MARS
jeudi 31
mercredi 30
* "On
ne peut garantir qu'il n'y aura jamais d'accident grave en France"
* Débat
en direct avec Thierry Charles, directeur de la sûreté des
installations nucléaires à l'IRSN
(gros document)
* Le Japon
envisage des mesures désespérées pour enrayer les
fuites radioactives à Fukushima
* Le coût de l'arrogance - chronique "Ecologie" du
MONDE:
Jour après jour, la catastrophe
de Fukushima se fond dans la normalité: l'inacceptable est devenu
quotidien. La radioactivité fuit, et va continuer à fuir.
Comme l'indique le 28 mars l'Autorité française de sûreté
nucléaire, qui maîtrise l'art subtil de la litote, "le
pronostic d'évaluation des réacteurs n° 1 à n°
3 devrait rester très incertain pendant les prochaines semaines".
Ce qui est certain, c'est l'insidieux empoisonnement des eaux et des terres
alentour.
Tentons un premier bilan, en partant du postulat
optimiste que les ingénieurs et travailleurs japonais parviendront
à refermer la terrible boîte de gaz et particules cancérigènes.
Le Japon a perdu quatre voire six réacteurs nucléaires, soit
une valeur de 20 à 30 milliards €, démantèlement
non compris. Plus d'un millier de kilomètres carrés alentour
sont contaminés à des degrés divers, rendant durablement
impossible une vie normale. La centrale de Fukushima elle-même deviendra
un cimetière nucléaire, à surveiller pendant des
centaines d'années. La stratégie énergétique
du pays va être bouleversée. Une contestation de la responsabilité
politique devrait aussi se développer.
En matière nucléaire, le
Japon est le jumeau de la France: même politique, mêmes
techniques, même opacité, même arrogance des "nucléaristes",
même passivité des politiques. Fukushima aura des conséquences
chez nous. |
Nul ne peut plus accepter l'hypothèse
de voir Nogent-sur-Seine, à 100 kilomètres de Paris, ou de
Saint-Alban, à 50 kilomètres de Lyon, connaître une
situation comparable, même de loin, à celle de Fukushima.
Les exigences de sûreté nucléaire vont considérablement
s'accroître - et donc le coût de l'électricité.
L'attention va aussi se porter sur la question des déchets nucléaires
et du démantèlement des installations atomiques, qui n'a
pas de vraie réponse.
Indépendamment même du débat
sur la sortie du nucléaire, on va remettre en cause la logique de
privatisation qui préside à la politique nucléaire
depuis une dizaine d'années. EDF doit-il être renationalisé?
GDF Suez doit-il construire des réacteurs en France? L'EPR de Penly
est-il utile? La libéralisation du marché de l'électricité
est-elle une bonne chose? La loin NOME - qui oblige EDF à céder
à bas coût son courant à des concurrents - est-elle
acceptable, alors qu'elle diminue les ressources nécessaires pour
la sûreté nucléaire?
Dans ces discussions, c'est en fait le fonctionnement
de l'appareil nucléariste qui doit être soumis à l'investigation.
Ce que nous apprend le drame japonais, c'est que l'opacité, dans
une société technologique, est intrinsèquement dangereuse.
kempf@lemonde.fr Hervé Kempf
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mardi 29
lundi 28
dimanche 27
samedi 26
vendredi 25
jeudi 24
mercredi 23
mardi 22
* Fukushima: l'AIEA
contrôle la communication de l'OMS!
* Japan nuclear
firm admits missing safety checks at disaster-hit plant
* Libre
opinion - Un accident nucléaire majeur
* Centrale
nucléaire de Fukushima, le mystère des fumées
(sciences.blogs.liberation):
Les fumées de Fukushima
Daiichi jouent un peu le même rôle que celle du conclave de
cardinaux lorsqu’ils élisent leur Pape. Hier, blanche ou grise,
il fallait lire l’évolution de l’état des réacteurs
de la centrale nucléaire accidentée à leur couleur.
(photo la fumée grise du réacteur n°3)
Du réacteur n°2, c’est une fumée
blanche qui s’est échappée. Vapeur d’eau contaminée?
Rejet volontaire? La Tepco n’a rien annoncé de tel. Quant au réacteur
n°3, c’est une fumée grise qui s’en est échappée
avant de se tarir toute seule.
Début d’incendie? De la vapeur d’eau
qui aurait récupéré des cendres au passage? Hier soir,
il n’y avait pas de réponses claires à ces questions. L'une
des deux fumées pourrait être un «éventage»
- un relachement volontaire de la pression dans l’enceinte de confinement
du réacteur - explique Thierry Charles de la cellule de crise de
l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire,
au vu d'un pic temporaire de radioactivité enregistré mais
non encore clairement relié à l'un des deux événements.
Sur le site, les pompiers ont continué
à arroser abondamment les réacteurs 3 et 4 et leurs piscines
à combustibles usés - pas moins de 3.200 tonnes d’eau de
mer en deux jours sur le premier. Ces deux réacteurs devraient être
raccordés à l’électricité demain. Les températures
des piscines sont satisfaisantes et leurs niveaux au maximum possible.
Voir pour plus de détails le communiqué de l'IRSN du 20 mars
ci-dessous.
Pendant ce temps, dans la boue et en multipliant
les précautions dues à un environnement radioactif,
les techniciens ont terminé le raccordement des réacteurs
1, 2, 5 et 6 au réseau électrique. Mais «ils prennent
leur temps pour vérifier tous les équipements afin d’éviter
une épidémie de courts-circuits lorsqu’ils remettront le
courant», explique Charles. |
(Ci-dessous une photo satellite légendée de la centrale
qui résume la situation. Cliquer dessus pour la voir en plus grand.)
Ce n’est pas la seule inconnue de cette opération
de «réveil» des réacteurs, de leurs salles de
contrôle et systèmes de refroidissement. Outre les questions
sur l’état mécanique et électrique des pompes et des
moteurs, on s’interroge sur les conséquences de l’injection massive
d’eau de mer dans les cuves et tuyauteries. Qui dit eau de mer dit sel,
qui lui n’est pas parti avec la vapeur d’eau relâchée. Et
personne n’a jamais fait subir un tel régime à ce type d’équipements
industriels. On comprend que les techniciens ne se précipitent pas
pour appuyer sur le bouton «on».
Cette prudence est paradoxalement «rassurante»
pour Thierry Charles. Au sens où les paramètres décisifs
- températures et pression dans les réacteurs, niveau d’eau
et températures des piscines - sont certes toujours dangereux mais
stabilisés. On peut les lire ici et ici.
Quant à la radioactivité sur
le site, elle est toujours très élevée, avec une valeur
de 2,6 millisieverts par heure à 500 mètres du réacteur
3, le plus radioactif.
Pour mieux visualiser l'ampleur des dévastations
sur la centrale voici des images prises sur place lors des opérations
d'arrosage et lors d'un survol en hélicoptère.
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lundi 21
dimanche 20
* 15h55 locale (6h55 GMT): nouvelle
alerte à Fukushima, des fumées s'échappent de deux
réacteurs
De la fumée s'échappe des réacteurs
2 et 3 de la centrale nucléaire de Fukushima, mais elle diminue
selon l'opérateur Tepco. (...) Le réacteur 3 suscite le
plus d'inquiétude car il contient du combustible MOX, mélange
d'oxydes de plutonium et d'uranium issu de produits de recyclage.
* Point
de situation IRSN à 06 heures (pdf)
URGENCE CATASTROPHE NUCLEAIRE AU JAPON, QUE
PROPOSE L'AMFPGN?
1- Contrairement aux messages officiels,
la situation au Japon est dramatique du point de vue de la contamination
radioactive d'une grande partie de la population bien au-delà des
30 Km officiels. Pour l'AMFPGN, la priorité reste les travailleurs
de la centrale et assimilés (actuellement de l'ordre du millier)
qui sont très irradiés et contaminés, et comme les
"liquidateurs" de Tchernobyl, sont sacrifiés sans hésitations.
2 - L'IPPNW a constitué une cellule
de crise, nous en sommes partie prenante en soutien à notre association
japonaise.
3 - Il n'est pas "indécent" de répondre
aux inquiétudes et aux interrogations de nos patients, et plus largement
de la population en France. |
NOUS PROPOSONS D'ORGANISER, là où nos collègues
le demandent, des réunions pour répondre aux questions légitimes
en santé publique, soulevées par le désastre japonais,
sur la situation en France.
Cela concerne tous les adhérents et
au-delà, l'AMFPGN se mettant ainsi au service de tous. Si vous vous
sentez concernés, indiquez-le en réponse à notre message.
Pour être efficace, et rentabiliser d'éventuels déplacements
depuis Paris, il faudrait réunir un nombre significatif d'acteurs
de la santé. L'idéal serait d'en faire un enseignement post-universitaire,
mais l'urgence est de parer au plus pressé.
4 - Nous faisons notre possible pour mettre
au fur et à mesure notre site web à jour. La fréquentation
du site a augmenté ces derniers jours de façon importante,
puisqu'elle est passée d'une moyenne de 40 à 150 visiteurs
par jour. |
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samedi
19
* Fukushima un mensonge du lobi nucléaire:
Cette centrale était déjà
en état de disfonctionnement avant le séisme. Le journal
espagnol La Vanguardia du 19 mars 2011 publie (pp. 10 et 11) les
aveux du directeur de Tepco, opérateur de Fukushima, Akio Komori,
que l'on voit fondre en larmes sur la photo: «Les employés
avaient falsifiés plus de 200 rapports entre 1977 et 2002 sur la
sécurité de la centrale nucléaire et avoue avoir minimisé
la gravité de l'accident actuel». L'OIEA aurait avertie
le Gouvernement japonais, il y a 2 ans, sur le fait qu'un grave séisme
pourrait provoquer de graves problèmes nucléaires (même
source). |
AFP - Retour sur le tsunami
Le tsunami qui a dévasté les
côtes du nord-est du Japon a atteint une hauteur d'au moins 23
mètres, selon une étude japonaise citée
vendredi par le quotidien Yomiuri Shimbun.
L'Institut de recherche sur les ports et aéroports
du Japon a mesuré à Ofunato, dans la préfecture d'Iwate,
le tsunami qui a rayé de la carte des villes côtières
entières, selon le journal.
Le plus fort tsunami jamais survenu après
un séisme au Japon a été mesuré à 38,2
mètres en 1896, précise le quotidien.
L'Autorité d'information géospatiale
du Japon a annoncé qu'au moins 400 kilomètres carrés
avaient été inondés par le tsunami du 11 mars. Ce
chiffre pourrait encore être révisé à la hausse,
a indiqué cette autorité, car il lui reste à faire
l'analyse des photos aériennes de 20% des zones sinistrées.
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vendredi 18
jeudi 17
* Accident
nucléaire de Fukushima: Causes et conséquences (www.techniques-ingenieur.fr)
* Tepco,
un géant nucléaire habitué de la controverse
* Point
de situation IRSN à 15 heures
* Rapport
d'inspection de sécurité des installations de stockage
(nov. 2010, 2 Mo pdf)
* Radioactivité:
une mesure près de Tokyo (sciences.blogs.liberation)
* Le «J'accuse»
d'ex-cadres de l'atome japonais
* Point
de situation IRSN à 10 heures
* Des infos
techniques et scientifiques précises
mises en ligne par le laboratoire de physique nucléaire du MIT
http://mitnse.com/:
les temps pour refroidir les réacteurs sont énormes (voir
tableau
Tabulation of approximate decay heat for the Fukushima reactors from 1
second after the scram caused by the earthquake until 1 year after the
event)...
* Un scientifique évoque pour
Flamanville un scénario identique à Fukushima:
SAINT-LO, 17 mars 2011 (AFP) - L'expert
scientifique Jacques Foos redoute, dans un courriel d'alerte au conseil
général de la Manche, que le futur EPR de Flamanville s'expose
à une défaillance similaire à celle de la centrale
japonaise de Fukushima en cas de tsunami, a-t-on appris jeudi.
Ce professeur honoraire au Conservatoire national
des arts et métiers
(Cnam), membre de la commission locale d'information (CLI) de Flamanville,
recommande d'installer sur une falaise plus élevée, qui surplombe
la centrale en bord de mer, les moteurs diesel destinés à
assurer le refroidissement des réacteurs.
"Un responsable d'EDF de Montrouge (où
se trouvent les concepteurs de
l'EPR, ndlr) m'a dit lundi soir que les diesels auraient été
noyés pareil à Flamanville donc, même accident",
a-t-il écrit dans ce mail, dont la teneur a été confirmée
jeudi à l'AFP par le conseil général.
M. Foos prône cette mesure également
pour les deux réacteurs non EPR déjà en fonction à
Flamanville. |
Le scientifique, qui a dit à l'AFP être confiant dans
l'avenir de l'EPR, signale toutefois dans son mail que ces centrales anciennes
générations, contrairement à l'EPR, disposent de chaudières
à gaz qui permettent se "s'affranchir de l'électricité".
Contacté par l'AFP, il a précisé
avoir "demandé si les diesel seraient noyés avec une vague
de 9 mètres. On m'a répondu oui. Si c'est vrai, c'est grave".
Interrogée en début de semaine
par un correspondant de l'AFP, une porte-parole de la centrale a indiqué
que la centrale se trouvait à 12
mètres au-dessus du niveau de la mer.
La centrale de Fukushima est menacée
par la mise hors service de ses systèmes de refroidissement, après
le tsunami.
Mercredi, le député UMP du Nord
et secrétaire général adjoint de l'UMP Marc-Philippe
Daubresse avait estimé qu'un EPR à Fukushima n'aurait couru
"aucun risque" car "il a une double coque". "Il ne faut
pas dire n'importe quoi", a commenté M. Foos.
clc/phs/mcl/ct
FRANCE-ENERGIE-NUCLÉAIRE-SÉISME-JAPON - 17/03/2011 17h16
GMT - AFP
Service : Nouvelles de France |
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mercredi 16
mardi 15
lundi 14
* 23h: mise
à jour GSIEN
* Nouvelle
explosion à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi
(blog Liberation)
15h: détails
techniques, communiqué GSIEN
* L'accident
nucléaire est aussi possible en France à tout moment, aujourd'hui,
ce soir, demain matin!
* Réseau "Sortir
du nucléaire"
Fédération de 875 associations agréées
pour la protection de l'environnement:
Catastrophe de Fukushima: les premières mesures
indépendantes de radioactivité sont alarmantes
Le Réseau "Sortir du nucléaire"
révèle que six journalistes indépendants de l'association
JVJA (Japan Visual Journalist Association), dont le directeur du magazine
Days
Japan, Ryuichi HIROKAWA, se sont rendus près de la mairie de
Futaba, à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, pour mesurer
la radioactivité avec trois compteurs Geiger, ce dimanche 13 mars
à 10h20. Il s'agit à notre connaissance de la première
mesure faite de façon indépendante des autorités,
par des journalistes japonais que nous saluons pour leur courage et les
risques qu'ils ont pris pour faire leur métier.
À la mairie de Futaba, située
à 2km de la centrale de Fukushima Daiichi, la radioactivité
dépasse la capacité de mesure de certains des compteurs Geiger
(BEIGER COUNTR DZX2, VICTOREEN 209-SI, et MYRate PRD-10) employés
par les journalistes japonais.
À l'aide d'un compteur VICTOREEN 209-SI,
le débit de dose a été mesuré à 10 milli-Röntgen/h
(soit 0,1 mSv/h, ce qui signifie qu'un citoyen japonais reçoit
la dose annuelle tolérée en France en l'espace de 10 heures).
Le journaliste ayant effectué la mesure, Ryuichi Hirokawa,
déclare : "Quand j'ai fait un reportage fin février
2011 à Tchernobyl, le taux de radioactivité était
de 4 milli-Röntgen/h (0,04 mSv/h) à 200 m du réacteur
accidenté. Dans la ville de Pripyat, à 4 km du réacteur
de Tchernobyl, le niveau était de 0,4 milli-Röntgen/h."
(1)
Les mesures relevées avec les 2 autres
appareils varient dans une fourchette de 20 à 1.000 micro-sievert
par heure (0,02 à 1 mSv/h). |
Explication: 1 mSv représente le niveau de la limite
annuelle autorisée en France pour l'exposition de la population
aux rayonnements radioactifs artificiels en France. En seulement 1 heure,
un citoyen japonais reçoit la dose annuelle.
De telles informations accréditent
un niveau de radioactivité dramatiquement élevé dans
un périmètre étendu autour de la centrale, dont les
conséquences sanitaires ne pourront être que très graves.
Rappelons que la radioactivité atteignait
ce matin un niveau 400 fois supérieur à la normale à
la préfecture de Miyagi, distante de 80 km de la centrale de Fukushima
Daiishi (2).
Les autorités japonaises sont en train
de perdre tout contrôle sur la situation. Le Réseau "Sortir
du nucléaire" alerte les citoyens: le gouvernement japonais cherche
à minimiser autant que possible la gravité de la catastrophe
nucléaire en cours et du relâchement de radioactivité
dans l'environnement. Avec la réunion ministérielle de ce
samedi 12 mars et la tentative de désinformation du ministre de
l'industrie Éric Besson, la machine à étouffer l'information
s'est déjà mise en marche, en France aussi.
La catastrophe nucléaire japonaise
démontre s'il en était encore besoin la gravité du
danger que le nucléaire fait courir aux populations. La seule décision
politique responsable, pour le Japon comme pour la France, est de sortir
du nucléaire.
Notes:
(1) http://mphoto.sblo.jp/article/43820834.html
en japonais Contact au Japon de l'association JVJA ayant effectué
les mesures: JVJA Mobile: 090-6101 -6113
(2) http://english.kyodonews.jp/news/ |
Alerte nucléaire au Japon après
le tremblement de terre:
* Un
blog du Réseau "Sortir du nucléaire"
* Les
dégâts vus du ciel (Le Monde)
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dimanche 13
samedi 12
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