitude au service, constitue à l’évidence un événement majeur du projet EPR de Flamanville. Il est donc légitime que l’ASN en informe le public, conformément à ses missions définies dans la loi(1) et comme elle l’a fait pour d’autres événements ayant affecté la construction du réacteur. La note d’information de l’ASN du 7 avril 2015(2) se situe dans la continuité des éléments communiqués sur ces autres anomalies. Elle décrit de manière factuelle les informations transmises par AREVA et indique que cette dernière a proposé des essais complémentaires sur lesquels l’ASN sera amenée à se prononcer. Interrogé sur la gravité de l’anomalie détectée, je l’ai qualifiée de «sérieuse», terme qui m’apparaît tout à fait approprié compte-tenu de sa nature et de ses conséquences potentielles. Au-delà du cas de la cuve de l’EPR, se pose la question de l’articulation entre le principe de transparence et les enjeux industriels. L’expérience de ces dernières décennies a montré que, loin de s’opposer aux intérêts des acteurs économiques, les démarches d’ouverture et de transparence conduisent à des décisions plus partagées et mieux comprises qui sont in fine favorables à l’ensemble des parties prenantes. C’est d’ailleurs sur les dossiers où les enjeux techniques et économiques sont les plus importants que la transparence doit être renforcée. En ce qui concerne l’EPR, je suis convaincu que l’information portée par l’ASN, sur l’anomalie elle-même et son traitement futur, permettra d’instruire ce dossier dans de meilleures conditions et d’aboutir à une décision plus robuste. Concernant la justification de la réglementation applicable aux équipements sous pression nucléaires issue de l’arrêté du 12 décembre 2005, cette évolution réglementaire avait plusieurs objectifs, dont l’harmonisation avec le régime des équipements sous pression non nucléaires, l’amélioration des garanties apportées sur la qualité des équipements et la prise en compte du retour d’expérience de l’application de la réglementation précédente. Cette évolution visait également à renforcer le contrôle de la conception des équipements, le régime antérieur étant essentiellement tourné vers celui de la fabrication. Il s’agit d’une évolution logique alors que les équipements construits actuellement pour les réacteurs diffèrent de plus en plus de la conception initiale issue de la licence Westinghouse. Certaines de ces évolutions avaient été préfigurées par les règles techniques applicables aux nouveaux réacteurs édictées en 1999 par la DSIN. À cette occasion, et comme par la suite pour l’arrêté de 2005, des experts de différentes origines ont débattu des évolutions proposées et ont pu apporter leur contribution, notamment dans le cadre de la consultation de la Commission centrale des appareils à pression. |
Il me paraît important de préciser que la ségrégation mise en évidence
sur la cuve de l’EPR aurait également été considérée comme une anomalie
en application de la précédente réglementation(3). La contribution de
la réglementation actuelle a ainsi essentiellement consisté à la mettre
en évidence, alors qu’elle aurait précédemment pu passer inaperçue.
L’anomalie observée sur la cuve de l’EPR de Flamanville confirme le
bien-fondé du renforcement des exigences en matière de prévention du
risque d’hétérogénéité des pièces introduit par l’arrêté du 12 décembre
2005. (suite)La réalisation d’essais mécaniques en partie centrale des calottes visait à prévenir le risque d’hétérogénéité des caractéristiques mécaniques du matériau, dans le cadre de l’exigence dite de «qualification technique»(4). Cette exigence conduit naturellement à réaliser des essais dans les zones où les caractéristiques mécaniques sont susceptibles d’être les plus faibles. Les essais réalisés en octobre 2014 ont conclu au non-respect des critères de qualité fixés par AREVA et des valeurs minimales de résilience de l’arrêté du 12 décembre 2005 (cf. annexe). L’analyse a conduit à mettre en évidence la présence d’une ségrégation majeure positive non prévue. La présence de cette ségrégation constitue ainsi en premier lieu un écart au référentiel de fabrication dû à une maîtrise insuffisante du procédé d’élaboration du matériau. Par ailleurs, la présence de cette ségrégation a un impact significatif sur les caractéristiques mécaniques du matériau, dont l’étendue et les conséquences pour l’intégrité de l’équipement restent à déterminer. Afin de démontrer la conformité de la cuve aux exigences réglementaires, AREVA a proposé une démarche consistant à: * identifier les situations les plus pénalisantes vis-à-vis du risque de rupture brutale; * définir des critères d’acceptabilité au travers de calculs mécaniques; * caractériser le matériau par des essais destructifs. |
suite:
Cette démarche est en
cours d’instruction par l’ASN et l’IRSN. Compte-tenu des enjeux et de
la complexité du sujet, l’ASN saisira le groupe permanent d’experts
pour les équipements sous pression nucléaires, en amont et à l’issue de
la campagne d’essais. p.10Enfin, je tiens à signaler qu’AREVA a décidé de procéder à une revue générale de la qualité de ses activités nucléaires passées et en cours dans son usine de Creusot Forge. Elle permettra d’obtenir une vision d’ensemble de la pertinence de l’organisation et des pratiques de Creusot Forge ainsi que de la qualité des pièces produites. Cette revue sera menée par un organisme indépendant et couvrira notamment la fabrication de l’EPR de Flamanville. L’ASN instruira les propositions d’AREVA avec rigueur, en s’appuyant sur l’ensemble des compétences nécessaires. Afin de conforter sa décision, elle mettra en œuvre une démarche d’ouverture et de transparence, sur le modèle de celle mise en œuvre en 2011 sur les évaluations complémentaires de sûreté à la suite de l’accident de Fukushima. Elle y associera les parties prenantes intéressées, dont l’OPECST, le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire (HCTISN), les commissions locales d’information et les autorités de sûreté étrangères concernées par la construction d’un EPR. Afin de permettre au public intéressé de se forger sa propre opinion sur ce dossier, l’ASN mettra à disposition sur son site internet toutes les informations utiles, dont les rapports d’expertise et les avis qui auront appuyé sa décision.» En savoir plus Consulter le courrier de P-F. Chevet, président de l’ASN, adressé le 29 juillet 2015 à M. Pellen, en réponse à sa lettre ouverte du 4 mai 2015 Notes: 1.Article L.592-1 du code de l’environnement : «L'Autorité de sûreté nucléaire est une autorité administrative indépendante qui participe au contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection ainsi qu'à l'information du public dans ces domaines. » 2.Consulter la note d'information publiée par l'ASN le 7 avril 2014 3. Arrêté du 26 février 1974 relatif à la construction du circuit primaire principal des chaudières nucléaires à eau 4. § 3.2 de l’annexe 1 de l’arrêté du 12 décembre 2005 relatif aux équipements sous pression nucléaires |